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Affaire à suivre (ndlr)

Pourquoi le régime Moubarak s’en prend au Hezbollah

Par Leila Mazboudi- Al Manar

jeudi 16 avril 2009

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De nombreuses questions sont soulevées par l’affaire du réseau des 49 suspects, soi-disant commandités par le Hezbollah, pour semer les troubles en Egypte. Particulièrement sur les raisons qui la motivent.

D’après l’avocat du seul libanais arrêté dans cette affaire qui n’a pas encore révélé sa face cachée, Me Mountasser Zayyat, s’exprimant pour le quotidien libanais as-Safir, c’est « une campagne montée de toutes pièces par les services de sécurité égyptien, une carte que le gouvernement égyptien veut utiliser contre le Hezbollah, pour susciter la zizanie avec cette organisation », qui jouit d’un soutien populaire en Egypte.

Zayyat estime que le régime égyptien en veut au Hezbollah, et particulièrement à son secrétaire général Sayed Hassan Nasrallah, depuis que ce dernier a critiqué la position du Caire durant la guerre de Gaza. Sayed Nasrallah avait alors sollicité le président égyptien Housni Moubarak d’ouvrir le terminal de Rafah tenu fermé durant toute l’offensive israélienne. Zayyat qualifie les accusations d’exagérées et à court de preuves.

En effet, le chef d’accusations présenté par le procureur général, Abdel Majid Mahmoud, présente des éléments louches, qui manquent de logique : le secrétaire général du Hezbollah y est nommément cité : il aurait, selon le communiqué, directement après avoir terminé son discours lors de la commémoration d’Achoura, chargé un responsable du Hezbollah de l’unité des pays de l’axe , ( en allusion aux pays qui cernent l’entité sioniste) lui demandant de préparer des opérations dans les territoires égyptiens. Le but étant selon Mahmoud « de soulever le peuple et l’armée égyptiens contre le régime ».

Etrangement, l’accusation de prosélytisme chiite figure aussi dans le texte du procureur, sans détails ni explications.

De plus et comme prévu, l’Iran a également eu sa part. Selon un responsable sécuritaire qui a gardé l’anonymat, rapporté par le quotidien pro-gouvernemental al-Ahram, deux iraniens travaillant pour une chaîne satellitaire iranienne sont impliqués dans ce réseau qui comprend parmi ses 49 membres, toujours selon le journal, en plus des Libanais, des Egyptiens, et des Palestiniens, évoqués dans le chef d’accusation, des Soudanais et des Syriens ( !).

Pour certains observateurs, il y a une discordance entre les accusations proférées contre Sayed Nasrallah et l’objectif qui leur est attribué : des attaques sont généralement conçues pour susciter les troubles, et non monter un peuple contre son régime. Bien au contraire elle attise la sympathie du peuple avec son gouverneur quand bien même celui-ci est menacé de l’extérieur. Il semble qu’une révolte interne soit devenue la hantise du régime égyptien, remarquent ces observateurs, en raison entre autre de ses positions concernant le conflit israélo-palestinien, venus s’ajouter à la situation politique interne où toute opposition est asphyxiée. Cette campagne contre le Hezbollah voudrait insinuer que les problèmes de l’Egypte viennent de l’extérieur de ses frontières.

De plus, selon les charges retenues, à l’instar de celle de vouloir s’approprier des maisons à proximité de la Bande de Gaza, elles sont plus en lien avec la volonté de faire construire des tunnels, qu’en rapport avec une tentative de soulever le peuple contre le régime, remarquent des experts en la matière.

Cette affaire permettrait aussi de distraire l’opinion publique égyptienne du camouflet flagrant que le président américain Barak Obama a infligé au Caire, comme à Riad et aux alliés arabes traditionnels des Etats unis, en choisissant d’adresser un message aux Musulmans, aux Palestiniens et aux Israéliens à partir de la Turquie exclusivement. Le Premier ministre de ce pays, Recep Tayeb Erdogan a été le seul dirigeant à avoir grondé le président israélien Shimon Perez, le réprimandant pour les massacres commis durant l’offensive contre la bande de Gaza. De plus Ankara prône le dialogue avec Téhéran et Damas. Ce qui ne va pas sans déplaire le Caire qui opte pour le choix inverse.

source : http://www.almanar.com.lb/NewsSite/News.aspx ?language=fr

Leila Mazboudi- Al Manar