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Texte original en anglais en 2è partie de l’article

Les colons se trouvent en face de leur premier opposant véritable : Obama

Par Amos Harel - Vendredi, 10 juillet 2009 - 21h49

vendredi 10 juillet 2009

Les colons 10/07/09

[ Ce texte évoque, ce sont ses propres termes, la prise de conscience de quelques réalités fondamentales.

A vrai dire, il en dit plus long encore qu’il ne croit ;

Une première observation, c’est l’absence absolue de toute référence à toute base de droit des gens, ainsi qu’à toute loi ou processus judiciaire autres que ceux qui ont été mis en place par le régime sioniste.

Ces gens n’ont pas encore compris que, s’ils peuvent avancer quelques arguments justifiant leur présence dans la Zone Sioniste délimitée par la Ligne Verte, les territoires qu’ils ont tant de mal à appeler Palestiniens Occupés, ils ne sont pas chez eux ;

Et ce qu’ils ont le droit d’y faire ne résulte pas de leurs choix, de leurs politiques ou de leurs décisions, mais du droit imprescriptible du peuple Palestinien à l’autodétermination.

Autre point à relever. Ils concèdent que s’emparer de terres et de biens qui sont propriétés privée des Palestiniens n’est pas vraiment acceptable ( à vrai dire, c’est un vol qui, dans ces circonstances, constitue un crime de guerre). Mais comment ne comprennent-ils pas qu’à côté des propriétés privés, il existe, en Palestine comme partout dans le monde, un vaste domaine public qui n’est absolument pas disponible sans l’accord de l’autorité publique légitime Palestinienne et qui ne peut donc pas être affecté à une quelconque activité de colonisation.

Il est temps que les sionistes cessent de faire semblant de croire qu’ils sont détenteurs d’un super acte de propriété concernant la terre de Palestine, et signé par le Tout Puissant ;

Il serait également temps qu’ils cessent de faire semblant de se prendre pour les héritiers et les ayant droits légitimes des anciens propriétaires légitime de la Palestine.

Un autre point, à la portée des mal comprenant les plus endurcis : il est parfaitement impossible de maintenir des implantations dans le territoire d’un véritable état Palestinien indépendant.

Leur maintien impliquerait de sonner le droit aux forces de police sioniste d’exercer leur activité à l’intérieur de cet Etat, qui perdrait évidemment aussitôt son caractère d’Etat indépendant.

Cela impliquerait de faire accepter par leurs occupants qu’ils y vivent sous un statut de résidents étrangers se conformant aux lois et coutumes du pays sous le contrôle des forces Palestiniennes. On peut toujours rêver...

Il est donc particulièrement urgent de faire émerger une autre prise de conscience fondamentale chez les israéliens. Ils sont les nouveaux venus sur une terre avec laquelle l’ancienneté de leurs relations relève du mythe. Par conséquent c’est à eux qu’il revient de faire le nécessaire pour être acceptés par leurs voisins.

S’ils trouvent cet effort pénible ou impossible à réaliser, la seule chose qui leur reste à faire, c’est leur valise. ]

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http://www.haaretz.com/hasen/spages/1099076.html

Ha’aretz

Dernière mise à jour : 06:30 10/07/2009 [ Avec Ha’aretz, il vaut mieux préciser...]

Cette semaine, à Jérusalem, les esprits étaient en état de choc. Comme si cela ne suffisait pas que l’administration Obama ignore les accords tacites précédents entre Israël et l’administration Bush concernant la croissance naturelle des implantations, il semble maintenant qu’il n’y ait pas non plus d’accord sur les avant postes.

Le compromis Rice-Weissglas, qui stipulait qu’Israël évacuerait 26 avant postes installés en Cisjordanie après l’arrivée au pouvoir du gouvernement Sharon en mars 2001 (entre temps, ce nombre avait été ramené à 23), n’est plus accepté par les Etats Unis. Le quotidien Maariv a rapporté que les Etats Unis demandent maintenant l’évacuation de plus de 100 avant postes mentionnés dans les listes des Nations Unies et dans un rapport parallèle écrit par l’avocat israélien Talia Sasson en 2005.

C’est absolument indéniable. On ne peut plus compter sur personne maintenant. Israël, qui, comme chacun sait, respecte scrupuleusement tous ses engagements – et Dieu sait qu’il y en a eu beaucoup – concernant le démantèlement des avant postes, reste frappé de stupeur devant l’incohérence des Etats Unis.

Derrière l’insistance des Etats Unis sur les évacuations, qui est polie mais ne cède rien, il y a la prise de conscience fondamentale de la réalité. Les Etats Unis font pression sur Israël parce qu’ils en ont les moyens. Le président Obama n’éprouve pas une sympathie particulière pour le premier ministre Binyamin Netanyahu. Et la pression qu’exerce son administration pour un gel des constructions dans les implantations juives dans les territoires [ occupés, comme l’auteur, en bon israélien qui sait se tenir dans le monde, omet pudiquement de le préciser – NdT ] rencontre un certain soutien dans les pays Arabes sans rien coûter aux Etats Unis. Aucune organisation juive à Washington ne va prendre parti contre le président sur cette question.

Ainsi, la ligne officielle de l’administration est que tout – les implantations qui se trouvent dans les grands blocs et celle qui sont en dehors, et d’un côté et de l’autre de la « barrière de séparation », plus les avant postes installés aussi bien avant qu’après 2001 – doit s’arrêter ( et, dans le cas des avant postes, être aussi démantelé).

En un sens, au moins, on ne peut que constater la logique de l’approche des Etats Unis. Les avant postes sont une excroissance des implantations par d’autres moyens. La distinction fine établie par Israël entre les deux est artificielle. Chaque avant poste est installé avec une connection directe avec une implantation-mère, avec l’objectif évident d’accroître le territoire contrôlé et d’assurer la mainmise d’Israël sur une plus grande étendue de terres. La construction dans les avant postes est partie intégrante du plan d’ensemble d’installation des implantations et elle est menée en parallèle à la confiscation de terres à l’intérieur et au voisinage des implantations.

Si un accord sur le statut permanent est jamais signé, la distinction cruciale, en vue des évacuation, ne sera pas basée sur la chronologie (quand la communauté en question a-t-elle été établie ?) ni sur la morphologie (est-ce un avant poste ou une implantation ?), mais plutôt sur la géographie. La localisation du site dans le cadre d’un grand bloc, ou à l’ouest de la « barrière de séparation » augmentera ses chances de rester en place.

Une visite effectuée cette semaine auprès d’un certain nombre d’implantations et d’avant postes situés à l’est de la « barrière » -Eli et ses métastases, Ofra, Migron, Psagot, Adam, Anatot et Kedar – a conduit à des conclusions intéressantes. La première est que la véritable impulsion dans les avant postes s’est déjà arrêtée depuis quelques années. Ceci se reflète dans la différence entre le plus grand des avant-postes, Migron (avec environ 60 maison mobiles et deux maisons fixes), et « La cabane d’Obama », à quelques kilomètres de là, sur la route de Kochav Yaakov. La cabane en question n’est qu’un initiative de modeste envergure due à quelques disciples adolescents du maire de Kédoumime, Daniella Weiss.

Le soutien de l’état

Migron est entouré par une barrière, gardée et reliée aux infrastructures nécessaires en matière d’eau et d’électricité. Son « ascension vers la terre », bien qu’elle ait été construite sur une propriété privée Palestinienne, et malgré le fait qu’elle a été entreprise par des moyens fallacieux, a reçu soutien et aide concrète de la part de l’état. La déclaration relative à la sécurité de l’établissement faite cette semaine auprès de la Haute Cour de Justice, déclarant qu’il faudrait plus d’une année pour mettre en oeuvre l’accord de compromis au titre duquel les habitants de Migron seraient relogés dans l’implantation adjacente d’Adam montre que ce soutien est toujours actif.

En comparaison, de nouveaux « faux avant-postes » comme Shvut Ami apparaissent et sont démantelés chaque semaine sans laisser la moindre trace significative, sinon un mal de tête permanent pour les commandants de brigade des forces israéliennes.

Les efforts des colons s’exercent maintenant dans d’autres directions – la construction dans les implantation et les avant-postes pour ancien combattants (impliquant souvent le passage en contrebande de morceaux de maisons mobiles, parce que l’Administration Civile [ des TPO – NdR ] s’oppose maintenant au transport de pareilles maisons dans leur entièreté) et la prise de contrôle de terres agricoles, dont certaines sont des propriétés privées Palestiniennes. L’avantage de cette tactique est qu’une surface maximum est obtenue pour un investissement financier tolérable tout en maintenant un profil bas. On ouvre des routes en terre, on plante des vignes et la superficie réelle des implantations s’agrandit, dunum par dunum.

Derrière chaque action d’implantation, il y a la pensée d’un esprit qui planifie et qui a accès aux bases de données et aux cartes de l’état, et qui bénéficie de l’aide d’officiers sympathiques dans des postes stratégiques des Forces d’Occupation et de l’Administration Civile [ des TPO – NdR ]. Ce qui est intéressant, ce n’est pas la conduite incontrôlée des colons, bien qu’il y ait quelques aspects de cet ordre sur certains « sommets de colline », mais plutôt dans le choix délibéré de l’état de ne faire appliquer que des parties infinitésimales de la loi.

La plupart des avant-postes avaient été installés au cours de deux périodes : la période 1997 à 199 d’abord, qui a culminé lorsque le ministre des Affaires Etrangères d’alors, Ariel Sharon, de retour du sommet de Wye Plantation, a appelé les colons à prendre le contrôle des « sommets des collines », et plus tard, entre 2001 et 2003. Ces années ont été celles des terribles attaques Palestiniennes sur les routes de Cisjordanie et des infiltrations meurtrières dans les implantations pour y effectuer des actes meurtriers

Au cours de ces années, la superficie des implantations elles-mêmes fut accrue. La symbiose entre l’armée et les colons en Cisjordanie fut alors à son sommet. Un grand nombre d’attaques terroristes permettaient une « réponse Sioniste appropriée » avec les encouragements de l’armée : l’installation d’un nouvel avant-poste ou le fiat de repousser la barrière autour d’une implantation existante.

Les déplacements des colons étaient suivis par des caméras de surveillance, des routes protégées, des gardes, et souvent par des déclarations de « zones de sécurité spéciales ». Pour empêcher les infiltrations, l’étendue des implantations fut augmentée et les Palestiniens des villages voisins furent empêchés de les approcher. Cependant, dans le même mouvement, ces modifications furent exploitées dans la perspective d’objectifs à long terme, la main mise sur des bâtiments et des terres qui étaient dans une grande mesure des propriétés privées.

Pendant près de 12 années maintenant, j’ai eu pour tâche intermittente de couvrir les avant-postes, dans le cadre de mon travail de couverture de l’armée. Officiellement, les Forces d’Occupation ne voient pas de lien entre l’établissement de défense et les colons. La construction dans les territoires est en apparence une question qui concerne les reporters qui travaillent sur les implantations et les militants fouineurs de La Paix Maintenant. En réalité, ce lien est au coeur même du projet des implantations.

En mars 19998, au cours d’une tournée, le commandant de la brigade de la Région de Samarie m’a confié, dans une réflexion tardive, que bien que les avant-postes de Gidonim , près d’Itamar, aient été installés sans permis, le ministère de la « défense » s’occupait de les « blanchir ». Le même jour, Eli Cohen ; le conseiller du ministère de la « défense » pour les implantations, effectuait lui aussi une visite dans la zone. Les questions posées au ministère par des membres de la Knesset n’ont provoque que des commentaires évasifs, mais les avant-postes de la zone ont été très rapidement connectés à toutes les infrastructures nécessaires.

Cinq années plus tard, au sommet de la période où Sharon était premier ministre, un officier supérieur qui venait d’être démobilisé après avoir servi dans les territoires [ occupés – NdT ] s’est proposé pour expliquer les choses de la vie à mon collègue Guy Kotev ainsi qu’à moi-même. Avec la patience qu’on réserve d’ordinaire aux enfants qui ont du mal à comprendre, il nous a demandé si nous pensions vraiment que les avant-postes s’installaient sans que les autorités en soient informées. Il nous raconté que Zeev Helter (surnommé Zambish), directeur général de l’organisation de colons Amana, se rendait le soir dans la résidence du premier ministre pour superviser les cartes avec Sharon. « Et après ça vous imaginez que nous ne leur fournissions pas des gardes et que nous ne les connections pas aux adductions d’eau ? » s’est-il étonné.

L’homme le plus haï

Il y a quelques semaines, sur les pages de ce même journal, Aluf Benn qualifiait Dror Etkes, qui appartenait auparavant à La Paix Maintenant et qui travaille maintenant pour l’organisation Yesh Din, d’homme le plus haï dans les implantations.Ses rapports de surveillance sur la construction sont publiés dans les media et suscitent un grand intérêt aux Etats Unis, au drand déplaisir des gens de Yesha ( Yesha est un acronyme pour Judée et Samarie, qui sont la désignation employée par les colons pour la Cisjordanie du sud et du nord respectivement). Etkes, âgé de 41 ans, est un diplômé d’une école religieuse de Jérusalem qui a depuis longtemps enlevé sa kippa mais qui a encore de la famille dans les implantations.

Trois fois par semaine au moins, Etkes va sur le terrain dans son véhicule tous terrains, passant par des routes qui ne sont pas vraiment des routes, établissant des documents, prenant des photos, et se hâtant de repartir.

Comme une autre personnalité de gauche, le colonel de réserve Shaul Arieli, qui se spécialise sur la question des routes et de la « barrière de séparation », Etkes rend les autorités folles de rage en utilisant ses propres outils. Il est l’un des premiers à avoir pris conscience des avantages de la Loi sur la Liberté de l’Information, avec l’aide de laquelle il a établi une importante base de données sur la situation des terres en Cisjordanie. L’analyse de ces donnée permet, pour la première fois, de dévoiler la façon très sophistiquée dont fonctionne le mécanisme d’annexion. Et, au moment même où Arieli est parvenu, par des moyens légaux, à faire modifier le tracé de la barrière en un certain nombre d’endroits afin de minimiser les dommages subis par les habitants Palestiniens, Etkes travaille dans le domaine des avant-postes. Des pétitions déposées devant la Cour, dans lesquelles il a joué un grand rôle, ont éét la cause d’une dispute violente entre le gouvernement et les colons, à propos de la démolition de 9 maisons à Amona en 2006, comme des mesures prévues par l’état pour l’évacuation de Migron, comme le démantèlement d’un station de pompiers à Kokhav Yaakov installée sur un terrain Palestinien privé, et récemment la suspension de la construction, sur des terres privées, d’une usine de traitement des eaux usées à Ofra, qui allait coûter 7,8 millions de sicles.

Le dernier projet d’Etkes concerne les enclaves, c’est-à-dire les terres Palestiniennes qui ont été avalées à l’intérieur des barrières des implantations, et dont les propriétaires légaux se voient dénier le droit d’y accéder. Lorsqu’on superpose les données de l’Administration Civile [ des TPO – NdR ] avec les images par ordinateur établies à partir de vues aériennes des implantations, c’est une bien curieuse peinture qui émerge. Il y a bien souvent de vastes enclaves. Il n’est pas du tout difficile de les identifier sur la terrain, car dans la plupart des cas il n’y a pas eu de construction de maison sur ces terrains. Un habitant d’une implantation ne va pas prendre le risque de constater que sa maison se trouve sur un terrain privé Palestinien.

Dans des implantations comme Psagot et Anatot, on peut reconnaître des enclaves Palestiniennes qui sont devenues essentiellement des terrains vagues ; Sur certains, on entrepose du matériel agricole hors d’usage. On y a parfois construit des bâtiments publics (à Adam, par exemple, il y a une synagogue). Si l’état sort sort un jour de sa torpeur et décide de les évacuer, personne n’imagine que le ministère des finances va gaspiller des sous à ce propos.

En même temps, des implantations anciennes et bien établies, des implantations anciennes et bien établies, ont annexées de fait bien des terres à l’extérieur de leurs limites. Ainsi, par exemple, des vignobles ont miraculeusement surgi sur des terres appartenant à des Palestiniens autour de l’implantation de Psagot.

Avec l’ultimatum d’Obama, les colons, pour la première fois, font face à un opposant sérieux à leur projet. La dépendance croissante d’Israël par rapport aux Etats Unis, comme la retraite rapide du premier ministre Binyamin Netanyahu sur la question de la solution à deux états, reflète cette réalité. Les déclarations des colons – depuis leurs meneurs jusqu’aux fanatiques « des collines » - affirmant leur détermination à s’opposer à toute évacuation, montre le manque de confiance dans le caractère irréversible de l’ensemble du projet des implantations. La destinée des implantations et des avant-postes à l’est de la « barrière » est encore en question, malgré l’expansion physique de l’entreprise au cours des vingt dernières années.

Au cours de 16 années qui ont suivi le début du processus d’Oslo, le nombre d’israéliens vivant à l’est de la Ligne Verte (la frontière avant la guerre des Six Jours) est passé de 110 000 à quelque 300 000 (sans compter Jérusalem Est). Le nombre de bâtiments mis en construction en Cisjordanie en 2008 a été de 40% supérieur à ce qu’il était l’année précédente. Et cela, il faut le rappeler, a eu lieu alors que le premier ministre était Ehud Olmert, qui a vendu aux israéliens une réalité factice selon laquelle il était, à tout moment, à un cheveu de conclure un accord de statut permanent avec les Palestiniens – un accord à la suite duquel il n’y aurait plus aucune nécessité de combat au somme de chaque colline.

Le fait de s’emparer de la propriété privée de quelqu’un qui appartient au peuple voisin est un phénomène commun en Cisjordanie, y compris au cours des années récentes. Nous ne parlons pas d’évènements qui remontent à 1948. Il est possible, bien sûr, de décrire ces actions comme une partie nécessaire de la lutte pour la vie ou la mort entre les deux peuples, au nom de laquelle presque tous les moyens sont justifiés

L’une des choses les plus évidentes que m’a appris chaque visite est le soin méticuleux apporté, jusqu’à ce jour, à la planification de ces développements. Il est difficile de ne pas voir les terrasses de l’implantation d’Adam ou la vue du flot des eaux usées rejetées par l’implantation de Psagot, non loin du bâtiment qui abrite le conseil régional de Binyamin, et qui s’écoule directement dans l’oued qui va ensuite dans la ville Palestinienne d’El Bireh.

Et dans ces même implantations, on trouve des citoyens fiers de leur intégrité, qui ne tricheraient aps de 10 centoimes chez l’épicier ou qui sortiraient au milieu de la nuit pour venir à l’aide d’un voisin coincé sur une route route sombre. Dans les avant-postes, on trouve des dizaines d’officiers de carrière et de réserve, servant dans les unités d’élite, et qui ont reçu des citations pour leur courage.

Et pourtant, selon les données officielles fournies par l’état, beaucoup d’entre eux ont construit la maison de leurs rêves, que ce soit une modeste maison mobile ou une villa luxueuse, sur une terre qui a été volée par la force à son véritable propriétaire.
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et voici l’original :

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Fri., July 10, 2009 Tamuz 18, 5769

Last update - 06:30 10/07/2009

Settlers are encountering their first real opponent - Obama

By Amos Harel

The mood in Jerusalem this week was one of shock. As if it weren’t enough that the Obama administration is ignoring previous understandings between Israel and the Bush administration regarding natural growth in the settlements, now it seems there isn’t agreement even on the outposts.

The Rice-Weissglas compromise, which stipulated that Israel would evacuate 26 outposts established in the West Bank after the Sharon government came to power in March 2001 (in the meantime, that number has been reduced to 23), is no longer accepted by the Americans. The daily Maariv has reported that the United States is now demanding the evacuation of more than 100 outposts included in United Nations lists and in a parallel report written by Israeli attorney Talia Sasson in 2005.

There’s no denying it : You can’t count on anyone these days. Israel, which, as is well known, has made good on all of its commitments - and there were many - regarding dismantling of outposts, now stands bewildered in the face of America’s inconsistency.

Behind the American insistence on evacuations, which is polite but unyielding, is a basic grasp of reality. The U.S. is beating up on Israel because it can. President Barack Obama isn’t particularly fond of Prime Minister Benjamin Netanyahu. And the pressure coming from the administration about a building freeze in the Jewish settlements in the territories is generating a certain amount of support in the Arab countries, without costing the Americans anything. No Jewish organization in Washington is going to come out against the president on this issue.

Thus, the administration’s official line is that everything - the settlements that are inside the large blocs and outside them, and on either side of the separation fence, plus the outposts established both before and after 2001 - has to stop (and in the case of all the outposts, also be dismantled).

In one way, at least, one can see the logic in the current American approach. The outposts are a continuation of the settlements by other means. The sharp distinction Israel makes between them is artificial. Every outpost is established with a direct connection to a mother settlement, with the clear aim of expanding the takeover of the territory and ensuring an Israeli hold on a wider tract of land. Construction in the outposts is integrated into the overall plan of the settlement project and is carried out in parallel to the seizure of lands within and close to the settlements.

If a permanent status agreement is ever signed, the crucial distinction for purposes of evacuation will not be based on chronology (when was the community in question established ?) or morphology (is it an outpost or a settlement ?), but rather geography : The site’s location within a large bloc or west of the separation fence will increase its chances of remaining in place.

A tour this week of a number of settlements and outposts to the east of the barrier - Eli and its offshoots, Ofra, Migron, Psagot, Adam, Anatot and Kedar - led to some interesting conclusions. The first being that the real momentum in the outposts was already halted some years ago. This is reflected in the difference between the largest of the outposts, Migron (with about 60 trailers and two permanent homes), and "Obama’s Shack," a few kilometers away, en route to Kochav Yaakov. The shack is the feeble initiative of a few teenaged disciples of former Kedumim mayor Daniella Weiss.

Support from the state

Migron is surrounded by a fence, guarded and connected to the necessary water and electricity infrastructures. Its "ascent to the land," even though it was done on private Palestinian property, and despite the fact that it was undertaken in a deceptive manner, has received backing and practical support from the state. The security establishment’s declaration to the High Court of Justice this week that it would take more than a year to implement the compromise agreement, whereby the inhabitants of Migron would be moved to the adjacent settlement of Adam, shows that this backing is still in place.

By comparison, new faux-outposts like Shvut Ami go up and are taken down every week without leaving any significant impression, apart from a permanent headache for the Israel Defense Forces’ brigade commanders.

The settler establishment’s efforts are now aimed in other directions - building in the settlements and veteran outposts (often involving the smuggling in of parts of mobile homes, because the Civil Administration is now preventing the transport of such homes in their entirety) and taking over agricultural lands, some of which are privately owned by Palestinians. The advantage of the latter tactic is that maximum area is obtained with a tolerable monetary investment and a low profile is maintained. Dirt roads are being blazed, vineyards are being planted and the actual area of the settlements is growing, dunam by dunam.

Behind every settlement action there is a planning and thinking mind that has access to the state’s database and maps, and help from sympathetic officers serving in key positions in the IDF and the Civil Administration. The story is not in the settlers’ uncontrolled behavior, though there is evidence of this on some of the hilltops, but rather in conscious choices by the state to enforce very little of the law.

Most of the outposts were established during two periods : 1997 to 1999, whose climax came when foreign minister Ariel Sharon, upon his return from the Wye summit, called on the settlers to take over the hilltops ; and later, between 2001 and 2003. Those were the terrible years of Palestinian shooting attacks on the roads of the West Bank and murderous infiltrations of settlements to perpetrate acts of slaughter.

During those years, the area of the settlements themselves increased. The symbiosis between the army and the settlers in the West Bank was at its peak then. Many of the terror attacks elicited "a suitable Zionist response" with the army’s encouragement : the establishment of a new outpost or the pushing back of the fence around an existing settlement.

The settlers’ moves were supported by surveillance cameras, protected roads, guards and often by declarations of a "special security zone." To prevent infiltration, the area of the settlements was expanded and Palestinians fromneighboring villages were prevented from approaching them. However, in the same breath, the moves were exploited for long-term goals, taking over and building on lands that were in large part private.

For nearly 12 years now, I have been intermittently covering the outposts, as part of my coverage of the army. Officially, the IDF doesn’t see the connection between the defense establshment and the settlers. Construction in the territories is ostensibly a matter for settlement reporters and nosy activists from Peace Now. In fact, this connection is at the heart of the settlement project.

In March 1998, during a tour, I was told by the commander of the Samaria Area Brigade, in an afterthought, that although the Gidonim outposts near Itamar were established without a permit, the Defense Ministry was acting to "launder" them. On that same day, Eli Cohen, the defense minister’s settlement adviser, was also touring the area. Queries put to the ministry by Knesset members were answered with evasive comments, but very quickly all the outposts in the vicinity were connected to all the necessary infrastructures.

Five years later, at the height of the Sharon prime ministership, a senior officer who had recently been demobilized after service in the territories volunteered to explain the facts of life to my colleague Guy Kotev and me. With the patience usually reserved for children who have difficulty understanding, he asked us whether we really believed that the outposts go up without the authorities’ knowledge. He related that the director general of the settler organization Amana, Zeev Hever (known by his nickname, Zambish) was visiting the prime minister’s residence at night to go over the maps with Sharon. "And after that you expect that we won’t give them guards and we won’t hook them up to the water system ?" he wondered.

Most hated man

A few weeks ago on these pages Aluf Benn described Dror Etkes, formerly of Peace Now and currently working for the Yesh Din organization, as the person most hated in the settlements. His surveillance reports on construction are published in the media and arouse great interest among the Americans, to the displeasure of the Yesha people (Yesha is the acronym for Judea and Samaria - settler terms for the southern and northern West Bank, respectively). Etkes, 41, is a graduate of a religious high school in Jerusalem who long ago removed his skullcap but still has family in the settlements.

At least three times a week, Etkes goes out into the field in a four-wheel-drive vehicle, negotiating roads that aren’t really roads, documenting, photographing and hastening to leave.

Like another person from the left, Col. (res.) Shaul Arieli, who specializes in roads and separation barrier, Etkes gets under the skin of the establishment by using its own tools. He is one of the first to have realized the advantages of the Freedom of Information Law, with the help of which he has built a broad database on the status of the lands in the West Bank. Analysis of this data is now allowing, for the first time, the unraveling of the sophisticated ways the annexation mechanism works. And just as Arieli succeeded, by legal means, in causing the route of the fence to be altered in several places so as to minimize damage to Palestinian inhabitants, Etkes is working in the area of the outposts. Petitions to the court in which he played a part were behind the big clash between the government and the settlers over the demolition of nine houses in Amona in 2006, the current move by the state to evacuate Migron, to the moving of a fire station in Kokhav Yaakov from off of private Palestinian land, and recently to the suspension of construction of a wastewater purification plant in Ofra, which was going up at a cost of NIS 7.8 million (in state money) on private land.

Etkes’ most recent project deals with the enclaves - Palestinian lands that have been swallowed up inside settlement fences, and whose legal owners are being denied access to them. When the Civil Administration data on land ownership is superimposed by computer imaging onto aerial photographs of the settlements, a surprising picture emerges. Often, there are large enclaves. It is not at all difficult to identify them on the ground because in most cases private homes are not built on them. An inhabitant of a settlement is not going to want to risk having his home be on privately owned Palestinian land.

In settlements like Psagot and Anatot, it is possible to identify Palestinian enclaves that have become little more than abandoned lots. On some of them, destroyed agricultural terraces can be seen. Sometimes public buildings are erected on them (in Adam, there is a synagogue). If the state ever wakes up and decides to evacuate it, no one except for the Finance Ministry will lose money on it.

At the same time, veteran and well-established settlements are annexing, de facto, lands outside the fence. Thus, for example, vineyards have miraculously sprung up on lands owned by Palestinians around the settlement of Psagot.

With Obama’s ultimatum, the settlers are for the first time encountering a serious opponent to their project. The increasing Israeli dependence on the United States, like Prime Minister Benjamin Netanyahu’s rapid folding on the issue of a two-state solution, reflects this. The declarations by the settlers - from their leaders to the hilltop fanatics - of their intention to oppose any evacuation, testify to the lack of confidence that the entire settlement project is irreversible. The fate of the settlements and outposts to the east of the barrier is still in question, despite the physical expansion of the enterprise during the past two decades.

During the 16 years since the Oslo process began, the number of Israelis living east of the Green Line (pre-Six-Day War border) increased from 110,000 to about 300,000 (not including East Jerusalem). The number of building starts in the West Bank in 2008 was 40 percent greater than during the previous year. And this, it must be remembered, happened under prime minister Ehud Olmert, who sold Israelis a fabricated reality in which at any given moment, he was within a hair’s breadth from a permanent status agreement with the Palestinians - an agreement in whose wake there would no longer be any need in the struggle for every hilltop.

Taking over the private property of someone who belongs to the neighboring people is a common phenomenon in the West Bank, even in recent years. We aren’t talking here about things that happened back in 1948. It is possible, of course, to describe these moves as a necessary part of the life-and-death struggle between the two peoples, in the name of which nearly all means are justified.

One of the most obvious things learned from every visit is the extent to which things are done in a planned way, to this day. It is hard to miss the destroyed terraces in the settlement of Adam or the sight of the sewage flowing from Psagot, not far from the Binyamin regional council building, straight into the wadi that runs to the adjacent Palestinian town of El Bireh. But in those very same settlements live upstanding citizens, who would not cheat the grocer of 10 agorot and who would go out in the middle of the night to help a neighbor stuck on a dark road. In the outposts live scores of officers in the career army and the reserves, who serve in elite units and win citations for their courage. At the same time, according to the official state data, many of them have built their dream homes, a modest mobile home or a more luxurious villa, on land that has been stolen from someone else by force.