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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Jeudi, 18 septembre 2008

jeudi 18 septembre 2008

Numéro : 659 bis

nombre d’entrées : 7

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Al Bardawi confirme la fin du mandat légal d’Abbas et déclare que tout consensus Palestinien doit respecter ses conditions

Le porte-parole du bloc parlementaire du Hamas « changement et réforme », le Dr Salah Al Bardawil, a déclaré que le Hamas est totalement prêt pour une réconciliation Palestinienne, en énonçant six principes essentiels pour la réussite de tout dialogue inter palestinien.
1- Le dialogue doit être réel et indépendant de tout agenda sioniste ou américain.

2- La participation de toutes les parties Palestiniens intéressées doit être sérieuse et réelle

3- Les résultats des élections doivent être totalement respectés.

4- La loi fondamentale et l’organisation des pouvoirs sur le terrain doit être totalement respectée

5- Le document d’entente nationale et l’accord ratifié au Caire doit être mis en oeuvre.

6- Le dialogue doit être libre et exclusivement Palestinien.

Al Bardawil a déclaré, au cours d’une interview exclusive au Centre Palestinien d’Information, que les décisions des ministères arabes des affaires étrangères n’étaient pas au niveau des aspirations des Palestiniens, qui espéraient que les décisions ministérielles puissent briser le blocus, soulager leurs souffrances et mettre fin à leurs désaccords.

« Les palestiniens refusent toute idée d’envoyer des forces arabes à Gaza, car l’intérêt n’est pas celui de tel ou tel mouvement, mais ce qui importe par dessus tout est la question palestinienne légitime et le salut de a patrie », a-t-il réaffirmé.

« La loi fondamentale palestinienne est bien claire, et montre que le mandat d’Abbas doit finir le 9 janvier prochain, et il est complètement évident qu’il s’achève à ce moment là », a-t-il souligné.
Al Bardawil a attiré l’attention sur l’emprisonnement des députés du bloc « changement et réforme » qui était une décision entre l’occupation et la coopération de certains dirigeants palestiniens pour paralyser les travaux et missions du conseil législatif, comme un seul moyen pour annuler les résultats électoraux remportés par le Hamas, ce qui est du même ordre que la recherche de l’anarchie sécuritaire provoquée à Gaza et que le sévère blocus qui continue jusqu’à maintenant.

Gaza - CPI - 17/09/2008 - 11:56

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7XPtaQaeQEwqfPSkVMw7FSXznob5ICa6VPcRGkWjaCP1gj2C5siQVbfcy7Z18HdevWt0MdKgVV9vIYx%2fHeJLPLqMDn6YF%2bwy7UZS%2faZ%2baLZo%3d

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65903

Discussions étasuno-sionistes pour soutenir les services de la sécurité d’Abbas

Des sources de la presse hébreus ont révélé, hier mardi 16/9, que les étasuniens et les sionistes, ainsi que l’Autorité Palestinienne dirigé par le président Mahmoud Abbas, discutent pour élargir le « plan de Jénine » qui donne de grandes attributions aux « forces de la sécurité » d’Abbas dans d’autres régions de la Cisjordanie.

Les sionistes et les étasuniens ont rejeté la proposition du premier ministre au gouvernement illégal à Ramallah, Salam Fayyad, pour mettre en oeuvre ce plan dans la région d’Al Khalil, mais ils étudient la possibilité de l’élargir à Tulkarem, selon ces sources.

De grands responsables politiques et militaires à l’état de l’occupation dont le ministre sioniste de la guerre, Ehud Barak, ont salué dernièrement les « forces de la sécurité » d’Abbas à Jénine, alors que le directeur du Shabak, Yuval Duskin, a présenté ses remerciements aux efforts sécuritaires de l’autorité palestinienne à Jénine.

Les rapports soulignent que l’autorité palestinienne insiste pour mettre en oeuvre le plan de Jénine dans la ville d’Al Khalil qui représente l’un des plus importants centres économiques en Cisjordanie, mais les parties étasuniennes et sionistes craignent l’échec de l’AP dans la région d’Al Khalil à cause des affrontements probables entre les forces de la sécurité palestinienne et les colons sionistes dans cette région.

[ commentaires : que penser de l’assentiment, allant du tacite à l’enthousiaste, que le camp occidental, apportant dans une union unanime son soutien sans faille à la direction clairvoyante de son Grand Leader, le Génial Timonier de l’Immense Amérique, donne à ce plan dont on voit chaque étape succéder à la précédente en Palestine, et qui n’a qu’un seul but : retarder le plus longtemps possible, par tous les moyens, à tout prix, le moment où le peuple Palestinien rentrera en possession de lui-même. On renforce une milice qui n’obéit à aucune loi, à aucune règle, si ce n’est aux ordres qu’elle reçoit de sa direction. Et qui contrôle ladite direction ? Ceux qui lui fournissent ses armes et qui la financent, et je gage qu’Abbas lui-même doit se montrer bien poli et attendre pour parler qu’on lui donne la parole.

On retrouve la bonne vieille technique employée autrefois en Amérique Latine comme au Proche Orient : la mise en place d’un régime fasciste qui impose une oppression sanglante à la population sous le contrôle étroit du maître étasunien. N’est-ce pas Mr Negroponte ?

Ça marche un temps, assez long ma foi. Et puis un jour, les Battista, les Pinochet, les Videla, les Reza Pahlevi, les contremaîtres de l’impérialisme de tout poil sont bien obligés de partir, s’ils veulent sauver leur peau.

Avec quel résultat ? Ça a servi à quoi ? A inoculer à beaucoup, mais alors beaucoup de monde une haine tenace de l’occident : Al Qaïda se régale !

Comment pouvons-nous en être surpris ? Comment nous étonner d’être, à titre individuel même, tous compris dans cette haine, alors que nous ne levons pas le petit doigt pour faire cesser cette ignominie ? ]

Ramallah – CPI - 17/09/2008 - 12:34

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s71EYSp6%2bbtcwIb%2bZyFW5ZRYudNKOSmIyDjUSxPpXsSHitRMvxYRbU3p4ApSlIcRuLrIrbGNveY6jdz9cPjndVnzk9k1weZTdGl11Z5pGlnNA%3d

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Le régime sioniste réduit les déplacements entre Gaza et la Cisjordanie

Les autorités de l’occupation ont, depuis le mois de novembre 2007, renforcé les mesures destinées à séparer totalement la bande de Gaza de la Cisjordanie en rendant de plus en plus difficiles les déplacements entre les deux territoires.

Cette politique se traduit, selon deux organisations israéliennes de défense des droits de l’homme, B’Tselem et Hamoked, par l’obligation, pour les résidents de Gaza, d’obtenir un permis pour se rendre ou vivre en Cisjordanie. Ceux qui sont enregistrés dans la bande de Gaza mais habitent en Cisjordanie sont, pour leur part, considérés comme des « étrangers illégaux » même dans leur propre maison. Ils peuvent, de ce fait, être transférés à Gaza. Le régime d’occupation contrôle les registres d’état-civil des territoires occupés et de la Bande de Gaza et tout déplacement, regroupement familial, mariage ou visite est devenu un casse-tête. « Ces pratiques violent les principes internationaux des droits de l’homme », s’inquiètent les deux organisations, qui demandent à la communauté internationale d’intervenir pour faire cesser ces agissements qui conduisent à créer « deux entités séparées », ce qui constitue une violation des accords d’Oslo conclus en 1993.

Pour Sarit Michaeli, porte-parole de B’Tselem, il est impossible de savoir combien de personnes sont affectées par ces mesures de restriction à la liberté d’aller et venir, mais « cela peut être des centaines, voire des milliers ». Les deux organisations humanitaires expliquent que cette politique a été décidée par l’administration chargée des territoires et que c’est seulement une lettre du porte-parole qui a informé Hamoked de la création d’un permis valable pendant trois mois à condition d’avoir vécu pendant huit ans en Cisjordanie. Le requérant ne doit faire l’objet d’aucune suspicion en matière de sécurité et le permis ne peut être accordé que pour des raisons humanitaires, ce qui n’interdit cependant pas aux autorités militaires de le refuser sans avancer de motif. Les organisations de défense des droits de l’homme affirment qu’elles obtiennent les informations au compte-gouttes et dénoncent un « manque de transparence ».

DES DIZAINES DE CAS

Depuis le début de l’Intifada, en septembre 2000, il est impossible pour les Palestiniens, note le rapport, de faire procéder à un changement d’adresse. Ce qui dénie aux Palestiniens le « droit de vivre où ils veulent ». Même le mariage n’est pas une condition nécessaire et suffisante pour que les jeunes mariés puissent vivre ensemble. Certains attendent depuis un an ou plus. Une fiancée qui voulait se rendre en Cisjordanie pour la cérémonie s’est vu réclamer la somme de 20 000 shekels (4 000 euros) comme garantie de son retour dans la bande de Gaza. Mais si un habitant de Ramallah veut rejoindre son épouse à Gaza, il ne peut le faire qu’à condition de renoncer à toute possibilité de retour. Au bout du compte, note le rapport, « toute personne résidant dans la bande de Gaza n’a plus la possibilité d’en sortir et a perdu son droit de se rendre ou de s’installer en Cisjordanie ».
B’Tselem et Hamoked ont fourni plusieurs témoignages à l’appui de leurs affirmations. Des dizaines de cas ont été soumis aux tribunaux. Mais « depuis le mois d’avril 2007, la Haute Cour de justice applique la politique des autorités d’occupation de dénier aux Palestiniens le droit de vivre où ils le souhaitent, appuyant ainsi les décisions de l’armée », constatent-elles. Dans un arrêt rendu le 24 juillet, les magistrats indiquent que « les Palestiniens n’ont pas de droit acquis d’entrer en zone sioniste pour quelque motif que ce soit, y compris pour transiter vers la Cisjordanie ».

Michel Bôle-Richard- Le Monde

[ commentaire : nous avions déjà reproduit un article consacré au rapport de B’Tselem – Hamoked. Mais cette affaire est tellement scandaeuse qu’il n’est pas inutile d’y revenir. ]

CCIPPP et Michel Bôle-Richard- Le Monde - lundi 15 septembre 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6525

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La castration de la Cour Suprême sioniste

The Magnes Zionist, 8 septembre 2008
http://themagneszionist.blogspot.com/2008/09/castrating-israeli-supreme-court.html

Combien de fois avez-vous entendu tenir cet argument : je reconnais qu’il y a des problèmes avec la démocratie sioniste, par exemple sa manière de traiter ses citoyens arabes et aussi l’occupation. Mais le pays est toujours en guerre avec les Arabes et les choses s’amélioreront avec le temps. Après tout, les citoyens arabes étaient autrefois sous gouvernement militaire. Maintenant, au moins de jure, ce sont des citoyens égaux. Les restrictions mises aux libertés civiles sont des mesures temporaires. Quant à l’occupation, elle cessera lorsque la paix viendra. En attendant, le système judiciaire sioniste est là pour protéger les libertés civiles.

Ce sentiment constitue bien sûr une part essentiel de la foi du sioniste libéral. Pendant trente ans, jamais je ne l’ai remis en question.
Et si l’inverse était vrai ? Et s’il y avait une lente détérioration des libertés civiles et de l’autorité de la loi, aussi bien en zone sioniste même que dans les Territoires occupés ? Et si ces libertés civiles faisaient l’objet de restrictions non pas en période de tension relative mais durant une période de calme relatif, comme à présent ?
Que dit alors le sioniste libéral des perspectives d’avenir de l’établissement sioniste ?

Le gouvernement sioniste a approuvé, dimanche, la proposition du Ministre de la Justice, Daniel Friedmann, visant à amender la Loi Fondamentale sur le système judiciaire dans le but de restreindre le pouvoir de la Cour Suprême. Lire à ce propos l’article suivant [en anglais]. Très clairement, la Cour Suprême ne serait plus en mesure d’annuler une loi qui ne violerait pas une des Lois fondamentales (sur la dignité humaine et la liberté, sur la liberté d’activité professionnelle,…) et lorsqu’une de ces lois seraient violées, une majorité simple au Parlement ferait passer outre à la décision de la Cour. Si, par exemple, une majorité de députés votaient une législation interdisant aux Arabes l’accès aux plages publiques en zone sioniste, la Cour ne pourrait annuler cette loi que pour la voir passer à une majorité simple au Parlement. Et si le Parlement faisait passer une loi interdisant aux Palestiniens de chercher à obtenir des compensations financières pour des dommages occasionnés par l’armée sioniste, la Cour Suprême ne pourrait pas même intervenir, comme elle le fait maintenant.
En d’autres termes, la décision du gouvernement sioniste, si elle devient loi, castrera le système judiciaire sioniste et ôtera le seul rempart des droits civils et humains en zone sioniste.

Notez que cette décision a été prise au moment le plus calme que l’établissement sioniste ait connu de mémoire récente. La seconde Intifada est morte et aucune roquette ne tombe sur Sderot. Par cette décision, le gouvernement sioniste déclare que pour survivre en tant qu’Etat juif, il ne peut être une vraie démocratie mais bien plutôt une république bananière où l’appareil judiciaire a les dents émoussées et aucune indépendance.

Bien sûr, Daniel Friedmann souhaite aussi politiser le processus de sélection des juges. Il n’a pas encore été en mesure de réaliser cela, mais il le fera. L’appareil judiciaire indépendant qu’Alan Dershowitz louait si chaudement dans son livre « Case for Israel » [« Le droit d’Israël »] (d’une manière peu justifiée, ainsi que l’a relevé Norman Finkelstein), appartiendra au passé.

Je ne crois pas en l’inéluctabilité historique. Mais nous sommes témoins de l’évolution continue du régime sioniste qui l’éloigne de ce qu’il avait pu avoir de racines démocratiques et, selon moi, les germes de cette évolution sont précisément là, dans l’Etat fondé en 1948.

Notez encore que cette décision a été prise non par un gouvernement de droite mais par un gouvernement centriste. Et c’est le bon côté de la chose. Parce que dans des décisions comme celle-ci, la véritable nature du régime sioniste se démasque. Il ne peut apparaître comme une démocratie virtuelle, avec une Cour qui fait respecter les droits virtuels des Palestiniens de Cisjordanie, une Cour qui opte toujours pour la sécurité de l’occupant contre celle de l’occupé. Il est préférable que l’imposture, tant admirée par Dershowitz et dont la Ministre des Affaires étrangères fait un tel battage, soit exposée pour ce qu’elle est réellement.

Mais pour ceux qui, comme l’auteur de ces lignes, se préoccupent de l’avenir de l’établissement sioniste et qui trouvent toujours douloureux de voir exposée la vérité du sionisme, la décision prise par le gouvernement fait mal. Les illusions ont la vie dure.
(Traduction de l’anglais : Michel Ghys)

Jeremiah (Jerry) Haber

[ commentaire : il est satisfaisant pour l’esprit, mais cependant un peu triste de voir que nous sommes considérablement moins seuls qui prédisons une évolution très négative, vraisemblablement catastrophique de l’établissement sioniste. La caste qui le dirige a inculqué à l’immense majorité de la population des dogmes invraisemblables, une vulgate qui est une pure et simple foutaise : le pays appartient de plein droit, depuis la nuit des temps, et pour l’éternité, au « peuple juif » ( y compris aux « juifs athées » !), les arabes sont des envahisseurs qui n’ont qu’à aller où ils veulent pourvu qu’ils dégagent ; « Israël » a le droit de décider seul des mesures qu’elle juge nécessaires à sa sécurité, y compris de lancer des guerres préventives, y compris le droit d’attaquer, toujours à titre préventif (de quoi donc ?) un pays comme l’Iran dont le seul « crime » est de se doter des seules armes de dissuasion qui ont des chances d’être respecté par le régime sioniste. En gros et une fois pour toutes, l’établissement sioniste n’est pas concerné par le droit international, par les conventions humanitaires qu’il a signé dans le passé, pas plus que par les textes de l’ONU qu’il exploite pour légitimer sa propre existence. Et tous ceux qui ne sont pas d’accord sont, s’ils sont juifs, des traîtres (comme Ronny Brauman ou Edgar Morin), sinon des antisémites cachés...]

CCIPPP et Jeremiah (Jerry) Haber - mercredi 17 septembre 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6537

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65906

Un candidat arabe au conseil municipal de Carmiel soulève une tempête

Maariv, 5 septembre 2008

www.nrg.co.il/online/1/ART1/783/238.html

Ibrahim Sha’aban, du parti Hadash, a présenté sa candidature et réveillé des peurs enfouies qui ont conduit, en réaction, à toute une campagne : « C’est soit ma maison soit leur maison ».

Celui qui se rend à Carmiel, ces temps-ci, ne peut manquer de s’apercevoir que cette ville de Galilée, ordinairement paisible, est prise d’agitation. La raison : l’approche des élections. Pour la première fois depuis la fondation de la ville, un Arabe se présente comme candidat au conseil municipal, soulevant une vague d’opposition.

Deux mois avant la tenue des élections, la campagne actuelle est entrée dans la dernière ligne droite : les balcons des maisons sont ornés des affiches des candidats, on distribue des tracts aux carrefours, aucun habitant ne reste indifférent. Ces jours-ci, deux candidats focalisent l’essentiel de l’attention : Oren Milstein (38 ans), commandant de réserve, fondateur du parti « Ma Maison » qui a, pour la première fois, placé la question de la majorité juive et du caractère juif de la ville à l’ordre du jour, et Ibrahim Sha’aban (54 ans), membre du mouvement Hadash, qui habite Carmiel depuis 18 ans et dont la plate-forme électorale a pour principes l’égalité et l’octroi de droits égaux pour tous.
Les deux hommes ne cherchent pas à accéder à la fonction de maire mais seulement à être membres du conseil. S’il est élu, Sha’aban sera le premier conseiller municipal arabe dans cette ville fondée en 1964 dans le but de judéiser la Galilée. La course pour le fauteuil de maire, Sha’aban et Milstein l’abandonnent à Adi Eldar, le maire légendaire qui bénéficie du soutien du parti Travailliste et de Kadima, et à celle qui fut son adjointe ces dix dernières années, Rina Grinberg, qui jouit du soutien d’Avigdor Lieberman et de l’essentiel de la population juive immigrée de la ville.

Au sein du parti Hadash, on en est encore aux premières phases de l’organisation et la liste des candidatures n’est pas encore clôturée, mais le départ de la course, donné il y a une semaine, a déjà eu son effet en soulevant une tempête. Le mouvement « Ma Maison », de Milstein, s’est empressé de répliquer par un nouveau slogan agressif : « c’est soit ma maison soit leur maison », une formule qui a provoqué la colère y compris chez pas mal de Juifs de la ville.
« Carmiel n’est pas une ville mixte »

Milstein, qui préside le mouvement : « La candidature de ce gars-là n’est rien de plus qu’une brutale provocation, essentiellement parce qu’il n’a objectivement aucune chance. Viendrait-il à l’idée de quelqu’un que la liste du Parti National Religieux ou que le Likoud présente un candidat à Oum El Fahm ? »
« Carmiel doit se réveiller, et vite, et en revenir au temps de l’intégration de Juifs et de la construction intensive pour que des phénomènes de ce genre restent strictement confinés à la marge. Carmiel n’est pas une ville mixte et ne sera jamais une ville mixte. Celui qui a oublié n’a qu’à ouvrir les livres d’histoire pour y voir dans quel but Carmiel a été fondé, parce que si je le dis, on dira que je suis raciste. »

Sha’aban réplique : « J’habite dans un immeuble avec 70 habitants juifs et je suis le seul Arabe et il n’y a aucun problème, avec personne. Je vis depuis 18 ans à Carmiel, mais je travaillais ici depuis bien avant. Ici c’est chez moi, c’est ma maison. Beaucoup de gens font ma promotion, mais tranquillement. Il y a une différence entre ce que j’entends à l’extérieur et ce qu’on me dit. Je n’ai aucun problème à m’asseoir avec quiconque a envie de s’asseoir avec moi pour travailler ensemble au profit de Carmiel. Carmiel est à tout le monde et il y a encore des Arabes qui souhaitent venir ici. N’oubliez pas que Carmiel se fonde économiquement sur le secteur arabe également. Tout le monde a le même droit et un jour peut-être y aura-t-il ici un maire arabe, pourquoi non ? S’il est bon, pourquoi pas ? »

« J’ai des amis arabes »

Milstein tient à préciser qu’il n’est pas de droite : « Je suis de centre gauche, je ne suis pas un raciste et j’ai des amis arabes. Je suis seulement le symbole à la tête du camp des gens de l’endroit. Nous avons été les premiers à soulever la question dont tout le monde parle secrètement dans la ville. »

Carmiel compte aujourd’hui environ 40 000 habitants, dont environ 3 000 Arabes. Lors des dernières élections, qui furent léthargiques et tranquilles, seuls 26% des électeurs potentiels ont voté. Cette année, avec l’agitation que la candidature de Sha’aban a amenée dans la campagne électorale, on estime que le taux de participation devrait atteindre 65%, voire davantage.

Un habitant de Carmiel qui a tenu à rester anonyme : « Le grand problème est que la valeur des appartements baisse à cause du voisinage d’Arabes à côté de Juifs. Voyez ce qui s’est passé à Nazareth Ilit. Je n’ai rien contre les Arabes : certains étaient avec nous bien meilleurs que les Juifs qui s’affichent comme les plus sionistes, mais pour l’amour de dieu, ce sont deux cultures différentes, deux courants différents, et ça n’ira pas ensemble. Dommage pour les deux côtés. » Sha’aban refuse de s’émouvoir : « Nous ne luttons pas pour la coexistence, mais pour l’existence de notre existence à tous les deux. Nous souhaitons tous vivre en paix, dans la quiétude et le bon voisinage. »
(Traduction de l’hébreu : Michel Ghys)

Elie Lévy

[ commentaires : il y a je ne sais combien d’années que je trouve cela évident : les sionistes trouveront la paix le plus simplement du monde le jour où ils accepteront de ne pas être une forteresse de la « civilisation occidentale » en territoire ennemi, mais tout simplement un pays arabe avec une très forte population juive ou d’origine juive...et que cela, en soi, n’est évidemment pas un problème ! ]

CCIPPP et Elie Lévy - mardi 16 septembre 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6531

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65907

Arbres détruits à Jérusalem-Est pour un point de passage militaire

Des bulldozers ont arraché les arbres appartenant à Fawzi Issa et sa famille pour construire un point de passage militaire. Les forces sionistes s’installeront à l’entrée du camp de réfugiés de Shu’fat, au lieu d’un point de contrôle situé plus loin.
 
Issa a déclaré à PNN, dimanche 14/09/08 : « Toute la famille s’est étonnée de voir les forces d’occupation utiliser des bulldozers pour détruire nos arbres, sans avis préalable et aucun mandat. Tous les arbres autour des maisons de la famille ont été déracinés, et les sionistes nous ont dit de quitter la terre pour laisser la place à un point de passage pour les soldats. »

Un dounam et demi de terres cultivées (0,15 ha), avec environ 30 arbres fruitiers y compris des oliviers, des amandiers, des citronniers et autres, a été détruit.

Les trois maisons de Fawzi Issa, son épouse, ses trois fils avec leurs épouses et leurs enfants se trouvent à l’entrée du camp de réfugiés de Shu’fat. Sa sœur et son fils vivent dans une autre maison.

L’homme, 76 ans, souffre de diabète et d’hypertension artérielle. Il a hérité les maisons et 10 dounams de terres autour, de son père, il y a des années. Les forces sionistes ont confisqué au fil des ans le terrain, qui comprenait une briqueterie, en laissant à la famille seulement trois dounams de terre agricole.

Les documents juridiques attestant la propriété de Issa des terres et des maisons, n’ont eu aucun pouvoir face aux bulldozers.

PNN - Jérusalem / Maisa Abou Ghazaleh – 15.09.08

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=2268&Itemid=1

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65908

Wadi al-Maleh : les Palestiniens luttent pour exister

Aref Daraghma, Président du conseil des affaires et des camps des bédouins d’el-Maleh, au nord de la vallée du Jourdain, a déclaré que les forces sionistes rasent chaque jour avec leurs bulldozers de vastes zones de Wadi al-Maleh, près de la ville de Tubas.
 
Depuis 1967, le régime sioniste a déclaré la zone « Zone d’entraînement militaire ». Pour permettre la formation militaire et l’entrée des véhicules militaires israéliennes dans la région, des maisons ont été détruites et on a interdit aux bergers d’amener paître leurs moutons, alors que la ressource principale des villageois de Wadi al-Maleh est l’élevage.

500 habitants résident dans la vallée, un lieu touristique apprécié jusqu’au 1967 en raison de ses sources d’eau minérale chaude. La communauté souffre maintenant d’un manque d’eau pour cultiver la terre et est menacée d’expulsion.

Aref Daraghma a déclaré, dans une interview à la PNN, « La région se trouve dans une zone C, elle est donc sous mainmise sionistes totale. Il y a déjà cinq colonies de peuplement sionistes et des camps militaires dans la vallée. Chaque semaine se tiennent des formations de chars de combat, des avions et de l’infanterie. Les mines placées sur les terrains ont déjà causé le décès de plusieurs ovins. »

Depuis ce matin des bulldozers sont en train de raser une vaste zone de la vallée, près d’Hilwa, en ouvrant la voie à des chars et à des véhicules militaires et en détruisant les terres agricoles. 85% de la partie supérieur d’Hilwa a été fermée aux bergers. Les agriculteurs ne peuvent pas accéder à leurs terres.

« Il y a 20 jours, 26 familles ont récu des ordres de démolitions de leurs maisons. On attend le jugement de cette affaire pour le 18 septembre, au tribunal de Beit El » a ajouté Daraghma.

PNN - Fadi Yacoub – 15.09.08

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=2269&Itemid=1