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A contre courant probable d’une forte majorité de l’opinion publique

La fuite en avant de la France

A cette opinion publique de manifester sa désapprobation et sa colère.

mardi 8 août 2006

07-08-2006
La France et les USA sont les initiateurs de la résolution 1559 temps premier d’une nouvelle déstabilisation du Liban au terme de si peu d’ années d’une paix bancale.

Suite à cette résolution, le Liban a subi des pressions considérables de la part des mêmes protagonistes et a connu ensuite de très nombreux attentats dont l’assassinat non
élucidé du premier ministre Hariri en 2005, les services de renseignement ont toutefois démantelé en juin tout un réseau d’exécutants de tels crimes faits pour le compte du Mossad.

Le Liban est actuellement agressé par Israël avec tous
les moyens militaires derniers cris "made in USA" et "made in France", et voilà que les USA utilisent la France comme négociateur avec ce Moyen Orient si complexe pour des Occidentaux analphabètes malgré le peu de vernis "orientaliste" de quelques uns de leurs conseillers spécialistes pour tenter de faire avaliser une nouvelle résolution qui ne reprend aucun des points du plan du gouvernement libanais de sortie de crise !

En clair, ce plan constitue une deuxième bombe à retardement que l’on brandit à la face du Liban sans aucun respect pour sa souveraineté ni pour ses civils massacrés (Cana, Aqa, ...).

En concoctant un « plan de paix » favorable à Israël tout en sachant qu’il sera rejeté par le gouvernement libanais et le Hezbollah parce qu’il ne prend pas en compte les intérêts stratégiques du pays, les USA veulent imposer au Liban une solution de l’extérieur . La couverture de la légalité internationale mettrait à contribution l’instance onusienne qui la fera adopter par le Conseil de sécurité, et dès lors la résolution aura un caractère exécutoire.

Le Liban risque alors de s’exposer à des sanctions internationales s’il s’ oppose à l’application de cette résolution. Et la force d’interposition internationale, qui sera déployée au Sud-Liban, se verra en conséquence doter de missions offensives conformément à la charte des Nations unies.

L’ONU deviendra alors le bras armé d’Israël au Liban.

Mais si la France se déclare avoir le dispositif de contingents prêts à s’investir comme force onusienne , substitut de l’occupation sioniste d’une partie du territoire libanais, les USA d’ores et déjà refusent d’engager leurs soldats sur ce front.

La délégation de quelques pays arabes dépêchés à Washington dès ce soir après la conférence de Beyrouth qui s’est déroulée dans le bruit et la fureur des bombardements sionistes sur la capitale libanaise va porter ses doléances auprès de ses seigneurs. Nul doute qu’il s’agira d’exposer aux commanditaires de la guerre contre la civilisation musulmane que la rue arabe est en effervescence, que l’insurrection n’est pas loin car les régimes de protectorat sont ouvertement hués.

Il va falloir prévenir, modérer les destructions en Palestine et au Liban et contorsionner le langage diplomatique afin de réduire les risques de la valse des trônes et des fauteuils de Présidence collaborateurs.

Donc à défaut de s’offrir une victoire spectaculaire, Israël tente de s’offrir l’opportunité de parvenir tout de même à ses fins. L’Etat juif veut encore gagner du temps pour majorer les destructions au Sud-Liban, causer un maximum de massacres et menacer la populations tout en ne parvenant jamais à tenir ses positions.

Il est déjà évident que les Libanais, toutes confessions confondues, ne donneront pas leur onction à une force multinationale qui se substituerait, dans leur pays, à une occupation israélienne ou autre.

Ce "plan de paix" s’il était porté à terme permettra à Israël, comme les USA en Irak, d’agir après invasion sous couvert de l’ONU et de faire passer aux yeux du monde la légalité de leurs actions tout en continuant de coloniser la Palestine et ainsi faire accepter la situation à leurs populations respectives à savoir "le permis international" de tuer et de spolier sous couvert de la légalité onusienne.

Bref cela ressemble bien à un scénario à l’Irakienne, dont l’objectif non avoué est le noyautage de toute forme de Résistance du croissant chiite, bête noire des USA au Proche-Orient, pouvant mettre en danger leur plan global pour la région.

Les jours qui viennent vont être décisifs pour le monde et la politique internationale de la France.

Après son refus de participer à la guerre en Irak, la France a opéré un virage en 2004 en travaillant à la 1559 et en acceptant comme inévitable l’occupation étasunienne de l’Irak.

Alors qu’elle a les moyens politiques de se prononcer contre l’unilatéralisme néoconsioniste, contrairement à la politique délibérément suiviste de Tony Blair,va-t-elle orienter les choix étasuniens vers un gel de la situation géopolitique au Moyen-Orient ?

Pourra-t-elle raisonner les fous furieux bellicistes en leur exposant que la théorie des dominos risque de conduire plutôt à la libération authentique des peuples déjà sous domination mais indirecte , par procuration , de gouvernements faussement souverains comme celui de Moubarak , Benali, Mohammed VI et des Séoud ?

Convergence des Causes.

Dernière mise à jour : ( 08-08-2006 )