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Rien à attendre de positif de ce magma haineux (ndlr)

Les pro-colons en force dans le gouvernement israélien

Mardi, 19 mars 2013 - 6h31 AM

mardi 19 mars 2013

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Les membres du nouveau gouvernement israélien de coalition de Benjamin Netanyahu, qui a réservé des postes importants à des partisans des colons de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, ont été investis lundi par la Knesset.

Fruit des élections législatives du 22 janvier, ce cabinet est soutenu par une large alliance formée autour de la coalition Likoud-Beitenou et allant des centristes de Yesh Atid, le parti de Yaïr Lapid, et de Hatnuah, le mouvement de Tzipi Livni, aux ultranationalistes de Bayit Yehudi ("Le Foyer juif"), conduit par Naftali Bennett.

Les 68 élus de la coalition, sur les 120 membres du parlement monocaméral, ont tous voté pour le nouveau cabinet.
Conséquence des rapports de force internes à cette coalition, la composition du nouveau gouvernement israélien inclut plus de modérés que le précédent. Pour la première fois en dix ans, aucun des mouvements juifs orthodoxes n’aura de représentant au gouvernement.

Mais la présence à des postes-clés de ministres qui soit vivent eux-mêmes dans des implantations juives de Cisjordanie, soit les soutiennent, pourrait entraver une éventuelle relance du processus de paix avec les Palestiniens.

Présentant sa nouvelle équipe devant la Knesset, Benjamin Netanyahu a toutefois répété une phrase déjà employée dans de grands discours de politique générale, en promettant que le gouvernement « tendait la main en paix » aux Palestiniens.

« Avec un partenaire palestinien désireux de conduire de bonne foi des négociations, Israël est prêt à un compromis historique qui mettra fin pour toujours au conflit avec les Palestiniens », a déclaré le Premier ministre, réaffirmant une promesse formulée au début de la tentative avortée de relance des négociations en 2010.

Par la suite, il a déclaré lors du premier conseil des ministres que ce nouveau mandat -son troisième et le second consécutif- était le plus exigeant. « Des trois mandats que j’ai eu le privilège de recevoir pour diriger Israël, je ne me souviens pas d’un seul qui soit plus exigeant en matière de défis d’une part, et d’opportunités de l’autre », a-t-il dit.
Nommé dimanche, le nouveau ministre de la Défense, Moshe Yaalon, membre du Likoud de Netanyahu, s’oppose cependant à toute restriction des constructions neuves, restriction que l’Autorité palestinienne présente comme condition préalable nécessaire à un retour à la table des négociations.

Le nouveau ministre du Logement et des Constructions, Uri Ariel, élu sous l’étiquette Bayit Yehudi, vit dans une implantation juive et a prévenu dans une interview télévisée diffusée dimanche que « les constructions se poursuivront conformément à la politique suivie par le gouvernement jusqu’ici ».

Israël « construira en Judée-Samarie plus ou moins comme il l’a fait auparavant. Je ne vois pas de raison de changer cela », a-t-il ajouté, en utilisant le nom biblique des territoires occupés par Israël en 1967, tout en soulignant cependant que le gros des programmes de construction concernerait des zones peu peuplées à l’intérieur des frontières internationalement reconnues, dans le désert du Néguev pour la partie sud et en Galilée pour le nord.

Les constructions en Cisjordanie, a-t-il dit, ne constituent pas l’essentiel des projets.

« IL DÉPLACERAIT DES MONTAGNES POUR LES COLONS »

Les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens sont gelées depuis 2010 en raison de cette politique de construction de colonies. Un demi-million environ de colons juifs sont installés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, vivant à côté de 2,5 millions de Palestiniens.
Avant les élections, Benjamin Netanyahu a accéléré les projets d’implantations dans les territoires après la reconnaissance implicite d’un Etat palestinien souverain par l’Assemblée générale des Nations unies, fin novembre.

En décembre et janvier, Israël a annoncé son intention de construire plus de 11.000 logements neufs en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, soit près du double des 6.800 construits sous le précédent gouvernement Netanyahu depuis mars 2009, selon les chiffres du mouvement La Paix maintenant.

Tout projet doit être validé par le ministère de la Défense, sous la responsabilité désormais de Moshe Yaalon.

Son prédécesseur, Ehud Barak, qui s’est retiré de la vie politique, a souvent été accusé par le mouvement des colons de freiner les projets de développement.

« Lorsque Barak dirigeait ce ministère, il a occasionnellement bloqué la dynamique en faveur des implantations. Son successeur, Moshe Yaalon, a fait allégeance à la Judée-Samarie. A sa manière, honnête et inflexible, il pourrait déplacer des montagnes pour eux », estime Nahum Barnea, chroniqueur politique au quotidien Yedioth Ahronoth.

La question des implantations sera nécessairement à l’ordre du jour des discussions que le président américain Barack Obama, attendu mercredi en Israël, aura avec ses interlocuteurs dans l’Etat hébreu mais aussi en Cisjordanie et en Jordanie.

Elle animera aussi les débats du futur conseil des ministres puisque Yaïr Lapid, ancien journaliste de télévision qui a créé la sensation en janvier en portant son parti Yesh Atid à la deuxième place, a réclamé une reprise des pourparlers de paix avec les Palestiniens.

Or, a déclaré Danny Danon, adjoint de Moshe Yaalon et élu du Likoud, au micro de Radio Israël, si le nouveau gouvernement est disposé à négocier, il compte dans ses rangs de nombreux ministres « convaincus qu’il n’y a dans le camp d’en face aucun interlocuteur souhaitant vraiment promouvoir la paix ».

Devant le Knesset, le Premier ministre a aussi dit : "Nous sommes confrontés à de grands défis. L’Iran poursuit sa course pour acquérir la bombe atomique. Il continue d’enrichir de l’uranium en vue de fabriquer une bombe.
« En septembre aux Nations unies, j’ai tracé une ligne rouge. L’Iran ne l’a pas franchie mais s’en approche. On ne doit pas le laisser franchir cette ligne », a-t-il répété.

Avec Allyn Fisher-Ilan ; Danielle Rouquié et Henri-Pierre André et Jean-Loup Fiévet pour le service français

*Source : Reuters/Reuters JERUSALEM (Reuters) -