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Position clé

Bahreïn : des milliers de manifestants à Manama

Lundi, 28 février 2011 - 8h30

lundi 28 février 2011

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Bahrein, base de la 5ème flotte US rayonnant jusqu’à la limite des eaux territoriales de l’Inde et couvrant la partie ouest de l’Océan Indien est une position « clé » et ce qui s’y passe, malgré l’étroitesse géographique du territoire, est de première importance.

Il en est de même pour l’Arabie Saoudite, premier producteur de pétrole au monde qui, sur-armée, terrirorialement très étendue et divisée tribalement plus qu’on ne le pense, sert également de base aux forces aériennes et terrestres US qui y ont installé un des plus vastes complexes militaires américainss, hors des Etats-Unis.

Pour mémoire, rappellons que la France a massé à Djibouti des forces d’intervention considérables tant maritimes, qu’aériennes et qu’elle participe activement à la surveillance de l’activité de toute cette région stratégique.

Bien entendu, Israël fait étroitement partie du dispositif décisionnel de cette force de frappe, qui, tapie pour l’instant dans une hypocrite et apparente neutralité, soutenant en facade le mouvement démocrate populaire redoute en coulisse que la maîtrise des ressources et de leur acheminement ne lui échappe et que sa présence dans la région soit contestée par l’ensemble des Etats Proche et Moyens Orientaux.

Le nombre de cibles à « dompter » se multipliant de façon foudroyante, imprévue et quasi exponentielle met à dure épreuve la capacité de réflexion de ces puissances habituées à intervenir impunément et sans risques majeurs.

Il en va désormais tout autrement et des failles commencent à apparaître entre les « partenaires » dont les enjeux viennent de se modifier de tout au tout suivant qui ils sont, d’où ils viennent, leur dépendance énergétique et la qualité de leur diplomatie....!

A suivre

Michel Flament

Coordinateur

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Des milliers de Bahreïnis ont défilé à Manama réclamant la chute du régime de la dynastie sunnite des Al-Khalifa, alors que le groupe chiite au Parlement a démissionné.

A Manama le 27 février, des manifestantes brandissent des pancartes : « Pas de dialogue avant la chute du régime ». AFP

Des milliers de Bahreïnis ont défilé dimanche 27 février à Manama réclamant la chute du régime de la dynastie sunnite des Al-Khalifa, alors que le groupe chiite au Parlement a confirmé sa démission, au lendemain de l’annonce d’un remaniement ministériel que l’opposition a jugé insuffisante.

Bahreïn : la mobilisation ne faiblit pas

Partis de la place de la Perle, devenue épicentre de la contestation lancée le 14 février, les manifestants ont marché sur un des principaux axes de la capitale. « Le peuple veut la chute du régime », pouvait-on lire sur une grande bannière brandie par les manifestants, qui scandaient le même slogan.

Arborant un grand drapeau, la foule s’est dirigée vers le quartier diplomatique, défilant devant les ambassades de Koweït et d’Arabie saoudite et devant la Banque centrale. Devant le ministère de la Justice, la foule a crié « à bas Hamad ! », le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa.

Les manifestants ont poursuivi leur marche, passant devant le bureau du procureur et le siège du ministère des Affaires étrangères, avant de retourner place de la Perle. Plusieurs milliers de manifestants avaient marché de cette place vers le ministère des Affaires étrangères samedi. Et la veille déjà, plusieurs dizaines de milliers de contestataires avaient défilé vers elle et s’y étaient rassemblés.

Les députés chiites dénoncent un « massacre »

Entre-temps, les 18 députés du parti Wefaq ont annoncé leur démission après les violences qui ont marqué les premiers jours des manifestations populaires à Manama, exigeant la fin du régime monarchique des Al-Khalifa.

Dans un communiqué, ils indiquent dimanche qu’ils ont confirmé, par une lettre aux instances du Parlement, leur décision prise après la mort de sept manifestants tués par la police.

La police avait été par la suite retirée des rues de Manama, mais les manifestations se sont poursuivies et les protestataires ont dressé un camp de toile sur la place de la Perle, dans le centre de Manama.

« Nous ne faisons plus partie de cette Assemblée, qui n’a pas protesté face à ces massacres », indiquent les parlementaires dans leur lettre de démission. Cette décision doit encore être approuvée par les autres membres du Parlement de 40 sièges.

Elections dans deux mois ?

Si cette démission est acceptée, des élections partielles doivent être organisées dans les deux mois. Si le Parlement ne les accepte pas, il continuera d’opérer avec seulement 22 députés.

Dans leur lettre, les parlementaires n’ont pas mentionné le remaniement annoncé samedi, mais des membres de l’opposition l’avaient déjà dénoncé et avaient assuré que cette initiative du gouvernement allait renforcer leur détermination.

L’opposition dominée par les chiites, majoritaire à Bahreïn, demande l’instauration d’une véritable monarchie constitutionnelle en remplacement de la domination du pouvoir par la lignée des Al-Khalifa, qui règne depuis plus de 200 ans. Le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa a nommé son fils le prince Salman pour conduire un dialogue nationale avec l’opposition mais ce dialogue n’a pas débuté et l’opposition demande la démission du gouvernement pour l’entamer.

(Nouvelobs.com avec AFP)