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Terrorisme israélien

Odieux chantage exercé par un Etat voyou et terroriste (ndlr)

Dimanche, 2 février 2014 - 11h22 AM

dimanche 2 février 2014

Pousser à la délation, avec des méthodes qui en rappellent d’autres innommables (au sens propre et figuré du terme), en exerçant des pressions touchant la famille, les proches est bien le propre d’un petit état, avec un petit é, qui, le génie du mal au ventre, ne pense qu’à torturer, éliminer, humilier, harceler un peuple toujours digne et debout, en regardant dans les yeux la communauté internationale, en la narguant, en la défiant, en la ramenant à la dimension de la somme de lâchetés individuelles de + en + abjectes !

Un « retour de bâton » est-il possible ? oui, car il ne peut en être autrement, le fond du fond est atteint et ce n’est plus qu’un problème de délai..

Le Comité de rédaction

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Gaza - 30 janvier 2014
Deux pêcheurs palestiniens, dont un adolescent, kidnappés par les forces israéliennes au large de Gaza

Par ISM-Gaza

Témoignage de Rosa Schiano, militante d’ISM-Gaza

Le lundi 20 janvier, vers 6h du matin, Yousef Amin Abo Warda (18 ans) et son cousin Ahmad Kamal Abo Warda (16 ans) ont quitté leur maison pour aller pêcher avec leur petite barque sans moteur. Vers 7h30, ils pêchaient avec d’autres pêcheurs en face du secteur al-Waha, au nord de la Bande de Gaza, et jetaient leurs filets à environ 3 km de la côte.
Deux pêcheurs palestiniens, dont un adolescent, kidnappés par les forces israéliennes au large de Gaza

L’arrestation

Yousef a raconté que deux grosses vedettes de la marine israélienne se sont approchées des bateaux de pêche. Alors que les autres pêcheurs réussissaient à s’échapper, ce fut impossible pour Yousef et Ahmad car leur bateau n’avait pas de moteur et qu’un trou laissait s’infiltrer une grande quantité d’eau de mer.

« Les soldats d’une des vedettes militaires ont commencé à tirer dans l’eau, pendant que l’autre tournait autour de nous à toute vitesse pour faire des vagues, » a déclaré Yousef.

Comme ils le font d’habitude quand ils arrêtent les pêcheurs, les soldats ont sommé les jeunes Palestiniens de se déshabiller, de plonger et de nager vers le navire israélien.

« J’ai essayé de me rapprocher de leur navire à la nage, mais celui-ci s’éloignait et j’ai eu du mal à y arriver, » a déclaré Yousef. « J’ai crié que j’avais mal aux bras, que je n’arrivais plus à nager. Le navire s’est arrêté. Je suis allé directement à l’échelle de coupée et je suis monté à bord du navire. »

« Ils m’ont fait mettre à genoux et m’ont attaché les mains derrière le dos, » a ajouté Yousef. « Ils m’ont donné des vêtements et m’ont aidé à les mettre. Ils hurlaient à mon cousin Ahmad de nager vers le bateau. Environ une demi-heure plus tard, Ahmad était assis derrière moi. Nos mains et nos pieds étaient attachés. » De plus, les soldats leur ont bandé les yeux et leur ont donné des coups de pied dans le dos.

L’arrivée au port d’Ashdod

La vedette militaire est arrivée à Ashdod après une demi-heure de navigation. Les soldats ont retiré les bandeaux des yeux des pêcheurs, ainsi que les menottes et entraves, pour qu’ils puissent sortir du navire. Sur la terre ferme, les soldats leur ont remis les menottes et les bandeaux sur les yeux. Ils les ont interrogés : nom, lieu de résidence, date de naissance, numéros de téléphone. Des soldats ont noté ces informations en hébreu sur un papier. Ils ont demandé à Yousef de tenir le papier dans la main et l’ont pris en photo avec. Yousef et Ahmad ont été détenus dans deux pièces séparées pendant environ trois heures. Puis des soldats sont venus chercher Yousef pour l’emmener dans la pièce où Ahmad était détenu. Ils les ont laissés dans cette pièce, menottés, pendant trois autres heures. Puis des soldats les ont fait monter dans une jeep et les ont emmenés à Erez.

L’interrogatoire à Erez

A Erez, les deux pêcheurs ont été enfermés dans une pièce et interrogés séparément. L’enquêteur a posé à Yousef des questions sur son nom, sa famille, ses frères, l’âge des membres de sa famille, son travail et d’autres informations personnelles.
« Le détective m’a montré sur son ordinateur une carte de la ville de Jabalia, il m’a demandé le nom des rues avec des détails particuliers, » a dit Yousef. « Il m’a demandé de montrer ma maison. Il m’a montré une maison dans laquelle vivent des gens qui travaillent pour le Hamas et les brigades al-Qassam, et il m’a demandé si je les connaissais. J’ai dit que non. Puis il m’a montré plusieurs autres maisons qui appartiennent à des gens en lien avec le Hamas. Il essayait d’obtenir de moi des informations. J’ai dit que je ne savais rien. Il m’a demandé, ’Tu as peur ? Tu es en sécurité ici et tu peux tout nous dire. Ces gens essaient de détruire vos vies, ce sont des terroristes.’ Il m’a parlé de six familles qui vivent dans mon quartier. »

L’enquêteur lui a aussi montré la plage et lui a demandé à quel endroit il a l’habitude de pêcher, et où il amarre son bateau. Il l’a également interrogé sur un poste de police dans le secteur et sur le nombre de personnes qui y travaillent. Yousef a répondu qu’il ne connaissait que deux policiers, à qui les pêcheurs montrent leurs permis sur la plage, et qu’il ne va pas au poste. L’enquêteur lui a posé des questions sur une site d’entraînement des brigades al-Qassam. Yousef a répondu ne rien connaître à ce sujet. « L’enquêteur m’a alors montré des photos de quelques hasakat [petits bateaux de pêche] et il m’a demandé à qui ils appartenaient, il m’a posé des questions sur certains cafés de la plage et sur le port. Je lui ai dit que je ne savais rien au sujet du port et que je n’y allais pas. L’enquêteur m’a dit, ’Dans le camp de réfugiés de Jabalia, il y a un site qui appartient au Hamas ?’, j’ai répondu que je ne savais pas. »

Photo
Petits bateaux de pêche, appelés hasakat, au mouillage dans le port de Gaza (Photo Charlie Andreasson, ISM Gaza)

« Puis il m’a demandé ce que je pensais de al-Sisi [commandant des forces armées égyptiennes] et comment étaient les rapports entre le Hamas et al-Sisi. Je lui ai dit que je ne suivais pas les informations ni la politique. J’ai dit, ’Je vais pêcher et je rentre chez moi’. »

« Il m’a dit, ’Si vous êtes près de la frontière et que l’armée vous tire dessus, qui vas-tu accuser et tenir pour responsable ?’ ’Vous êtes responsable’, je lui ai répondu. Il a répliqué, ’C’est le Hamas que tu dois accuser, pas nous.’ »

Puis il m’a demandé, « Que penses-tu du gouvernement Hamas et quel est ton avis sur lui comparé au Fatah ? Est-ce que vous vous sentez à l’aise ? Pourquoi les avez-vous élu ? Vous étiez heureux sous le gouvernement israélien. Beaucoup de Palestiniens venaient ici pour travailler et gagner de l’argent. Est-ce que vous pouvez comparer votre vie actuelle à celle que vous aviez quand Israël contrôlait Gaza ?’ Je lui ai répondu que je n’ai que 18 ans, je ne peux pas savoir et je ne suis jamais allé en Israël. »

Puis l’enquêteur a interrogé Yousef sur les tunnels. Il a répondu qu’il n’est que pêcheur et qu’il n’a jamais vu de tunnel. Enfin l’enquêteur lui a demandé s’il avait faim. Yousef a dit oui. Les soldats lui ont apporté un sandwich et un coca. Puis ils l’ont emmené dans une autre pièce où il est resté pendant une heure. Entretemps, les enquêteurs avaient interrogé son cousin Ahmad. Les soldats ont ensuite accompagné les deux jeunes pêcheurs à la grille d’Erez et leur ont dit de rentrer dans la Bande de Gaza. « Ils ont fermé la porte derrière nous, » dit-il.

Leurs proches, alarmés par le manque de nouvelles, avaient essayé de prendre contact avec le Comité international de la Croix Rouge et d’autres organismes. Ils ont également demandé à des pêcheurs de voir s’ils les trouvaient en mer. Ce n’est que vers 22h que le CICR les a informés de leur arrestation.

Escalade

Les pêcheurs nous ont dit que depuis le début de 2014, ils observent une augmentation des attaques israéliennes contre les pêcheurs de Gaza et la situation empire de jour en jour. Selon eux, il y a une recrudescence des attaques israéliennes pendant les saisons de pêche.

Pertes

La famille élargie Abo Warda, dont le nom sert également à nommer la zone dans laquelle elle vit, comprend 35 pêcheurs, dont près de la moitié a été arrêtée. En novembre, deux autres jeunes gens de la même famille, Saddam et Mahmoud Abo Warda, ont également été arrêtés. L’un d’entre eux a été légèrement blessé à l’abdomen par un tir israélien. Les deux ont été attaqués pendant qu’ils pêchaient sur une barque sans moteur, et étaient donc dans l’incapacité de s’échapper. Plusieurs des bateaux de la famille ont été confisqués et sont actuellement dans le port israélien d’Ashdod.

Yousef and Ahmad ont perdu leurs filets de pêche.
« Avant, nous avions trois bateaux équipés de filets, » dit Yousef. « Maintenant, ma famille n’a plus qu’un bateau et pas de filets. Je demande à la communauté internationale de mettre fin à ces attaques israéliennes. »

« Dans cette maison, il y a huit pêcheurs, » dit un autre pêcheur. « Un de nos bateaux a été endommagé pendant l’opération israélienne ’Pilier de Défense’, en novembre 2012. Nous ne pouvons pas le réparer et il faut que nous achetions de nouveaux filets. »

Contexte

Israël a progressivement restreint l’accès des pêcheurs palestiniens à la mer. Les 20 miles nautiques décidés par l’Accord Gaza-Jéricho, entre Israël et l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) en 1994, ont été réduits à 12 miles par l’Accord Bertini de 2002. En 2006, la zone qu’Israël autorisait pour la pêche a été réduite à 6 miles de la côte. Après son attaque militaire « Plomb durci » (décembre 2008/Janvier 2009), Israël a imposé une limite de 3 miles nautiques depuis la côte, empêchant les Palestiniens d’accéder à 85% du territoire maritime auquel ils ont droit en vertu de l’accord Gaza-Jéricho de 1994.

Selon l’accord de cessez-le-feu auquel sont parvenus Israël et la Résistance palestinienne après l’attaque israélienne « Pilier de Défense » (novembre 2012), Israël a accepté que les pêcheurs palestiniens puissent à nouveau aller à 6 miles nautiques de la côte. Mais cet accord n’a pas empêché la marine israélienne de continuer ses attaques contre les pêcheurs, même à l’intérieur de cette limite. En mars 2013, Israël a à nouveau imposé une limite de 3 miles de la côte. Puis le 22 mai, les autorités militaires israéliennes annonçaient leur décision d’étendre à nouveau la limite à 6 miles.

Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM