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« INCROYABLE : L’ETAT HÉBREU POINTERAIT SES ARMES NUCLÉAIRES SUR L’EUROPE »

Israël : « Un chien enragé »

Mardi, 2 octobre 2012 - 7h34 AM

mardi 2 octobre 2012

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Par Karim MOHSEN - Mardi 02 Octobre 2012 - Lu 1370 fois

Un Benjamin Netanyahu théâtral et ridicule présentant à l’Assemblée générale de l’ONU, la « bombe nucléaire » iranienne

Le bourreau du peuple palestinien, le général Moshé Dayan, avait une devise que tous les dirigeants israéliens se font un devoir d’appliquer à la lettre « Israël doit toujours apparaître comme un chien enragé, trop dangereux pour les autres ».
C’est ce que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est efforcé de faire valoir dans une ridicule et théâtrale mise en scène, jeudi, devant l’Assemblée générale de l’ONU, ambitionnant de démontrer la présumée dangerosité du programme nucléaire iranien, exigeant quasiment de la communauté internationale de mettre au banc de la société internationale l’Iran et de lui signifier une « ligne rouge claire » à ne pas dépasser. C’est-à-dire ? A l’évidence, Israël espère ainsi recevoir des instances internationales l’autorisation, ou de se voir donner le blanc-seing, d’attaquer les sites nucléaires iraniens. Ce dont d’ailleurs Netanyahu n’arrête de menacer ce pays, exigeant même, de façon de plus en plus pressante, des Etats-Unis de le suivre dans cette dangereuse aventure. Donc, Israël a signifié, du haut de la tribune des Nations unies, ses « lignes rouges » à l’Iran, estimant à l’instar de l’Occident (Etats-Unis et Union européenne) que le programme nucléaire iranien ne serait pas « politiquement » correct. En clair, l’Iran, sous couvert d’un programme nucléaire civil, s’adonnerait à la mise au point d’un programme nucléaire militaire. Ce qui reste certes à prouver. Ce qui, jusqu’à l’heure actuelle, n’est pas le cas. Or, Israël qui ne respecte pas le droit international ; qui ignore les résolutions de l’ONU - singulièrement celles le concernant dans le conflit israélo-palestinien - ; qui n’adhère pas au TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) ni paraphé le Ctbt (interdiction totale des essais nucléaires) et refuse à l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea, agence de l’ONU) le droit d’inspecter ses sites nucléaires ; qui pratique ce qu’il appelle la « politique de l’ambiguïté » - ce que curieusement ladite « communauté internationale » admet parfaitement mettant ainsi Israël hors des lois internationales, qui régissent la société mondiale, au nom desquelles l’Iran est persécuté depuis 10 ans - pour son propre programme nucléaire et singulièrement l’arsenal atomique qu’il détient (un secret de polichinelle, comme chacun sait, mais que l’Occident - qui s’acharne sur l’Iran - feint d’ignorer) joue à la superpuissance régionale qui détermine la place de chacun dans cette région et de l’armement qu’il lui convient de détenir.

Israël détient des centaines d’ogives nucléaires
En fait, du point de vue d’Israël, tous les pays du Moyen-Orient doivent être désarmés et démilitarisés, sauf, bien sûr, Israël lui-même. Ainsi, tout en accusant l’Egypte de laxisme envers le terrorisme dans le Sinaï, Israël refuse dans le même temps que Le Caire use d’un armement adéquat - dans la presqu’île du Sinaï - contre les groupe terroristes. Sans doute que l’Etat hébreu s’attend à ce que l’Egypte fasse pour lui le travail tout en combattant le terrorisme avec des bâtons de bois. C’est dire qu’Israël qui est surarmé et détient la plus puissante armée conventionnelle de la région, ne veut pas d’un voisinage armé et compétitif. Israël donc, qui détient l’arme nucléaire, dénie même aux policiers palestiniens le droit d’être pourvus d’armes à main (Israël est allé jusqu’à confisquer un lot d’armes à main offert par les Pays-Bas à l’Autorité palestinienne). C’est ce pays - hors normes dès lors qu’il se place et/ou est placé au-dessus du droit international et auquel ne s’applique pas ce droit commun à tous les Etats membres ou non des Nations unies - qui prétend donc régenter son environnement régional par le diktat et le chantage. Mais Israël semble être allé très, très loin dans son concept de « menace existentielle » pour sa survie, si l’on excipe du fait qu’outre les capitales arabes sur lesquelles seraient pointées des têtes nucléaires - tous les services de renseignements mondiaux, américains notamment, le disent « off the record ».
Israël en pointerait également - cela serait nouveau en plus d’être surprenant et constituerait un comble - sur certaines capitales européennes. Des armes nucléaires israéliennes pointées sur l’Europe ? Voilà qui serait peu banal et surtout incroyable. Pourtant, celui qui affirme ce fait, ne divague pas et n’est pas n’importe qui. C’est un expert israélien de réputation mondiale : le professeur Martin Van-Creveld. Ce spécialiste israélien de référence des guerres de basses intensités - il est l’auteur d’un livre qui fait autorité « The war Transformation » - a ainsi lâché une bombe (qui, curieusement, n’a suscité aucune réaction de la part des pays concernés) en revenant publiquement, en mars 2010, dans une interview à la septième chaîne de télévision israélienne ce qu’il répétait inlassablement, indique-t-on, dans le huis clos des cercles des académies militaires israéliennes et américaines : Israël pointe des missiles nucléaires sur les capitales européennes, notamment Rome et Paris. Cette révélation du professeur Van-Creveld a été publiée par l’hebdomadaire néerlandais Elsevier en 2003 et est passée totalement inaperçue à cette époque. En l’espace de huit ans (entre 2003 et 2011) cet éminent expert des stratégies militaires dans le monde aura donc fait part d’une information d’une importance cruciale dont personne, et surtout pas les Etats européens concernés, ne semble en prendre compte n’y avoir relevé. Van-Creveld est-il devenu subitement fou ou est-ce une manipulation sur une vaste échelle dont on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants. D’autant plus que Van-Creveld dans un entretien à un journal israélien en décembre 2011 revient à la charge en déclarant textuellement qu’Israël pourrait se venger de l’holocauste en exterminant des millions d’Allemands et d’autres Européens. Van-Crevel confirme surtout la détention par Israël d’un arsenal nucléaire en affirmant : « Nous possédons plusieurs centaines d’ogives atomiques et de fusées et pouvons atteindre nos cibles dans tous les azimuts, et même Rome. La plupart des capitales européennes font partie des cibles potentielles de notre Armée de l’air ». Aussi, la question qui se pose est : pourquoi ces déclarations - qui sont accessibles sur Internet - maintenant, au moment où Israël part en campagne contre le nucléaire iranien ? En fait, beaucoup de questions, mais pas de réponses en l’état actuel des choses. Il n’en reste pas moins qu’il est singulier qu’une telle information n’ait pas suscité autrement de remous dans le landernau politico-militaire occidental. Or, on peut estimer que le,professeur émérite de l’université hébraïque de Jérusalem ne raconte pas des bobards et assumait ce qu’il dit en divulguant de tels propos. Avec l’accord de l’administration israélienne ? Cela peut paraître incroyable, mais les faits sont là et expliqueraient sans doute, sous un autre angle, pas mal de choses, en particulier le surprenant « dysfonctionnement » de la politique occidentale envers l’Etat hébreu : Israël tiendrait-il réellement l’Europe sous la menace nucléaire ? Il n’en reste pas moins que l’Europe fait profil bas face à Israël, ne condamnant jamais les exactions de l’Etat hébreu contre le peuple palestinien, comme les assassinats ciblés - condamnés par le droit international - de dirigeants de la résistance palestinienne ; (assassinats qu’Israël revendique haut et fort) ; les massacre de Jenine en 2002 (l’ONU a plié devant l’intransigeance d’Israël qui a refusé à la mission Marti Ahtisaari d’entrer dans les territoires palestiniens occupés pour enquêter sur les crimes commis par l’armée israélienne à Jenine ; les crimes contre Ghaza en décembre-janvier 2008-2009 que l’enquêteur de l’ONU, le professeur Goldstone, qui n’a pas été autorisé par Israël à entrer à Ghaza, avait assimilé dans son rapport à l’ONU à des crimes de guerre et susceptibles d’être assimilés à des crimes contre l’humanité ; le blocus inhumain depuis cinq ans contre Ghaza, pour ne citer que les actions les plus meurtrières d’Israël contre les Palestiniens sans que cela ait suscité de la part de l’Europe le moindre cri d’orfraie que les Européens n’omettent jamais de lancer dès qu’il s’agit de dépassements ailleurs dans le monde contre les droits de l’homme. Aussi, au regard de la pusillanimité des Européens, tant sur le dossier palestinien que sur le nucléaire iranien (on ne comprend pas pourquoi l’Occident s’acharne sur l’Iran et se mobilise depuis une décennie contre le programme nucléaire iranien - il n’a toujours pas été établi que l’Iran élaborait effectivement un programme militaire « clandestin » - tout en observant en revanche le silence absolu sur le danger nucléaire israélien, celui-ci bien réel) on peut donc estimer qu’il y a du vrai - aussi ahurissant que cela puisse paraître - dans ce qu’avance le professeur Van-Creveld. Dans ses interviews à la chaîne de télévision et au journal israéliens, celui-ci indiquait que « d’ores et déjà, des têtes nucléaires israéliennes sont pointées vers Rome et d’autres capitales européennes pour rendre la menace crédible et le transfert des Palestiniens possible ». De quelle menace parle-t-il et de quoi s’agit-il ? Ecoutons-le, selon les propos rapportés par des médias qui prennent au sérieux ce que dit le professeur Van-Creveld. Il expliquait ainsi, qu’il est question du projet de « déplacement » (en fait de déportation) de la population palestinienne vers d’autres pays arabes. Nous y voilà ! Au journal de Jérusalem Van-Creveld précise : « La déportation collective » (par Israël) était la seule stratégie efficace à appliquer aux Palestiniens. « Les Palestiniens doivent tous être expulsés. Les gens qui luttent dans ce but (Le Gouvernement israélien) attendent simplement la venue de « la bonne personne au bon moment ». Il y a seulement deux ans, 7 ou 8% des Israéliens étaient d’avis que ce serait la meilleure solution, il y a deux mois c’était 33%, et maintenant, selon un sondage Gallup, le chiffre est de 44% pour ». Ces déclarations c’était le 10 décembre 2011. Il y a moins d’un an !.

La déportation des Palestiniens en point de mire
C’est encore et toujours cet « espace vital » qui fait agir et réagir Israël qui n’a jamais renoncé à l’édification « d’Eretz Israël (Terre d’Israël) en boutant hors de la Palestine historique les Palestiniens et les Arabes israéliens. Projet porté par Ben Gourion, Golda Meir, Menahem Begin, Yitzhak Shamir, Ariel Sharon et bien entendu... Netanyahu. Les propos de Van-Creveld, qui datent donc de 2003, de mars 2010 et décembre 2011, acquièrent un sens sous cet éclairage. Au moment ou l’Occident et le Conseil de sécurité, sous la pression d’Israël, accentuaient les sanctions contre l’Iran, le professeur Van-Creveld recentrait le vrai débat : la déportation de la population palestinienne hors de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Ghaza en sus des Arabes israéliens. Il le dit sans ambages : il n’a jamais été question pour Israël d’accepter un Etat palestinien à ses côtés. La judaïsation de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie occupées qui s’est accélérée ces deux dernières années - et cause principale de l’arrêt du processus de paix israélo-palestinien - participe de ce projet de vider la Palestine historique de tous les Arabes, y compris les Arabes israéliens, par la déportation massive de cette population. Il explique à la télévision israélienne que la poursuite sur une longue période de la guérilla palestinienne - il aurait pu ajouter et de la démographie palestinienne - dans 25 ans il y aura plus de Palestiniens que d’Israéliens en comptant les Palestiniens des territoires occupés et les Arabes israéliens - « aboutira inévitablement à l’effondrement de l’Etat d’Israël ». Aussi, affirme Van-Creveld, à terme, Tel-Aviv « n’aura(it) d’autre choix que de ’transférer’’ (admirez la métaphore) les Arabes israéliens et les Palestiniens ’apatrides’’ (?, C’est le terme utilisé par Van-Creveld, Ndlr) hors de frontières sûres » (c’est-à-dire non seulement hors des frontières de 1948, mais aussi des territoires occupés depuis 1967). Cela justifie des négociations sans perspectives qu’Israël fait traîner en longueur, affirmant vouloir poursuivre les discussions avec les Palestiniens (en 20 ans, les pourparlers n’ont pas avancé d’un iota et sont toujours scotchés à leur point de départ, constamment repris à zéro. C’est un peu l’histoire de Pénélope avec ses prétendants dans Ulysse d’Homère) tout en faisant braquer l’attention du monde sur un danger chimérique : le nucléaire iranien. Israël oserait-il aller vers une guerre nucléaire avec toutes les conséquences néfastes que cela aura tant pour l’hémisphère Sud de la planète que pour Israël lui-même ? On en doute, mais cela retient l’attention du monde pendant qu’Israël poursuit en catimini son plan d’accaparement des territoires palestiniens. En fait, une diversion qui permet à Israël de poursuivre la judaïsation de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie occupées. De fait, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu était plutôt théâtral et ridicule avec son tableau et le dessin d’une bombe par lequel il postulait à démontrer la dangerosité du programme nucléaire iranien. Il est regrettable qu’au niveau de l’Assemblée générale de l’ONU personne n’eut le réflexe normal - au moment où l’ONU réfléchit à une dénucléarisation du Moyen-Orient qui nécessairement doit englober aussi Israël - de demander à Netanyahu d’expliquer un peu le programme nucléaire israélien et le fait que son pays n’adhère pas au TNP alors que l’Etat hébreu détiendrait des centaines de têtes nucléaires. Voilà le vrai et seul danger qui menace le monde.

Vraie-fausse bombe atomique iranienne
En sus du danger de la persistance du blocage du processus de paix israélo-palestinien. Israël qui a torpillé ces dernières années toutes les tentatives de trouver une issue pacifique au contentieux israélo-palestinien (c’est ce même Netanyahu qui gela en 1995 le processus d’Oslo qui devait aboutir à l’érection d’un Etat palestinien indépendant en 1998) tente de justifier la judaïsation accélérée des territoires palestiniens, parle encore de « paix ». Pour faire oublier la Palestine, Israël avec la complicité des Etats-Unis, monte en épingle une prétendue menace que ferait peser l’Iran sur la paix et la sécurité du monde alors que les experts israéliens et américains eux-mêmes estiment que l’Iran ne dispose pas actuellement de la technologie et moyens nécessaires pour fabriquer une bombe atomique. Même si c’était le cas, à qui fera-t-on croire qu’une bombe atomique iranienne de faible puissance mettrait en danger la paix du monde ? Ainsi, Israël aura le droit à la dissuasion, comme les Etats-Unis et la France (c’est Paris qui aida Israël à fabriquer sa première bombe atomique entre 1958 et 1963) mais pas l’Iran ou tout autre pays du champ qu’Israël avait décrété « vital » pour sa survie. Mais en ce focalisant sur cette vraie-fausse bombe atomique iranienne, Israël fait oublier autant le dossier palestinien que le fait que l’Etat hébreu outre de maîtriser la technologie nucléaire détient cette bombe atomique. Il est vrai qu’Israël a toujours joué dans le grandiloquent comme l’indique Martin Van-Creveld qui faisait sienne la devise du bourreau du peuple palestinien, le général Moshé Dayan, en la reprenant à son compte, affirmant : « Israël doit toujours apparaître comme un chien enragé, trop dangereux pour les autres. » Et c’est exactement l’image que le Premier ministre israélien a donné de lui jeudi dernier à l’Assemblée générale de l’ONU.