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Par Amira Hass

Les colons élaborent une nouvelle stratégie d’intimidation pour faire fuir leurs voisins palestiniens

Mercredi, 5 mai 2010 - 13h10

mercredi 5 mai 2010

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http://www.haaretz.com/news/national/settlers-devise-new-strategy-to-scare-away-palestinian-neighbors-1.287677

Des dizaines de colons montent sur des terres palestiniennes une tente « de protestation » à côté d’une tente appartenant à des bergers bédouins.

Certains colons emploient une nouvelle stratégie pour faire évincer les Palestiniens de leurs terres dans la région nord de la Vallée du Jourdain, a appris Haaretz. De nombreux colons, dont certains sont des résidents de la colonie Maskiot, ont monté une tente « de protestation » à côté d’une tente appartenant à des bergers bédouins près de Wad el Maleh, sur des terres palestiniennes privées. Jeudi dernier, les Palestiniens s’étant plaints auprès de l’Administration Civile, tant les Israéliens que les Palestiniens de la région se sont vu remettre des décrets déclarant la région zone militaire fermée et signés par le chef de brigade Yochai Ben-Yishaï.

Les Israéliens sont partis, mais c’est aussi ce qu’ont fait les Palestiniens, qui vivaient là depuis plus de 40 ans. Les forces de sécurité ont dit au journal Haaretz qu’alors que le décret militaire était très temporaire et visait à empêcher les frictions entre la famille bédouine et le groupe de colons, les Palestiniens n’ont pas encore regagné leurs terres de crainte que les colons reviennent aussi. Les membres d’un comité de lutte populaire de la Vallée du Jourdain craignent que les colons n’utilisent la même méthode d’ailleurs, en partant du principe que les autorités ne les chasseront des terres que si cela signifie que les habitants palestiniens seront obligés d’en faire autant.

La famille a dit aux militantes de l’association des droits de l’homme Machsom Watch [surveillance des checkpoints] qui sont venues mardi et jeudi que les colons ont veillé jusqu’à tard dans la nuit en faisant hurler de la musique, et que le chien des colons harcelait son troupeau. Elle est allée se plaindre au District Coordination Office de Tsahal local, dit-elle, mais les représentants du DCO et les soldats qui sont finalement venus sur le site lui ont dit que les colons pourraient y rester aussi longtemps que les Palestiniens y resteraient.

Les colons eux-mêmes en ont dit autant en prétendant que leur action était une « manifestation » contre le fait que les Bédouins « peuvent piquer leurs tentes où çà leur plaît », ont dit les militantes de Machsom Watch au journal Haaretz

Jeudi dernier, l’armée, la police et l’administration civile sont arrivées en nombre pour remettre les décrets de zone militaire fermée à chacun des deux camps. Des habitants palestiniens et des membres du Comité de Lutte Populaire qui étaient présents ont protesté contre les décrets ; la police en a arrêté un en prétendant qu’il avait attaqué un colon. Le militant, qui a réfuté ces accusations, a été libéré sous caution et a reçu un ordre à comparaître devant le tribunal dans un délai d’un mois. À midi, les Palestiniens avaient démonté leurs tentes et étaient partis pour leur campement d’hiver.

Le bureau du porte-parole de Tsahal a publié la réponse suivante : « les deux campements en question ont été montés la semaine dernière. Aucune des parties en cause n’avait de revendication bien-fondée sur les terres. Le chef de brigade a rendu un décret de zone militaire fermée, mais uniquement sur un rayon de 50 mètres autour du site et pour quelques heures, afin de séparer les parties et parce qu’il craignait que des vies ne soient en danger. Après publication du décret, ils ont quitté les tentes d’eux-mêmes, sans recourir à la force ».

Traduction : M.C.

Amira Hass