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Retirer à Israël son adhésion aux Nations-Unies

Par Snorre Lindquist et Lasse Wilhelmson

dimanche 14 décembre 2008

ISM

Snorre Lindquist est un architecte suédois qui a construit, entre autres, la Maison de la Culture située en face de l’église de la Nativité à Bethléem en Cisjordanie. Contactez-le à : snorre_lindquist@hotmail.com. Lasse Wilhelmson est un commentateur sur la situation au Moyen-Orient, et est membre d’un gouvernement local en Suède depuis 23 ans, où il a occupé un poste de direction pendant quatre ans. Contactez-le à l’adresse suivante : asse.wilhelmson@bostream.nu

Les Nations Unies doivent maintenant s’engager dans un boycott de l’État d’apartheid d’Israël et, avec la menace d’expulsion de l’ONU, exiger d’Israël qu’il permette aux réfugiés palestiniens expulsés de revenir, conformément aux résolutions 194 et 3236 de l’ONU.

La Bande de Gaza est aujourd’hui le plus grand camp de concentration au monde. La situation devient de plus en plus insupportable pour les 1,5 millions de Palestiniens qui y vivent. Les livraisons de vivres, de médicaments et de carburant sont rendues difficiles ou complètement arrêtées. La malnutrition chez les enfants est en augmentation.

L’approvisionnement en eau et le système d’égouts ont cessé de fonctionner. Les enfants meurent par manque de soins de santé. Les tunnels vers l’Egypte, creusés à la main, sont le seul espace de respiration. Les journalistes et les diplomates se voient refuser l’entrée. Israël planifie d’autres opérations militaires. Les Palestiniens dans la bande de Gaza vont maintenant être affamés jusqu’à ce qu’ils se rendent et deviennent un problème égyptien.

Les Nations Unies devraient utiliser le terme Apartheid en parlant d’Israël et envisager des sanctions en se servant de l’ancienne Afrique du Sud comme modèle. Miguel d’Éscoto Brockman, président de l’Assemblée Générale des Nations Unies, a transmis ce message lors d’une réunion le 24 Novembre 2008 en présence du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon.

La Prix Nobel de la Paix irlandaise de 1976, Mairead McGuire, a récemment suggéré qu’un mouvement populaire devrait exiger que l’ONU retire à Israël son adhésion. La communauté internationale doit maintenant imposer une réelle pression à Israël pour qu’il mette fin à ses crimes de guerre.

Pas une seule fois, au cours des 60 dernières années, Israël n’a montré une quelconque intention de vivre selon les conditions stipulées par les Nations Unies, dans le cadre de l’adhésion du pays en 1948, à savoir que les Palestiniens qui avaient été expulsés de leurs maisons devraient être autorisés à rentrer le plus tôt possible. En outre, Israël détient le record du monde peu flatteur d’ignorance des résolutions de l’ONU.

D’après la législation des droits de l’homme, on, peut se demander si Israël est un État légitime. La pratique établie entre les Etats exige habituellement d’avoir des frontières légales et une constitution, ce qu’Israël n’a pas. Ces exigences sont également citées dans la résolution 181 du Plan de Partage de la Palestine de l’ONU, approuvée par l’Assemblée Générale, en Novembre 1947.

Le plan a été accepté par les Juifs Sionistes en Palestine, mais a été rejeté pour d’excellentes raisons par les États arabes en tant qu’injustes. Seules les décisions prises par le Conseil de Sécurité des Nations Unies sont obligatoires. Plus tard, Israël a unilatéralement revendiqué un pourcentage de terre considérablement plus grand que celui proposé par les Nations Unies.

L’expulsion de quatre-vingt pour cent des Palestiniens qui vivaient à l’Ouest de la ligne d’armistice de 1947, et le refus d’Israël de leur permettre de revenir est l’argument des droits de l’homme pour expulser Israël de l’ONU. Non seulement Israël s’est joué du Plan de Partage, mais il a, par ses actions, contrecarré les fondements - fragiles depuis le début - de son adhésion aux Nations Unies.

Israël fait usage de diverses stratégies pour atteindre ses objectifs, les mêmes objectifs depuis plus d’une centaine d’années : Avoir le moins possible de Palestiniens contrôlés et faibles dans des secteurs aussi petits que possible entre la Méditerranée et le fleuve du Jourdain. Et essayer d’obtenir l’acceptation du monde entier pour le vol de terre qui est essentielle à l’« Etat » qui se dit « juif et démocratique ». Cela évidemment ne ressemble en rien à un processus de paix.

Pourquoi personne ne fait jamais de commentaires sur le fait que le Premier Ministre israélien ne manque jamais une occasion d’insister sur combien il est important que le reste du monde et les Palestiniens reconnaissent Israël, non pas en tant que pays démocratique pour tous ses citoyens, mais en tant qu’ « État juif » ?

Qu’aurions-nous dit si le Premier ministre Sud-africain, d’une manière similaire, avait demandé la reconnaissance de l’Afrique du Sud en tant que « pays blanc et démocratique", donc d’accepter ; de facto, le système raciste d’apartheid qui aurait permis aux non-Blancs d’être considérés comme des êtres humains de moindre importance ?

Dans l’article La fin du sionisme, publié dans le Guardian le 15 Septembre 2003, le juif dissident et ancien président de la Knesset, Avraham Burg a écrit :
« Les Juifs de la diaspora pour qui Israël est un pilier central de leur identité doivent faire attention et s’exprimer... Nous ne pouvons pas garder une majorité palestinienne sous une botte israélienne et en même temps, penser que nous sommes la seule démocratie au Moyen-Orient. Il ne peut y avoir de démocratie sans égalité des droits pour tous ceux qui vivent ici, les Arabes tous comme les Juifs ... Le premier ministre devrait présenter le choix avec franchise : le racisme juif ou la démocratie. »

Aucun appui ne peut être trouvé dans la recommandation relative à un Etat juif et à un État palestinien de l’ONU pour une inégalité des droits entre les citoyens de chacun des pays. Il n’existe pas non plus d’indication quant à la façon dont un « Etat juif » pourrait devenir juif. Toutefois, elle soutient l’intention de conserver la situation démographique identique au plan de partage. Interpréter dans le texte une intention concernant les caractéristiques d’un « État juif » adaptées à l’idéologie du Sionisme est totalement en contradiction avec le texte de la résolution.

Même la Déclaration Balfour, qui manque totalement de référence aux droits de l’homme, note que le foyer national juif en Palestine ne devrait en aucune façon empiéter sur les droits des Palestiniens. Le président américain Truman n’a pas non plus reconnu Israël en tant qu’État juif. Au contraire, il a tout à fait exclu cette formulation avant de prendre sa décision de reconnaître Israël.

Ainsi, la légitimité d’un « État juif » recherchée avec tellement d’insistance par Israël manque de soutien dans les documents internationaux qui portent sur la création de l’État. Bien sûr, le gouvernement israélien est pleinement conscient de cela. Sinon, pourquoi continuerait-il à chercher cette reconnaissance ?

Les Nations Unies doivent maintenant s’engager dans un boycott de l’État d’apartheid d’Israël et, avec la menace d’expulsion de l’ONU, exiger d’Israël qu’il permette aux réfugiés palestiniens expulsés de revenir, conformément aux résolutions 194 et 3236 de l’ONU.

Ainsi, une véritable paix pourra être atteinte et diverses solutions seront accessibles pour une cohabitation avec des droits égaux pour tous les peuples entre la Méditerranée et le fleuve du Jourdain. Aucune solution ne peut être compatible avec la préservation d’un État d’apartheid juif.

Source : http://www.palestinechronicle.com/ Traduction : MG pour ISM