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Israël

Le ’’camp de la paix’’ bidon du régime sioniste

mercredi 29 août 2007

Le 17 août dernier, le Guardian a publié un petit article de
Colin Shindler, un sioniste qui se prétend militant de la paix, dans lequel il
critique le Hamas pour son refus de dialoguer avec le « camp de la
paix » sioniste.

Shindler soutient que le Hamas devrait entreprendre des
discussions avec des sionistes partisans de la paix, tout comme le fait l’OLP,
qui, dit-il, a assidûment cultivé des relations avec des sionistes et même des
non-sionistes.

Eh bien, pour commencer, la soi-disant « gauche
israélienne » a toujours adopté des positions changeantes, vagues et
hypocrites concernant les Palestiniens et leurs épreuves. Cette hypocrisie
était en fait une nécessité tactique permettant de masquer la contradiction
fondamentale entre la réalité du terrain et les prétendus idéaux de la gauche

En fait, lorsque les Palestiniens sont torturés, tués,
décimés selon des méthodes qui évoquent l’oppression des juifs par les nazi au
cours de la seconde guerre mondiale, la soi-disant « gauche
israélienne » (y compris la grande masse des partisans du camp de la
paix !!) s’est retrouvé sourde, muette, occupée à regarder dans une autre
direction, comme si cette oppression obscène avait lieu sur une autre planète,
et non sur le pas de leur porte.

Finalement, la « gauche israélienne », en tout
cas sa grande masse, fit le choix de rester fidèle aux idéaux sionistes de
racisme, de particularisme et de colonialisme plutôt qu’aux idéaux universels
de justice et d’égale dignité de tous les hommes.

C’est pourquoi je suis fondé à affirmer que la
« gauche israélienne », à quelqus exceptions près, n’est rien de plus
qu’une vaste blague, et n’a pratiquement rien à faire avec les véritables
idéaux de la gauche. La rubrique peut bien porter le nom de
« gauche », mais le coeur et l’esprit est fasciste jusqu’à la moelle
des os.

Il est vrai que le Fatah et l’OLP ont assidûment cherché à
entretenir des relations avec les adhérents sionistes et non-sionistes à la
paix. Mais il est tout aussi vrai que l’OLP n’a absolument rien reçu en retour,
si e n’est un état policier sans état, une entité honteuse tout à fait
semblable aux « conseils juifs » (les Judenrate) du ghetto de
Varsovie.

Le Fatah est allé beaucoup trop loin dans la voie des
concessions faites aux sionistes. Il a violé les droits civiques et humains de
ses propres citoyens pour le compte du régime sioniste. Il a établi des
« cours de sécurité d’état !! » pour tourmenter et persécuter des
Palestiniens critiques du processus périmé d’Oslo, tout cela pour le compte du
régime sioniste. Il a mené un régime basé sur la corruption, le népotisme, le
recours aux « cronies », le favoritisme et le détournement de deniers
publics, et le régime sioniste tout comme les occidentaux sont restés
silencieux.

En fait, l’OLP a agi et servi largement à la façon d’une
entité de type Quisling à l’égard du régime sioniste...tout cela dans l’espoir de
recevoir un certificat de bonne conduite de la part des occupants.

Seulement voilà, il n’a jamais reçu de certificat de ce
genre. A la place, le régime sioniste a continué à traiter Arafat et ses gens,
non comme des partenaires pour la paix, mais comme des « agents » et
des « collaborateurs. » Et lorsqu’Arafat a osé dire
« non », il a été liquidé.

Alors, qu’attendez-vous que fasse le Hamas devant une
expérience aussi indigne ? Re-jouer la même farce ? Répéter les mêmes échecs ?
Commettre les même péchés ?

Le Fatah a été dépouillé, ou s’est dépouillé tout seul de
tout ce qu’il pouvait proposer dans une négociation, et de toute dignité
nationale, avant même de s’asseoir avec la direction sioniste.

Il a reconnu le droit à l’exister du prétendu « état
d’Israël » sans rien recevoir en échange. Il a aboli sa Charte Nationale
sans rien recevoir en échange. Il a persécuté les Palestiniens sans rien
recevoir en échange, tout comme les sbires des « forces de sécurité »
de Mahmoud Abbas le font aujourd’hui en Cisjordanie envers les militants
islamiques Palestiniens.

Le régime sioniste n’a jamais reconnu un état Palestinien.
Le régime de Tel Aviv n’a jamais accepté de traiter les Palestiniens comme des
partenaires véritables, respectables et égaux. Le régime de Tel Aviv a toujours
insisté pour traiter l’Autorité Palestinienne comme des vaincus suppliants qui
doivent mendier pour tout, de l’eau à boire aux permis de se déplacer.

Alors, une fois de plus, attendez-vous du Hamas qu’il
s’engage sur le même chemin pour apaiser la « gauche israélienne » ?
Attendez-vous du Hamas qu’il se comporte à la manière des
« Judenrate » pour faire la preuve de sa sincérité à propos de la
paix ?

Pour ce qui est de la reconnaissance, les Palestiniens
sont parfaitement fondés à se poser la question suivante : pourquoi faudrait-il
que nous reconnaissions « Israël » alors que le régime de Tel Aviv ne
nous reconnaît pas ? Par ailleurs, l’entité sioniste n’a pas de frontières
reconnues, et donc quel « Israël » nous demande-t-on de reconnaître ?
En fait, certains « Koukiens » (des fidèles du rabbin juif
messianique Avraham Kouk) considèrent que Beyrouth fait partie de
l’« Israël biblique », et donc ne faudrait-il pas savoir si on attend
du Hamas qu’il reconnaisse la capitale libanaise comme faisant partie de
l’« état d’Israël » ?

Une manifestation typique de la mauvaise volonté du
« camp de la paix sioniste » apparaît dans son goût pour les phrases
creuse comme « le droit à l’autodétermination pour les deux
peuples ».

Qu’est-ce que cela peut bien signifier en termes concrets ?
Et pourquoi le « camp de la paix » ne dit-il pas, dans une langue
concise et non ambiguë que le régimes sioniste doit se retirer de 100% des
territoires occupés, y compris de 100% de Jérusalem Est ? En fait, le
« camp de la paix » doit décider s’il considère la Cisjordanie, Gaza
et Jérusalem Est comme des territoires occupés ou disputés, au lieu de se
complaire dans les atermoiements, les équivoques et le double langage.

Par ailleurs, pourquoi le soi-disant « camp de la
paix » est-il tellement hostile au problème central du droit au retour des
réfugiés Palestiniens ? Pensez-vous que cela soit compatible avec la sincérité
dans la recherche de la paix, de s’efforcer de perpétuer le déracinement de
malheureux Palestiniens de leur patrie ancestrale ?

Finalement, le « camp de la paix » aurait du
réaliser depuis longtemps que le problème qui fait obstacle à la paix n’est pas
le Hamas. Le régime de Tel Aviva vécu sans le Hamas pendant beaucoup d’années
au cours desquelles il aurait du parvenir à une paix honorable avec les
Palestiniens.

Mais voilà, au lieu de s’engager dans cette voie, le
régime sioniste a choisi de bâtir de plus en plus d’implantations
« juifs-seulement », au point que les perspective d’une solution à
deux états est très éloignée sinon complètement impossible.

En bref, le régime sioniste ne peut pas, après avoir tué
la solution à deux états, blâmer le Hamas pour l’absence de paix.

En réalité, Israël utilise le Hamas comme un
« Hasbara » [ndt : un prétexte, un habillage, allez voir ce mot
sur Wikipedia
], pour justifier la poursuite de l’occupation.
Honnêtement, c’est mon impression.

[ndt : honnêtement, c’est aussi celle de votre
dévoué traducteur !
]