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Les masques tombent (ndlr)

"Soldats saoudiens à Bahreïn : l’opposition crie à l’"occupation"

Lundi, 13 mars 2011 - 19h24

lundi 14 mars 2011

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L’opposition bahreïnie conduite par les chiites a crié lundi à l’"occupation étrangère" après l’annonce de la présence de troupes saoudiennes venues aider à rétablir l’ordre après une escalade de la violence et de la contestation visant la dynastie sunnite des Al-Khalifa.

« Le peuple de Bahreïn fait face à un réel danger, celui d’une guerre contre les citoyens bahreïnis sans déclaration de guerre », ont souligné les sept composantes de l’opposition, dont le Wefaq chiite, dans un communiqué.

« Nous considérons l’entrée de tout soldat, de tout véhicule militaire dans les espaces terrestre, aérien ou maritime du royaume de Bahreïn comme une occupation flagrante, un complot contre le peuple de Bahreïn désarmé, et une violation des accords et des conventions internationales », a ajouté l’opposition.

L’arrivée de plus d’un millier de soldats saoudiens à Bahreïn a été annoncée à l’AFP par un responsable saoudien sous couvert de l’anonymat mais n’a pas été confirmée du côté bahreïni.

Elle intervient après une intensification de la mobilisation de manifestants chiites qui bloquaient lundi les accès du centre de Manama, où se trouvent le quartier d’affaires et des bâtiments publics, selon un correspondant de l’AFP.

La ville est quasiment paralysée par une grève générale lancée à l’appel des syndicats pour protester contre la répression de manifestations.
Dimanche, les manifestants chiites ont été dispersés par la police devant le district financier de Bahreïn, centre bancaire régional et archipel stratégique qui accueille la Vè Flotte américaine.

Dans son communiqué, l’opposition a appelé la communauté internationale à « assumer rapidement ses responsabilités » et à « protéger le peuple de Bahreïn du danger d’une intervention militaire ».
Elle l’a aussi exhortée à « prendre les mesures adéquates pour protéger les civils et à convoquer pour cela le Conseil de sécurité » de l’Onu. Les soldats saoudiens arrivés dimanche soir à Bahreïn font partie de la force commune du Conseil de coopération du Golfe (CCG), appelée « Bouclier de la péninsule », mise en place en 1984.

Le responsable saoudien qui a annoncé cette arrivée à l’AFP a précisé que toute force du CCG déployée dans un pays membre « passe sous l’autorité du pays hôte », laissant entendre qu’il revient à Bahreïn de décider ou non de la faire participer au maintien de l’ordre.

Bahreïn est relié par un pont-digue à l’Est de l’Arabie saoudite, où se concentre la minorité chiite du royaume, mais le responsable saoudien n’a pas précisé par quel moyen les troupes saoudiennes étaient arrivées.

L’Arabie saoudite est le chef de file du CCG, groupement des monarchies arabes du Golfe dont fait partie Bahreïn et qui comprend aussi les Emirats arabes unis, le Qatar, Oman et le Koweït.

Le CCG a exprimé plus d’une fois sa solidarité avec les autorités bahreïnies qui font face à une contestation grandissante. Il a décidé le 10 mars de créer un fonds de développement de 20 milliards de dollars pour aider Bahreïn et Oman, autre pays en proie à des manifestations.
Le CCG a par ailleurs promis de faire face « avec fermeté » à toute menace contre la sécurité de l’un de ses membres.

A Bahreïn, les activistes réclament des réformes politiques et une véritable monarchie constitutionnelle. Certains n’hésitent pas à demander le départ de la dynastie sunnite des Al-Khalifa qui gouverne ce pays dont la population autochtone est en majorité de confession chiite.

Le dialogue censé sortir le pays de l’impasse n’a pas encore démarré malgré les offres répétées faites par le prince héritier Salman Ben Hamad Al-Khalifa.