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Extrait d’un échange d’informations (juin 2009)

« Le Pétrole et le Gaz en Egypte »

Vendredi, 18 février 2011 - 19h45

vendredi 18 février 2011

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Cet extrait n’a d’autre but que d’informer sur une situation souvent méconnue car tenue pour le moins « discrète ».
Il n’y a pas en Egypte que le Canal de Suez et les redevances perçues pour l’utiliser + le tourisme ; il y a aussi certaines ressources naturelles en quantité significative dont la dstination participait de l’immense appropriation par quelques uns de cette richesse dont il est grand temps que les Egyptiens, et eux seuls, profitent.

Muchel Flament

Coordinateur

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Un extrait de cet article (de juin 2009) :

Un pays riche en hydrocarbures

Le secteur des hydrocarbures est un atout majeur de l’économie
égyptienne. Il représente 9,17 % du PIB (100 Mds USD), 40 % des
exportations (10 Mds USD) et plus de 30 % des IDE (4,1 Mds USD en
2007-2008). Les réserves prouvées de pétrole égyptien représentent 4,07 milliards de barils (Mds b) en 2008 (6ème rang en Afrique), soit
16 années de production. Les réserves prouvées de gaz atteignent
2060 Mds m3 (3e rang en Afrique) complétées par plus de 3000 Mds m3
de réserves probables. [...] L’Egypte devrait à terme devenir le plus important exportateur de gaz naturel liquéfié d’Afrique, devant l’Algérie.
[...] L’Égypte est le sixième fournisseur de gaz naturel de l’UE"

Alors, plutôt que d’expliquer la révolte populaire en Egypte par
l’absence de « manne pétrolière » qui empêcherait d’acheter de la
nourriture, il est plus judicieux, me semble-t-il, de se demander
pourquoi cette manne pétrolière ne permet pas de payer les importations
de nourriture ?

Le financement de l’armée et du système civil de répression
ponctionnaient sûrement la manne pétrolière de façon importante ; les
détournements de Moubarak et de son entourage sans doute aussi (leur
fortune vient bien de quelque part). Mais une part importante de cette
manne était également consacrée à financer Israel, cf.
http://identitejuive.com/israel-achete-du-gaz-a-l%E2%80%99egyptie/
Un extrait de cet article (du 6 janvier 2011) :

« Jérusalem obtient son gaz de l’Egypte avec un tarif préferentiel.
L’Egypte vend son gaz naturel à Israël à 10% des cours mondiaux. Le
gouvernement égyptien vend l’unité de Gaz à Israël entre 0.70 et 1.25
dollar, alors que le coût de production de l’unité en Egypte est de 2.75
dollars. Le prix de vente égyptien est nettement en deçà de celui
pratiqué dans des pays arabes ou autres. Le Qatar vend son unité de Gaz à 10, voire 12 dollars, Oman la vend à 11.94 dollars, et l’Indonésie
entre 9 et 10.6 dollars. »

En clair, l’Egypte vendait son gaz à Israel non seulement à un tarif
préférentiel (1 dollar l’unité en moyenne au lieu de 11 dollars) mais
même carrément à perte puisqu’elle vendait 1 dollar ce qui lui coûtait
2,75 dollars à produire.

Quel est le manque à gagner ? L’article de identitejuive.com ci-dessus
nous dit que le premier contrat (il y avait « Plusieurs contrats de
grande ampleur » en cours de négociation) signé en début d’année porte
sur une fourniture de « 1,4 milliard de m³ de gaz par an, sur une période
de 20 ans. Le montant global de la transaction s’élèverait à 5 milliards
de dollars. » Dans la mesure où le prix de vente à Israel est de 10% du
prix du marché, cela veut dire que le montant au prix du marché serait
de 50 milliards, donc le manque à gagner est de 45 milliards pour
l’Egypte sur la durée de ce contrat - soit 2,25 milliards par an. Le
nombre total de contrats, leurs volumes et leurs durées n’étant pas
précisés, on peut estimer le manque à gagner entre 5 et 10 milliards de
dollars par an pour le seul gaz (i.e. sans compter le pétrole).

Voilà qui permettrait de nourrir les 10% d’enfants sous-alimentés
égyptiens (selon les statistiques) puisque cela ferait entre 3 et 6
dollars par enfant et par jour, même en supposant le statu quo sur les
autres postes qui entament la manne pétrolière (armée, appareil
répressif, corruption).

En résumé, contrairement à l’explication avancée par l’article (cause
100% naturelle de la sous-alimentation, dûe à l’absence de ressources
naturelles), il paraît plus raisonnable d’avancer que sa cause est 100%
politique, et qu’elle résulte en bonne partie de l’alliance étroite de
Moubarak avec Israel.

Est-ce que cela peut changer ? Oui à mon avis, si les Egyptiens peuvent
renégocier ces contrats à tarifs préférentiels en contrats aux tarifs du
marché, et que les Israéliens réalisent que c’est sans doute dans leur
intérêt qu’il y ait la paix chez leur voisin ?