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La manif du 5 août 2006 à Tel-Aviv

vendredi 11 août 2006

’’Environ 7 500 personnes, beaucoup de colère et de détermination dans les cortèges. Les femmes devant, puis les cortèges d’associations et de partis les anarchistes en queue de cortège. Le parcours se fait à travers et vers un quartier du centre de Tel Aviv, plus populaire. Les slogans semblent s adapter a ce parcours, ceux qui reviennent le plus sont : Pères, tu avais promis de l’éducation et un programme social, on a droit a des tanks et des cadavres. De l’argent pour les quartiers pas pour la guerre. Juifs arabes, nous ne voulons pas être ennemis. Soldat écoute, tu dois refuser. Tous les slogans évoquant le fait que la guerre se mène pour et au profit des états unis.

Sur le trajet, beaucoup de regards sur les trottoirs et depuis les balcons, silencieux, parfois fermes mais pas seulement.

Par contre à l’arrivée sur la petite place aménagée en tribune et qui ne parvient pas à contenir la foule des manifestants, la hargne est perceptible, notamment sur les balcons qui surplombent la tribune. Ou une bannière a été tendue qui claironne : Laisser Tsahal vaincre. Des gens sans doute de presse y filment la manif et enregistrent les discours. Autour d’eux fous de rage d’autres passeront des heures a invectiver la foule, hurler des contre arguments inaudibles d’en bas, deux discours superposes qui pour l instant ne peuvent se rencontrer. Une véritable métaphore de la situation interne. (Voir photo balcon) Plus tard, quelques uns arrivent à couper le courant à la tribune.

De nombreuses prises de paroles, dont celles remarquées du nouveau refuznik, celui qui entre en prison dimanche, qui s’ adresse en arabe aussi a la foule, et qui lira un message de Gaza qui envoie des rameaux d olivier aux manifestants…

Mai aussi celle insupportable pour la plupart des manifestants de Yael Dayan venue parler pour le Meretz et qui commence ainsi : je ne suis pas venue ici pour manifester

contre l’armée, je ne suis pas venue ici manifester contre nos soldats au Liban, je ne suis pas venue ici manifester contre le droit d’israélo de se défendre, , les hurlements de rage de la foule vont scander ses propos de plus en plus ambigus, (qui s’en

étonnerait). Devant les sifflements elle ajoute : ’vous n’avez pas le monopole de la paix’. Les hurlements reprennent de plus belle.

Pendant ce temps Khulood Badawi grandiose animatrice de ce meeting appelle au calme a la démocratie, au respect de la parole , mais un groupe furieux tente de monter sur la tribune arracher ses feuillets a Yael Dayan venue braver la foule.

Khulood interpelle alors en hébreu et en arabe toute la manifestation : Si, nous voulons grandir, être plus nombreux contre la guerre, cela passe aussi par le respect de ce que d autres que nous ont a dire, et leur permettre de s exprimer… Le calme et le

silence reviennent.

Je reconnais que les paroles de Dayan m’ont aussi enflammée de rage. Sa manière hautaine de prendre tous les manifestants a rebrousse poil, en donneuse universelle de leçon de démocratie et de paix, ressemble tellement a cet establishment israélien dont elle est le fruit d’ailleurs, qu’elle ne peut même pas comprendre ce qu’elle éveille de rancœur accumulée notamment chez les palestiniens présents qui payent dans leur chair depuis longtemps pour ce discours hypocrite et dominateur.

Saul Feldman, dont la maison a été détruite a Haïfa, qui est un militant de longue date avec son épouse Ruti, tient lui un tout autre discours. Pas si évident, et subtil ce qui est difficile dans une manifestation. Partant de ce qui lui est arrive et de la manipulation des photos prises de lui jouant au piano dans les ruines de son salon, a qui on a fait dire tout et son contraire, il évoque la situation des gens du nord, otages du gouvernement israélien, qui dit ’je prends les résidents du nord dans mes bras’ mais conforte leur séjour oblige sous les rockets. Il explique que ce sont les gens les plus pauvres, qui n’ont pas le choix et doivent rester dans les abris du nord, et rappelle qu il faut les soutenir aussi activement non pas comme le veut le gouvernement. Il réclame un soutien intelligent et actif de la gauche anti guerre, et de Tel Aviv. Il est applaudi.

Yael Lerer lit ensuite des extraits d’une lettre de cinéastes libanais adressee aux amis juifs qui dans le monde s’opposent à la guerre.

Noami Hazan, ex députée Meretz, membre de la coalition des femmes, prend la parole, et énonce des positions nettes : Nous sommes tous et toutes, contre cette guerre, nous sommes toutes et tous contre la présence de l’armée israélienne au Liban, nous sommes toutes et tous pour le cessez le feu et des négociations immédiates, nous sommes tous et toutes pour l’échange des prisonniers… Elle est très applaudie et son discours bref et précis gomme un peu l’effet désastreux des paroles de Yael Dayan.

Tous les discours sont interrompus par des appels de la tribune a la police pour qu elle cesse de harceler les manifestants et les laisse entrer sur la place et aux alentours. En effet, les provocations policières ne cessent pas, pour la première fois, la police tente réellement et avec détermination d’empêcher les gens d’accéder a la place et les bloque avec violence, des arrestations, des sirènes, des coups… les bâtons noirs volent au dessus des têtes de l autre cote de la place.

Ce sont les mots de Khulood qui clôturent le meeting : Les états unis doivent comprendre que nous ne voulons pas de leur nouveau moyen orient, nous les peuples d’ici, et pas seulement les Israéliens les Palestiniens, les Libanais, mais aussi les Irakiens, les Jordaniens, les Saoudiens les Iraniens, les Egyptiens, nous voulons, nous les peuples du moyen orient un espace de paix et de justice, et de droit. Rentrez chez vous et pratiquez votre politique chez vous. Quittez notre moyen orient….

Rendez vous samedi prochain devant la prison militaire 6 a l’appel de Yesh gvoul, pour soutenir les refuzniks. mais aussi

A la fin de la manif après la dispersion, alors qu’il ne reste qu une petite centaine de militants sur place pour ranger, démonter et continuer a discuter, un groupe d extrême droite organise, avec drapeaux et bâtons, se précipite en chantant et tente de tout casser, bataille courte et violente.

Michèle S.’’

source : jcm

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