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24 sept à Bar-le-duc - 4000 à 6000 personnes mobilisées contre le nucléaire

Information et alternatives au centre des revendications…

mardi 27 septembre 2005

Pour sortir de l’hypertrophie médiatique qui peut faire qu’une action civique puisse devenir spectaculaire pour attirer la sensibilité de l’opinion publique ou renvoyer le sujet à des nécessités de troïka économique, spectre d’un huis clos rentabiliste, entre 4000 et 6000 personnes s’étaient données rendez-vous à Bar-le-duc le samedi 24 septembre à la croisée des chemins entre la Marne et la Moselle pour protester contre la décision communale de créer un site d’enfouissement de déchets nucléaires…

Le thème n’est pas nouveau mais le débat ne s’est jamais clos et reste plus que jamais ouvert entre ceux qui grincent des dents à chacune de ses nouvelles expansions et les tenants d’une économie que le commerce nucléaire solidifie. Finalement, il ne paraissait pas étrange ni usurpé de voir sur un T-shirt le logo nucléaire entouré de l’inscription très provocante de « Hirochirac ! » tant le deal conclu récemment avec la Chine ressemble à une bouffée économique et que celui, non moins sujet à polémique qui se prépare avec l’Iran, soulève une levée de boucliers au sein de la communauté internationale et balise les différences de conceptions sur la question entre les Etats-Unis et l’Europe gestionnaire de ses capacités nucléaires dont on ne sait pas vraiment si les conditions sécuritaires prévalent sur les nécessités économiques…

L’issue de la problématique n’est pas prévisible et le débat est renvoyé devant le Parlement dans six mois. D’ici là, « ni ici, ni ailleurs… les déchets nucléaires ne doivent pas salir la planète » et d’autres slogans feront force de foi et défendront la cause écologique jusqu’au week-end de pâques où une nouvelle manifestation nationale est prévue à Cherbourg les 15 et 16 avril 2006 pour refuser la construction du réacteur EPR.

Si l’accent n’est pas tant à retenir au niveau des risques du nucléaire, les militants préfèrent insister sur les pratiques d’alternatives en matière d’énergie qui font pendant à al filiale nucléaire : installations solaires photovoltaïques ou thermiques, éoliennes sont les principales techniques mises en avant et prêtes à fonctionner pour sortir du nucléaire ou du moins pour en atténuer sérieusement la prolifération et du même coup (coût ?) en limiter les risques de pollution pour notre planète.

Certains sites pilotes ont déjà équipés des bâtiments collectifs en matériel solaire mais la décision relève encore trop d’un choix particulier de régions ou de communes et si la manifestation de Bar-le-duc débutât bâillonnée c’est bien que la brûlante polémique échappe aux volontés populaires, ne relève certainement pas de l’organisation de référendums pour s’assurer l’accord des populations et échappe ainsi à une quelconque volonté collective ; dans un deuxième temps, une fois accrochés tous les baillons aux grilles du Conseil Général et après avoir poussé un cri de contestation du plus fort qui puisse être, l’ensemble des manifestants semblait bien décidé à reprendre la parole. En témoigne cette pétition aux 16000 signatures laissée au préfet, la présence dans le cortège de la « caravane de la diagonale de Tchernobyl » qui projette de traverser l’Europe en 2006 en organisant des forums pour commémorer les 20 ans de la catastrophe de l’incendie de la centrale nucléaire russe, une limitation de la représentativité des partis politiques - seuls les Verts et la Ligue Communiste Révolutionnaire affichaient clairement leurs couleurs - placés en fin de cortège et ce fut certainement pour les associations « Greenpeace » et « Sortir du nucléaire » que se tournèrent les regards pour trouver un corps revendicatif et constitutif qui sache dépasser le simple domaine de la question politique pure et simple…

Néanmoins il semble évident que la question du nucléaire ne saurait éternellement se dépolitiser puisqu’elle n’est plus à la traîne de ces supers puissances qui pensent nécessairement gérer la planète comme elles l’entendent. Au contraire, elle ne renvoie plus uniquement à un simple problème d’écologie de l’existence mais associe toutes les générations à une réflexion longiligne qui dénonce les risques encourus qu’il y aurait à enfouir des tonneaux de quintaux barres ou barils de déchets à haute teneur toxique pour régénérer, le temps d’une industrie, l’économie de régions hors pair désormais sur le qui-vive et qui prétendent ne pas avoir le choix tout en pensant que par le bras ouvert à l’enfouissement des déchets radioactifs ils donneront séance tenante la fierté à ses notables par le noble usufruit d’un marché de l’atome dupé par une prétendue purification des déchets qui n’en est pas une puisqu’ils restent dangereux pour la matière vivante, qui plus est, humaine.

Sous ces données de contrainte économique d’une région pas loin de défendre son statut de site naturel, les interrogations quand à l’avenir écologique ne concernent pas seulement un département mais un choix de société qu’ont cherché à défendre des militants venus de toutes les régions de France et de quelques pays frontaliers d’Europe pour que ne soit pas fermé le débat sur des engagements qui risquent d’être irréversibles à long terme pour l’écosystème.

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