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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Jeudi, 31 juillet 208

jeudi 31 juillet 2008

Assassinats (y compris d’enfants), pillage, saccage, destructions : le lot quotidien des « glorieux faits d’armes » de l’ armée perdue et éperdûment ignoble d’un pays qui, de jour en jour, mérite un peu plus sa nouvelle appellation de SDPO (seule démocratie du Proche-Orient).

L’Europe, le Monde contemplent, amorphes, veules, les limites, sans cesse repoussées, de l’horreur, pris probablement par un insatiable sentiment de curiosité irrépréssible : « jusqu’où sont ils capables d’aller ? » Les paris sont ouverts et les bookmakers s’en donnent à coeur-joie.

Les médias (au fait en existent-il encore ?) écrasent de leur silence obscène une opinion internationale qui, malgré tout, finit par savoir et dont les limites de l’éxaspération, sont, en de maints endroits, atteintes, laissant la porte ouverte à un brutal, mais probablement inéluctable, réveil des consciences.

Sinistre époque de fin de règne de certains systèmes vautrés dans une apparente indifférence mais en réalité complices du pire.............qui reste à venir, et ils le savent parfaitement, mais..............ce qui est pris.............est pris !!

Michel Flament, coordinateur.
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Numéro : 610

nombre d’entrées : 7

Envoyé le 30/07/08

61003

Un garçon de 10 ans tué mardi soir par les forces d’occupation

Mardi 29/07/08, en fin de journée, les forces d’occupation ont tué Ahmad Husam Yousef Musa, âgé de 10 ans.

Ce meurtre a eu lieu au cours d’affrontements dans le village de Ni’lin, à l’ouest de Ramallah. Selon les témoins oculaires, la garçon a reçu une balle tirée à bout portant en pleine tête. Il est mort sur le coup. Son corps a été transporté à l’hôpital de Ramallah.

L’ancien maire de Ni’lin, Muhammad Srour, a déclaré à Ma’an qu’au moment où les bulldozers sionistes terminaient leur journée de travail sur le Mur d’Annexion dans le village, des manifestants se sont dirigés vers le chantier et ont été accueillis par des lacrymogènes et des balles
acier-caoutchouc.

Aussitôt après, les soldats de l’occupation ont tiré à balles réelles directement sur la foule rassemblée sut le chantier de construction. Yousef a été touché à la tête.

L’armée coloniale n’a pas encore publié de compte rendu complet de ce meurtre et a simplement déclaré qu’elle menait « une enquête soigneuse et sérieuse ».

Les habitants de Ni’lin organisent des manifestations et des défilés quotidiens contre le Mur d’Annexion, construit sur les terres du village. A ce jour, quelque 77 manifestations, sit-ins, et protestations ont été organisés dans le village. L’armée d’occupation répond en général en tirant des grenades lacrymogènes, des grenades assourdissantes, des balles acier-caoutchouc, et des tirs à balles réelles en direction des manifestants et des spectateurs.

Le Mur d’Annexion va confisquer quelque 2 500 dunums (250 ha) de terres, dont les habitants tirent leur subsistance de l’agriculture.

Au moins dix personnes ont été tuées au cours de manifestations contre le Mur.

[commentaire : je serais bien étonné que ce crime soit mentionné par les media occidentaux. Pas même par Arte qui va consacrer une émission à la Palestine, apparemment sur l’air de « si tous les gars du monde », « avec un peu de bonne volonté de part et d’autre », etc. Les media strictement français, eux, ne savent presque pas où c’est la Palestine, et encore moins ce qui s’y passe, c’est plus simple. Les Palestiniens, à qui la colonisation sioniste a presque tout pris (près de 80% de leur pays, quand même !) n’ont plus rien à donner. Sauf la vie de leurs enfants. Alors, avant de parler de « bonne volonté de part et d’autre », demandez-vous comment vous réagiriez...]

Ramallah – Ma’an – 29 / 07 / 2008 - 19:59

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=30905

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61004

Des diplomates étasuniens visitent un village voisin de Naplouse fréquemment attaqué par des colons sionistes

Deux diplomates du Département d’Etat étasunien se sont rendu, lundi 28/07/08, dans le village de Burin, au sud de Naplouse, qui a été récemment la cible de nombreuses attaques de la part de colons sionistes. Cette visite constitue un message clair concernant la position étasunienne sur les implantations sionistes dans les territoires Palestiniens. Burin est considéré comme l’un des villages les plus souvent attaqués par les colons sionistes, qui ont tiré 4 projectiles artisanaux sur le village au cours des dernières semaines.

La délégation étasunienne, conduite par Chris Grantham, attaché politique au Département d’Etat, a rencontré, lundi après-midi, le chef du conseil municipal de Burin, ’Ali ’Eid, ainsi que plusieurs autres membres du conseil municipal.

« Nous sommes venus pour écouter et pour voir ce qui se passe à Burin, » a déclaré Grantham à Ma’an.

’Ali ’Eid a expliqué « nous dirons aux étasuniens que les colons sionistes ont brûlé plus de 4 500 oliviers sur les terres du village au cours du mois passé, de même qu’ils ont lancé 4 projectiles fabriqués dans un avant poste d’implantation construit sur une terre située en zone B, placée en principe sous contrôle civil Palestinien. »

Le village de Burin compte environ 3 000 habitants et s’étend sur 32 000 dunums (3 200 ha) de terres essentiellement agricoles, selon ’Eid. Il a souligné que les habitants de Burin sont attaqués pratiquement chaque jour par des colons sionistes venus de l’implantation voisine de Yitzahr, qui, depuis 2002, ont construit 4 avant postes illégaux sur des terres appartenant au village.

’Eid a démenti que le village ait reçu un soutien substantiel de la part de l’Autorité Palestinienne, et a souligné que rien n’a dépassé le stade des assurances verbales.

La délégation étasunienne a visité les sites où sont arrivés les projectiles lancés par les colons, ainsi que les autres endroits attaqués par les colons, dont une maison du village qui a été brûlée par les colons lundi matin.

[ commentaires : on dirait une comédie, ou un opéra, du 18iè siècle :

Les Palestiniens ou le Triomphe de l’Hypocrisie.

Depuis quand les Etats-Unis sont-ils mandatés, et par qui, pour venir constater les dégâts (enfin, ceux qu’ils choisissent de constater) en Palestine ? De quel droit les instances internationales compétentes se sont-elles dessaisies de leurs responsabilités au profit du « Quatuor » ?

Comment se fait-il que personne n’élève la voix lorsque les sionistes violent les engagements d’Oslo ? Comment se fait-il que le régime sioniste viole tous les jours les règles, les lois, les conventions, les coutumes concernant le droit international, aussi bien les lois de la guerre ou celle qui relèvent du domaine humanitaire, sans que personne n’élève la voix dans les pays occidentaux ? Comment se fait-il que l’entité sioniste ne tienne pas le moindre compte de l’avis de la Cour Internationale de Justice concernant le Mur d’Annexion, pourtant appuyé par un vote de l’AG de l’ONU ? Comment se fait-il que les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, notamment la 242, n’aient pas reçu le plus petit début de commencement d’exécution de la part de la partie sioniste ? Comment se fait-il que tout le monde considère la Ligne Verte comme la frontière de la zone sioniste de Palestine, alors que ce n’est jamais qu’une ligne de démarcation convenue lors du cessez-le-feu de 1949 ? Comment se fait-il que l’ONU ait voté en faveur de la création d’un état sioniste sur la terre d’un peuple qui ne demandait qu’à vivre tranquillement dans son propre pays ?

Et comment se fait-il que le ministre de la guerre du régime sioniste ose déclarer que « l’Iran met en péril la stabilité du monde entier » sans déclencher l’hilarité générale ?]

Naplouse – Ma’an – 29 / 07 / 2008 - 00:37

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=30881

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61005

Les forces coloniales dynamitent un bâtiment de 6 étages à Beït Hanina

Les forces d’occupation ont détruit un bâtiment de 6 étages appartenant à Majid Abu ’Eisha , à Jérusalem Est, dans le quartier de Beït Hanina, lundi 28/07/08 en fin de journée, sous prétexte qu’il avait été construit sans permis.

Des témoins oculaires ont déclaré à Ma’an qu’un grand nombre de soldats sionistes et de policiers lourdement armés avaient empêché les citoyens et les militants de la solidarité, qui s’étaient réunis près de la maison au cours des deux derniers jours, de s’approcher du bâtiment. La police sioniste a obligé alors les habitants du bâtiment à en sortir, avant d’y placer des charges explosives et de les faire sauter. Les témoins ont rapporté que les étages supérieurs se sont effondrés sur la partie inférieur de la structure, qui a été réduite à un tas de gravats. Les maisons voisines ont été endommagées par la force de l’explosion.

Plus tôt au cours de la même journée, un certain nombre de citoyens et de militants qui s’étaient réunis devant la bâtiment pour essayer de s’opposer à la démolition avaient été blessés lorsque les forces sionistes avaient donné l’assaut au bâtiment. Plusieurs personnes ont été transportes dans les hôpitaux locaux.

Parmi les blessés, Hatim Abdul-Qadir, qui est conseiller du premier ministre Salam Fayyad pour les affaires de Jérusalem. Il a qualifié le raid sioniste de « brutal », mentionnant que les soldats avaient attaqué les manifestants et les habitants de la maison. Il a souligné que cette violence n’avait pas de précédent et que des chiens policiers avaient été utilisés. Cependant, a-t-il ajouté, la violence ne va pas terrifier les habitants de Jérusalem, qui défendront leurs maisons sans se soucier des répercussions.

Les autorités coloniales démolissent fréquemment des maisons Palestiniennes à Jérusalem Est sous le prétexte qu’elle ont été construites sans permis, alors qu’il est pratiquement impossible pour des Palestiniens d’obtenir des permis de construire de la part des autorités d’occupation.

Bethlehem – Ma’an – 28 / 07 / 2008 - 20:24

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=30878

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61006

Des ministres sionistes demandent un nouveau tracé des limites de Jérusalem, des démolitions de maisons, et la déportation des militants

Le ministre sioniste des transports, le célèbre Shaul Mofaz(encore et toujours lui ndlr), a prévenu, au cours de la réunion hebdomadaire du cabinet sioniste, dimanche 27/07/08, que Jérusalem devient un « nid de terreur », et a appelé le gouvernement à adopter une politique de destruction de maisons, de fermeture de zones, et d’expulsion de militants Palestiniens avec leurs familles, en réponse à ces « nouvelles menaces ».

Répondant à Mofaz, le vice premier ministre Haïm Ramon a déclaré « Ceux qui pensent que le problème de Jérusalem et de la terreur est limité, et que des destructions de maisons aideront à résoudre le problème, enterrent leur tête dans le sable. La question principale est de savoir si le gouvernement veut que Jabal Mukaber et Sur Baher fassent partie de l’état d’« Israël » ou non. Ceux qui veulent mettre la barrière à l’est de Sur Baher décident en fait que Jérusalem vivra avec la menace terroriste posée part les 175 000 Palestiniens [de Jérusalem Est] qui n’ont aucun affinité pour « Israël ». » 

Ramon a poursuivi « L’intérêt d’« Israël » est de se séparer des villages Palestiniens et des quartiers qui n’ont jamais fait partie de Jérusalem, et qui menacent son identité de capitale d’« Israël » et de ville Juive Sioniste. »

De son côté, Yuval Diskin, chef des Services de Sécurité Générale sionistes, ou « Shabak », a déclaré qu’il y a un manque d’autorité dans les quartiers Palestiniens situés près du Mur d’Annexion dans la zone de Jérusalem. Il a expliqué que ces zones ne sont pas placées sous l’autorité de l’armée ou de la police sioniste, et que le Hamas a commencé à prendre le contrôle d’endroits comme Abou Dis ou Al-’Azariyya.

Il a observé que d’envoyer des forces de sécurité sionistes à Shuafat, à Jérusalem est, demande des forces plus nombreuses et plus solides que pour une opération à Jénine.

Diskin a également communiqué aux membres du gouvernement que les quartiers Palestiniens de Jérusalem Est sont le siège d’une activité intense de commerce d’armes de rues.

[commentaire : je sais bien que ce genre de compte rendu (partiel bien sûr) n’est pas très passionnant. Mais comme c’est intéressant ! Première observation : ils ne se demandent pas si telle ou telle option est préférable du point de vue du droit, des engagement pris, d’une politique orientée vers la paix. Non. La seule question qu’ils se posent est « est-ce que cela nous convient ? ». Que cela soit acceptable du point de vue humain, ou moral, ne les concerne pas. Aucun d’eux. Régime totalitaire, ni plus ni moins. Autre aspect intéressant : les plus malins commencent à comprendre que la brutalité ne résout pas les problèmes pour longtemps. Ou alors il en faut une dose qui, pour l’instant encore, les fait reculer. Ce qu’il leur reste à comprendre, c’est que le problème ne se pose pas seulement pour Jérusalem, mais pour la totalité de la Palestine. Bien sûr que les vieux se fatigueront, qu’ils lutteront avec moins d’énergie. Mais ils ont des enfants. Beaucoup...]

Bethlehem – Ma’an – 27 / 07 / 2008 - 23:00

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=30858

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61007

Les forces d’occupation assassinent un homme et démolissent deux maisons

Dans la nuit de samedi à dimanche, les forces d’occupation ont démoli au moins deux maisons dans le quartier de Deir Bahaa à Hébron, assassinant un homme au cours de l’opération.

Selon une radio palestinienne, l’une des maisons appartenait au membre du Hamas, Shihab al-Natashe, recherché par les sionistes, qui a été tué au cours de l’opération. L’autre maison détruite appartenait à des voisins, la famille al-Beitar qui n’était apparemment pas impliquée dans des activités de résistance.

Selon les équipes médicales sur le site, sept personnes ont été blessées. Cette information n’est pour le moment pas confirmée puisque les ambulances qui tentaient de se rendre sur les lieux ont été stoppées par l’armée coloniale.

Selon des sources d’information, al-Natashe a opposé une résistance farouche à la tentative d’arrestation, une affirmation soutenue par les déclarations des voisins, et par le fait que le secteur était assiégé et isolé par d’importantes forces de l’armée pendant près de onze heures.

ISM - Hébron - 28-07-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9547&type=temoignage≤sujet=Assassinats%20cibl%E9s

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61008

Le corps du leader des Brigades Al-Qassam assassiné retrouvé sous les décombres d’un bâtiment près d’Hébron

Des sources locales à Hébron ont annoncé lundi soir que le corps du chef des Brigades Al-Qassam, Shihab ad-Dein-Un Natshah a été découvert après deux jours de recherches dans les décombres d’un bâtiment détruit par les forces d’occupation dimanche matin 27/07/08. Les Brigades Al-Qassam sont la branche armée du mouvement Hamas.

Les sources ont ajouté que la tête d’An-Natshah a été donnée à sa famille pour l’enterrement.

Après avoir refusé de se rendre et tenu tête aux forces d’occupation pendant près de 12 heures, An-Natshah a été tué à environ 5 heures dimanche matin quand les bulldozers de l’armée ont démoli le bâtiment où il se cachait. Le bâtiment était situé dans le secteur de Shi’b Al-Milh situé entre Hébron et la ville voisine de Taffuh.

Les autorités sionistes avaient accusé An-Natshah d’avoir planifié l’attentat de Dimona effectué par deux membres du Hamas en Février 2008.

Les Brigades Al-Qassam ont promis de répondre à l’assassinat d’An-Natshah et ont annoncé dans une déclaration que « la riposte sera rapide et forte. »

Le porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhoum a déclaré que « l’assassinat d’An-Natshah n’apportera pas la sécurité à l’entité sioniste », et a appelé tous les groupes de la résistance en Cisjordanie à répondre à l’assassinat.

ISM et Maan News - Hébron - 28 / 07 / 2008 - 21:50

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9547&type=temoignage≤sujet=Assassinats%20cibl%E9s

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61009

Des colons juifs s’emparent d’une maison à Jérusalem Est

« Je me suis mariée ici, j’y ai eu mes cinq enfants et je veux y mourir », dit avec défi Fawzia al-Kurd, déterminée à ne pas se laisser expulser de sa maison occupée par les colons juifs, à Jérusalem Est.

La maison, dans le quartier Sheikh Jarrah, est devenue le symbole de la résistance palestinienne contre la pression constante des colons juifs qui cherchent à occuper toujours plus de terrain à Jérusalem Est.

Mais, malheureusement pour les Al-Kurds, qui vivent dans cette maison de pierre dorée, de deux pièces en rez-de-chaussée, depuis 52 ans, la haute cour sioniste en a décidé autrement. Ils vont être expulsés et la maison, dont une aile a déjà été investie par les colons, sera perdue pour toujours.

Par un après-midi chaud de juillet, Fawzia est assise sous une grande bâche noire fixée à la maison. A côté d’elle, allongées à l’ombre sur des matelas, se trouvent deux jeunes militantes suédoises, prêtes à servir de bouclier humain si la police arrive avec l’ordre d’éviction.

Les chaînes et les menottes pendent près de la porte, prêtes pour qu’elles s’enchaînent aux barreaux de la fenêtre, par défi. Des pancartes sur le mur proclament : « Nous ne partirons jamais » et « Pas d’expulsion des familles ».

« Les colons nous ont menacés, ils nous ont offert des millions de dollars pour aller vivre ailleurs, mais nous restons ici », dit Fawzia.

Mais le 16 juillet, la Haute Cour a ordonné que les Al-Kurds soient expulsés, chapitre final d’une saga qui remonte à la création de l’établissement sioniste, il y a 60 ans.

Les Etats-Unis ont protesté contre l’éviction prévue et des diplomates US en Israël ont également demandé des explications sur la rafale de rapports récents sur le harcèlement des colons contre les Palestiniens en Cisjordanie, selon le quotidien Ha’aretz de vendredi.

Une lutte à long terme

En 1948, les Al-Kurds ont fui leur maison, située dans ce qui est maintenant le nord de l’établissement sioniste et se sont réfugiés à Jérusalem Est, qui était sous contrôle jordanien.

8 ans après, l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les Réfugiés Palestiniens, leur a donné des maisons, ainsi qu’aux 27 autres membres de la famille.

Mais le régime sioniste s’est emparé de Jérusalem Est pendant la Guerre de 1967, l’annexant finalement, défiant la loi internationale et proclamant la ville « sa capitale éternelle et indivisible ».

Après la guerre, une organisation sioniste a enregistré à son nom la propriété de trois hectares de terres à Sheikh Jarrah, où la maison est située.

La bataille juridique a commencé il y a 10 ans, lorsqu’une association de colons appelée « Nachlat Shimon » (Le domaine de Simon) a acheté le titre de propriété, et 10 familles juives se sont installées dans le quartier.

Le groupe est appelé ainsi en l’honneur de Shimon Hatzadik (Simon le Juste), personnage révéré par le judaïsme qui fut le prêtre de l’ancien temple de Jérusalem, et qui est enterré à Sheikh Jarrah).

« Cette action en justice est une tentative délibérée pour nous faire partir de Jérusalem », dit Shlomo Coleman, membre de l’association sioniste. « Pourquoi voulons-nous rester ici ? D’abord parce que c’est un endroit beau et calme, mais aussi pour récupérer les biens juifs. Les gens veulent vivre près de la tombe de Simon ; c’est, pour nous, un endroit particulier ».

Coleman assure que lui et son peuple agissent selon la loi sioniste.

« La justice est de notre côté. Nous ne mettons pas un fusil sur leur tête en disant ’partez’’ ».

L’avocat Hosni Abu Hussein représente la famille Al-Kurd et est en profond désaccord avec la justice sur cette affaire.

« Foutaises », dit-il au sujet des titres de propriétés. « Ils ne représentent rien de plus qu’un droit à cultiver, datant de 1879, qui ne mentionne ni nom ni endroit précis. »

Sheikh Jarrah est devenu le symbole de la lutte palestinienne contre la politique sioniste de colonisation, un des dossiers clé empêchant les deux camps de faire la paix.

Au final le vœu de Fawzia peut être exaucé. La famille devait être expulsée immédiatement après l’arrêt de la cour mais l’expulsion a été retardée après qu’ils aient fait appel à la Cour Suprême, qui devrait prendre une décision dans les deux prochaines semaines.

Al-Quds... habiter avec l’ennemi

sur Islamonline

La Palestinienne Fawzia Al-Kurd n’aurait jamais pensé que sa vie serait devenue un tel cauchemar et que la paix de son cœur et son esprit serait submergée par l’anxiété et l’insomnie, maintenant qu’elle doit partager sa maison avec des visiteurs importuns : les colons israéliens.

« C’est dur, tous les jours, c’est tellement dur », a dit cette mère de cinq enfants de 54 ans à Reuters. « Je ne peux pas le supporter ».

La famille Kurd possède depuis 1952 une grande maison, située à mi-chemin sur la colline à Sheikh Jarrah, un des quartiers les plus anciens de la ville.

En 1998, les Kurd, espérant accueillir leur fils aîné, ont rénové la moitié de la maison pour créer un appartement séparé – une espace avec deux chambres pour son fils et sa famille.

La municipalité de Jérusalem a dit à la famille qu’aucun permis de construire n’était nécessaire pour entreprendre les travaux de rénovation. Mais peu de temps après la rénovation, un groupe pour les droits de la propriété juive, le Comité Yisrael de la Knesset, a déclaré que les travaux effectués étaient illégaux et qu’ils contestaient e la propriété de la terre.

Une action en justice a été intentée avec une décision de justice statuant que les colons juifs devaient être autorisés à vivre dans la moitié de la maison, qui est construite sur une terre dont le comité juif prétend qu’elle appartenait aux Juifs avant 1948, lorsque l’établissement sioniste a été créé sur les décombres de la Palestine et que la Jordanie a pris le contrôle de la Cisjordanie dans la guerre qui a suivi.

Le régime sioniste s’est emparé et a occupé Al-Quds pendant la guerre de 1967, puis a déclaré son annexion par une décision qui n’a été reconnue ni par la communauté mondiale ni les résolutions de l’ONU.

Depuis, la population juive de la ville, berceau du troisième lieu saint de l’Islam, a grossi rapidement, et des organisations juives riches ont acheté des propriétés et y ont installé des colons.

Environ 200.000 juifs vivent maintenant à Al-Quds, à côté de 250.000 palestiniens.

Des visiteurs importuns

En 2000, le premier groupe de colons juifs s’est installé dans la maison des Kurd. Depuis, d’autres familles juives sont venues et reparties.

« Nous aimons vivre dans des endroits importants », dit Bryna Segal, le dernier colon à avoir déménagé dans la maison depuis juin, depuis une colonie de Cisjordanie.

« Nous voulions être à Jérusalem », ajoute Segal, dont la porte d’entrée s’ouvre à quelques centimètres de chez les Kurd.

Segal et son mari paient 300$ de loyer mensuel pour leur maison, qui, dit-elle, est la plus grande et la plus jolie parmi le petit bloc de colons du district.

Le loyer n’est pas payé au Kurd, mais Segal dit qu’elle ne sait pas où il va.

Bien que Segal ait essayé de parler aux Kurd, qui parlent hébreu, ces derniers ont repoussé la tentative.

« Ils ont pris ma maison, pourquoi leur parlerais-je ? », dit Kurd.

Sept familles juives vivent maintenant tout près des Palestiniens à Sheikh Jarrah. Elles sont protégées 24h/24 par deux gardes armés.
Kurd dit qu’un groupe de colons lui a offert 10 millions de $ pour abandonner son côté de la maison. Elle a refusé.

« Que Dieu penserait-il de moi si je faisais ça ? », dit-elle, assise sous une carte de la région montrant la Palestine avant la création de l’établissement sioniste.

Source : Al Arabiya  Traduction : MR pour ISM

ISM et Al Arabiya - Jérusalem - 27-07-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9535&type=temoignage≤sujet=Colonies

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