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Palestine occupée

Chronique de l’occupation

Dimanche, 9 août 2009 - 10h51 AM

dimanche 9 août 2009

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Numéro : 127

nombre d’entrées : 5

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Congrès du Fatah 2009 : fumée, jeux de miroirs et amertume

Pour beaucoup des 2 000 responsables du Fatah exilés de Palestine depuis des lustres, c’est une première visite. La dernière conférence générale de ce genre a eu lieu il y a plus de 20 ans à Tunis, mais le congrès de cette année, qui doit réélire les 21 membres du comité central de l’organisation, arrive à un moment crucial de la lutte palestinienne.

Avec l’acte de violence récent (encore un) d’Israël - la spoliation et l’expulsion de deux familles de leur maison de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est - le leader de l’Autorité Palestinienne (AP) Mahmoud Abbas et ses cohortes du Fatah doivent travailler contre l’impudente attitude, sans le moindre compromis, du Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Mais il y a une chose pour laquelle on peut se fier au Fatah, c’est la puissance exemplaire de sa capacité d’intimidation - dans ce cas avec les attributs du totalitarisme tel que défini par le parti unique et la suppression de toute opposition.

A Bethléem donc, la cérémonie d’ouverture du congrès a commencé. Des affiches de martyrs et d’innombrables calicots tentant de rendre visible un esprit de résistance couvrent les murs de la salle de conférence : certains avec des slogans appelant les Palestiniens au retour, d’autres insistant sur le combat armé et l’indépendance.

L’hymne du Fatah retentit et la foule solennelle se tient debout, les bras mollement pendants. Quelques secondes plus tard, les délégués sont pris par un spectacle de chants et d’applaudissements quand Abbas, dont le mandat présidentiel expire en janvier prochain, apparaît sur la scène. Comme il attendait son tour pour lire ce qui ressemblait aux incontournables 60 pages de discours, un homme déambulait autour de la salle pour distribuer des keffiehs (le traditionnel foulard à damier) bon marché marqués Fatah aux délégués et aux journalistes. Il insistait pour que chacun le porte pour les caméras.

Le spectacle se poursuit avec un discours mélodramatique par l’ex-premier ministre Ahmed Korei, qui possède une part des Ciments al-Qods, société qui a vendu du ciment au régime sioniste pour la construction du Mur illégal en Cisjordanie. Réveillant l’angoisse du passé, Korei a rappelé le souvenir du défunt dirigeant et fondateur du Fatah, Yasser Arafat, et demandé une minute de silence pour les martyrs du Fatah en Palestine.

Abbas prend les commandes sur scène, décrivant Bethléem comme le lieu de naissance assiégé de Jésus. Les délégués de Syrie, du Liban, d’Allemagne et d’autre lieux écoutent Abbas parler de tous les défis auxquels fait face le Fatah, notamment une attaque en règle contre l’impudence du Hamas qui n’a pas autorisé les responsables du Hamas à quitter Gaza. Comme Abbas parlait de Gaza, un délégué s’est levé de sa chaise, criant et scandant d’une voix menaçante « Mort au Hamas ! » Personne n’a paru dérangé par la haine exprimée par cet homme. Abbas a poursuivi son discours, survolant l’historique de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) depuis sa naissance en 1964 jusqu’à aujourd’hui, pendant deux heures d’affilée.

La vieille garde nationaliste n’a pu tenir en place pendant une heure de discours. Les gens entraient et sortaient dans les couloirs, sous l’auvent extérieur, pour retrouver leurs vieux camarades. Au milieu du charabia politique, un clone de Kadhafi blindé de lunettes de soleil arriva avec un retard très chic, tandis que les téléphones cellulaires sonnaient et que des nuages de fumée de cigarettes auréolaient les têtes des délégués assis à écouter une histoire qu’ils connaissaient déjà et que leurs vies traversaient.

Il était bien difficile de ne pas entendre le ton d’auto-congratulation appuyée d’Abbas dégoulinant des hauts-parleurs alors qu’il parlait de l’importance d’améliorer les mesures de sécurité en Palestine. Il parla des nouvelles lois que la police palestinienne a renforcées dans le but de « discipliner les Palestiniens » ainsi que d’une enquête sur la mort d’Arafat - bien sûr sans mentionner les récentes allégations du Secrétaire général et chef du département politique de l’OLP, Farouk Kaddoumi, selon lesquelles Abbas lui-même aurait collaboré avec le régime sioniste pour causer la mort du défunt président.

Il interpella Kaddoumi indirectement, disant que ceux qui veulent dénoncer la mort d’Arafat devraient avoir honte d’eux-mêmes. Mais aucune mention ne fut faite malgré la décision draconienne d’Abbas de fermer temporairement les bureaux cisjordaniens d’Al-Jazeera pour avoir diffusé des interviews où Kaddoumi portait ses accusations incendiaires.

Beaucoup de jeunes et de vieux restèrent cyniques quant à la possibilité de surmonter les conflits internes de l’organisation, disant qu’ils connaissaient tout cela depuis longtemps. Apparemment le seul vrai croyant était Gibril Rajoub, ex-haut responsable à la sécurité du Fatah et ancien chef de l’une des nombreuses forces de sécurité de l’AP, qui est considéré comme un des successeurs possibles d’Abbas. Rajoub a déclaré à la horde de journalistes qui lui tendaient leurs micros que le congrès était « une renaissance » qui allait revitaliser le Fatah.

Mais il suffisait de sortir pour voir la ségrégation régnant parmi les délégués. Les aînés de la diaspora, en uniformes kaki rappelant leurs jours révolutionnaires, se rassemblaient en fumant des cigarettes et buvant du Nescafé, tout en exprimant leur gratitude d’être revenus en Palestine avec les permis d’une semaine octroyés par Israël. Ensuite il y a la jeune garde : anciens combattants comme Zakaria Zubeidi, l’ancien leader des Brigades des Martyrs d’al-Aqsa, mais aussi le signataire d’un accord d’amnistie avec Israël. Il déborde d’optimisme devant la presse sur l’urgence de la pacification avec le régime sioniste.

Comme le disait un responsable du Fatah désireux de garder l’anonymat : « il y a deux avions dans ce mouvement : un avion de dahlanistes [Mohammed Dahlan et ses troupes] - qui n’ont que paix et pragmatisme à la bouche, et un autre avion de résistants - ceux qui veulent maintenir en vie la lutte armée. Mais il y a tant de corruption de la part de ceux qui tiennent des hautes positions que je ne pense pas que nous puissions nous rencontrer ... c’est entre eux et nous ».

Peu importe que la Cisjordanie et Gaza deviennent de plus en plus dépendantes des organisations d’aide occidentales pour développer leur villes et leurs villages, Abbas a insisté pour montrer aux délégués de l’exil le « succès » de l’AP. Malgré l’absence d’Etat palestinien, Abbas a dit combien il avait amélioré la sécurité d’Etat. A ces mots, Mohamed Edwan (haut responsable des relations avec la presse, qui par hasard était assis à côté de moi) a branlé du chef, en disant « C’est un état policier, pas un état en sécurité ».

Il est déjà difficile de percevoir le but de telles cérémonies, mais quand le propre communicateur d’Abbas rejette ce qu’il qualifie de mensonge, comment pouvons-nous attendre que le comité central, l’ordre du jour politique et les organismes prenant les décisions électorales agissent à l’unisson avec les membres du parti, moins encore que les dirigeants politiques d’autres factions, voire d’Israël ? Tels sont les feux de joie auxquels le Fatah est confronté lors du congrès.

Sousan Hammad est une journaliste basée dans la ville cisjordanienne de Ramallah.

Pour la joindre : sousan.hammad@gmail.com

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Des dizaines de personnes blessées au cours de la manifestation non violente contre le Mur à Ni’lin

Au moins trois cents Palestiniens et militants internationaux ont défilé dans le village de Ni’lin, près de Ramallah, pour manifester contre le Mur d’Annexion construit par la colonisation sioniste sur les terres du village.

La manifestation a commencé après la prière du vendredi et a défilé en direction du site de construction du Mur . Les soldats ont arrosé la foule de grenades lacrymogènes te de balles acier-caoutchouc, et des dizaines de personnes ont été prises d’étouffements. Elles ont ensuite été soignées pour inhalation de gaz, alors qu’un certain nombre manifestants ont été blessés par des coups.

Comme les lacrymogènes et les balles ne parvenaient pas à disperser la foule, les soldats les ont aspergés avec un canon à eau répandant un produit fétide. Pendant ce temps, un groupe de jeunes Palestiniens avaient repéré un groupe de sept soldats déguisés qui essayaient de s’infiltrer parmi les manifestants.

Les jeunes les ont arrosés de pierres et les ont forcés à quitter le village [ Voyez, quand ils n’ont plus leurs bottes, leurs casques, leurs gilets, ni leurs armes, comme ils deviennent aussitôt moins arrogants... - ndlr ]

Le village de Ni’lin organise des manifestations non violents contre le Mur depuis plus d’un an, et les villageois sont décidés à poursuivre leur lutte pour mettre fin à l’occupation sioniste, a déclaré Salah Al-Khawaja, coordinateur du Comité Populaire contre le Mur d’Annexion. Al Khawaja a appelé le Fatah, qui tient son sixième congrès, à adopter la résistance populaire non violente comme stratégie pour mettre fin à l’occupation militaire de la Palestine.

IMEMC et correspondants – Vendredi 07 août – 17 : 56

http://www.imemc.org/article/61330

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Des dizaines de blessés lors de la manifestation hebdomadaire de Bil’in

Dès que les habitants du village de Bil’in, près de Ramallah, ont commencé leur manifestation non violente hebdomadaire contre le Mur d’Annexion sioniste, les soldats ont tiré sur eux des grenades lacrymogènes, blessant des dizaines de personnes.

Les villageois avaient été rejoints par des militants internationaux et israéliens. Comme chaque semaine, le défilé a quitté le village après les prières du vendredi et s’est dirigé vers le Mur construit sur les terres du village.

Les manifestants ont demandé la libération de Muhammad al-Khatib et d’Adib Abu Rahma, tous deux membres du comité local contre le Mur et les implantations, ainsi que de tous les détenus du village. Tous ont été enlevés par les soldats la semaine dernière.

Dès que les manifestants sont parvenus à la porte du Mur, les soldats ont commencé à les asperger d’une eau verdâtre contenant des excréments et des produits chimiques, provoquant des vomissements chez certains manifestants.

Plusieurs habitants ont été pris de suffocation après que les tirs intenses de lacrymogènes par les troupes coloniales, et ont dû recevoir des soins médicaux.

[ commentaires : chapeau bas ! ]

Ghassan Bannoura - IMEMC et correspondants – Vendredi 07 août 2009 – 18 : 28

http://www.imemc.org/article/61328

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Selon des sources du Hamas, les FSAP auraient arrêté 10 membres du Hamas et licencié 4 enseignants

Des média proches du mouvement du Hamas ont rapporté que les Forces de Sécurité de l’Autorité Palestinienne (FSAP), obéissant au président de l’AP Mahmoud Abbas, ont arrêté, vendredi 07/08/09, 10 membres et partisans du Hamas, et elles ont ajouté que 4 enseignants avaient été licenciés sous l’accusation d’appartenir à ce mouvement.

Ces sources ont déclaré que les FSAP ont arrêté le cheikh Mahdi Boshnaq, du village de Rommana, qui avaient auparavant été arrêté deux fois et emprisonné pendant 8 mois, et Majdi Abu Al Haija, du camp de réfugiés de Jénine. Abu Al Haija avait déjà été arrêté à deux reprises et emprisonné pour un total de 5 mois.

Imad Canaan, 36ans , du village de Jaba’, a été arrêté après avoir été convoqué pour interrogatoire à Jénine.

Dans le district de Tulkarem, les FSAP ont arrêté Jamal Souri, qui dirige le syndicat des enseignants dans ce district, et deux membres du syndicat, à savoir Amer Shadid et Hasan Theeb Abu Obeid. Ces trois enseignants ont été arrêtés à plusieurs reprises par les FSAP, a déclaré le Hamas.

Toujours à Tulkarem, les FSAP ont arrêté Mohammad Tafish et Baha’ Al Sareedy après avoir forcé l’entrée de leurs magasins.

A Tubas, les FSAP ont arrêté Sheikh Azzam Jawabra après avoir forcé l’entrée de sa maison dans le camp de réfugiés à d’Al Far’a.

A Naplouse, les FSAP ont arrêté Mo’tasim Eshtayya, du village de Salem, étudiant à l’Université Al Najjar de la ville.

En outre, le Hamas a déclaré que l’AP a licencié 4 enseignants en Cisjordanie, à Jénine, en raison de leur affiliation au mouvement.

Ils ont été identifiés comme Salim Sa’dy, Ashraf Bkheitan, Hasan Za’al, et Zoheir Mousa.

Le conflit entre le Fatah et le Hamas a connu récemment une brusque aggravation, lorsque les forces de sécurité du Hamas dans la Bande de Gaza ont appréhendé et interrogé plusieurs membres du Fatah et leurs dirigeants, et qu’elles les ont empêché de quitter la Bande de Gaza pour participer au congrès du Fatah à Bethlehem.

Le Hamas a déclaré que le président de l’AP et dirigeant du Fatah, Mahmoud Abbas, doivent ordonner la libération de tous les prisonniers politiques de Cisjordanie.

Vendredi, les forces de sécurité du Hamas ont appréhendé plusieurs membres importants du Fatah, parmi lesquels Ibrahim Abu Al Naja, Zakariyya Al Agha, et Abdullah Abu Shamahdana. Tous les trois ont été interrogés puis libérés par la suite.

[ commentaires : bravo, messieurs, vous êtes en train de réussir ce que 60 ans d’occupation coloniale sioniste n’avaient pu obtenir : imposer au peuple Palestinien un régime de clans corrompus à la solde de l’étranger, comme le monde arabo musulman n’en compte déjà que trop. Pourquoi les racistes étasuno-sionistes se feraient-ils du souci ? ]

Saëd Bannoura - IMEMC et correspondants – Samedi 08 août 2009 – 12 : 25

http://www.imemc.org/article/61335

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Plusieurs Palestiniens blessés par des colons à Jérusalem Est

Des sources médicales Palestiniennes ont rapporté, samedi 08/08/09, que plusieurs Palestiniens avaient été blessés dans le quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem Est, après avoir été attaqués par des dizaines de colons extrémistes sionistes.

Les colons ont attaqué des maisons et un centre aéré pour enfants, et lancé sur eux des pierres et des bouteilles vides.

Les colons ont également attaqué plusieurs femmes, et déversé des ordures dans la cour d’un certain nombre de maisons.

L’agence Ma’an, a rapporté que des heurts ont éclaté entre les colons et les habitnats, et que la police sioniste a assuré la protection des colons et à tiré des grenades lacrymogènes sur les habitants.

Encouragés par la politique sioniste de démolition des maisons Palestiniennes, et par une décision de la « Haute Cour sioniste » d’expulser des familles Palestiniennes et de les remplacer par des colons, les extrémistes ont intensifié leurs attaques contre les Palestiniens à Jérusalem Est et dans plusieurs zones de Cisjordanie.

Saëd Bannoura - IMEMC et correspondants – Samedi 08 août 2009 – 14 : 22

http://www.imemc.org/article/61337