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Récompense pour un Etat voyou ? (ndlr)

Revalorisation de la position d’Israël au sein de l’Union européenne ?

Le Parlement européen court-circuité ! (ndlr)

jeudi 22 mai 2008

L’ Union Méditerranéenne de N. Sarkozy

Communiqué de presse de Véronique De Keyser Députée européenne belge (PS)

Revalorisation ( upgrading) de la position d’Israël en vue au sein de l’Union européenne ? « Si cela se vérifie, je suis choquée ! » déclare la députée européenne Véronique De Keyser

S’adressant cet après-midi, mardi 6 mai, à la Commissaire Ferrero Waldner, à la réunion de la Commission des Affaires Etrangères, Véronique De Keyser s’est dite choquée du processus dit de « upgrading » concernant Israël et actuellement en cours, en toute discrétion, au sein de l’Union européenne.

« Choquée, dit-elle, tant pour la forme que pour le fond ». La forme : l’ignorance totale du Parlement européen sur les négociations en cours au Conseil et à la Commission avec Israël. Le fond : la situation dramatique que vivent les territoires palestiniens occupés, les violations constantes du droit humanitaire, la mort quotidienne de Palestiniens considérés comme de simples dommages collatéraux dans la lutte contre le terrorisme.

Quels sont les faits ? Au mois d’octobre 2007, Israël a présenté à l’Union européenne un « non paper », c’est-à-dire un cahier de revendications relatif à son statut vis à vis de l’Union européenne. Ce qui est, bien sûr, son droit le plus strict. Mais, c’est son contenu qui pourrait poser problème ou soulever des questions Israël a en effet présenté, presqu’en catimini, des demandes qui mériteraient pourtant un très large débat parlementaire démocratique : Israël souhaite en effet assister (comme observateur (?) aux réunions du Conseil à tous les niveaux, et valoriser sa présence dans les politiques communes et toutes les Agences exécutives.

Ces demandes sont exorbitantes et n’ont pas de pareil. Même le Parlement européen ne peut assister à toutes les réunions du Conseil et l’Etat d’Israël (non membre de l’Union) le pourrait !

De plus, certaines des revendications israéliennes sur les politiques communes demanderaient de revoir les sources mêmes du droit européen.

Et pourtant, sans aucune consultation du Parlement européen, les négociations suivent leur cours tant au Conseil qu’à la Commission sans que les Parlementaires ne soient informés de leur contenu exact. Au Conseil, certains pays s’inquiètent pourtant de ces demandes vu le maintien d’une politique de colonisation tant en Cisjordanie et qu’à Jérusalem Est et le bouclage de Gaza. D’autres pays, portant toujours sur leurs épaules ou leur conscience le poids de l’histoire, seraient, semble-t-il, prêts à laisser faire.

Véronique De Keyser affirme : « Il faut un débat ouvert. Démocratique ! Cette question- là, le upgrading d’Israël, - n’est pas un simple problème technique mais il est hautement politique. Si nous avons certes des responsabilités historiques vis-à-vis d’Israël, nous en avons d’aussi grandes vis-à-vis des Palestiniens qui n’ont pas à pâtir de la solution que nous avons voulu donner à nos crimes ! »

La Commissaire européenne Ferrero Waldner n’a pas nié l’existence de négociations visant à renforcer les relations entre l’Union et certains pays, sans pour autant les nommer. Elle a cependant rappelé la nécessité d’aller de l’avant dans les politiques de voisinage avec ces deux pays (Israël et la Palestine, donc) mais elle a aussi déclaré qu’il y aurait une certaine « distance » entre les demandes d’Israël et le contenu actuel des discussions avec l’Union et la réalité des discussions en cours. Ferrero Waldner a également, dans sa réponse, évoqué les négociations actuelles du Quartet et ses importantes difficultés vu la situation sur le terrain et le peu de progrès y observés. Elle met quelques espoirs dans la prochaine visite du Président Bush et dans les trois conférences qui devraient suivre : Bethléem, Berlin et Moscou.

Véronique De Keyser estime cependant que cette déclaration ne lui apporte pas toutes les garanties espérées quant au « upgrading » et au « non paper ». Il est donc important de suivre de très près ce dossier et d’obtenir de la Commission et du Conseil plus de transparence sur les discussions qui seraient en cours, ses agendas, ses ordres du jour et ses éventuelles avancées.

Véronique De Keyser Députée européenne Coordinatrice PSE à la Commission des Affaires étrangères

Bruxelles, le 6 mai 2008.

Pour tout renseignement complémentaire : Marcel Conradt 0475.690.461.