Israël négocie avec le Hamas un accord de cessez-le-feu

mercredi 23 avril 2008

La situation catastrophique à Gaza pousse le mouvement islamiste à agir. « Un cessez-le-feu pourrait entrer en vigueur à la fin de la semaine, tout dépend de l’autre partie. » Le Hamas, qui dirige la bande de Gaza, a confirmé mardi les informations de la presse égyptienne selon lesquelles un accord de cessez-le-feu avec l’Etat hébreu est sur le point d’être finalisé par l’intermédiaire de l’Egypte.

« Notre organisation donnera sa réponse jeudi », a déclaré le président du Conseil législatif palestinien, Salah Bardawil (Hamas). Selon lui, une délégation de son organisation emmenée par l’ex-ministre des Affaires étrangères Mahmoud al-Zahar (un faucon) se rendra en Egypte afin d’y rencontrer le ministre du Renseignement, Omer Suleiman. Ce dernier viendra ensuite en Israël.

S’il devait être validé, cet accord prévoit une accalmie par étapes. A l’arrêt des tirs de roquettes sur l’Etat hébreu succéderait la réouverture des points de passage avec la bande de Gaza fermés par Israël ainsi que le libre approvisionnement de ce territoire en produits pétroliers et en biens de consommation courante. Dans une deuxième phase, la libération du caporal israélien Gilad Shalit (enlevé le 25 juin 2005) se déroulerait en même temps que celle d’au moins 400 Palestiniens détenus en Israël. Selon les chroniqueurs de la presse israélienne, avant de s’engager, les responsables de l’Etat hébreu prendront cependant le pouls de leur opinion publique. Ils exigeront, sans vraiment y croire, que le Hamas arrête d’acheminer des armes grâce aux tunnels sous la frontière avec l’Egypte. Quant au mouvement islamiste, il renonce à son exigence de voir cette houdna (trêve) étendue à la Cisjordanie ainsi qu’au contrôle des points de passage avec Gaza, mais il réclame l’arrêt immédiat de toutes les « liquidations » et des incursions israéliennes.

Bouffée d’oxygène

La plupart des commentateurs croient en tout cas à la possibilité de conclure un tel accord. Parce que la situation à Gaza est catastrophique et que le Hamas a besoin d’une bouffée d’oxygène, mais également parce que les dirigeants israéliens souhaitent que les festivités du 60e anniversaire de la création de leur pays se déroulent dans le calme.

« Israël et le Hamas ne se font évidemment pas confiance, mais leurs responsables ont compris qu’une trêve sert les intérêts des deux parties et leurs responsables en sont conscients, affirme le spécialiste des questions militaires Alon Ben David.

Toutefois, un tel accord ne tiendra sans doute pas longtemps. A Jérusalem, il se dit d’ailleurs qu’Israël attendra la fin des festivités de son 60e anniversaire pour régler militairement ses comptes avec les organisations armées de la bande de Gaza. »
Tel Aviv, le 23 avril 2008 - Le Temps

http://www.letemps.ch/template/international.asp ?page=4&article=230480