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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Vendredi, 14 mars 2008

vendredi 14 mars 2008

Numéro : 492

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 14/03/08

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49201

Les forces d’occupation assassinent 4 Palestiniens à Bethlehem

Les forces spéciales sionistes ont abattu 4 Palestiniens dans la ville de Bethlehem, dans la soirée de mercredi 12/03/08, parmi lesquels un dirigeant du Jihad Islamique, ont déclaré des témoins.

Mohammad Shahada, leader du Jihad Islamique, ainsi que Issa Marzouq, Imad Al-Kamel, et Ahmad Bilboul ont été tués au cours de cette attaque.

Marzouq et Al-Kamel étaient également des militants du Jihad Islamique. Bilboul était un militant de la branche armée du Fatah, les Brigades Al Aqsa.

Les forces coloniales sont entré dans la zone située entre le quartier Cinema et le camp de réfugiés de Duheisha, et ont ouvert le feu sur une voiture depuis une autre voiture civile. Shahada et Marzouk étaient assis sur la banquette arrière.
Al-Kamel était à la place du conducteur, et Bilboul sur le siège du passager.

Les témoins ont confirmé que les soldats des forces spéciales ont arrosé la voiture de balles une première fois, puis se sont approchés de la voiture et ont de nouveau ouvert le feu, comme pour s’assurer que les hommes étaient bien morts.

Des passants ont retiré les corps des 4 hommes de la petite voiture de location, qui était garée devant une boulangerie lorsque les sionistes ont ouvert le feu. Les hommes attendaient leur dîner.

Selon un témoin, la voiture avait l’air d’avoir été « douchée de balles ».

Des véhicules de l’occupation sont rapidement apparus, pour assurer la sortie des assassins de Bethlehem.

Les services de sécurité Palestiniens ont déclaré qu’ils avaient transféré les 4 corps à l’hôpital Al Hussein, dans la ville voisine de Beït Jala.

Des centaines de Palestiniens ont convergé vers l’hôpital, exprimant leur profonde colère.

Une vie de résistance

Militants de toujours dans les mouvements de résistance armée Palestinienne, Shahada et ses compagnons avaient pendant des années échappé aux forces d’occupation.

Mercredi, les quatre hommes étaient à Bethlehem pour une réunion avec d’autres militants du Fatah, en préparation de la sixième conférence du mouvement du Fatah.

Les militants avaient rendu visite aux bureaux de l’agence de presse Ma’an plus tôt dans la même journée, déclarant : « L’occupation ne souhaite pas nous arrêter. En réalité, ils veulent nous assassiner. »

Comme s’il avait prévu sa propre mort, Shahad avait répété cette phrase à l’éditeur en chef de Ma’an, Nasser Lahham.

Des bulldozers sionistes avaient détruit la maison de Shahada jeudi dernier, immédiatement après l’attaque meurtrière d’une école religieuse à Jérusalem

Lahham avait interviewé Shahada lors des fêtes de la veillée de Noël à Bethlehem, Square de la Mangeoire, en décembre dernier.

Shahda était souriant, le jour de la veillée de Noël, et rayonnait de confiance : « Le peuple Palestinien est capable de hisser le drapeau de la liberté et de mener sa mission à son terme. L’établissement sioniste sera bien obligé de réaliser que l’occupation militaire de la Palestine ne résout pas ses problèmes, ni maintenant ni dans l’avenir. »

Interrogé sur l’initiative de paix poussée par les Etats Unis, Shahada déclarait « La réunion d’Annapolis n’est pas parvenu à un niveau acceptable de prise en charge des droits des Palestiniens. Au lieu de cela, elle a ramené le plan de la Feuille de Route, qui s’efforce de ramener le problème Palestinien à un problème de chaos sécuritaire, ce qui est, comme chacun le sait, erroné. »

Finalement, lorsqu’on lui a demandé pourquoi il rejetait l’amnistie en faveur de la poursuite de la lutte armée, il répondit : « Ce sont les révolutionnaires qui ont le droit d’amnistier l’occupation, pas le contraire. »

Bethlehem – Ma’an – 12 / 03 / 2008 - 18:35

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49202

50 000 Palestiniens pleurent les quatre héros assassinés à Bethlehem

Environ 50 000 Palestiniens ont convergé vers la Place de la Mangeoire, dans le centre de la ville de Bethlehem, jeudi 13/03/08, pour les funérailles des quatre combattants Palestiniens assassinés par des forces sionistes camouflées dans la soirée de mercredi.

Les participants ont porté les corps des quatre hommes, Mohammad Shahada, Issa Marzouq, Imad Al-Kamel, et Ahmad Bilboul, sur leurs épaules, vers leurs demeures familiales, puis vers la place centrale, et enfin vers la mosquée Omar Bin Al Khattab voisine.

Leurs corps étaient enveloppés dans des drapeaux du Hezbollah, dans une apparente manifestation d’allégeance au mouvement de résistance et parti politique Libanais.

Les écoles, les boutiques, les restaurants, et les autres commerces avaient fermé leurs portes en observation de la grève générale à travers la ville. Les rues du centre ville de Bethlehem, habituellement bourdonnantes d’activité, étaient pratiquement désertes.

Dans une manifestation d’unité face à l’occupation, des membres de nombreux partis politiques Palestiniens ont participé à la cérémonie.

Dans des discours adressés à la foule rassemblée, des représentants du Haut Comité des Forces Nationales et Islamiques, du Front Populaire de Libération de la Palestine, et du Jihad Islamique ont dénoncé la poursuite de l’agression sioniste contre les Palestiniens. Le Parti Palestinien du Peuple et les communistes étaient également présents.

Kamil Hamid, du mouvement du Fatah, a appelé à l’arrestation des collaborateurs et des espions qui aident l’occupation sioniste.

En face de la mosquée, de l’autre côté de la place, l’église de la Nativité sonnait le glas.

Les quatre militants de la résistance Palestinienne avaient été abattus mercredi 12/03/08 en soirée, dans leur voiture, par des forces spéciales sionistes. Mohammad Shahada était un dirigeant local du Jihad Islamique.

Bethlehem – Ma’an – 13 / 03 / 2008 - 14:21

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49203

Les Brigades Al Quds envoient un barrage de projectiles depuis Gaza en riposte aux assassinats de Cisjordanie

« Il n’y aura pas de calme devant la continuation de l’agression sioniste contre le peuple Palestinien en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, » a déclaré jeudi 13/03/08 Abou Ahmad, porte parole de l’aile militaire du Jihad Islamique, les Brigades Al Quds.

« Les sionistes veulent le calme à Gaza, et ont ouvert le feu sur la résistance en Cisjordanie, » a-t-il ajouté.

Trois combattants du Jihad Islamique étaient parmi des quatre Palestiniens tués mercredi 12/03/08 en soirée par les forces spéciales sionistes à Bethlehem. Un autre militant du Jihad Islamique avait été tué par les forces d’occupation près e Tulkarem.

Le porte parole, Abou Ahmad, a déclaré que les Brigades Al Quds répondront aux « crimes de l’occupation » dans le proche avenir.

Abou Ahmad a appelé la direction Palestinienne à se retirer des négociations de paix avec l’établissement sioniste, et à « se tenir aux côtés du peuple Palestinien. »

Depuis mercredi soir, les Brigades Al Quds ont lancé 18 projectiles artisanaux sur des positions et des villes sionistes proches de la Bande de Gaza. « Aucune voix ne s’élève au-dessus de la voix des roquettes et de la résistance, » a déclaré Abou Ahmad.

Les Brigades ont lancé encore 25 projectiles et obus de mortier sur les villes de Sdérot, de Zikim, et de Nahal Oz.

Les Brigades revendiquent le tir de 3 obus de mortier sur le point de passage de Kerem Shalom.

Les Brigades Al Quds ont également revendiqué la responsabilité, jeudi matin 13/03/08, du lancement de 3 projectiles sur la ville d’Ashkelon.

Les Brigades ont déclaré que ces attaques étaient une réponse à l’assassinat de 5 combattants Palestiniens en Cisjordanie, mercredi 12/03/08.

Les négociations engagées par l’entremise des égyptiens avaient semblé très près de parvenir à un cessez-le-feu formel, mercredi après-midi, lorsque Ismail Haniyeh a publiquement offert à Israël une trêve « bilatérale, simultanée, et globale ».

Les attaques sur Bethlehem et sur Tulkarem semblent avoir réduit en miettes ces espoirs de suspension des hostilités.

Gaza – Ma’an – 13 / 03 / 2008 - 11:17

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49204

Le porte parole du Fatah déclare que le régime sioniste est déterminé à faire la guerre au processus de paix

Le porte parole du Fatah, Nayef Ishtewi, a condamné, jeudi 13/03/08, l’assassinat de 5 militants Palestiniens par les forces camouflées sionistes dans les villes de Bethlehem et de Tulkarem, mercredi 12/03/08.

Ishtewi a souligné que l’opération des forces sionistes est intervenu à la veille d’un cessez-le-feu potentiel dans la Bande de Gaza, qui aurait été la conséquence de discussions entre des responsables Palestiniens et sionistes en Egypte.

Le porte parole a également déclaré que l’entité sioniste est déterminée à mener la guerre contre le processus de paix, et réduit à néant les efforts déployés par la communauté internationale pour faire avancer la situation dans la direction d’un accord de paix juste et global.

Qalqilia – Ma’an – 13 / 03 / 2008 - 15:54

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49205

Les forces sionistes arrêtent le fils d’un dirigeant emprisonné du FPLP à Bethlehem

Les forces sionistes se sont emparées de Khaldoun Mahmoud Founoun, 19 ans, dans sa maison de Nahhalin, une ville de l’ouest du district de Bethlehem, aux premières heures de jeudi 13/03/08.

La soeur de Founoun a déclaré à Ma’an que les soldats de l’occupation ont ravagé leur maison familiale et enlevé son frère.

Founoun est le fils de Mahmoud Founoun, un dirigeant du FPLP qui purge actuellement une peine de 22 mois de prison dans un centre pénitentiaire sioniste.

Bethlehem – Ma’an – 13 / 03 / 2008 - 13:32

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=28281

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49206

Occupation de maison lors d’une invasion sioniste à Marda

Depuis mardi, les forces d’occupations occupent une maison palestinienne dans le village de Marda, près de Naplouse.

À 1 heure du matin, les soldats de l’occupation sont entrés dans la maison de Monsieur Chazi Zaki Kuhffash, un homme âgé de 72 ans. Il vit au rez-de-chaussée d’un bâtiment de 3 étages. L’occupant est arrivé dans trois jeeps avec environ 40 soldats.

Les soldats de l’occupation ont fouillé sa maison quatre fois et ils sont restés sur le toit qui le site le plus élevé de la rue principale de Marda. Ils ont installé des drapeaux de leur unité de l’armée et ont déployé un drapeau sioniste sur la façade de sa maison.

Ils ont déclaré à M. Chazi qu’ils allaient rester là quelques jours, et qu’ils autoriseraient la famille à entrer et sortir de la maison, mais personne d’autre, puis ils ont volé les téléphones portables.

Les femmes sont restées en permanence dans la maison, mais M. Chazi et son fils ont pu sortir pour aller chercher de la nourriture et des produits de base.

L’armée a également fermé la porte principale de Marda de 7 heures à 10 heures. Personne n’a pu entrer ou quitter le village. Les gens ont attendu pendant trois heures pour tenter de se rendre à leur travail.

Dans la matinée, quand les gens se sont approchés de la maison, les soldats ont commencé à jeter des bombes assourdissantes et à tirer en l’air, puis ils ont donné des coups de pied à la femme, et ont jeté des gaz lacrymogènes dans la maison à côté, où huit enfants âgés de 1 à 13 ans se préparaient pour aller à l’école.

Les soldats ont coupé l’électricité dans tout le village qui est resté sans électricité jusqu’à 18 heures. Les soldats ont patrouillé dans le village avec leurs jeeps pendant toute la journée.

Un homme âgé de 64 ans a été arrêté dans la rue parce qu’il se trouvait dans la rue sans raison. Les soldats l’ont ensuite emmené dans une base de l’armée voisine d’où il a été relâché un peu plus tard.

Vers 10:30 heures du matin, lorsque des militants des droits de l’homme sont arrivés, de nombreuses personnes se sont rassemblées devant la maison occupée. Les soldats leur ont crié de s’éloigner et ils ont commencé à tirer des bombes assourdissantes sans prévenir.

Ensuite, ils sont descendus dans la rue en pointant leurs armes sur les villageois, puis en tirant en l’air, en leur criant de partir. Une demi-heure plus tard, trois jeeps supplémentaires et une dizaine de soldats sont arrivés dans la maison occupée.

Toute la journée, les soldats ont tiré des bombes assourdissantes, des balles en caoutchouc et des balles réelles sur les enfants, qui ont riposté en lançant des pierres. Heureusement, personne n’a été blessé.

Vers 19h30, après avoir patrouillé dans le village, l’armée est revenue dans la maison occupée avec trois jeunes qu’ils ont accusé d’avoir lancé des pierres. Après cela, les soldats ont encore arrêté d’autres jeunes qui se promenaient près de la maison occupée.

Il s’agit de Faraz Jammal Hofash, 24 ans, Tawffil Khuffash, 24 ans, Rafig Khuffash, 18 ans et Nassir Kuffash, 17 ans.

Les soldats leur ont lié les mains dans le dos et bandé les yeux. C’était une nuit très froide, et les garçons sont restés devant la maison occupée pendant deux heures et demie, assis par terre.

Puis une jeep de l’armée est arrivée et les soldats ont emmenés à Hawara. Pour l’instant, ils n’ont toujours pas été libérés. Les soldats ont déclaré qu’ils allaient quitter la maison dès que les jets de pierres sur la route près de la porte principale cesseraient.

La maison de M. Kuhffash est toujours occupée et la population de Marda est préoccupée par la présence de l’armée dans leur village.

Source : http://www.palsolidarity.org//

Traduction : MG pour ISM

[commentaire : que faut-il de plus que cette description, terrible dans sa banalité, da froideur, son apparente insignifiance. Les sionistes n’ont évidemment aucun problème à traiter les Palestiniens comme des sous-hommes. C’est cela, le quotidien qu’il y a derrière les simagrées du doux Shimon Pérès. Quelle honte qu’il soit reçu dans notre pays !]

ISM - Salfit - 13-03-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8524&type=temoignage≤sujet=Incursions

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49207

Interview d’une détenue emprisonnée par le régime sioniste

Une fois encore, le monde célèbre la Journée Internationale de la Femme alors que des dizaines de femmes et mères palestiniennes sont toujours emprisonnées par l’occupation, déchues de leurs droits fondamentaux comme celui d’embrasser leurs enfants.

La détenue Qahira Al Sa’dy, emprisonnée à la prison de Telmond, a lancé un appel pour que chaque femme Palestinienne agisse pour « le soutien de toutes les femmes détenues, pour la douleur, la tristesse et la colère de ces femmes qui souffrent et rêvent du jour où elles pourront à nouveau embrasser leurs enfants ». Qahira lance un appel à la conscience des femmes partout dans le monde, afin d’aider les femmes palestiniennes qui souffrent toujours, qui sont enchaînées, assiégées et attaquées par l’occupation.

« Le monde entier célèbre la Journée Internationale de la Femme ; qui soutient les femmes palestiniennes, qui vivent sous occupation et sont déchues de leurs droits de base par les forces d’occupation, encouragées par le silence international ? » déclare Al Sa’dy.
Six années se sont écoulées depuis que Qahira fut kidnappée par l’armée et condamnée à perpétuité. Si les murs de sa cellule pouvaient parler à sa place ils diraient : « C’en est assez de ce silence alors que nous affrontons une mort lente, assez de ce silence alors que nos cellules ressemblent à des tombes, trempées en hiver, chaudes et humides en été, et toujours habitées par nombre d’insectes et de cafards. »

Lors de la Journée Internationale de la Femme, Qahira se demande si les femmes savent le nombre de mauvais traitements et de brutalités que subissent les détenues palestiniennes.
« Nous devons choisir d’avoir faim plutôt que de manger ce qu’on nous donne. La nourriture est infecte et nous rend malades », déclare-t-elle, « plusieurs détenues sont malades et ont un besoin urgent d’une consultation médicale et de chirurgie mais l’administration les ignore et pratique la punition collective ».

« Les lois et règles internationales parlent des femmes et de leurs droits, mais l’occupation les défie toutes et punit chaque Palestinienne », dit-elle, « ils ne nous laissent pas avoir de la visite, ils nous privent de consultation et traitement médicaux, et nous réduisent à l’isolement pour des périodes prolongées ».

« L’une des pires injustices est d’interdire les détenues palestiniennes d’embrasser leurs enfants. J’ai été arrêtée il y a six ans, éloignée de mes quatre enfants. Chaque jour ils grandissent un peu plus et quand ils viennent me rendre visite je ne peux pas les serrer dans mes bras ou avoir un contact physique direct puisque nous sommes séparés par une vitre. Et la visite ne dure pas plus de 30 minutes ».

« Je vois les larmes qu’ils essaient de me cacher et j’entend leurs voix tremblantes transpercer mon cœur et mon corps. Ce sont les souffrances qu’endurent plus d’une centaines de femmes détenues », dit-elle, « Lors de la Journée Internationale de la Femme, nous en appelons à chaque femme, vivant entourée de familles et enfants, de se rappeler nos souffrances, de se rappeler notre rêve qu’un jour nous pourrons embrasser nos enfants, de se rappeler notre rêve qu’un jour peut-être les Lois Internationales et les Droits de l’Homme seront respectés ».

Du même auteur :
 De Gaza à Jénine : l’occupation sioniste assassine
 La ceinture de feu : la résistance commune de nouveau en action
 Triangle des martyrs : retour des scènes de l’Intifada
 Israël poursuit ses crimes : 8 nouveaux martyrs

9 mars 2008 - IMEMC - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.imemc.org/article/53355
Traduction de l’anglais : Lauriane

[commentaire : alors , Peres, on est quand même mieux en visite à paris qu’à Telmon, non ?]

Info-Palestine - Ali Samoudi - Imemc – jeudi 13 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3966

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49208

« En Palestine, c’est la plus longue Shoah de l’Histoire »

Bande de Gaza. Aly El-Ghatit, penseur et professeur de droit international, estime que la communauté internationale ne pratique aucune équité dans le dossier palestinien.

Al-Ahram Hebdo : En lançant le mot « Shoah », quelle était, à votre avis, l’intention du vice-ministre israélien de la Défense ? S’agit-il d’une maladresse verbale comme il le prétend ? Ou bien vise-t-il autre chose ?
Aly El Ghatit : En fait, c’est la première fois dans l’histoire de l’occupation de la Palestine qu’Israël reconnaît qu’il commet un crime majeur contre l’humanité en comptant sur l’impunité dont il a bénéficié au précédent et dont il jouira à l’avenir. A chaque fois, l’Etat Hébreu cherchait des prétextes, tout en essayant de donner à ses crimes contre le peuple palestinien une apparence de légitimité internationale. En prétendant qu’il s’agit seulement d’actes de légitime défense. Mais qu’est-ce qui l’avait poussé à utiliser un tel terme ? Aujourd’hui, Israël se sent tellement soutenu par la communauté internationale qu’il ne craint pas de voir quelqu’un le condamner.

Il adopte le même principe de massacre nazi, c’est le génocide à l’encontre des Palestiniens : si je te tue, c’est un acte légitime mais quand tu essayes de te défendre, c’est tout à fait interdit.
- Cela équivaut-il à un véritable holocauste ?

 Ce qui se passe en Palestine de la part de la force illégitime d’occupation israélienne est la plus longue shoah dans toute l’Histoire de l’humanité. Les Israéliens commettent tous les genres de crimes cités dans le règlement principal du Tribunal pénal international créé en juillet 1998 et connu sous le titre du Traité de Rome, et où sont citées les définitions de tout ce qu’on peut imaginer comme crimes. Israël et les Etats-Unis se sont abstenus de ratifier ce document.

- Du point de vue juridique, comment peut-on profiter de la législation internationale pour condamner Israël ?

 En fait, avant de poser cette question, on doit d’abord nous demander ce qu’on a fait déjà avec ces dizaines de résolutions constituant la légitimité internationale, dont les dispositions tranchent en ce qui concerne les droits palestiniens et qui restent toujours lettre morte. Comme par exemple les résolutions de l’Assemblée générale de l’Onu 181 et 194. Il y a notamment aussi le jugement le plus récent concernant le mur de séparation adopté par la Cour internationale de justice, en 2004. Ce tribunal formé de 13 juges, représentant tous les systèmes juridiques dans le monde, a jugé à l’unanimité, à l’exception de la juge américaine, que les actes commis par Israël envers le peuple palestinien sont des actes racistes en plus de l’illégitimité du mur de séparation. (L’édification du mur qu’Israël, puissance occupante, est en train de construire dans le territoire palestinien occupé, y compris à l’intérieur et sur le pourtour de Jérusalem-Est, et le régime qui lui est associé sont contraires au droit international).

Alors, il faut d’abord chercher les moyens pour activer ces résolutions. Et ceci ne va jamais avoir lieu sans une volonté arabe puissante et déterminée. En cas d’absence de cette volonté, le discours n’a aucune utilité.

Je crois au proverbe exprimé en anglais qui dit « When where is the will, there is the way » (Vouloir c’est pouvoir).

- Alors comment voyez-vous la position arabe ?

 Les régimes arabes observent le mutisme. A mon avis, il n’était pas de pure coïncidence que la visite de Condoleezza Rice dans la région intervienne au moment de l’holocauste contre les Palestiniens commis par les Israéliens. Le but de cette visite était bien clair, inciter les régimes arabes à exercer des pressions sur les Palestiniens. Et je vois que les Arabes ont réagi favorablement à cette demande. Et les voici demandant aux Palestiniens, dans leur dernière réunion dans le cadre de la Ligue arabe, la nécessité de « calmer la situation ». C’est-à-dire de renoncer à l’un de leurs droits cités dans les documents internationaux, à savoir leur droit à la résistance contre l’occupant.

Il faut que les Arabes sachent que l’existence de la Palestine est une affaire indissociable de l’existence même de leurs nations. Et la perte de la Palestine et puis de celle des pays du Levant vont en engendrer d’autres. Les Arabes doivent alors s’interroger à qui viendra le tour. Et on peut dire de cette façon que l’Egypte, qui est le cœur du monde arabe, a échoué dans son rôle stratégique et essentiel de la région.

- Alors s’il en est ainsi, comment les pays arabes peuvent-ils activer les résolutions contre Israël ?

 Je ne trouve moi non plus de réponse à cette question : comment et pourquoi les pays arabes et islamiques observent-ils le mutisme et n’essayent-ils pas d’activer ce qu’ils ont sous la main en guise de résolutions et de verdicts ?

- Comment jugez-vous cette politique de deux poids, deux mesures de la communauté internationale ?

 La réunion immédiate du Conseil de sécurité à la suite de l’attentat de Jérusalem faisant la mort de 8 Israéliens, alors qu’on ne s’est pas du tout soucié des milliers abattus dans la bande de Gaza, est l’expression de bien plus que de la politique de deux poids, deux mesures. La communauté internationale ne jauge que d’une seule mesure, qui est toujours en faveur des Israéliens et contre tous les Arabes. Alors, à quoi peut-on s’attendre, si ceux qui sont chargés de veiller sur la souveraineté et la moralité de la loi et aussi sur la paix internationale agissent de la sorte ? En tous les cas, ceux-ci n’appliquent le droit international ni à l’égard des Palestiniens ni des Israéliens. Ils ne protègent pas les premiers et ne sanctionnent pas les deuxièmes pour leurs crimes contre l’humanité.
Propos recueillis par Aliaa Al-Korachi

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 12 au 18 mars 2008, numéro 705 (Evènement)

Info-Palestine - Aly El-Ghatit - Al-Ahram/hebdo – jeudi 13 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3974