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(ndlr) Scénario terrifiant dont il est discuté au plus haut niveau et dont le seul remède est :

Dénucléariser le Moyen-Orient immédiatement

Convergence des causes

dimanche 30 décembre 2007

Nous sommes à peine quelques jours avant les primaires pour la désignation des candidats à la Présidence étasunienne, et parmi les probables qui seront retenus dans le camp républicain, Mike Huckabie figure en bonne place. Cet ancien gouverneur de l’Arkansas est arrivé largement en tête dans un sondage pour l’Iowa, premier État qui aura à se prononcer, et il ne cesse de gagner des points dans le New Hampshire alors que l’ancien maire de New York Rudy Giulani, l’homme des pompiers du 11 septembre 2001, est en chute libre dans les intentions de vote.

Au début de l’été, le favori était plutôt McCain. Sa position en faveur d’un prolongement indéfini des troupes US en Irak semble l’avoir mis hors-jeu.
Huxkabee avec ses messages religieux qui sont autant d’appels appuyés et accrocheurs en direction des chrétiens fondamentalistes hostiles au mariage entre personnes du même sexe et à l’avortement semble être le héros du moment.
Il a mis en KO technique son principal rival Mitt Romney dans ce type de plate-bande confite de bigoterie et de messianisme évangéliste. Il a fait savoir que l’ancien gouverneur du Massachusetts Romney est Mormon.

Jusque-là, pas de problème majeur, les hommes blancs et protestants étasuniens invoquent toujours Dieu dans les affaires politiques et de plus en plus comme argument électoral.
De plus, les candidats pour gagner l’opinion ne se sentent pas dans l’obligation d’exposer les principes de leur politique future, ils se contentent de salir leurs rivaux. Karl Rover responsable des campagnes de Bush II s’était fait une spécialité des spots publicitaires et des rumeurs même, qui s’ils s’avéraient mensongers sapent irréversiblement les prétentions des concurrents. La calomnie ou le dévoilement de la moindre anecdote de mœurs sont devenus la règle dans ces batailles de plus en plus coûteuses à leurs financiers qui en attendent un grand profit.

La semaine dernière, Huckabee a lancé une bombe -les bombes sont une denrée que les Étasuniens consomment sans modération dans leurs affaires courantes- quand a paru un article dans Foreign Affairs et où d’autres candidats que lui d’ailleurs donnaient leurs positions. Il a émis une opinion très critique sur la politique étrangère de Bush II qu’il a qualifiée teinte d’une mentalité arrogante.
Dans le contexte de la politique néoconsioniste poursuivie inlassablement depuis l’invasion de l’Irak, cela risque d’apporter un sérieux virage. Toutes les options sont sur la table, mais surtout celle de la négociation directe ou indirecte avec l’ennemi supposé. Pour Huckabbe, c’est parce que Bush a désigné l’Iran comme appartenant à l’Axe du mal que les relations bilatérales se sont détériorées. Il faut davantage user de diplomatie et de dialogue. Citant le célèbre ouvrage de Sun Tsu l’Art de la guerre, il reprend à son compte la stratégie vieille de 2500 ans qui consiste à garder près de soi ses amis et encore plus près son ennemi.

Il a eu beau affirmer ne pas vouloir d’un Iran doté d’une arme nucléaire et qu’en aucun cas, il ne le tolérerait, un tel discours non belliciste ne fait pas les affaires du lobby israélien.
Depuis que le rapport des 16 agences de renseignement étasuniennes a été livré au public, et que tout un chacun peut y lire que l’Iran, au moins depuis 2003 n’a pas ou plus de programme nucléaire militaire, Bolton -délégué étasunien pour l’ONU de Bush non avalisé par le Sénat- a parlé de véritable « putch » organisé par la CIA.
H Kissinger, le manipulateur en chef des données du renseignement à l’ère Nixon, pas moins furieux que le moustachu inculte, et l’ancien directeur de la CIA James Shlesinger, tout aussi outré qu’un peu de vérité filtre, activés par le Lobby, engagent une campagne vis-à-vis des Européens et de ce qui peut être considéré comme allié pour que ne soit retenu de la NIE que l’aspect de la menace virtuelle. L’Iran a cessé l’activité militaire, donc peut la reprendre (ou pas) et donc une bonne frappe préventive va dissoudre tout ennemi potentiel présent ou à venir.
C’est exactement ce qui sera discuté avec Bush le deuxième lors de sa visite dans l’entité sioniste À la mi-janvier. Il ne sera pas question de Palestine, ni des 11000 prisonniers qui croupissent dans les geôles de l’occupant de façon totalement arbitraire et dans des conditions inhumaines, ni des colonies, toutes illégales, ni des check points, ni du Mur illégal, ni de la détresse économique d’une population assiégée.
L’agenda imposé est celui de l’occupant qui se sent toujours menacé puisque illégitime.

Des sionistes juifs athées qui se prévalent d’une Bible revisitée par quelques rabbins à leur retour de Babylone cinq siècles avant JC, revendiquent un texte sacré pour ceux qui y croient et épique-poétique pour les autres comme fondement d’une propriété privée. Ce ne peut être une base pour justifier le vol de terres et les massacres de leurs propriétaires millénaires.
Bush le deuxième, pressé qu’il l’a été durant le règne de Sharon de lancer une offensive militaire sur l’Iran et incapable déjà à l’époque d’obtempérer à ses valets israéliens, est encore moins aujourd’hui en position de le faire.
Gates et tout l’establishment militaire étasunien avouent par l’annonce récente du retrait prochain de l’Irak que la puissante Amérique, fille cadette du capitalisme protestant anglo-saxon et successeur de l’Empire Britannique sur lequel le soleil ne se couchait jamais, ne gagne pas la guerre contre un peuple désarmé.

Il ne fait aucun doute que l’évaluation du Centre pour les Études stratégiques internationales (CSIS) menée par un ancien du Pentagone, A.H. Cordesman a été donnée au public dans ce contexte à bon escient.
En cas de guerre nucléaire entre l’Iran et Israël, le nombre de 16-28 millions de victimes iraniennes est escompté contre deux cent à huit cent mille en Israël.
En cas d’intervention de la Syrie, Israël compterait 800 000 pertes humaines de plus et la Syrie perdrait 18 millions de victimes.
Si l’Égypte se mêlait de la partie, Le Caire et le barrage d’Assouan seraient détruits.
Cette prévision ne tient compte que des morts directs et immédiats et ne préjuge pas des effets des radiations et d’éventuels dégâts par les armes chimiques et bactériologiques à moyen et long terme.
Elle se fonde sur l’hypothèse que l’Iran détienne une trentaine de têtes nucléaires d’ici 2010-2020 et qu’Israël dispose DÉJÀ de deux cents têtes nucléaires, avec une batterie de missiles de très longue portée capables d’atteindre une dizaine de villes qui seraient instantanément anéanties. La puissance de la bombe israélienne est d’une mégatonne versus celle non encore élaborée par l’Iran qui ne serait que de 100 kilotonnes, donnant un rayon de destruction dix fois plus grand pour la bombe israélienne et une capacité de létalité trois fois plus importante.
Israël dispose de missiles anti-balistiques gracieusement offerts par les US(a) Arrow 2 capables de détourner un certain nombre de missiles adverses.
Les tirs israéliens guidés par les satellites étasuniens seraient plus précis et plus « efficaces ».

Cordesman conclue qu’à l’issue d’une telle guerre nucléaire, l’Iran serait réduit à un peu de poussière et qu’Israël pourrait renaître de ses cendres.
Il est vrai que le nuage des isotopes radioactifs serait dans cette hypothèse loufoque bloqué dans ses pérégrinations atmosphériques juste au-dessus des sites ennemis.
Cette vision futuriste de l’Orient Arabe va être soumise à Bush lors de son arrivée en Terre Sainte. Le 43e Président au passé addictif avéré « reborn » au christianisme littéraliste risque de trouver cette perspective d’un Armaggedon prochain enivrante surtout s’il sombre dans le syndrome de Jérusalem qui procure des bouffées délirantes mystiques aux âmes prédisposées.

En 1967 comme en 1973, les dirigeants militaires sionistes avaient déjà fait peser la menace pour leurs partenaires européens et étasuniens de l’utilisation de l’arme nucléaire si leur était discutée toute l’aide militaire et diplomatique qu’ils exigeaient.

Le souvenir de la résistance de quelques centaines de zélotes à Massadah au siège de 15 000 soldats romains sous le commandement du général Flavius Silva juste après la destruction du Temple hante l’État-major israélien. Le suicide collectif est une option qui a déjà été brandie à la face des descendants des responsables du génocide des Juifs en Europe.

Cette récurrence d’un jugement erroné des dirigeants israéliens sur une situation estimée par eux sans issue fait d’eux des personnages irrationnels. Or c’est ainsi qu’ils dépeignent ceux qu’ils prennent pour future cible, les Ayatollah sont crédités par eux d’un coefficient de raisonnement nul, tous agités qu’ils sont par une démence meurtrière anti-sémite.
Dans le cas d’une guerre nucléaire de cette nature, que seul Israël pourrait lancer, c’est bien plus du quart de l’humanité qui disparaîtrait instantanément, laissant la partie survivante se débattre avec une pollution radioactive que l’on a du mal à imaginer maîtrisable.

D’après ces scénarii, qui représente un danger réel pour l’humanité ?

Convergence des Causes
28 décembre 2007