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Communiqué auquel nous apportons notre totale adhésion (ndlr)

Gilad Shalit et Salah Hamouri

Source AFPS

mardi 22 juillet 2008

L’Association France-Palestine Solidarité tient, en ce 15 juillet 2008, à exprimer une nouvelle fois sa plus vive consternation devant l’incroyable mépris, attentatoire aux valeurs fondamentales de la République et aux droits de l’Homme, dont font preuve les autorités françaises, à commencer par le Président Nicolas Sarkozy, concernant la dramatique situation d’un jeune Franco-palestinien, Salah Hamouri, condamné à une peine de prison de 7 ans par un tribunal militaire israélien.

Alors que de manière systématique le président français évoque le seul cas d’un jeune Franco-israélien, Gilad Shalit, capturé en uniforme tandis qu’il est caporal dans l’armée israélienne qui est une force d’occupation, pour demander sa libération pure et simple sans conditions, il n’a jamais eu le moindre mot pour notre compatriote Salah Hamouri kidnappé par l’armée israélienne et accusé, sans le moindre début de preuve, d’actes hostiles contre le rabbin Yossef Ovadia, chef du parti Shas qui soutient le gouvernement Olmert, ou du moins ce qu’il en reste.

Toutes les démarches effectuées en sa direction pour obtenir la libération du jeune Salah Hamouri se heurtent à des arguties qui partent d’un présupposé significatif d’un tropisme dangereux : Israël est un Etat de droit, alors qu’un pays occupant peut difficilement être qualifié comme tel. Tout à la fois il opprime militairement un peuple et il arrête arbitrairement pour les juger ceux qu’il opprime.

Arrêté depuis trois ans sans qu’un seul élément concret ait pu établir le moindre acte de Salah Hamouri contre ledit rabbin, les plus hautes autorités françaises se sont contentées de demander aux responsables israéliens, à la différence notable de Gilad Shalit pour qui libération est demandée, que celui-ci « bénéficie » d’un « procès rapide ».

Au bout de trois ans, et après plus de 20 audiences annulées faute de témoins se présentant à la barre sensés accréditer les termes de l’accusation, la rapidité demandée par les autorités françaises s’est transformée en chantage ignoble posé par les autorités israéliennes. Le suivant : ou bien Salah plaide coupable et ce sont 7 ans de prison, ou bien il refuse et ce sera plus. Placé devant ce choix Salah Hamouri, comme beaucoup dans son cas, a choisi sur les conseils de son avocate de « plaider coupable ».

En conséquence il a été condamné à 7 ans de prison en ayant déjà effectué trois.

Et maintenant les services de la Présidence française se camouflent derrière cette situation aussi éloignée du respect des droits de l’Homme que la Terre l’est du Soleil pour estimer que Salah Hamouri « a reconnu les faits » ! C’est du cynisme pur.

Faudrait-il alors, pour respecter un parallélisme des formes, demander que Gilad Shalit soit traduit devant un tribunal palestinien pour participation à l’action d’une armée d’occupation et ceci bien que français et donc citoyen d’un pays qui n’est pas en guerre, à notre connaissance, contre les Palestiniens ? Faut-il qu’il soit traduit devant les tribunaux français pour cette participation ? C’est absurde.

La Présidence française fait savoir aussi qu’en « marge » de la visite d’Etat du Président Sarkozy en Israël la question de la recherche d’une solution humanitaire pour Salah Hamouri a été posée qui respecte « l’indépendance de la justice israélienne ».

Mais, présent à la réunion constitutive de l’UPM, Ehud Olmert a annoncé qu’il allait procéder à une libération de prisonniers palestiniens suite aux demandes du Président Abbas de même que, ce mercredi 16 juillet, un échange de prisonniers libanais détenus de longue date en Israël aurait lieu afin de récupérer des soldats israéliens retenus au Liban, depuis la dernière guerre, par le Hezbollah. Tout ceci est décidé et effectué dans le « respect de l’indépendance de la justice israélienne » ?

En vérité, dans tous ces cas évoqués, il s’agit seulement et uniquement de décisions politiques.

De même est uniquement et fondamentalement politique le fait que Nicolas Sarkozy demande la libération de Gilad Shalit et pas celle de Salah Hamouri. Il ne peut y avoir des Français moins français que d’autres. Le droit et le respect des libertés sont d’application universelle ou ne sont pas. Il n’y a pas d’autre voie possible, du moins d’un point de vue des principes.

En conséquence l’AFPS demande solennellement que les autorités françaises mettent tout en œuvre pour obtenir la libération de Salah Hamouri. Elle en appelle à la conscience, à la justice et à l’équité de tous.

Elle décide, dans ces conditions d’extraordinaire cynisme mettant en cause les valeurs constitutives de la France, de créer les conditions pour franchir une nouvelle étape de mobilisation de l’opinion publique qui soit la plus large et diverse possible pour que la force du droit l’emporte sur le droit de la force de sorte que Salah Hamouri soit libéré et regagne ses foyers dans les plus brefs délais.

Paris, le 15 juillet 2008