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Source : l’Humanité -

La Ligue arabe soutient Abbas

Mercredi, 13 octobre 2010 - 20h

mercredi 13 octobre 2010

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Les pays arabes, qui appuient le président palestinien dans son refus de négocier, accordent un mois 
à Washington pour convaincre Israël de renoncer à la poursuite de la colonisation en Cisjordanie.

Mahmoud Abbas ne démissionnera pas, comme il l’avait sous-entendu mercredi dernier si les négociations avec Israël capotaient en raison du refus israélien du gel de la colonisation. Sous pression américaine mais aussi de l’Égypte et de l’Arabie saoudite, le président palestinien semble être revenu sur ses intentions après avoir obtenu l’appui des pays membres de la Ligue des États arabes lors du sommet de la Ligue qui s’est terminé vendredi à Syrte en Libye.

Les dirigeants arabes ont apporté leur soutien au leader palestinien, qui refuse de négocier avec Netanyahou tant que la colonisation israélienne continue. Et si les pays arabes ne ferment pas la porte à la poursuite des négociations, ils donnent néanmoins un délai d’un mois aux États-Unis pour convaincre Israël d’arrêter la construction de logements en Cisjordanie occupée. Plus précisément, ils ont appelé Washington «  à poursuivre ses efforts destinés à réunir les conditions nécessaires pour remettre le processus de paix sur les rails, notamment par un arrêt de la colonisation  ».

Faute de quoi, ils se retrouveront dans un mois pour examiner des «  solutions alternatives  » avancées par le président de l’Autorité palestinienne. Au cours d’un discours à huis clos, ce dernier aurait proposé trois choses  : demander à Washington de reconnaître un État palestinien dans les frontières de 1967  ; recourir au Conseil de sécurité pour lui demander la proclamation d’un État palestinien  ; ou demander à l’Assemblée générale de l’ONU que les territoires palestiniens occupés par Israël soient mis sous tutelle internationale.

Si Washington a bien accueilli la décision de la Ligue arabe, en Israël, le gouvernement de Benyamin Netanyahou observe un mutisme total. Selon des sources israéliennes, le premier ministre peine à convaincre ses ministres les plus extrémistes d’accepter un gel supplémentaire de deux mois de la colonisation. Les États-Unis, qui le pressent de prendre cette décision, lui ont promis diverses contreparties «  incitatives  », sans autre précision. En revanche, on sait que Benyamin Netanyahou a demandé au président Obama d’entériner les engagements écrits par son prédécesseur, George Bush, portant sur l’annexion par Israël des grands ensembles de colonies juives dans le cadre d’un accord final avec les Palestiniens. Ce qui reviendrait à amputer de fait la Cisjordanie de plus du tiers de son territoire. Une mesure que les Palestiniens n’accepteront pas.

De son côté, Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, a estimé que Paris n’excluait pas un examen par le Conseil de sécurité de la création d’un État palestinien, en cas «  d’impasse prolongée  ».

Hassane Zerrouky