Pour toi Marwan !

Un matin d’étoiles bleues
et de rêves sonores
sur Beit Hanoun
lentement s’est levé

Beit Hanoun au souffle retenu
attendant le désastre

Marwan a rangé ses cahiers
ses crayons de couleur
et dans sa poche glissé
un baton de craie blanche
pour dessiner la colombe perchée
sur la branche sereine
de ce vieil olivier
qui prés de la maison sommeille
depuis la nuit des temps

l’aurore ouvrait ses ailes lumineuses
quand le char a pointé
sa gueule malfaisante
sur les toits assoupis

la terre s’est entrouverte
en un cri démentiel
sur la maison offerte
aux obus sans partage

Marwan s’est envolé
de sa poche est tombé
un morceau de craie claire

une colombe blanche
par sa main déssinée
est venue se poser
sur le viel olivier
qui devant la maison
sommeille en silence
depuis la nuit des temps.

je suis si loin
et si proche pourtant
que le coeur m’en éclate
de ne pouvoir brandir
ma colère à la face des cieux
à la face de Dieu

l’enfant de la Shoah
est devenu bourreau
au glaive sans pitié
comme hier sans raison
un adolf brûlait
tous les juifs par milliers

je suis si loin
et si proche pourtant
que le coeur m’en éclate
de voir Marwan voler
sa colombe à la main
prés du vieil olivier
qui le pleure en silence
depuis la nuit des temps.