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« Nous avons honte »

Le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens indigné par cette Europe-ci !

Jeudi, 29 janvier 2009 - 22h33

jeudi 29 janvier 2009

Paris le 28-01-2009

Louis Michel, Commissaire Européen en charge du Développement et de l’Aide humanitaire, dépêché à Gaza meurtrie et dévastée après 22 jours de bombardements d’une violence sans précédent, ne trouve pas mieux que de parler de « responsabilité partagée » entre Israël et le Hamas !

Ces propos sont extrêmement choquants.

Le crime commis par les autorités israéliennes a dépassé toutes les limites, comme le soulignent sans équivoque les témoignages et les constatations des journalistes, des médecins européens en exercice à Gaza, des observateurs des ONG humanitaires internationales et des responsables d’organismes de l’ONU.

Les faits sont par ailleurs connus du grand public qui les a suivi en direct, « en live », sur les écrans des télévisions du monde entier, et ce malgré tous les efforts israéliens pour interdire l’accès de la bande de Gaza aux journalistes durant les « opérations ». Le sursaut de la conscience internationale qui s’en est suivi, l’exigence unanime des Gazaouis (« nous ne voulons pas des compensations, nous voulons que le crime soit qualifié et ses auteurs jugés », disent-ils à la délégation du Collectif) expriment cette vérité que les propos de M. Michel tentent de brouiller. En vain. Camoufler le crime commis par les Israéliens à Gaza n’est simplement pas possible, mettre sur le même plan l`agresseur et l`agressé l`est encore moins et représente une manœuvre pour obtenir par les voies diplomatiques ce que la violence guerrière israélienne n`a pas pu réaliser et ce grâce à l`extraordinaire capacité de résister du peuple palestinien.

La seule position acceptable pour l’Europe est de constituer immédiatement une commission d’enquête internationale pour mettre fin à l’impunité dont jouit Israël, et traduire les responsables israéliens devant un Tribunal Pénal International.

Au moment même où sont publiés les propos de Louis Michel, Nicolas Sarkozy envoie au large de Gaza une frégate pour renforcer l’embargo. Le président de la République avait été interpellé par des intellectuels français pour envoyer un navire-hôpital à Gaza, ce à quoi il n’a pas donné suite.

Les autorités israéliennes n’ont pas besoin de cette frégate battant pavillon français pour mener à bien l’embargo de Gaza, qu’ils ont exercé de façon totale depuis plus de 18 mois, affamant la population et tentant de porter atteinte à son humanité.

L’acte est donc symbolique ! Il signifie le rangement de M. Sarkozy aux côtés de l’occupant et de l’agresseur, et ce en opposition totale avec l’opinion publique française profondément émue par le drame des Palestiniens et révoltée contre une violation aussi grave des droits humains et de la notion de justice.

Nous avons honte !

Que cette mascarade cesse immédiatement, que la frégate se retire, et que des excuses soient présentées aux Gazaouis. Nous interpellons le gouvernement français, ainsi que le Conseil de l’Europe et le Parlement européen, exigeant d’eux l’adoption de sanctions à l’égard d’Israël et qu’ils procèdent enfin à la suspension des accords d’association entre l’Europe et Israël : disposition minimale, bien en deçà de la réalité générée par le crime commis à Gaza.

L’agression israélienne sur Gaza est-elle vraiment finie ?

• Tant que l’embargo sur Gaza n’est pas levé,
• tant que tous les points de passage ne sont pas ouverts,
• tant que le crime commis par Israël n’est pas jugé,
• tant que la colonisation progresse, que l’occupation continue,
• tant que les droits nationaux du peuple palestinien, tous ses droits, ne sont pas reconnus et mis en application,

l’agression continue ! Elle a pris une forme et a atteint une ampleur inimaginables à Gaza, mais elle ne date pas de ce dernier épisode. Ne l’oublions pas !! Notre mobilisation est sans relâche.