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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Samedi, 23 février 2008

samedi 23 février 2008

nombre d’entrées : 9

Envoyé le 22/02/08

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Colonisation : révélations sur une spoliation

Un rapport officiel sioniste révèle que les gouvernements successifs ont violé leur propre législation durant 30 ans dans le but d’établir des colonies sur des terres privées appartenant à des Palestiniens.

Tout se présente avec l’aspect de la légalité et sous couvert des sacro-saintes raisons de sécurité. Mais les sentences du tribunal suprême sioniste volent en éclats lorsque les colons en Cisjordanie occupée, avec l’appui éhonté des gouvernements successifs, passent outre. C’est ce qui a été établi par un document officiel sioniste : plus de 33% des terres sur lesquelles ont été construites les colonies ont été « temporairement » confisquées pour des raisons de sécurité, ce qui, selon la législation sioniste elle-même, empêche qu’on puisse y établir des colonies.

Plus encore : ces terres étaient des propriétés privées appartenant à des Palestiniens. Le concept de temporalité est interprété de manière évidemment laxiste, parce que l’escroquerie dure déjà depuis 30 ans, et affecte, comme le fait savoir l’ONG La Paix Maintenant, 44 des 120 colonies de la Cisjordanie, certaines étant parmi les plus peuplées.

Depuis maintenant un an La Paix Maintenant mène une bataille devant les tribunaux pour que le ministère israélien de la défense communique les rapports qu’il avait produits concernant les terres agricoles arrachées aux paysans palestiniens. Presque personne n’ignorait le tour de passe-passe. Les dénonciations venant de plusieurs ONG ont été constantes depuis des années. Toutefois, les informationss révélées au public aujourd’hui viennent de l’administration civile, un organisme régi par des militaires en charge des affaires relatives aux colonies en Cisjordanie.

L’entreprise coloniale en Cisjordanie a débuté en 1967, après la guerre des Six Jours, et 120 colonies ont été construites jusqu’à aujourd’hui. Sans compter les colonies sauvages qui naissent en suivant un modèle qui s’est répété jusqu’à maintenant. Sans avoir besoin de reculer plus loin dans le temps, c’est ce qui est arrivé mercredi dernier [13 février] à Maskiyot sur les bords du Jourdain : un groupe de juifs fanatiques religieux place des caravanes sur une colline de Cisjordanie ; peu de temps après ils installent l’électricité.
Puis ensuite l’approvisionnement en eau. Et le tout avec l’approbation d’une armée qui ne laisse passer personne à travers le territoire occupé, pourvu qu’il s’agisse de Palestiniens.

Les dénonciations d’organisations comme Rabbins pour les Droits de l’Homme sont innombrables, parce que les colons détruisent en outre les oliviers des domaines proches et donnent libre cours à leur racisme anti-arabe.

Jusqu’à la fin des années soixante-dix, la majorité des colonies ont été établies sur des terres volées par l’armée. En 1979, le Gouvernement conservateur de Menahem Begin a décrété que la construction de colonies ou l’extension de celles qui existaient ne pourraient se faire que sur des terrains de propriété étatique, ce qui est déjà beaucoup dire concernant un territoire sous occupation, et dans aucun cas pour des motifs de sécurité.

La décision suivait un jugement du tribunal suprême interdisant l’expropriation de propriétés [palestiniennes] au profit de la colonie d’Elon Moreh, près de Naplouse, le tribunal n’en voyant pas la « nécessité pour la sécurité » de l’État. Mais quand il est question de religieux sionistes, les lois sionistes elles-mêmes n’entrent plus en ligne de compte.

Depuis cet décret de Begin, au moins 19 des 44 colonies de Cisjordanie[mentionnées plus haut et sur un total de 120] ont été construites sur des propriétés qui n’appartenaient pas à l’État et qui ont été confisquées pour des raisons de sécurité. « Ces données prouvent que le vol systématique de terres dans le but d’établir des colonies a été mené à bien par l’utilisation imaginaire et complètement illégale du terme ’nécessités militaires’ », affirme l’avocat Michel Sfarad.

« La dissimulation de cette information pendant toutes ces années démontre que les autorités savaient qu’elles commettaient des actes illégaux ».

L’armée d’occupation elle-même admet le non-respect des normes : « Au début des années quatre-vingt, quelques enclaves ont été aménagées pour des bases militaires et dans plusieurs cas ces enclaves se sont ensuite transformées en colonies. Des terres sont confisquées pour construire des routes, ou de nouveaux bâtiments dans des colonies déjà en place ». Selon les plaignants, les raisons de sécurité invoquées ne sont rien de plus qu’un simple subterfuge pour étendre la colonisation. « Les colonies », affirme La Paix Maintenant, « sont une lourde charge dans laquelle l’armée doit investir beaucoup de monde et de ressources financières pour en assurer la construction ainsi qu’en garantir les infrastructures d’accès ».

Le sujet est de première importance et fait partie des questions les plus sensibles dans la négociation naissante entre Palestiniens et sionistes.

Jusqu’à un point tel qui le ministère sioniste de la défense s’est opposé résolument pendant plus d’une année à ce que soit publié le document de l’administration civile.
« La publication de cette information peut mettre en cause la sécurité de l’État et les relations internationales de l’état sioniste », a prétendu le ministère devant le tribunal.

Les tenaces avocats israéliens qui défendent les droits des propriétaires palestiniens et qui ont révélé ces informations si sensibles, ne sont pas d’accord : « L’argument selon lequel cela affecterait les relations diplomatiques pour l’état sioniste est particulièrement ridicule, puisque pour tous les pays du monde l’entreprise de colonisation est dans tous les cas illégale et illégitime ».

Du même auteur :
 La guérilla souterraine du Hamas
 La paix se heurte à la dégringolade économique en Palestine
 Les Egyptiens et les Palestiniens réinstallent la frontière
 Le Hamas a réussi à envenimer les relations entre l’Egypte et Israël

17 février 2008 - El Païs - Vous pouvez consulter cet articlle à :
http://www.elpais.com/articulo/inte...
Traduction : Claude Zurbach

[commentaire : cet article, qui se base sur des informations que nous avons déjà données, en provenance de Haaretz, suscite en particulier deux observations.

(a) Il en apporte une nouvelle confirmation : pour les sionistes, les mots « autorisé » et « interdit » n’ont pas le même sens que pour nous. Ils ne les respectent que lorsque cela ne leur demande pas trop d’effort. On respectera méticuleusement les petits règlements anodins, par exemple tout ce qui est de pure convention (circuler à droite) ou de pure forme (utiliser le bon imprimé devant le bon guichet, etc.). En revanche, pas question de s’empêcher de faire ce qu’on a envie de faire (les colons qui maltraiter les Palestiniens), ni de respecter des lois ou des jugements qui gênent (la construction du Mur, partout dénoncée, et sa destruction prononcée par l’arrêt de la CJI). Mais au fond, ce mépris des règles et des lois, ce sentiment qu’on est « au-dessus », mais c’est l’essence même de la colonisation, et de l’installation de l’établissement colonial lui-même. Un colon, évacué, du Goush Katif, apostrophait ainsi les soldats sionistes venus le faire dégager : « en quoi Tel Aviv est-il plus légitime ? ». En rien, en effet.

(b) Il existe, parmi les sioniste, un groupe, une tendance, une nébuleuse, aux limites sans doute assez incertaines, de gens qui, sans être des traîtres à l’état sioniste, sans souhaiter sa dissolution, ont compris que sa perte était assurée si le mépris des population non-juives sur lequel il se fonde, et particulièrement des Palestiniens, allait jusqu’à l’engager dans des politiques unanimement condamnées par le reste de la planète et dont l’effet certain était que la paix ne serait jamais réalisée avec le monde arabe. On peut avoir une sympathie modérée pour ces réalistes, mais c’est sans doute avec eux que se fera la sortie de la situation de crise actuelle. ]

Info-Palestine et Juan Miguel Muñoz - El Païs – vendredi 22 février 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3843

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47202

Si le Kosovo peut être indépendant, alors pourquoi pas la Palestine ?

Comme prévu, le Kosovo a proclamé unilatéralement son indépendance et les Etats Unis ainsi que la plupart des pays de l’Union Européenne avec lesquels cette déclaration a été coordonnée, ont rapidement apporté une reconnaissance diplomatique à ce « nouveau pays », une action qui devrait impressionner toute personne attachée à la loi internationale, et, avec raison, être considérée comme extraordinairement téméraire.

Les conséquences potentiellement déstabilisantes de ce précédent ( que les USA et l’UE bizarrement estiment qu’il ne faut pas voir comme un précédent) ont été beaucoup discutés en se référant à d’autres portions malheureuses d’états souverains reconnus internationalement, états avec de forts mouvements séparatistes qui pratiquent une auto-détermination précaire mais efficace comme l’Abkhazie, l’Ossétie du Sud, la Transnistrie, le Ngorno-Karabakh, la république serbe de Bosnie, la Chypre Nord de la république turque et le Kurdistan iraquien ainsi que d’autres minorités mécontentes ailleurs dans le monde. Une de ces conséquences potentiellement constructive n’a pas encore été discutée.

L’impatience américaine et européenne à découper une portion d’un membre des Nations Unies (reconnue universellement, même par eux, et qui constitue une portion du territoire souverain de cet état), en apparence parce que 90% de ceux vivant dans cette portion du territoire de l’état soutiennent la séparation, cette impatience donc contraste grandement avec la patience sans limites des USA et de l’Union Européenne quand il s’agit de mettre fin à l’occupation belligérante de 40 ans de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza (aucune de ces portions n’est reconnue par quelque pays que ce soit comme faisant partie du territoire souverain d’Israël et au quel Israël a même proclamé une souveraineté sur une petite portion de la Jérusalem Est occupée). Chaque habitant légal de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza cherche de fait la liberté et cela depuis 40 ans. Et à cause de cela, ils sont punis, sanctionnés, assiégés, humiliés et, jour après jour, tués par ceux-là même qui prétendent avoir un haut niveau de moralité.

Aux yeux des américains et des européens, une déclaration d’indépendance kosovare de la souveraineté serbe doit être reconnue même si la Serbie n’est pas d’accord. Mais leur attitude a été radicalement différente quand la Palestine a déclaré le 15 novembre 1988 son indépendance vis-à-vis de l’occupation sioniste. Les Etats-Unis et les pays européens (qui, à leurs yeux, constituent à eux seuls la « communauté internationale » à l’exclusion d’une grande partie de l’espèce humaine) ont été à ce moment là remarquablement absents alors que plus de 100 pays avaient reconnu le nouvel état de Palestine. Leur non-reconnaissance a rendu cette déclaration d’indépendance purement symbolique à leurs yeux et malheureusement également aux yeux de la plupart des autres pays y compris la Palestine.

Pour les Etats-Unis et l’Union Européenne, pour qu’une déclaration d’indépendance palestinienne soit reconnue et effective, elle doit être négociée sur une base bilatérale inégale entre la puissance occupante et le peuple occupé et la puissance occupante doit être d’accord. Pour les Etats-Unis et l’Union Européenne, les droits et les désirs d’un peuple souffrant et brutalisé depuis longtemps ainsi que la loi internationale, sont hors de propos.

Pour les Etats-Unis et l’Union Européenne, les Albanais Kosovars ayant joui de près de 9 années d’administration onusienne et de la protection de l’OTAN, ne peuvent pas attendre plus longtemps pour acquérir leur liberté alors que les Palestiniens, qui subissent plus de 40 années d’occupation, peuvent attendre éternellement.

Avec le « processus d’Annapolis » ne menant à rien comme cela avait clairement été prévu dès le début par les sionistes et les étasuniens, le précédent du Kosovo offre à la direction palestinienne basée à Ramallah (acceptée comme telle par la « communauté internationale » car elle est perçue comme servant les intérêts israéliens et américains), une occasion en or pour saisir cette initiative, remettre l’agenda et restaurer sa réputation ternie aux yeux de son propre peuple.

Si cette direction croit vraiment, malgré toutes les preuves du contraire, qu’une « solution de deux états » décente soit encore possible, c’est maintenant le moment idéal pour réaffirmer l’existence légale de l’état de Palestine (bien que toujours sous une occupation belligérante) dans les explicitement 22% de la Palestine mandataire qui n’a pas été conquise et occupée par l’ état d’Israël jusqu’en 1967 et de demander à tous les pays qui n’avaient pas accordé en 1988 une reconnaissance diplomatique à l’état de la Palestine (particulièrement les Etats-Unis et l’Union Européenne) de le reconnaître maintenant.

La direction Kosovar Albanaise a promis de protéger la minorité serbe du Kosovo, minorité prise de peur et qu’on s’attend à voir fuir. La direction palestinienne pourrait promettre d’accorder une période de temps généreuse aux colons sionistes vivant illégalement dans l’état de Palestine et aux forces d’occupation sionistes de se retirer tout en envisageant une union économique avec l’établissement sioniste : des frontières ouvertes et un statut de résident permanent pour ceux des colons qui accepteraient de vivre en paix sous un gouvernement palestinien.

Pour éviter bien sûr que les Etats-Unis et l’Union Européenne considèrent cette initiative comme une plaisanterie, il faudra qu’il y ait des conséquences significatives et explicites au cas où ces pays se comporteraient ainsi. Une des conséquences serait la fin de l’illusion d’une solution de « deux états ».

La direction palestinienne ferait clairement savoir que si les USA et l’UE, ayant juste reconnu un deuxième état albanais dans le territoire souverain d’un état membre des Nations Unies, refusent de reconnaître maintenant un état palestinien dans une toute petite portion de la patrie palestinienne occupée, elle dissoudra l’Autorité Palestinienne (qui du point de vue légal aurait dû cesser d’exister en 1999 à la fin de la période intérimaire de 5 ans selon les accords d’Oslo) et le peuple palestinien cherchera dès lors la justice et la liberté à travers la démocratie en recherchant de façon persistante et non violente les pleins droits de citoyenneté dans un seul état : Israël/Palestine, libre de toute discrimination basée sur la race et la religion, avec les mêmes droits pour tous ceux qui y vivent comme dans toute démocratie.

La direction palestinienne a toléré l’hypocrisie et le racisme occidental et a joué le rôle de d’imbéciles crédules trop longtemps. Il est temps de donner un coup de pied de manière constructive et de secouer la « communauté internationale » pour qu’elle réalise enfin que le peuple palestinien ne va pas tolérer plus longtemps les injustices et les abus intolérables.
Si pas maintenant, alors quand ?

*John V. Whitbeck est un avocat international qui a conseillé l’équipe de négociations palestinienne avec Israël.

19 février 2008 - Arab news - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.arabnews.com/?page=7&...
Traduction : Ana Cléja

[commentaires : bien sûr,...]

Info-Palestine et John V. Whitbeck - Arab News – jeudi 21 février 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3847

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47203

Prépublication : la psychopathologie suite à emprisonnements et tortures
« La torture se distingue des autres formes de traumas car elle est infligée par des humains et délibérée »

« La pièce était très petite, je ne pouvais me déplacer. Mes articulations étaient tout irritées. Mes intestins me faisaient mal comme s’ils se déchiraient ; sans savoir comment, j’avais l’impression que tout dans mon corps était devenu artificiel ; mes viscères n’étaient pas les miens. »

Depuis le début de l’occupation israélienne des territoires palestiniens en 1967, plus de 650 000 Palestiniens ont été détenus par Israël. C’est-à-dire environ 20 % de la population palestinienne des territoires occupés, et 40 % de la population masculine puisque la majorité des détenus sont des hommes. Dans mon travail au secteur médico-psychiatrique, en Cisjordanie, j’ai pu observer que pour un bon nombre de nos malades, la première phase de maladie mentale se manifestait lors de leur détention ou juste à leur libération. L’ébauche qui suit traite du cas particulier d’un homme de 46 ans qui a développé une psychose à sa 5ème détention. Je vais d’abord relater l’histoire de ce malade particulier puis apporter un éclairage sur ce cas avec un examen plus poussé des effets de la torture en général.

Sa famille, son histoire personnelle et sa personnalité avant la maladie
Le malade, Jamal, est le troisième de onze enfants, trois garçons et huit filles. Son frère aîné a été tué. Son père est décédé. Jamal vit avec sa mère, son épouse, âgée de 37 ans, et ses enfants : deux garçons et six filles qui ont entre 18 et 25 ans. Il n’y a pas de maladie mentale dans l’histoire de la famille. Le malade a reçu un enseignement du niveau secondaire. Il s’est marié à 19 ans, travaillait en tant que salarié mais est actuellement sans emploi. Jamal est signalé comme ayant été précédemment quelqu’un de tenace, de réservé, perfectionniste, un homme idéaliste.

L’examen psychiatrique initial

Le malade est venu seul à l’entretien. Il semble très organisé, sur des bouts de papier il a noté les noms et les doses des médicaments qu’il prend. Il apparaît très réservé, inquiet et montre une attitude très polie. Jamal affirme qu’il va « bien » : son seul problème est le chômage, et aussi un manque de concentration. Il dément avoir des hallucinations depuis sa sortie de prison. Cependant, il croit que des « collaborateurs » sont après lui et pourraient obtenir des informations sur lui et sa famille. Il le sait à cause de déclics qu’il entend parfois dans le téléphone et de gestes des voisins quand ceux-ci viennent lui rendre visite. Il semble très désorienté quand il parle de cela et se plaint que son épouse et ses enfants, des « naïfs », veuillent parler à des étrangers. Le malade est éveillé, il sait se repérer par rapport au temps, aux lieux et aux personnes, et il montre une concentration et une mémoire satisfaisantes. Dans les paragraphes qui suivent, son histoire va se dérouler au fil de la discussion, il parle surtout de ses expériences de détenu. Alors qu’il s’exprime, souvent il fond en larmes. Parfois, son épouse intervient et donne sa version des faits.

Antécédents de la maladie

Jamal est un ancien prisonnier politique. Il a été enfermé, sans accusation ni jugement, 5 fois. La première fois, il avait 14 ans, en 1975, après la mort de son frère aîné ; son frère n’était même pas militant mais il a été tué « par hasard », alors que, sur le chemin de son école, il croisait une manifestation. « Mon frère a été blessé par les soldats et moi j’ai été arrêté. En prison, j’ai appris que mon frère était mort. Je suis resté six mois en prison. Au début, j’étais très triste et c’était très dur. Quand je suis sorti, j’ai senti que j’avais beaucoup vieilli. En 1981, j’ai été fait prisonnier à nouveau, je ne sais toujours pas pourquoi. Cette fois-là, je suis resté six mois sous interrogatoire. En prison, j’ai décidé de me marier aussitôt que je sortirai, je voulais une vie normale. Je me suis marié quelques mois après ma libération. Dans l’année qui a suivi, j’ai eu mon premier enfant. En 1987, je suis arrêté une fois encore ; mon épouse était enceinte, elle a accouché pendant ma détention. En 1990, j’avais des charges financières assez élevées et des dettes, ma quatrième détention a mis ma famille dans une situation difficile. A chaque fois, ma détention a duré six mois, et à chaque fois, j’ai été soumis à interrogatoire et subi des tortures physiques et psychologiques. »

D’après l’épouse de Jamal, il était « normal » quand il sortait de prison, mais il ne parle jamais de ce qu’il a supporté. Mais en 2003, il a été arrêté à nouveau, et cette fois pour 11 mois ; quand il revient, il a changé. Son épouse raconte : « A sa sortie de prison, on m’a dit qu’il était devenu "fou" lors de ses trois derniers mois de détention. Au début, je ne le croyais pas, mais maintenant je m’inquiète beaucoup pour lui. Il est très méfiant, il doute de tout le monde : de moi, des enfants, des voisins, de tout le monde. Il interprète tout de travers. Si un voisin nous rend visite, il le prend pour un espion. Il refuse de manger ce que les gens nous apportent. Il a brisé les téléphones portables, et les antennes, car il croit que nous nous protégerons mieux contre les délateurs ». Son épouse croit aussi qu’il entend des voix. Elle ne l’a jamais vu parler tout seul mais il est souvent très concentré et inquiet, comme s’il écoutait quelque chose ou quelqu’un. « Il dort peu et quand il dort, il crie et parle de torture. Il ne dort plus avec moi, il est devenu impuissant. Il mange aussi très peu et prépare sa nourriture lui-même. Je suis vraiment très inquiète à son sujet. Il est toujours fatigué, souvent triste, il reste toute la journée en pyjama. Il ne travaille plus du tout. » La cinquième détention semble avoir provoqué un changement important dans la vie de Jamal. Qu’est-ce qui n’a pas été cette fois ?
A chacune de ses détentions il a été torturé mais la dernière fois, il l’a été bien plus violemment. « Ils ont voulu m’obliger à avouer des choses que je n’avais pas commises. Mes mains et mes pieds étaient ligotés. Ils me frappaient méchamment. Ils m’injuriaient avec les mots les plus obscènes touchant à ma religion, à mon épouse et à ma mère. Ils me menaçaient en permanence de nuire à ma famille. Mon visage était recouvert d’un sac mouillé avec de l’eau d’écoulement. Pendant des nuits et des jours, j’ai été suspendu, parfois la tête en bas et parfois sur une chaise retournée, dans ce qu’ils appellent "la position de la grenouille". C’était extrêmement douloureux. C’était comme si mes membres se déchiraient. Puis, il y a eu les douches, très chaudes, puis très froides, et l’enfermement dans une petite pièce qu’ils appellent le "placard", ou parfois dans un autre endroit encore plus petit, dans le sol, appelé le "cercueil". Il y avait aussi une troisième pièce, remplie de collaborateurs, qui s’appelle la "salle de la honte" car certains d’entre eux y ont commis des violences sexuelles. Souvent, mon estomac hurlait à la faim et je vomissais beaucoup, en particulier quand ils m’étiraient les jambes et les bras ensemble. Souvent aussi, je faisais pipi sous moi. »

« Quand j’étais incarcéré dans un silence total et dans le noir complet, je perdais tout sens du temps ; je ne pouvais plus compter les jours. Le silence était souvent rompu par des cris, des gens qu’on torturait, ou par des vociférations de gardes ou des chants braillés en hébreu. Là, j’ai senti que tout mon corps n’était plus que douleur. La pièce était très petite, je ne pouvais me déplacer. Mes articulations étaient tout irritées. Mes intestins me faisaient mal comme s’ils se déchiraient ; sans savoir comment, j’avais l’impression que tout dans mon corps était devenu artificiel ; mes viscères n’étaient pas les miens. C’est alors que j’ai commencé à entendre des voix, et aussi à voir des visages de personnes qui étaient à l’extérieur de la prison ; je pensais qu’ils venaient à la prison pour fournir des informations sur moi. J’étais très effrayé et très en colère. Je me suis mis à hurler après eux, j’ai beaucoup crié, jusqu’à ce que les gardes s’en prennent à moi et me brutalisent parce que je criais. »

Traitement

Quand Jamal a quitté la prison, il a été identifié comme un cas de « schizophrénie ». Après lui avoir prescrit des antipsychotiques particuliers pendant six mois, il a montré une amélioration partielle sans aucune hallucination. Cependant, il n’y avait aucun changement significatif dans son état d’esprit. Trois semaines après qu’il ait insisté sur l’amélioration de son état de santé, il a cessé de prendre ses médicaments. Il est devenu hostile à sa famille et aux voisins qui venaient « prendre de ses nouvelles ». Il a donc fallu reprendre les prescriptions d’antipsychotiques et d’antidépresseurs, associés à une psychothérapie de soutien pour traiter les symptômes résiduels d’angoisse, de dépression, de cauchemars et d’absence de réaction émotionnelle, et aider Jamal à retrouver son identité et à intégrer ses souvenirs douloureux.

Tortures et psychopathologie

L’exposé ci-dessus traite d’un cas de début tardif de psychose affective, avec une idéation délirante paranoïaque et les symptômes d’une dépression majeure. C’est une maladie que nous rencontrons souvent chez les anciens prisonniers politiques qui furent soumis à des tortures physiques et psychologiques. Kaplan et Sadock (2003) indiquent que « la torture se distingue des autres formes de traumas car elle est infligée par des humains et délibérée ». Les recherches de Kaplan et Sadock ont révélé une fréquence de 36 % d’ESPT (état de stress post-traumatique) chez les survivants à la torture, ainsi qu’un taux élevé de dépression et d’angoisse. Comme autres maladies psychologiques communes, il y a la somatisation, les symptômes obsessionnels compulsifs, l’hostilité, la phobie, l’idéation paranoïaque et des épisodes psychotiques.

La torture a pour but d’accroître la suggestibilité de la personne torturée, d’altérer son jugement et sa capacité à s’opposer par des arguments logiques à ceux qui l’interrogent, et de semer la confusion dans ce qu’elle admet et ce qu’elle nie. Dans son livre Problème de la torture : les interrogatoires de la CIA, de la Guerre froide à la guerre contre le terrorisme, McCoy analyse une recherche commanditée par la CIA auprès de l’université McGill [Montréal] et réalisée par le Dr Donald Hebb. Pour cette étude, 22 étudiants de la faculté ont été placés dans des petites cabines insonorisées, portant des lunettes protectrices translucides, des gants épais, avec un oreiller en forme de U autour de la tête. La plupart des sujets se sont retirés de l’étude dans les deux jours, tous ont eu des hallucinations et subi « une dégradation de leur capacité à penser avec méthode ; les sujets étaient tellement affamés qu’ils étaient prêts même à une interaction avec leur interrogateur. » rapporte McCoy. Quoique la torture institutionnalisée tende à être subtile et facilement dissimulable, elle n’en vise pas moins à troubler les besoins psychologiques, à provoquer des dommages profonds aux structures psychologiques et à briser les bases des fonctions intellectuelles normales.

La torture peut pénétrer et détruire la conviction des sujets à être autonomes en tant qu’êtres humains, elle peut anéantir leurs présomptions d’intériorité, de vie privée, d’intimité. Dans Ethique de l’indicible : les survivants à la torture en traitement psychanalytique, Beatrice Patsalides décrit comment, à la suite de tortures, le décalage entre le « je » et le « moi » s’accentue, et comment l’épaisseur entre le « moi » et le « toi » disparaît.

La torture implique l’usage délibéré d’agressions extrêmes, notamment de fortes douleurs physiques, conduisant à des douleurs psychologiques telles que la peur paralysante de la douleur et de la mort, la confusion par une envie non satisfaite, la transgression des normes sociales ou sexuelles et l’isolement prolongé. Des techniques telles que la cagoule pour la désorientation sensorielle, la nudité forcée, la position debout forcée, les douches froides et le bandage des yeux, ou impressionner les détenus avec des chiens de l’armée, leur refuser la nourriture et l’eau, les asperger d’urine ou de matières fécales, sont fréquemment signalées. Parfois, ces traitements dégradants se retrouvent en contradiction nette avec la gentillesse simulée, le faux favoritisme et le traitement spécial royal qui visent à abuser davantage le sujet et à l’amener à la construction d’une personnalité et d’une conviction aliénées, incohérentes ou discréditées. Quand les besoins physiologiques de la personne torturée sont maîtrisés par le tortionnaire et autorisés à ne s’exprimer que de façon auto-dégradante et déshumanisante, quand un sentiment de honte, de nullité et de dépendance est injecté par un tiers condescendant, cruel, alors, cela peut provoquer chez le sujet une régression psychologique du fait de l’apport d’une force extérieure supérieure pesant sur sa volonté - à lui ou à elle - de résister.

Dans son évaluation sur les victimes de la torture et d’autres mauvais traitements pendant les guerres du Balkan, Basoglu a établi que la torture psychologique était aussi néfaste que la torture physique, et qu’elle conduisait de la même manière à des taux élevés de dépression et d’ESPT. Ce qui importait surtout était le degré à partir duquel la victime ressentait une perte de contrôle. La perte du contrôle de sa propre vie et de son propre corps, causée par la torture, est souvent exacerbée par l’incrédulité que ressentent de nombreux sujets ayant été soumis à la torture, quand ils essaient d’exprimer ce qu’il leur a fallu traverser, surtout s’ils sont incapables de montrer des cicatrices ou d’autres preuves « objectives » de leur expérience personnelle de la douleur. La torture peut aussi modifier le type de leur relation avec la réalité et le sens d’eux-mêmes. Longtemps même après que la torture réelle ait cessé, certaines victimes se sentent mises à l’écart, incapables de communiquer, d’établir une relation, de s’attacher ou de s’identifier à d’autres. Leur confiance s’est érodée, leurs relations les plus proches et le réseau de toute une vie de ceux qui les ont soutenues sont bouleversés.

Comme nous l’avons vu, un certain nombre de dysfonctionnements sont attribués à la torture, tels l’ESPT, la psychose, la dépression et l’angoisse. Dans l’exercice de ma profession, la psychopathologie déclanchée par la torture peut varier dans un large spectre, depuis des symptômes plus imperceptibles - comme la fadeur émotionnelle, le repli social, les micro-épisodes psychotiques, le disfonctionnement sexuel et les souvenirs d’évènements traumatiques qui s’immiscent sous la forme de cauchemars, de flash-back, ou d’associations pénibles - jusquà des symptômes graves - comme les troubles de mémoire, les hallucinations, l’incapacité à garder des relations de longue durée ou même simplement intimes, et les changements persistants dans la sensibilité et l’affect.
J’espère que mes observations pourront servir de précurseur à une étude pilote qui permettrait d’évaluer la fréquence de la psychopathologie chez les anciens prisonniers palestiniens, comparés à une population qui n’a pas connu la prison et à des populations d’anciens prisonniers dans d’autres contextes conflictuels.

Références :
 Basoglu, M. et al. (2005). Psychiatric and cognitive effects of war in former Yugoslavia : Association of Lack of Redress for Trauma and Posttraumatic Stress Reactions : JAMA 294 (5), pp. 580-590.
 Gelder, M. et al. (2000). Oxford Textbook of Psychiatry, Third Edition. Oxford University.
 Press : New York.. Kaplan & Sadock, (2003). Synopsis of psychiatry, Behavioral sciences, and Clinical Psychiatry, Ninth Edition. Philadelphia : Lippincott Williams & Wilkins.
 McCoy A., (2006) A Question of Torture : CIA Interrogation, from the Cold War to the War on Terror. Owl Books.
 Patsalides, B. M. (1999). Ethics of the Un speakable : Torture Survivors in Analytic Treatment. The Journal of the Northern California Society for Psychoanalytic Psychology, Vol. 5 (1).
 Vaknin. S. (2005). The Psychology of Torture : Global Politician - (5 June)

Sites internet recommandés :
http://www.pcbs.gov.ps/
http://www.palestinemonitor.org/spi...
http://www.palestinemonitor.org/spi...

Samah Jabr est médecin psychiatre palestinienne, elle vit dans Jérusalem occupée et y travaille au sein d’une clinique psychiatrique qu’elle a créée.
Elle est francophone et donne des conférences pour envisager d’autres perspectives et sortir de la situation actuelle de la Palestine.
L’un des objets politiques de son combat est un État unique pour une perspective de paix et de liberté commune. Samah est aussi chroniqueuse pour différentes publications internationales (The Palestine Report, Washington Report (Moyen-Orient), Palestine Times de Londres, The International Herald Tribune, The Philadelphia Inquirer, Ha’aretz, Australian Options, The New Internationalists et d’autres publications).
Ses chroniques touchantes nous parlent d’une vie au quotidien en pleine occupation ; d’un regard lucide, elle nous fait partager ses réflexions en tissant des liens entre sa vie intime, son travail en milieu psychiatrique et les différents aspects politique d’une situation d’apartheid. (Indymedia).

Du même auteur :
 "Négation de la Nakba palestinienne : 60 ans, ça suffit !" - 18 février 2008.
 "Le combat pour façonner notre identité tout en vivant sous occupation" - 31 décembre 2007.
 "Pourquoi les Palestiniens manifestent contre Annapolis" - 19 décembre 2007.

Janvier 2008 - Reçu de l’auteur par les "Amis de Jayyous". Cet article est paru en version anglaise dans le dernier numéro de Impuls Journal of Psychology, la plus ancienne revue de psychologie des pays nordiques. - Traduction : JPP

[commentaire : nous ne pouvons malheureusement pas afficher d’images sur ce site. ALLEZ VOIR SUR LE LIEN http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3849 le dessein d’un homme attaché dans la « position de la banane »]

Info-Palestine et Samah Jabr - Impuls Journal of Psychology – vendredi 22 février 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3849

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47204

Quatre blessés, dont deux enfants, dans l’attaque d’une manifestation pacifique par l’armée d’occupation

4 civils Palestiniens désarmés ont été blessés lorsque les troupes coloniales ont attaqué une manifestation pacifique dans le village d’Al Ma’ssara, au sud de la ville de Bethlehem.

Environ 70 Palestiniens de ce village, accompagnés par des militants internationaux et israéliens, ont organisé une manifestation pour protester contre le Mur d’annexion en cours de construction sur les terres du village.

Les manifestants ont défilé jusqu’à la sortie du village, que l’armée avait bloquée avec du barbelé/lame de rasoir. Les villageois voulaient se rendre sur leurs terres, et dès que les villageois ont essayé de passer pardessus le barrage militaire, les soldats sionistes les ont attaqués avec des gourdins, et ont blessé 4 d’entre eux.

Des témoins ont déclaré à IMEMC que les soldats crachaient au visage des jeunes gens et qu’ils les insultaient, dans le but de provoquer des heurts, mais sans succès.

Les 4 blessés ont été identifiés comme Hareth Ibrejeyiah, 6 ans, Baraa Zawahrah, 8 ans, Hassam Ibrejeyiah 38 ans, et Mohamed Zawahrah 36 ans.

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Vendredi 22 février 2008 – 13 : 37

http://www.imemc.org/article/52997

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47205

Deux combatants tués et un autre blessé dans le centre de la Bande de Gaza

Des sources médicales Palestiniennes ont rapporté, vendredi 22/02/08 à l’aube, que deux combattants Palestiniens, membres des Brigades Al Quds (Jihad Islamique), ont été assassinés et qu’un autre a été blessé au cours du bombardement par l’armée sioniste du camp de réfugiés d’Al Maghazi, dans le centre de la Bande de Gaza.

Le bombardement visait un groupe de combattants qui s’étaient rassemblés dans la partie est du camp, selon des sources locales.

Les deux combattants abattus et les combattants blessés ont été emmenés à l’hôpital Al Aqsa à Deïr Al Balah. Les combattants assassinés ont été identifiés comme Ayman Abou Sa’id et Mohammad Al Hazin. Les corps des deux combattants étaient sévèrement mutilés.
Des témoins oculaires ont rapporté qu’un hélicoptère militaire sioniste a tiré des missiles sur les combattants et les Brigades Al Quds ont confirmé que les deux morts étaient membres du groupe.

Les Brigades ont ajouté que les combattants surveillaient des forces sionistes camouflées qui s’infiltraient dans la zone et avaient échangé des coups de feu avec eux avant que l’hélicoptère soit appelé en renfort et tire des missiles sur eux.

Le quotidien en ligne Haaretz a rapporté qu’un porte parole sioniste a confirmé l’attaque.

Dans des informations du même ordre, un hélicoptère sioniste a tiré cinq rafales dur plusieurs maisons et sur des combattants de la résistance dans la ville de Khuza, à l’est de Khan Youbis, dans le sud de la Bande de Gaza. Il y a eu des dégâts, mais pas de victimes.

Egalement, les forces aériennes sionistes ont bombardé plusieurs zones de la Bande de Gaza au cours de la soirée de jeudi 21/08/08 et de la matinée de vendredi.

En outre, les forces navales sionistes ont tiré, vendredi 22/02/08 au matin, au moins 15 obus sur des terrains vagues près de la zone d’Al Sudaniyya , dans le nord de la Bande de Gaza. Il n’y a pas eu de blessés.

Dans son rapport hebdomadaire publié jeudi 21/02/08, le PVHR rapporte qu’au cours de la semaine du 14 au 20 février 2008, 6 Palestiniens ont été tués, 2 sont morts de blessures antérieures, et 13 autres blessés par les forces sionistes. L’un des tués était un enfant de 11 ans. Parmi les blessés, l’une est une femme, et un autre est un journaliste.

Saed Bannoura et Rami Almeghari - IMEMC & correspondants – Vendredi 22 février 2008 – 10 : 23

http://www.imemc.org/article/52992

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47206

94% des demandes de permis de construire sont rejetés par les autorités d’occupation
Le mouvement La Paix Maintenant a publié des données relatives à la politique sioniste de refus de délivrer des permis de construire pour les Palestiniens vivant en zone C, qui est sous contrôle sioniste total, et révélé que 94% des demandes de permis de construire déposées par les Palestiniens sont rejetées par le soi-disant Bureau de l’Administration Civile qui, malgré son nom, est sous le contrôle de l’armée d’occupation.

Le rapport révèle que, alors que l’administration sioniste n’a accepté de donner son accord que pour seulement 91 maisons Palestiniennes entre 2000 et 2004, au moins 18 472 maisons ont été construites pour les colons vivant dans des implantations en Cisjordanie.

Dans le cadre des accords d’Oslo, la zone C est « temporairement » sou contrôle sioniste total pour la sécurité et les affaires civiles.

Le Mouvement (La Paix Maintenant) a révéla qu’au cours de la période entre 2000 et 2007, 94% des demandes de permis de construire ont été rejetées par le « Bureau de l’Administration Civile ».

En outre, des données rassemblées par La Paix Maintenant indiquent que l’Administration Civile démolit un tiers des maisons Palestiniennes construites sans permis, alors que, dans les implantations juives, moins de 7% des constructions illégales sont démolies.

Le Comité Israélien Contre la Démolition des Maisons (ICAHD) a publié des données qui montrent que depuis que le régime sioniste a occupé la Cisjordanie en 1967, 18 000 maisons Palestiniennes ont été démolies, alors que les implantations illégales se sont développées continuellement.

Le Comité a ajouté qu’au cours des dix dernières années, aucun permis de construire n’a été donné aux habitants Palestiniens de la zone C, bien que les terres soient possédées par ces habitants. Ceci a contraint la plupart d’entre eux à construire leur maison sans permis.

La Paix Maintenant rapporte « Les Palestiniens qui construisent sans permis risquent un taux de démolition (en se limitant aux structures pour lesquels des ordres de démolition en bonne et due forme ont été établis) de 33%, bien différent du pourcentage d’ordres de démolition exécutés contre les implantations sionistes, qui est de 7%. » (Ces données sont basées sur le rapport de La Paix Maintenant de décembre 2007).

La Paix Maintenant a rapporté que le régime sioniste n’a accordé de permis de construire que pour 91 maisons Palestiniennes. Entre 2000 et 2007, les colons ont construit 18 472maisons. Au cours de la même période, l’administration a émis 4 993 ordres de démolition contre des maisons Palestiniennes, et a démoli 1663 d’entre elles. L’administration à émis 2 900 ordres de démolition contre des maisons de colons, et n’en a exécuté que 199.

Le rapport complet de La Paix Maintenant est disponible sur le site :
Related Link(s) : http://www.peacenow.org.il/site/en/peace.asp?pi=61&fld=...=3159

Saed Bannoura - IMEMC & correspondants – Vendredi 22 février 2008 – 03 : 15

http://www.imemc.org/article/52988

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47207

Des parlementaires de l’Union Européenne insistent pour que le régime sioniste cesse d’infliger des punitions collectives aux habitants de Gaza.

Jeudi 21/02/08, plusieurs parlementaires du Parlement Européen ont pressé l’entité sioniste s’abstienne d’infliger une punition collective aux habitants Palestiniens de la Bande de Gaza, et déclaré que le blocus sioniste sut la région côtière avait échoué et que les actions sionistes mettent en danger la vie des civils.

Les parlementaires ont déclaré que le blocus sioniste sur Gaza a pour conséquence une réduction considérable des fournitures disponibles pour 1,5 millions de Palestiniens, et ont appelé le régime sioniste à permettre à l’aide et aux biens essentiels à parvenir dans cette zone.

L’Unions Européenne a déclaré, dans une résolution adoptée, que la population civile ne doit pas être frappée par des actions militaires ni par des punitions collectives.

Alors que plus de 300 Palestiniens ont été tués l’an passé dans la Bande de Gaza l’an dernier par les frappes aériennes et les offensives terrestres sionistes, le régime sioniste n’a pas réussi à mettre un terme aux tirs de projectiles artisanaux par des combattants sur les silles sionistes voisines.
L’Union Européenne a appelé le régime sioniste à mettre un terme à son offensive militaire et aux exécutions extrajudiciaires, et ce d’autant plus que des civils sont les premières victimes de ces attaques.
Les parlementaires européens ont également pressé le Hamas, qui est au pouvoir à Gaza, d’empêcher le tir de projectiles artisanaux sur les zones sionistes adjacentes.
Les parlementaires ont appelé le président Palestinien Mahmoud Abbas et son gouvernement en Cisjordanie a entrer en pourparlers avec le Hamas.
Le blocus imposé sur la Bande de Gaza a coût la vie à 98 malades Palestiniens, parmi lesquels 18 enfants.

Extraits de la déclaration de l’Union Européenne

Hier, mercredi 20 février, Madame Luisa Morgantini, Vice Présidente du Parlement Européen (GUE/NGL), et le Général Philippe Morillon (ALDE) ont organisé une conférence de presse intitulée « Retour de Gaza et de Sdérot », avec la participation de membres du Parlement de différents groupes politiques qui ont pris part à la mission d’enquête menée en « Israël » et en Palestine du 02 au 07 février 2008, afin de présenter ls résultats de leur mission et faire rapport sur la situation constatée sur place, en mettant en particulier l’accent sur la crise humanitaire dans la Bande de Gaza. Le membre du Parlement Jill Evans (GREEN), qui a participé à la mission à Gaza et à Sdérot, a déclaré que « la situation en Palestine atteint le point de rupture. Le siège est une punition collective inhumaine et illégale des gens de Gaza et cause d’immenses souffrances. Cela doit s’arrêter. Il faut qu’il y ait une action internationale pour lever le siège, mettre un terme à l’occupation, et reprendre les négociations de paix. »

« Il y a à Gaza une crise humanitaire qui se développe et un effondrement économique qui ne peut profiter qu’aux plus violents, aux hors la loi et aux illuminés de tous bords : nous avons le devoir de soutenir ceux qui veulent vivre des vies « normales » et paisibles, avant que cela ne devienne impossible » a déclaré le membre du Parlement Jean Lambert (VERTS) qui a également visité Gaza et Sdérot. « Les deux côtés sont victimes de leurs propres extrémistes. C’est pourquoi la Communauté Internationale devrait imposer une paix viable en « Israël » et en Palestine. : c’est l’intérêt fondamental aussi bien des sionistes que des Palestiniens qui aiment la paix » a ajouté le membre du Parlement Gyula Hegyi (PSE), un autre participant à la mission.

Un membre du Sous-Comité des Droits de l’Homme du Parlement Européen, qui faisait également partie de la mission, a ajouté « Nous sommes devant un état de siège qui impose des conditions d’existence médiévales au peuple de Gaza, et qui est aujourd’hui qualifié par le Parlement Européen comme une violation claire des Droits de l’Homme . Les pays européens doivent prendre l’initiative d’apporter le soutien de tous, auprès du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, pour rechercher la mise en application du droit humanitaire international. »

[commentaire : Ho, réveillez-vous ! Pas assez clair pour vous, Bernard et Rama ?]

Saed Bannoura - IMEMC & correspondants – Jeudi 21 février 2008 – 22 : 59

http://www.imemc.org/article/52983

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47208

L’armée d’occupation attaque le village de Beita près de Naplouse et kidnappe 18 civils

Jeudi 21/02/08, des sources Palestiniennes ont rapporté que l’armée d’occupation a attaqué et fouillé les maisons du village de Beita, situé près de la ville de Naplouse, et y a kidnappé 18 civils.

Les témoins ont déclaré que des jeeps de l’armée et des soldats ont attaqué le village à l’aube, et que les soldats ont fouillé et mis à sac un certain nombre de maisons du village, puis kidnappé 18 personnes qu’elles ont emmené vers une destination inconnue.

Parmi les kidnappés : Ziead Hilal, 40 ans, Moussa Baraham, 20 ans, Iyhab Moustafa, 24 ans, et Taleb Hamaiel, 35 ans.

Des sources dans le village ont déclaré que les soldats ont imposé un couvre feu jusqu’en fin de matinée.

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Jeudi 21 février 2008 – 16 : 36

http://www.imemc.org/article/52977

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47209

L’armée d’occupation attaque plusieurs villages près de Hébron et kidnappe 2 civils

Deux civils Palestiniens ont été kidnappés lorsque des soldats ennemis ont attaqué, jeudi 21/02/08, plusieurs villages situés près de la ville de Hébron.

Les soldats ont attaqué et fouillé des maisons dans les villages de Sa’er et de Sourif, situés à proximité de Hébron. Des témoins oculaires ont déclaré que les soldats ont contraient les familles à sortir de chez elles au cours de la fouille.

Les témoins ont ajouté que les soldats ont ravagé les maisons et roué de coups les hommes.

Les sources locales ont identifiés les deux kidnappés comme Sayif Abu Al Houwar, 21 ans, et Hakeem Shaladah, 44 ans.

En outre, jeudi 21/02/08 après midi, les forces coloniales ont envahi à nouveau le village de Sourif, se sont emparées de deux maisons, et en ont fait des postes militaires.

[commentaires : sans vouloir être négatif, la tranquillité promise il y a quelques mois par Abbas,...]

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Jeudi 21 février 2008 – 16 : 49

http://www.imemc.org/article/52978