Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Les colons sont-ils le plus récent allié du nationalisme Palestinien (...)

L’effet boomerang ! (ndlr)

Les colons sont-ils le plus récent allié du nationalisme Palestinien ?

Palestine Monitor - version en anglais en 2è partie d’article

lundi 8 décembre 2008

Aujourd’hui, il n’y a, ironiquement, pas de meilleur allié de la cause de l’indépendance Palestinienne que le mouvement des colons avec son racisme grossier et son penchant exacerbé pour la violence et l’intimidation.

Pendant des années, la presse internationale a donné au conflit un éclairage partial en soulignant avant tout la violence des Palestiniens, alors qu’elle passait autant dire sous silence celle des forces armées israéliennes ou celle des colons. Partout dans le monde, c’était aux Palestiniens qu’étaient attribué les rôles d’acteurs violents et irrationnels dans le déroulement de la tragédie. Israël jouait le rôle de la victime de bonne foi, contrainte de vivre dans la crainte de « la folie idéologiques de ses voisins. »

En vérité, créer une telle impression malgré l’extraordinaire asymétrie du conflit entre une puissance militaire considérable, bénéficiant d’un réseau d’alliances sans égal dans les pays occidentaux, et un peuple aux structures politiques inexistantes à l’échelle nationale, ne pouvant compter que sur quelques individus, sa foi traditionnelle, et quelques réseaux locaux quasi féodaux, régulièrement trahi les régimes Arabes dont ils auraient pu attendre la solidarité, a constitué un véritable exploit.

Il semble qu’enfin maintenant, comme conséquence des images insoutenables provoquées par le mouvement des colons et du sentiment d’urgence qu’il suscite inévitablement, et à la suite du travail des militants pacifistes Palestiniens, cette perspective soit en train de s’ajuster à une description beaucoup plus réaliste.

Le récolte des olives en Palestine à l’automne 2008 a été perçue comme l’une des plus sanglantes de l’histoire, même si ce n’est pas véritablement le cas. Les fermiers et les citoyens Palestiniens ont pendant longtemps été la cible des agressions sans frein des colons, souvent avec le soutien implicite des militaires, et pratiquement jamais suivies de quelque sanction judiciaire que ce soit.

Cette année cependant, grâce à une plus large dissémination des caméras et des journalistes, ces attaques, souvent passées sous silence, ont été mises en lumière et se sont répandues au travers d’internet et sur les écrans de télévision. Aujourd’hui, beaucoup des ces actions sont même enregistrées sut vidéo et diffusées sur des sites web tels que Youtube.

Jour après jour, il devient plus difficile de soutenir la fable de l’irrationalité Palestinienne et du statut de victime des israéliens, car de plus en plus de scènes d’agression violents et parfois sanglantes sont diffusées. Pour finir, la communauté internationale commence à avoir une certaine perception de la réalité sur le terrain, et le public israélien ordinaire lui-même commence à ouvrir les yeux, bien souvent pour la première fois.

Ils apprennent quel rôle joue le mouvement des colons pour provoquer des tensions entre les deux peuples, et comment le soutien constant que leur apporte l’état d’Israël rend une solution à deux états impossible. Cela commence à se savoir, et des israéliens ordinaires, qui ne croient plus à une politique du « Grand Israël », s’aperçoivent que leur rêve d’un Etat Juif durable est progressivement détruit – non pas par le Hamas ou par le Fatah, mais des membres de leur propre société qui refusent de reconnaître la réalité de l’existence Palestinienne.

Dans le passé, les colons ont été utilisés comme un outils dans la politique de l’état d’Israël, et comme un élément dans les négociations. La politique d’Israël consistant à créer des faits accomplis (les célèbres « faits sur le terrain »), dont les implantations sont un élément essentiel, semble maintenant lui exploser au visage. En d’autres termes, il apparaît que l’état d’Israël a créé un Frankenstein dont il commence à perdre le contrôle.

Il n’y a aujourd’hui pas de plus grande force qui s’oppose à l’occupation israélienne que les colons eux-mêmes. Les nombreux actes, dûment enregistrés, de violence sadique et raciste qu’ils ont commis ont pour effet de changer la perception du conflit dans la presse internationale. En outre, les porte parole et les femmes du mouvement ont pris l’habitude de remplir l’air d’une bile idéologique parfaitement inacceptable pour les gens ordinaires de la région et du monde entier.

En un certain nombre d’occasions, récemment, ils ont été pris « la main dan le sac » (bien que jamais punis) en train de se livrer à des violations grossières des droits de l’homme, en continuant à envoyer leurs représentants prétendre que ces actes sont « de l’autodéfense ». Le résultat est risible, même si les crimes, les blessures et les morts que de tels actes ont entraînés le soient beaucoup moins.

Reste à savoir comment Israël, dans son ensemble, va réagir au mouvement des colons et à la menace qu’il pose à la mise en place d’une solution à deux états permettant une majorité Juive durable en Israël.

Un pays comptant environ 7 millions d’habitants va-t-il rester captif de 450 000 colons, dont la plupart ont des raisons économiques plutôt qu’idéologiques pour vivre en Cisjordanie ? Est-ce que les gens de Tel Aviv vont rester inactifs alors que leur compatriotes vivant à Hébron continuent à détruire l’image d’Israël à l’étranger en commettant, publiquement et fièrement, des actes d’agression raciste en leurs noms, Vont-ils rester silencieux et intimidés devant l’agression des forces sionistes par les colons et les tentatives d’assassinats de militants pacifiste israéliens ?

Seul le temps peut le dire.

Ce qui est cependant certain, c’est que la paix promise au début des entretiens d’Annapolis parrainés par les USA n’est absolument pas en vue. Plutôt que d’aller de l’avant, il est semble maintenant que le cycle de violence déclenché par le mouvement des colons a toutes chances de se diffuser une fois de plus en ce jeu asymétrique du prêté et du rendu avec lequel quarante et un ans d’occupation nous ont rendu si familiers.

Cette fois, cependant, il est beaucoup plus difficile d’en placer la responsabilité sur les épaules des Palestiniens

[ commentaires : cet article est publié par Palestine Monitor, mais j’ai le sentiment qu’il a été écrit par des pacifistes israéliens. L’auteur semble considérer que, si le mouvement des colons est inacceptable, c’est d’abord parce qu’il donne d’Israël, pour une fois, une image tout à fait désastreuse, et surtout qu’il empêche toute perspective de solution à deux états, qui favoriserait la permanence d’un été Juif israélien.

Je n’ai assurément aucune sympathie pour les colons, que je tiens pour des fanatiques religieux racistes et violents de la pire espèce.

Mais leur évacuation, relève avant tout autre chose de l’obligation fondamentale à laquelle doit satisfaire l’établissement sioniste si son existence doit être supportée, et qui est de permettre aux Palestiniens d’exercer, dans des conditions acceptables, leurs droits essentiels en tant qu’êtres humains, et notamment de pouvoir construire un état de pleine souveraineté sur leur terre ancestrale.

Il est de notoriété publique que la direction du régime sioniste est fermement opposée à l’exercice de tels droits. Et comme aucune direction palestinienne ne peut y renoncer, cela a pour conséquence que, colons ou pas colons, la paix n’est pas pour demain.

Par ailleurs, si la population de la zone sioniste est en effet, en mai 2008, selon Wikipedia, ( http://en.wikipedia.org/wiki/Demographics_of_Israel ), de
7 282 000 habitants, seuls 5 435 900 , soit 76%, sont juifs. Le taux de croissance du reste de la population étant, assez nettement, supérieur, il me semble que la perspective de construire un « état Juif » est de toutes façons fort compromise.

Faut-il ajouter qu’a supposer même que la folie de ce régime aille jusqu’à une forme ou l’autre de « solution finale », ce ne peut être évidemment qu’illusoire, car rien ne garantit que les descendants d’un couple Juif souhaitent... rester Juifs ! ]

=======================================================================================================================

et voici l’article en anglais :

****************************

The Settlers : The Newest Ally to Palestinian Nationalism ?

Palestine Monitor
6 December 2008

Ironically today, there are no greater allies to the Palestinian cause of independence than that of the seemingly rabid settler movement and their heightened willingness to use violence and intimidation.
For years the international press has cast the conflict in an unfair light by overemphasizing the violence of Palestinians while under-reporting that of either the Israeli military or settler movement. Throughout the world it has been Palestinians who have been perceived as the irrational and violent actors in the unfolding tragedy. Israel has been characterized as the righteous victim who must live in fear of their ‘crazy ideological neighbors’.
Creating such an impression in spite of the overwhelming asymmetry of the conflict is no small feat, and one which Palestinians have long fought to overcome. Now it seems the settlement movement, and it renewed sense of urgency, are working along side Palestinian peace activists to change this perspective to a more accurate picture.
The 2008 Olive Harvest in Palestine has been perceived as one of the bloodiest in history, though this is not necessarily the case. Palestinian farmers and citizens in general have long been the target of unchecked settler aggression which occurs often with the implicit support of the military, and is almost never followed by any type of legal reprimand.
However, this year, thanks to the wider dissemination of cameras and journalists, these often unreported attacks have been brought into focus and spread across the internet and television airwaves. Today, many are even captured on video, and broadcast on websites such as Youtube.
Day by day it becomes harder to uphold the image of Palestinian irrationality and Israeli victim hood as more and more scenes of carnage are broadcast. Finally the international community is getting just a taste of the reality here on the ground, and the secular Israeli public is also having their own eyes opened, many for the first time.
They are learning how the settler movement is instrumental in sparking tensions between the two people, and how their continued support by the state of Israel is rendering a viable two-state solution impossible. As this knowledge sets in, secular Israelis who no longer subscribe to a policy of ‘Greater Israel’ are seeing the undermining of their dream of a sustainable Jewish State – not by Hamas or Fatah, but by members of their own society who refuse to recognize the reality of Palestinian existence.
In the past the settlers have been utilized as a tool in the policy belt of the state and a bargaining chip in the negotiations. Israel’s policy of creating ‘facts on the ground’, of which settlements are a key part, now seems to be backfiring. In other words, it appears that the state has helped to create a Frankenstein, and is now beginning to lose control.
Today, there is no greater force undermining the Israeli occupation than the settlers themselves. The numerous recorded acts of sadistic and racist violence that they have committed are working to change the perception of the conflict in the international press. Moreover, the spokesmen and women for the movement have taken to the airways spewing ideological bile that is simply indigestible to the majority of secular minded people in the region and abroad.
On a number of recent occasions they have been caught ‘red handed’ (though never punished) committing gross human rights abuses, and still send out representatives to claim these acts as ‘self defense’. The result has been laughable, though the crimes, injuries and deaths these acts have caused have been anything but.
The question now remains as to how Israel as a whole will respond to the settler movement and the threat it poses to the establishment of a two-state solution which allows for a sustainable Jewish majority in Israel.
Will a country of approximately seven million be held captive by 450,000 settlers, most of whom have economic rather than ideological reasons for living in the West Bank ? Will Tel Aviv stand by while their countrymen living in Hebron continue to destroy the image of Israel abroad by publicly and proudly committing acts of racist aggression in their name ? Will they remain silent and intimidated in the face of settler aggression against the IDF and assassination attempts against Israeli peace activists ?
Time will tell.
What is certain though, is that the peace promised at the onset of the US-brokered Annapolis talks is nowhere in sight. Rather than moving forward it appears now more likely that the cycle of violence instigated by the settlement movement is likely to spread once more into the asymmetric TIT-for-tat we have become so familiar with over forty-one years of occupation. This time though, it will be much harder to lay blame at the doorstep of the Palestinians.