La situation générale dans la Bande de Gaza

14 AVRIL 2006

Beaucoup de choses ont changé dans la Bande de Gaza depuis la victoire, portée par la volonté populaire,du HAMAS aux élections législatives de Janvier 2006.
L’Union Européenne et les USA ont annoncé l’arrêt de leur assistance financière à l’Autorité Palestinienne.. Par voie de conséquence les salaires des employés salariés par l’Autorité Palestinienne n’ont pas été payé depuis. Il se dit aussi que l’Autorité Palestinienne est en cessation de paiement et que les employés ne seront pas rémunérés. Les employés des institutions gouvernement dans la Bande de Gaza représentent 37% du total des salariés de Gaza.
Cela va entraîner l’accroissement du nombre de pauvres qui atteint déjà 68% de la population selon un rapport de l’ONU. De surcroît ,un fort pourcentage de Palestiniens ont perdu leur emploi par l’interdiction qui leur est faite de se rendre en Israël.
Les choses ne s’arrêtent pas là : Israël poursuit une politique de punition collective contre les civils palestiniens.
Les produits de première nécessité sont interdits d’entrée dans la Bande de Gaza. Cela entraîne des pénuries de fournitures élémentaires, entre autres de matériels agricoles ,de fournitures scolaires .Une autre conséquence est l’augmentation des prix sur le marché local. De ce fait le travail est arrêté dans de nombreux secteurs.

Cette situation provoque un mécontentement général dans la Bande de Gaza et de nombreux groupes armés se tournent vers l’enlèvement d’étrangers pour attirer l’attention et faire pression sur la communauté internationale afin que celle-ci prennent les mesures qui s’imposent compte -tenu de la situation dans les territoires occupés. Ces agissements poussent les institutions internationales à retirer leurs équipes de la Bande de Gaza et les journalistes internationaux quittent la Bande de Gaza. Simultanément ,Israël saisit l’occasion pour commettre plus de crimes contre la population civile dans le Nord et l’Est de la Bande de Gaza.
L’artillerie israélienne sur la frontière et la marine israélienne depuis la Méditerranée bombardent des populations civiles sans défense dans le Nord et l’Est de la Bande de Gaza et plus particulièrement les zones frontalières. De nombreuses maisons appartenant à des familles pauvres de Beit Lahia ont été partiellement ou totalement détruites par d’intenses bombardements. Un enfant a été tué et de nombreux autres blessés ces derniers jours. De nombreuses familles ont quitté leurs maisons et se sont réfugiés chez des proches à l’écart des zones bombardées. Les bombardements ont atteint des terres agricoles et de nombreux paysans ne peuvent plus se rendre sur leurs terres car elles sont situées sur une large bande le long de la frontière. De nombreux projets de réhabilitation agricole sont stoppés car il y a danger mortel à s’approcher de la frontière.
De plus la grippe aviaire se répand dans la Bande de Gaza sans aucune intervention sérieuse de la communauté internationale qui ne prend pas en considération le fait que la surpopulation sur la faible surface de la Bande de Gaza peut faciliter l’expansion de l’épidémie et ainsi provoquer de nombreux décès.
En résumé ,la situation dans la Bande de Gaza s’enfonce dans un véritable désastre humanitaire et le peuple est effrayé par ce qui s’annonce si de véritables mesures ne sont pas prises pour freiner la dégradation de la situation. Ahmed SOURANI
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Chers amis,

Permettez moi de vous soumettre mes commentaires car enfin, Ahmed est un ami de longue date. Il est le partenaire de « Palestine 33 » depuis 1992 pour tous les projets mis en œuvre sur la bande de Gaza avec le P.A.R.C. Tous les ans depuis 15 ans une délégation de Palestine 33 se rend sur place et lui-même est venu à plusieurs occasions sur Bordeaux. Il est devenu notre ami.
Faut-il insister sur le fait que son témoignage fait mal ? - une sorte de S.O.S. de détresse lancé par un navire que d’autres navires à proximité, loin de lui porter secours, se délectent à voir couler. Un concurrent à éliminer, en somme.

Nos amis se réjouissaient de la transparence et de la dignité dans lesquelles les élections législatives s’étaient déroulées. Les nouveaux élus du Peuple et son gouvernement venaient confirmer l’attachement des Palestiniens à la démocratie .

Ils doivent aujourd’hui constater que cette représentation du Peuple souverain ne pèse d’ aucun poids face à la volonté du tandem SHARON - BUSH avec, en remorque, l’Union Européenne.
La démocratie c’est bien, pensent-ils, mais dans la mesure où elle sert leurs intérêts.
Mais, embourbés dans une crise politique majeure au Proche Orient, ils veulent transformer le conflit politique qui oppose Palestiniens et Israéliens, en guerre de religion : le Peuple musulman de Palestine contre le Peuple juif d’Israël. Souvenons-nous du « combat contre les forces du Mal » décidé par le président des états unis d’Amérique. Le « Hamas » en fait partie

Du coup les ressortissants de la bande de Gaza se trouvent confrontés aujourd’hui à des épreuves multiples qui se sont ajoutées les unes aux autres au fil de ces dix dernières années.
Ahmed les énumère rapidement : avec le blocage des postes frontaliers le travail en Israël est devenu impossible, les entrées et les sorties des denrées alimentaires et biens de consommation sont soumises au bon vouloir de l’occupant, les gens ne peuvent plus sortir, du coup le chômage augmente, la dénutrition fait son apparition. Avec les bombardements intensifs, la population civile compte ses morts, déplore ses maisons détruites, enrage de voir ses terres cultivées semées de cratères énormes dus aux missiles tirés depuis la frontière ... à tout cela vient s’ajouter l’arrêt de l’assistance financière permettant la rémunération de 140.000 employés de l’Autorité Palestinienne ... et pour faire bon poids, la grippe aviaire fait ses ravages sans qu’aucune mesure de protection ne soit fournie à la population.
Dans ce contexte de « camp de la mort lente », les personnels d’ ONG et d’ agences de presse internationales se considèrent « menacés par des groupes extrémistes armés ». Leurs directions les rapatrient de crainte de les voir « enlevés ».

Nos médias nous mentent. Un Peuple occupé a le droit de résister par la force. Nos médias veulent nous faire passer du « Politique » au « Communautarisme religieux » et ça nous est distillé par nos chaînes de télévision à petites doses pour nous immuniser contre ce poison mortel que serait le « Hamas ». Eh ça marche : « Palestine 33 » comptait 250 adhérents en 2003. Une cinquantaine d’entre eux se sont constitués en comités sur Bergerac, Saintes et Agen en 2004 et une vingtaine a quitté Palestine 33 pour créer une autre association.
Des 180 restant, Palestine 33 est passé à 56 adhérents aujourd’hui. Soit un tiers.
La peur du Hamas est en train de supplanter le soutien au Peuple palestinien occupé., tout comme la Bible sur laquelle jurent les présidents des U.S. est en train de supplanter toutes les institutions et accords internationaux. Elle veut incarner « les forces du Bien »
Je vous le demande, tenons bon. Les guerres de religion sont une catastrophe pour l’humanité.
Réaffirmons notre volonté d’une solution politique à ce drame vécu par nos amis.

Le président d’honneur - Jacques Salles