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Il est probable que Ségolène, intelligement, se rende compte que l’indignation populaire devant les agissements barbares d’Israël en Palestine occupée, pèse de plus en plus lourd par rapport au vote juif brandi comme un odieux chantage (NDLR de la Coordination)

SÉGOLÈNE N’EST PAS VENUE

Source ; http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=2421

mercredi 29 novembre 2006

Aussi incroyable que vrai, c’est sous ce titre que Daniel Ben Simon, journaliste israélien, a produit un article ce mardi dans Haaretz pour se plaindre de l’attitude de Ségolène Royal, « seule candidate à ce jour à ne pas avoir assisté à un diner du CRIF ni à s’être déplacée en Israël », ce qui la disqualifie totalement, explique-t-il, au regard du « vote juif » en France.

Nous avons pris la peine de traduire l’intégralité de l’article, tant il est révélateur de l’absence totale de retenue dans les pressions exercées par Israël sur les politiciens français, mais aussi et dans la manière de présenter tous « les Juifs de France » sous l’angle le plus communautariste possible.

« Les juifs » votent comme-ci, « les juifs n’aiment pas que... », « les juifs attendent que... »

Qu’est-ce qu’il en sait Ben Simon ? Il n’en sait rien, bien évidemment, mais si le discours peut provoquer un peu d’antisémitisme en France, c’est toujours cela de gagné, pense-t-il !

Quelques heures après la parution de cet article dans la presse israélienne, l’agence Reuters annonçait un déplacement de Ségolène Royal au Proche-Orient dès la fin de cette semaine. Si c’est le cas et si elle accourt (tout comme Delanoë) ventre à terre pour faire allégeance à Israël, après ces remontrances, Ségolène Royal aura raté une bonne occasion de gagner des voix en France, et certainement bien plus qu’elle n’en pourrait prendre à Sarkozy en marchant sur ses traces.

Et elle n’aura alors qu’à s’en prendre à son porte-parole personnel, Julien Dray, l’un des plus fidèles supporters de la politique israélienne, pour l’avoir, à tous les coups, fourrée dans de vilains draps.

Article publié dans Haaretz mardi 28 novembre sous la plume de Daniel Ben Simon :Ségolène n’est pas venue

En juillet dernier, au faîte de la campagne pour l’élection du candidat qui représenterait le Parti Socialiste aux présidentielles, les responsables de la principale organisation juive, le CRIF, ont invité Ségolène Royal à se présenter devant les membres de leur organisation. Le fait de se présenter devant cette organisation a jusqu’à présent été considéré comme un événement à ne pas manquer, non seulement en raison du vote juif, mais parce que l’influence de la communauté juive en France dépasse de loin sa taille, qui ne représente qu’un pour cent de l’ensemble de la population. Les Présidents, les Premiers ministres, les ministres, les intellectuels et les leaders spirtuels ont tous comparu devant les membres de cette organisation (le CRIF, ndlr) et énoncé leur credo concernant la France, Israël et la communauté juive.

Mais Ségolène Royal a répondu qu’elle était très occupée et qu’elle accepterait l’invitation quand elle serait disponible. Une fois la désignation du candidat socialiste achevée, les membres du CRIF lui ont envoyé un rappel (à l’ordre ? ndlr).

Près de cinq mois se sont écoulés depuis la première invitation, mais elle n’est toujours pas venue.

« Un fait sans précédent » admet un diplomate israélien en poste en france. « Absolument », confirme le directeur du CRIF, Chaïm Musikant. « Tous les dirigeants français, excepté Ségolène Royal, se sont présentés devant nous. Nous lui avons proposé de venir à n’importe quel moment à sa convenance, mais à mon grand regret, toujours rien jusqu’à présent ».

Comme le reste des citoyens, les Juifs de France ont assisté avec stupéfaction à l’ascension météorique de Royal. Mais contrairement aux autres citoyens français ils espèraient entendre, pendant sa campagne électorale, son opinion sur Israël, le conflit israélo-palestinien et les agressions antisémites dans le pays. Ils espéraient en particulier qu’elle se rendrait en israël. Rien de tout cela ne s’est produit. Non seulement Royal n’a jamais visité Israël, mais son compagnon, François Hollande, dirigeant du PS, n’a pas trouvé un moment pour le faire non plus.

Dans les élections à venir en France, des candidats qui représentent la nouvelle génération politique vont s’affronter : Royal à gauche et le Ministre de l’Intérieur, Nicolas sarkozy à droite. La plupart des Juifs, à ce qu’il apparait pour le moment, vont voter pour le candidat de la droite.

« Sarkozy est le candidat naturel des electeurs juifs » a déclaré à Haaretz le vice-ministre israélien de l’Intérieur, Christian Estrozi.

Et cela pour plusieurs raisons : les racines juives de Sarkozy, le fait qu’il soit considéré comme un ami d’Israël et le fait qu’il soit le seul dirigeant politique français qui ait prouvé sa sensibilité à la détresse des juifs français. Il s’est rendu dans chaque lieu où des Juifs ont été attaqués, et il a saisi chaque occasion pour condamner, attaquer et menacer ceux qui font du mal aux Juifs en proclamant que c’est était une atteinte au coeur de la république. « Il a honnêtement gagné le vote juif », a déclaré un médecin juif cette semaine, en révélant que pour la première fois de sa vie, il a l’intention de faire défection au camp socialiste. « Et ce n’est pas que moi, mais également la plupart de mes amis juifs ».

Le candidat de la droite n’a pas toujours été le candidat « naturel » des Juifs. Entre 1981 — quand les socialistes conduits par François Mitterrand, l’ont emporté pour la première fois depuis le début de la 5ème république— et 2002, la majorité des Juifs français ont voté à gauche. Le début de la crise entre les Juifs et le camp socialiste date de la deuxième intifada. Pendant les 5 ans qui ont précédé son explosion, il y a eu 16 incidents antisémites rapportés en france. Pendant les 5 années suivantes, il y en a eu 672. Le ministre français de l’Intérieur a estimé qu’un Juif avait 44 fois plus de risque d’être attaqué qu’un Noir ou un Musulman.

Les Juifs ne sont pas prêts d’oublier le manque d’efficacité du gouvernement socialiste dirigé par Lionel Jospin, qui fut au pouvoir jusqu’en 2002, face à ces incidents. Ils estiment que leur vulnérabilité actuelle est liée à ces manquements du gouvernement socialiste. « Les Juifs ont eu le sentiment que l’Etat les avait abandonnés », explique Musikant.

CAPJPO-EuroPalestine