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90% des Palestiniens détenus - dont des enfants, des malades et des blessés - ont été victimes de tortures graves, en plus du harcèlement sexuel qui est monnaie courante.

L’administration israélienne traduite en justice devant la Cour Internationale de la Hague

Par Najib Farraj 11.12.06

lundi 11 décembre 2006

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Les 11’000 prisonniers politiques détenus dans les prisons israéliennes ont décidé d’engager des poursuites contre le gouvernement israélien devant la Cour internationale de Justice de la Hague. Les prisonniers demandent une enquête officielle pour « abus et graves violations des droits de l’homme dans les prisons israéliennes. »
Cette initiative a été annoncée dans une déclaration préparant la Journée mondiale des droits de l’homme. Le communiqué évoque également le nombre de Palestiniens tués en prison suite à la torture, aux mauvais traitements et à la négligence médicale : 187 personnes sont ainsi décédées récemment.
Vingt-cinq de ces victimes avaient un cancer et n’ont pas reçu de traitement approprié ; et une centaine sont décédées suite à des conditions de vie déplorables. « Voici ce que sont devenues ces prisons, qui manquent cruellement de soins médicaux appropriés », peut-on lire dans ce communiqué.
Selon les rapports de la Société des prisonniers palestiniens, les Israéliens emploient des méthodes strictement interdites en vue d’obtenir des informations. Le gouvernement a fait de la torture un outil fréquent au sein de la législation qu’il a crée pour permettre l’usage de la violence et de la cruauté durant les interrogatoires.
Les statistiques de la Société des prisonniers indiquent que 90% des Palestiniens détenus - dont des enfants, des malades et des blessés - ont été victimes de tortures graves, en plus du harcèlement sexuel qui est monnaie courante.
Le système de détention administrative est également hors-la-loi : il prévoit l’emprisonnement à durée indéterminée, sans charges et sans procès. Plusieurs avocats affirment que le système judiciaire israélien lui-même est illégal selon le droit international, puisque les occupants n’ont pas le droit de légiférer sur les occupés.
Par ailleurs, les épouses et les mères des personnes recherchées sont emprisonnées pour faire pression sur leurs proches. Des centaines de familles n’ont pas le droit de rendre visite aux détenus et ceux qui s’y risquent sont sujets à des traitements humiliants, dont des menaces et des ordres dégradants.
La demande de poursuites formulée par les prisonniers mentionne également que des centaines de personnes tombent malades ou sont blessées une fois en prison, où les conditions de vie sont qualifiées d’inhumaines.
Les 2309 prisonniers politiques de la prison Al Naqab (Néguev) ont exprimé collectivement l’espoir qu’un gouvernement d’unité nationale soit bientôt formé. Un avocat de l’institut Mandela a rapporté que les Palestiniens qui s’y trouvent ressentent fortement les effets de l’échec du dialogue. La création du nouveau gouvernement amènerait la libération de certains des prisonniers qui, selon les informations récoltées par l’institut Mandela, vivent dans des conditions toujours plus difficiles.
« Les conditions sanitaires sont terribles. Les traitements médicaux sont exclus et les prisonniers malades ne peuvent pas même recevoir de vêtements chauds de leurs familles ».
La rapport publié aujourd’hui indique en outre que l’administration israélienne impose des amendes pour des raisons totalement subjectives et que les familles qui rendent visite à leurs proches sont sujettes à des inspections et à un traitement inhumains. « Il y a par ailleurs pénurie de produits nettoyants et les souris et les insectes infectent tout. »
Par ailleurs, 390 personnes croupissent dans la prison Al Naqab en détention administrative, dans l’attente de charges officielles et d’un jugement. Plusieurs d’entre eux souffrent de troubles psychologiques, leur détention étant fréquemment prolongée quelques heures avant leur libération. Certains vivent cette situation depuis plusieurs années.
L’ancien ministre des Affaires étrangères Nasser Al Kidwa a rencontré des fonctionnaires de l’institut Mandela qu’il a remerciés pour leurs efforts. Al Kidwa a affirmé qu’il est urgent d’attirer l’attention internationale sur cette question et de se concentrer sur les violations les plus évidentes des droits humains tels que la torture, la privation de visites, le manque de médicaments, les traitements cruels et le manque de nourriture.
Quant aux prisonniers, ils espèrent que le gouvernement d’unité nationale améliorera leurs conditions de vie toujours plus difficiles.