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Chronique de l’occupation

du 2 septembre 2008

mercredi 3 septembre 2008

BREVES
DE PALESTINE

MARDI
02/09/08

Numéro
 : 644

nombre d’entrées :
7

Envoyé le 
02/09/08

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64401

Il faut
sauver la Vallée du Jourdain ! Non à l’exploitation
de l’apartheid, Non au plan néolibéral de la Banque
Mondiale !

Le 18 novembre 2007,
Tony Blair, Représentant spécial du Quartet, a annoncé
une série de projets économiques pour la Palestine,
projets qui existaient déjà et qu’il a ressorti.
Parmi ceux-ci, le projet « Corridor de Paix et de Prospérité
 » proposé au départ par la JICA, l’Agence
Japonaise de Coopération Internationale, pour la Vallée
du Jourdain (environ 30 % de la Cisjordanie occupée).

Ce
projet consiste à établir une zone d’agro-business
dans la vallée avec un système de gestion des déchets
et de routes intégré.

Le 13 novembre, avant
l’annonce du projet de « Peace Corridor » par Tony
Blair, les conseils régionaux de la vallée ont exprimé
leurs désaccords. Nous allons les passer en revue en faisant
le lien avec l’épuration ethnique en cours dans cette
vallée, que l’armée d’occupation a transformée
en corridor militaire et qui attire de plus en plus de colons.

Une
zone d’agro-business dans la Vallée


Pour les
Palestiniens des groupes de base (Rapport « Développement
ou Normalisation ? » publié par www.stopthewall.org), le
plan d’investissement tel qu’il est conçu et visant à
construire dans la Vallée une zone d’agro-business et
d’exportation à grande échelle à l’aide de
capitaux étrangers (en provenance de l’Occident, de la zone
sioniste et des pays pétroliers …), consiste à
soutenir avant tout le business sioniste qui opère déjà
dans la Vallée et en particulier dans les colonies. Ils
soulignent particulièrement le fait que ce que le projet
appelle « des sociétés migrantes sionistes
 » ne sont ni plus ni moins que des sociétés
coloniales installées illégalement sur leurs terres
occupées, accaparant la majeure partie de l’eau et payant
des taxes au régime sioniste qui à son tour subsidie la
colonisation et occupe la Vallée.

Il s’agit de
normaliser la situation en intégrant la colonisation et non
pas de lever le principal obstacle auquel sont confrontées les
petites exploitations palestiniennes de la vallée, à
savoir les restrictions imposées par l’occupant et les
attaques répétées dont ils sont victimes depuis
plus de quarante ans.

Le projet servirait surtout le régime
sioniste et une certaine élite palestinienne alors qu’il
coulerait dans le béton le principal obstacle au développement
d’une agriculture palestinienne autonome.

Le projet
d’évacuation des immondices


Les associations
palestiniennes redoutent l’évacuation des déchets
dans la région de Jéricho, la seule zone de la Vallée
(5% de sa superficie) où les Palestiniens peuvent construire,
tout le reste de la Vallée étant considérée
comme « zone C », c’est-à-dire zone où
l’Autorité Palestinienne n’a absolument rien à
dire. Elles mettent en évidence le manque de garantie quant à
la suppression des colonies et de la main mise sioniste sur la « 
zone C ». Ce projet consistant à amener dans la région
de Jéricho des déchets de la zone C, de la zone
d’agro-business et des colonies (notamment l’énorme
colonie de Ma’ale Adumin construite comme extension de
Jérusalem-Est annexée) restreindrait encore davantage
la surface habitable et la qualité de vie des Palestiniens
dans cette région.

Le projet de « Route Al
Mo’rajat »


L’idée est de créer une
nouvelle route réservée aux Palestiniens et contrôlée
à ses deux extrémités par des barrages
militaires, tandis que la route rapide reliant Jérusalem à
Jéricho et la Vallée (la Highway 45) réservée
aux colons leur permettrait une totale liberté de mouvement.
Cela faciliterait de surcroit l’annexion des blocs de colonies de
Jérusalem-est et en particulier de toute la zone entourant la
colonie de Ma’ale Adumin. Souhait que l’occupant n’a cessé
de répéter.

Avec pour effet - c’est clair et
net sur les cartes- de consolider la fracturation de la Cisjordanie
en trois ghettos majeurs séparés les uns des autres
(celui de Jénine et Naplouse, au Nord, celui du centre avec
Ramallah, celui de Hébron et Bethléem au Sud).

La
situation actuelle dans la Vallée : deux exemples


Via
deux exemples, le rapport réalisé par Stop the Wall (et
que nous avons ici traduit dans ses grandes lignes) illustre ce
qu’est réellement la situation des petites exploitations
agricoles et des communautés bédouines de la Vallée,
espérant ainsi attirer l’attention sur l’obstacle majeur
qui empêche leur développement et auquel le Quartet et
les donateurs internationaux devraient davantage selon eux s’attaquer
s’ils voulaient réellement le développement.

Le
premier exemple
est celui d’une petite exploitation agricole
palestinienne située à Bardala, dans le Nord de la
Vallée, près du Mur et du checkpoint de Bisan. Elle
emploie quinze personnes temps-plein mais aucun investissement n’est
possible vu la fermeture de la région, les restrictions en eau
et la menace de destruction toujours possible (en septembre 2007, des
serres et plusieurs dunums de terres ont été écrasées
aux bulldozers). Les interdictions de déplacement et les
risques d’arrestation des Palestiniens font c’est de plus en plus
difficile d’avoir de la main d’œuvre. Enfin, deux facteurs
contribuent également à cette situation intenable : les
intermédiaires commerciaux israéliens qui prélèvent
30% de commission et le démantèlement des conseils
locaux par l’Autorité Palestinienne depuis les
élections.

Le second exemple est celui de deux
villages bédouins, Al-Hadidiya et Humsa, situés plus au
Sud : après toute une série d’attaques et mesures de
harcèlement (puits clôturés et interdits d’accès,
réservoirs d’eau amenés par camions confisqués…),
les habitants ont du faire face à la destruction de leurs
infrastructures communautaires et de leurs logements en août
2007. L’armée répondait ainsi au souhait des
habitants de la colonie de Ro’i pour qui les bédouins
palestiniens établis là depuis des générations
constituaient une menace pour leur sécurité. No
comment.

Conclusions

Le projet de « 
Corridor de Paix et de Prospérité » est une
manière de normaliser la situation et de pousser les
Palestiniens à accepter l’implantation illégale des
colonies et les occupants présentés non comme ce qu’ils
sont réellement mais comme des « partenaires »,
dans la perspective d’une paix future.


Il s’inscrit
parfaitement dans le cadre du MEFTA (Middle East Free Trade
Agreement), un projet global néolibéral visant à
créer, sur base d’accords bilatéraux, une zone de
libre-échange au Moyen Orient et donc à ouvrir
l’économie du Moyen Orient aux capitaux et intérêts
des USA et de leurs alliés, y compris les pays européens,
les pays pétroliers et le régime sioniste. Une méthode,
on le sait, qui a asservi les populations de beaucoup de pays du Sud
aux intérêts capitalistes.

Comme l’explique le
Palestinien Jamal Juma, coordinateur de Stop the Wall, ce
projet où la Banque Mondiale a joué un rôle
majeur, a cependant ceci de particulier à savoir qu’ici
l’occupation et la colonisation sont intégrées au
projet du capital. Tel qu’il est conçu en effet, ce prétendu
projet de développement envisage non seulement la création
de zones d’agrobusiness mais aussi l’exploitation de zones
industrielles fermées, des

« maquilladoras
 », construites sur les terres volées aux
Palestiniens notamment entre la Ligne Verte et le Mur (qui ne suit le
tracé de la Ligne Verte que sur 20% de son trajet).

Dans
cette conception, contraire à l’Avis de la Cour
Internationale de Justice, on intègre le système
d’apartheid. Un système où l’occupant est appelé
à jouer un rôle dominant tandis que les Palestiniens
concentrés sur une superficie correspondant aux douze pour
cents restants de la Palestine historique sont maintenus dans une
situation de dépendance et d’exploitation (1).


Selon Adam Hanieh (2), l’Autorité
Palestinienne est de plus en plus appelée, dans ce scénario,
à jouer le rôle du gendarme de l’occupant et de
l’impérialisme pour garantir un climat propice aux
investissements et donc « la paix sociale  ». Elle
a d’ailleurs elle-même lancé un plan libéral « 
de développement et de réforme » (le PPRD),
élaboré en étroite synergie avec la Banque
Mondiale et le Département Britannique pour le Développement
International. Un plan ayant pour but non seulement d’attirer les
capitaux étrangers mais aussi évidemment la réduction
des dépenses publiques …et qui ne peut être réalisé
que par une normalisation des relations avec Israël au sein du
Moyen Orient.

Il faut s’attendre maintenant à de
nouvelles attaques contre les Palestiniens : des attaques déguisées
en « projets de développement  » ou « 
projets d’aide humanitaire  » !

Cela doit être
bien compris par le mouvement de solidarité avec la lutte des
Palestiniens pour leur libération et la justice (car c’est
pour cela qu’ils se sont battus et continuent à le faire
notamment lors des manifestations contre le Mur : ce n’est pas pour
une vie « confortable » enfermés dans des ghettos
entourés de murs colorés, rappelle Jamal Juma).

Notes
de lecture
 :

1) article de Jamal Juma, coordinateur de la
Campagne des organisations de base contre le Mur de l’apartheid
(www.stopthewall.org) publié dans « Labour for Palestine
 », réalisé par la Coalition
Contre l’apartheid israélien
, CAIA, Toronto,
2007.

Développement
ou normalisation ? Une critique de l’approche et des projets de
développement pour la Cisjordanie

Par Stop The
Wall


2) article d’Adam Hanieh

La
Palestine au Moyen Orient : combattre le néolibéralisme
et le pouvoir des Etats Unis (1ère partie)


La
Palestine au Moyen Orient : combattre le néolibéralisme
et le pouvoir des Etats Unis (2ème partie) Le néolibéralisme,
le "Nouveau Moyen Orient" et la Palestine


Site
Valley Jordan Solidarity
.


[ commentaires  :
ce qui se cache – bien mal d’ailleurs – derrière tous ces
projets concernant la vallée du Jourdain se voit comme le nez
au milieu de la figure. Le régime sioniste ne peut pas
supporter l’idée qu’un état Palestinien ait, en toute
liberté, une frontière commune avec le monde extérieur,
et alors surtout pas avec un pays arabe. Alors pour faire passer
l’idée qu’une présence sioniste est indispensable, on
invente ces projets de co-développements économiques.
Il faudrait vraiment que les Palestiniens soient complètement
bornés pour laisser faire. Le problème est qu’on trouve
toujours un traître pour mettre sa belle signature au bas d’un
papier : il suffit de faire un assez gros chèque. ]


ISM
et
Dominque Waroquiez - Vallée du
Jourdain - 02-09-2000

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9821&type=communique≤sujet=N%E9olib%E9ralisme


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64402

Le chef
du Shin Bet : Les jours d’Abbas en tant que président sont
comptés


Le chef du Shin
Bet, Yuval Diskin, a déclaré dimanche au conseil des
ministres que les jours de Mahmoud Abbas, en tant que président,
étaient comptés alors que s’approchaient les
élections de l’Autorité Palestinienne.

Diskin a
ajouté : « Le Hamas sait que les jours d’Abu
Mazen sont comptés »
, en se référant
à Abbas par son nom de guerre. Il a dit aux ministres que

le régime
sioniste devait suivre de près l’évolution dans
l’Autorité Palestinienne qui pourrait se transformer en une
crise politique.

« Compte tenu de la situation
tendue dans l’Autorité Palestinienne, des élections
présidentielles sont impossibles à organiser
, »
a déclaré Diskin.

Le chef du Shin Bet a déclaré
que l’Autorité Palestinienne étudiait un certain nombre
d’alternatives. Une option est qu’Abbas se retire de la vie
politique. Une autre option serait que l’Autorité
Palestinienne adopte un amendement à la constitution qui
permettrait à Abbas de continuer son mandat au-delà de
la période légale.

Diskin a dit Abbas pourrait
également choisir de conclure un accord avec le Hamas sur la
date de la tenue d’élections. Le président palestinien
pourrait aussi déclarer la bande de Gaza « territoire
rebelle », dissoudre le Conseil législatif palestinien,
et imposer un état d’urgence.

Au cas où Abbas
démissionnerait, la constitution palestinienne veut qu’il soit
remplacé par le porte-parole du parlement palestinien, Aziz
Duek, une personnalité du Hamas actuellement emprisonné
en zone sioniste, a ajouté le Shin Bet.

Diskin a
déclaré aux ministres que la situation sur le terrain
était complexe. « Je vous en informe en raison
de l’importance du sujet parce que cela aura des répercussions
sur notre politique à l’égard des Palestiniens
. »


Diskin a aussi fait remarquer que les services de sécurité
palestiniens s’étaient améliorés depuis
Juillet en raison de la pression des sionistes et des Américains.


Le Shin Bet a déclaré que le chef de
l’Autorité Palestinienne avait arrêté 200
membres du Hamas à Hébron au cours du dernier mois et a
fermé 45 organismes de bienfaisance affiliés au groupe
islamiste.


Le chef du Shin Bet a salué le
Premier Ministre palestinien, Salam Fayyad, en le créditant
d’un travail intensif en Cisjordanie pour imposer la loi et
l’ordre.


Les efforts de Fayyad ont abouti à des
résultats tangibles, a déclaré Diskin, mais il
est resté prudent en disant qu’il restait 20 alertes sur
d’éventuels attentats terroristes dans la bande de Gaza. Il a
ajouté que le Hamas avait profité de l’ouverture du
poste frontière de Rafah pour envoyer des terroristes dans la
péninsule du Sinaï d’où ils pouvaient entrer en
zone sioniste.

Diskin a ajouté par ailleurs qu’il y
avait un risque élevé que des terroristes attaquent ou
enlèvent des touristes israéliens en vacances dans le
Sinaï

Source :
http://www.haaretz.com/
  Traduction : MG pour ISM


[ commentaires  :
j’aime la formulation : « Une autre option serait
que l’Autorité Palestinienne adopte un amendement à la
constitution qui permettrait à Abbas de continuer son mandat
au-delà de la période légale
 ».
Voilà comment le « camp de la démocratie »
entend vraisemblablement résoudre le problème que pose
le manque à peu près total de crédibilité
de la marionnette : elle s’auto prolonge. Je sais bien que ce n’est
pas un cas isolé, et surtout pas dans le monde Arabe. Ce n’est
pas mieux pour autant. Et si un certain nombre de dirigeants Arabes
peuvent revendiquer une certaine légitimité, un certain
crédit auprès de leur peuple, Abbas, pratiquement
complètement à poil, ne peut évidemment pas
« négocier » au nom d’un peuple qui le
vomit. Alors oui, on lui fera signer, à peu près
n’importe quoi. Et après, bande de crétins bornés ?
Ben après vous aurez sur les bras un soulèvement
populaire qui jouira d’un appui massif dans tout le monde arabe, et
au-delà. Et vous aurez dépensé le faible crédit
qui peut encore vous rester auprès de l’opinion publique
mondiale. Vous vous en moquez ? Réfléchissez y quand
même...]

ISM
et
Barak Ravid - Zone sioniste -
02-09-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9822&type=communique≤sujet=Collabos


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64403

Le
méprisable sabot du Diable d’Avnery (au sujet de son article
intitulé « Devil’s Hoof »)


Dans son article
intitulé "The Devil’s Hoof", Uri Avnery affirme
donner des conseils d’ami aux Palestiniens. Mais son véritable
message est une menace, et de l’espèce la plus méprisable
 : « Si vous luttez non pas pour un Etat palestinien séparé,
mais bel et bien pour une égalité totale avec les
juifs, au sein d’un Etat unique englobant toute la Palestine,
alors, nous – les juifs de la zone sioniste – nous vous épurerons
ethniquement de toute la Palestine ». Tout en recourant à
son style « conseil d’ami », Avnery menace :

"There
is no chance at all that the Jewish public will agree, in this
generation or the next, to live as a minority in a state dominated by
an Arab majority. 99.99% of the Jewish population will fight against
this tooth and nail. The demography will not stop haunting them, but
on the contrary, it will push them to do things which are unthinkable
today. Ethnic cleansing will become a practical agenda. Even moderate
Israelis will be driven into the arms of the fascist right-wing. All
means of oppression will become acceptable when the Jewish majority
adopts the aim of causing the Arabs to leave the country before they
have a chance of becoming the majority
."

« Il
n’y a aucune chance que les Juifs acceptent, dans cette génération
ou la prochaine, de vivre comme une minorité dans un Etat
dominé par une majorité arabe. 99,99% de la population
juive se battra contre cela bec et ongles. La démographie ne
cessera pas de les hanter, mais au contraire, elle les poussera à
faire des choses qui sont impensables aujourd’hui. Le nettoyage
ethnique deviendra un programme pratique. Même les sionistes
modérés seront poussés dans les bras de la
droite fasciste. Tous les moyens d’oppression deviendront
acceptables quand la majorité juive aura pour but de faire en
sorte que les Arabes partent avant d’avoir une chance de devenir
majoritaires
 ».

[Voir l’intégralité
de cette traduction sur le site
http://www.france-palestine.org/article9660.html
entre autres ]

Y a-t-il une quelconque différence
entre ces propos avnériens et ceux que pourrait tenir un caïd
de la Mafia donnant son « conseil d’ami  » à
quelque boutiquier, l’avertissant des conséquences, au cas
où il oublierait de verser la rançon régulière
valant « protection  » de ladite Mafia ? Ici, nous
voyons Avnery-le-sioniste en train de laisser tomber son masque de « 
gentil ami des Palestiniens », et rendre parfaitement
claire la véritable position qui est la sienne : "Si
vous osiez défier le projet sioniste d’une souveraineté
exclusivement juive sur la quasi-totalité de la Palestine,
nous nous unirions, tous, formant une « phalange de la droite
fasciste » qui vous chassera de la Palestine !
".

Examinons
de plus près ce qu’Avnery et un caïd de la Mafia ont en
commun. Le caïd de la Mafia ne veut pas que le destinataire de
son « conseil  » sache de quelle manière la
Mafia pourrait être vaincue, et il ne soutient pas les efforts
du peuple allant en ce sens. De la même manière, Avnery
ne veut pas que les Palestiniens sachent de quelle manière le
sionisme peut être vaincu, et il ne soutient donc pas les
efforts du peuple [palestinien] allant dans ce sens : en quelque
sorte, le sabot du Diable d’Avnery cherche à dissimuler le
talon d’Achille du sionisme.

Oui ; Avnery nous enfume avec
ses propos oiseux sur le sabot du Diable afin de dissimuler le talon
d’Achille du sionisme. Il ne veut surtout pas que les Palestiniens
sachent que le sionisme peut être vaincu dès lors que
ceux-ci déclencheraient une guerre de classe contre lui. Le
sionisme, c’est l’idéologie et la praxis d’une classe
supérieure juive, dont le principal objectif est de dominer et
d’exploiter une classe laborieuse majoritairement juive, et dont la
stratégie maîtresse en vue de contrôler cette
classe ouvrière juive est de faire la guerre à des
non-juifs, au nom des juifs, afin de faire en sorte que les non-juifs
haïssent les juifs, et que les juifs ordinaires aient tellement
peur des non-juifs qu’ils ne manqueront pas de se réfugier
dans les basques des dirigeants juifs, afin d’y chercher une « 
protection  ». C’est ça, le talon d’Achille du
sionisme !

Oui, une guerre de classe contre le sionisme peut
vaincre le sionisme ! Une guerre de classe contre le sionisme, par
exemple, pourrait, comme je l’ai exposé en détail par
ailleurs [elsewhere], exiger que les richesses entre les mains
des dix-huit familles les plus fortunées de la zone sioniste
soient utilisées pour rendre aux Palestiniens les biens que le
sionisme leur a volés. La richesse de ces dix-huit familles, à
elles seuls, pourrait permettre que chaque famille sioniste vivant
sur une terre volée ou dans une maison volée dispose de
la somme d’un million de dollars, soit pour acheter ce bien à
son propriétaire palestinien originel et légitime, soit
pour le lui rendre, et utiliser cette somme pour se faire construire
une maison neuve, ce qui aurait pour effet de générer
un boom du bâtiment qui profiterait, dans la pratique, à
tout le monde, juifs ou non-juifs, dans toute la Palestine. Les juifs
du peuple, loin de le redouter, accueilleraient à bras ouverts
le retour des Palestiniens à l’intérieur de la Ligne
verte, pour peu que ce retour soit conçu de cette manière.

La
classe dirigeante sioniste (et Uri Avnery) ne veulent pas qu’un tel
agenda politique voit le jour. Elle est horrifiée par tout
cadre qui mettrait les gens ordinaires, juifs et non-juifs, vivant en
Palestine du même côté du problème. Ce
qu’elle affectionne, c’est l’exact contraire : elle aime que
ses « ennemis  » - d’Avnery au Hamas, en passant
par l’OLP – acceptent de jouer le jeu consistant à faire
comme si les juifs ordinaires et les non-juifs ordinaires devaient
nécessairement être des ennemis. Aussi longtemps que ce
sale petit jeu continuera, la classe dirigeante sioniste pourra
continuer à entraîner dans l’abîme des juifs
ordinaires [drive down ordinary Jews] de la même manière
dont la classe dirigeante américaine est en train d’entraîner
dans l’abîme des Américains ordinaires, tout en les
contrôlant au moyen de sa « guerre contre le
terrorisme
 ».

Il y a autre chose, qu’Avnery ne
veulent pas que les destinataires de son « conseil  »
sachent : une analyse de classes permet [makes it possible ]
de retourner l’opinion populaire américaine contre le
sionisme, et de faire une révolution aux Etats-Unis, privant,
du même coup, la classe dirigeante sioniste du soutien
américain qui lui est absolument indispensable pour se
maintenir au pouvoir.

Une autre chose, encore, qu’Avnery ne
veut surtout pas que ses soi-disant « amis  »
sachent, c’est le fait que le soutien juif au sionisme n’est
désormais pas davantage gravé dans le marbre que ne
l’était le soutien des Blancs à l’Afrique du Sud de
l’apartheid.

Dès lors que les dirigeants sont
persuadés qu’une stratégie ouvertement raciste de
contrôle social n’est plus viable, du fait qu’elle est
condamnée par trop de gens dans le monde entier, alors, comme
le président Sud-Africain DeKlerk, ils donnent à « 
leur propre  » peuple le feu vert pour rejeter ce qui
était encore la veille au-delà de toute critique, et,
soudain, ce que l’on pensait impossible devient tout-à-fait
possible.

Ainsi, en 1992, la BBC a pu annoncer que « 
les Blancs sud-africains ont apporté une majorité
écrasante à des réformes politiques visant à
mettre un terme à l’apartheid et à instaurer un
gouvernement multiracial et pluraliste… Dans ce qui fut un
raz-de-marée de changement, le gouvernement a raflé les
élections dans l’ensemble des quatre provinces du pays, et
la totalité des quinze circonscriptions du referendum, sauf
une… Il a remporté 68,6% des voix, ce qui est un score sans
précédent, et ce chiffre a même dépassé
les 96 %, dans certaines circonscriptions.
 »
Avnery ne
veut surtout pas que les Palestiniens tirent les leçons de cet
événement historique…

Avnery ne vaut donc pas
mieux qu’un caïd de la Mafia. Mais le problème ne se
limite pas à la personne d’Avnery. De braves gens, qui
plaident depuis quelque temps en faveur d’une solution à un
Seul Etat, ont été particulièrement négligents,
en n’ayant pas su déceler que la lutte s’inscrit dans le
cadre d’une guerre de classes – une guerre des gens ordinaires,
dans le monde entier, visant à renverser leurs élites
au pouvoir et de donner à la société la forme
des valeurs de la classe laborieuse, des valeurs d’égalité,
de démocratie et de solidarité. La conséquence
de cette incapacité à le comprendre, c’est le fait
que le « conseil  » d’Avnery est en mesure de
convaincre beaucoup de gens que notre combat serait sans espoir.


Autre conséquence de cette incapacité : le fait
que les tenants de la solution à un Seul Etat, redoutant la
permanence de l’hostilité de la population sioniste à
l’égard des exigences légitimes des Palestiniens de
se voir restitués leurs biens, tentent d’éviter de
parler de la manière dont ces exigences légitimes
pourraient se voir satisfaites (et même d’y penser), et cela
a pour effet que la solution à un Seul Etat apparaît,
aux yeux des Palestiniens, comme un objectif qui ne répond pas
réellement à leurs aspirations.

Nous devons nous
mettre sur les bons rails – ceux de la guerre de classes – si
nous voulons vaincre le sionisme et ses « sabots du Diable
 », dont Avnery fait partie.
Traduction : Marcel
Charbonnier

[ commentaires  :
à la véhémence près,...]


ISM
et
John Spritzler - Zone sioniste -
02-09-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9820&type=analyse≤sujet=Un%20Etat%20Unique


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64404

Et la
pochade du processus dit « de paix » continue…


En dépit de tout
un bla-bla à base de « rester dans la course » et de
« maintenir le processus en marche », la dernière
visite de Condoleezza Rice en zone sioniste et en Palestine occupée
a été une reconnaissance tardive de l’échec de
l’approche de la question palestinienne par l’administration
Bush.

De fait, en dépit
de nombreuses visites à Jérusalem Ouest et à
Ramallah, coûtant aux contribuables américains des
millions de dollars, on peut dire, sans exagération, que les
avancées obtenues par Rice furent de l’ordre du zéro
pointé.

Rice tenait à parachever la vision de
son patron, consistant en deux Etats, en Palestine historique :
« Israël », et une entité
palestinienne extrêmement vague, vivant côte à
côte, en paix.

Toutefois, après près de
huit années de diplomatie décousue, de promesses non
tenues et d’espoirs évanouis, cet objectif est plus
illusoire que jamais.

De fait, on ne contreviendrait pas à
la vérité en affirmant que la perspective de créer
un Etat palestinien réellement viable en Cisjordanie est
désormais encore plus irréaliste qu’elle ne l’était
au moment où Bush accéda à la Maison-Blanche,
voici huit ans de cela.

La prolifération intense de
colonies juives dans les territoires occupés en 1967 a tout
simplement rendu la création d’un Etat palestinien
totalement irréalisable. Nous ne devrions même pas
prêter attention à quiconque prétendrait le
contraire. Ceux qui le font ne savent absolument pas de quoi ils
parlent : ce sont d’authentiques ignares.

Tout en
s’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec
son homologue israélienne Tzipi Livni, Rice n’a qu’à-peine
effleuré la question de l’expansion incessante des colonies
juives. Tout ce qu’elle a réussi à placer, ce sont
les vieilles platitudes qui nous avons déjà entendues
jusqu’à la nausée, à savoir que des « 
actes unilatéraux » (vous avez remarqué : elle
n’utilise même pas le mot « settlements »
(colonies) ??) ne contribue pas à l’avancée du
processus de paix.

Eh bien, cela fait des lustres que Rice et
son boss rabâchent ces mêmes propos éculés,
et pendant ce temps-là, le régime sioniste continue à
voler des territoires arabes et à construire, impavides, des
colonies juives.

Alors, comment devrions-nous interpréter
cette farce, ou ce jeu de dupes ? Y a-t-il une entente secrète
entre les Etats-Unis et le régime sioniste, selon laquelle le
premier continuerait à rabâcher certaines déclarations
non sincères se contentant de critiquer, pour la galerie,
l’expansion de la colonisation juive en Cisjordanie, tandis que le
second, le régime sioniste, continue à édifier
ses colonies, sans nul égard pour ce que les responsables
américains peuvent bien dire, à ce sujet ?

Voici,
de cela, quelques années, George Bush fustigea la construction
de ce mur de la honte, qui mutile le paysage palestinien et serpente
à travers les centres de la population palestinienne,
réduisant ceux-ci, de facto, à l’état de camps
de détention ?

Toutefois, les dirigeants sionistes
ignorèrent totalement les remontrances de Bush, car ils
savaient trop bien qu’il n’était pas le moins du monde en
mesure d’agir conformément à ces observations
purement en paroles verbales.

Aussi, pourquoi le régime
sioniste prendrait-il au sérieux une administration qui dit
ouvertement qu’elle ne le punira jamais, quoi qu’il fasse, et
qu’elle ne le forcera jamais à faire quoi que ce soit qui
aille à l’encontre de la volonté d’icelui ?

Mise
à part l’expansion frénétique de la
colonisation, poursuivie par le régime fasciste sioniste, Rice
a dû retirer une satisfaction intérieure du siège
criminel qui continue à être imposé à un
million et demi de Palestiniens sans défense, à
Gaza.

Cette femme manifestement mal embouchée n’irait
pas dire ne serait-ce qu’un seul mot au sujet du calvaire perpétuel
de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants rudoyés, que
l’on fait souffrir et mourir parce qu’ils ont eu l’audace
d’élire un parti qui n’a pas l’heur de plaire à
Israël et à l’administration Bush…

Aucun doute
n’est permis : l’approche américano-occidentale du
calvaire de Gaza est une marque d’infamie sur le front du monde
occidental.

Après tout, nous sommes en train de parler,
ici, d’une collusion infâmante, entre le régime
sioniste, un « Etat » judéo-nazi qui
pense et se comporte comme un Etat nazi, et des gouvernements
occidentaux, dans la réalisation pratique d’un génocide
à bas bruit contre des innocents, pour des raisons purement
politiques.

Le régime sioniste avait coutume de dire au
monde entier que son blocus diabolique contre Gaza était une
‘mesure défensive’, visant à contraindre les
Palestiniens à cesser de tirer des projectiles artisanaux
contre des colonies israéliennes voisines. Toutefois, un
cessez-le-feu ayant fini par être conclu, voici de cela plus de
deux mois, le régime sioniste a maintenu le blocus, quasiment
intact, et tant le régime sioniste que l’Egypte,
manifestement avec l’approbation américaine, ont maintenu
fermé le point de passage frontalier de Rafah, la seule
échappatoire vers le monde extérieur, pour les
habitants de Gaza.

En vérité, Gaza, grâce
à cet interminable siège criminel, est plus que
simplement « la plus grande prison à ciel ouvert du
monde », comme on le répète à l’étranger.
Gaza, de fait, est un véritable camp de concentration, un camp
de concentration dans lequel des gens sont affamés, des gens
que l’on assaille et que l’on fait souffrir et mourir pour des
calculs politiques diaboliques qui ont tout à voir avec des
efforts visant à imposer une hégémonie mondiale
américaine et une suprématie juive.

Du côté
palestinien, il y a bien sûr cette direction palestinienne
manifestement stupide, dont la principale préoccupation est de
rester en vie politiquement, même si cela s’avère être
aux dépens du peuple palestinien et de sa juste cause
éternelle.

C’est la raison pour laquelle ce
leadership autoproclamé « légitime »
s’attarde volontairement dans des négociations interminables
et futiles avec nos bourreaux, tandis que le régime sioniste
continue à voler nos terres, à démolir nos
maisons et à construire des colonies pour d’éventuels
immigrants juifs en provenance du monde entier.

Il s’agit de
ces mêmes dirigeants qui continuent à persécuter
et à réprimer leurs propres concitoyens en les
arrêtant, en les torturant, voire en les assassinant, pour les
beaux yeux des sinoistes. C’est cette même direction qui est
en train de mettre sur pied un énorme appareil sécuritaire,
financé et entraîné par les Etats-Unis, non pas,
bien sûr, pour libérer notre terre des serres
criminelles du sionisme, mais bien plutôt pour maltraiter
encore davantage notre peuple en lutte et pour amoindrir sa capacité
de recouvrer sa liberté.

Et voici qu’aujourd’hui,
nous allons entrer dans une nouvelle phase de ce processus dit « 
de paix » caricatural, dans lequel la Palestine continue à
être crucifiée et massacrée, pendant que le monde
entier joue le rôle du spectateur. Ehud Olmert s’apprêtant
à quitter très bientôt l’arène politique
sionistes, et Bush n’ayant plus que cinq mois à tirer à
la Maison-Blanche, le calvaire des Palestiniens, avec tous ses
aspects calamiteux, devra attendre au minimum jusqu’à ce que
la prochaine administration américaine prenne les affaires en
main, ce qui demandera, au bas mot, plusieurs mois.

Il est,
par conséquent, impératif que les Palestiniens
patriotes trouvent, aussi rapidement que possible, une porte de
sortie de cette situation absurde.

Peut-être
devrions-nous penser sérieusement à abandonner
totalement la stratégie d’un Etat palestinien fondé
sur la soi-disant « solution à deux Etats » ?
Cette stratégie sans issue ne cesse de perdre sa crédibilité
et sa pertinence, et de devenir un boulet paralysant, qui sape notre
lutte et notre aspiration à la liberté et à la
justice.

L’important, c’est que nous en devons, en aucun
cas, continuer à nous laisser aller à être tenus
en otages par ce théâtre de boulevard connu sous le nom
de « processus de paix », qui ne cause que mort et
destructions à notre peuple et à notre juste cause.



Source :
http://www.dissidentvoice.org/
Traduction : Marcel Charbonnier


[ commentaires
 : comment ne pas approuver totalement ?]

ISM
et
Khaled Amayreh - Palestine -
01-09-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9815&type=analyse≤sujet=Normalisation


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64405

Une
Palestinienne en garde à vue depuis 26 mois libérée
après 27 jours de grève de la faim


Les forces
sionistes ont libéré Noura Al-Hashlamoun, 37 ans, après
26 mois de garde à vue dans les prisons coloniales.


Noura Al-Hashlamoun
a été emprisonnée le 19 juin 2006 sous détention
administrative, sans accusation ni procès.

Elle a
suivi une grève de la faim de 27 jours pour protester contre
sa détention illégale, et n’y a mis fin qu’après
que les autorités sionistes aient annoncé sa
libération.

Au début 2008, la Cour suprême
sioniste avait émis un ordre de déportation [évidemment
totalement illégal – NdT
] pour Hashlamoun, selon
lequel elle devait partir en Jordanie avec son mari et leurs six
enfants, âgés de 3 à 14 ans.

Muhammad, le
mari d’Hashlamoun, est emprisonné depuis septembre 2006,
accusé de faire partie du Jihad Islamique.

Sur
Noura Al-Ashlamoun, lire aussi
 :

La
cour israélienne renouvelle la détention administrative
d’une mère palestinienne pour la 7ème fois


Source : Maan
News
  Traduction : MR pour ISM


ISM
et
Maan News - Palestine - 01-09-2008


http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9809&type=communique≤sujet=Prisonniers


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64406

L’épreuve
d’une refuznik, Sahar Vardi


Sahar Vardi, 18 ans, se
trouve actuellement dans une prison militaire. Elle est punie pour le
crime d’avoir refusé sa mobilisation dans l’armée
d’occupation.


Le mouvement
Shministim


Quelques semaines avant
son emprisonnement, elle a adressé un courrier au ministre de
la Défense d’Israël, Ehud Barak, lui expliquant
pourquoi elle était devenue objectrice de conscience. « Je
me suis rendue dans les territoires occupés palestiniens à
plusieurs reprises et même si je suis consciente que le soldat
au check-point n’est pas responsable de la politique oppressive, ce
soldat n’en est pas moins responsable de sa propre conduite...
 ».
Elle résume ainsi sa lettre à Barak : « Le
cycle sanglant dans lequel je vis - fait d’assassinats,
d’agressions terroristes, de bombardements et de tirs - a eu comme
effet d’accroître le nombre des victimes de chaque côté.
C’est un cercle vicieux qui n’est que par le choix des deux côtés
de s’engager dans la violence. Je refuse d’être partie
prenante dans ce choix.
 »

Vardi est la première femme emprisonnée
cette année, elle est, plus largement, membre du mouvement
Shministim, des grands élèves de lycées qui
refusent d’être mobilisés en raison de l’oppression
militaire des Palestiniens. Deux autres objecteurs de conscience, Udi
Nir et Avichai Vaknin, ont été incarcérés
au début de ce mois et quelques autres sont susceptibles de
les y rejoindre.

Comme pour beaucoup d’autres membres du
Shministim, l’objection de conscience de Vardi trouve ses racines
dans une position pacifiste plus générale, ce qui
explique pourquoi elle a refusé de porter l’uniforme
militaire une fois emprisonnée. Les autorités
pénitentiaires n’apprécient guère de tels
défis et elles l’ont immédiatement mise au quartier
d’isolement, lequel, selon les rapports existants, est un lieu de
sévices.

Vardi est en prison parce que la commission de
l’armée qui traite de l’objection conscience a rejeté
son appel. Au début du mois de mars 2008, Vardi a témoigné
devant la commission, elle a parlé de ses années de
militantisme contre le mur de séparation en Cisjordanie et la
dépossession des Palestiniens à Jérusalem-Est et
dans les collines au sud de Hébron. Elle a expliqué aux
membres de la commission - des officiers et des civils - qu’en tant
que militante pour la paix, sa conscience l’empêche de faire
partie d’une puissance occupante. Elle a ajouté qu’à
la place de servir dans l’armée elle était prête
à effectuer deux années de service civil et qu’elle
avait déjà un poste d’assuré dans
l’organisation des Médecins pour les droits de l’homme de
Tel-Aviv.

Convertir le service militaire en service civil
est une pratique courante parmi les femmes israéliennes ;
en fait, cela se fait même couramment chez les religieuses. Le
recours de Vardi n’était donc, de ce fait, ni exceptionnel
ni anormal.

Pourtant, son recours a été rejeté
au motif que, dans l’optique de la commission militaire, il était
fondé sur des convictions politiques et non sur une conviction
sincère de conscience. Cette distinction fallacieuse entre
principe politique et principe de conscience a été
innové par deux philosophes, experts devant les tribunaux
israéliens, les professeurs Asa Kasher de l’université
de Tel-Aviv et Avi Sagi de l’université de Bar Ilan. Ces
moralistes (Kasher est aussi l’un des auteurs du Code de conduite
militaire sioniste qui, entre autres, fournit des justifications
morales aux assassinats) ont passé le plus clair de leur temps
à arguer que les gens qui refusaient de servir dans l’armée
à cause de ses actions et politiques coloniales et répressives
agissaient ainsi pour faire avancer un projet politique spécifique
et non pour un problème de conscience ; selon Kasher et
Sagi, l’objection de conscience est, par définition,
dissociée de la question politique ; par conséquent,
quiconque refusait de servir dans l’armée parce qu’il ou
elle voulait que cesse l’occupation par le régime sioniste
des territoires palestiniens (position politique) ne pouvait
simplement pas être un objecteur de conscience.

Les militaires ont été, évidemment,
ravis d’adopter cette distinction des philosophes et s’en sont
servis à maintes reprises pour rejeter les appels des
objecteurs de conscience, tels que Vardi, et les envoyer derrière
les barreaux. Le jour de son incarcération, Vardi a confié
à sa mère qu’elle ne pliera pas devant le pouvoir,
quelle que soit la façon dont les militaires présentent
son cas. « L’occupation est cruelle »
dit-elle, « et ma conscience ne me permet pas,
simplement, de participer à l’oppression d’un autre
peuple.
 »

S’il lui reste encore à étudier la
morale en philo, Sahar Vardi, 18 ans, a néanmoins compris
quelque chose de fondamental que Kasher, Sagi et leurs petits copains
sont déterminés à escamoter : les problèmes
de conscience pour un pays et de ses voisins sont de façon
complexe liés à l’action. Comme Joseph Raz du Balliol
Collège, à Oxford, le souligne : « Il
est certain que [l’objection de conscience] englobe le cas du
service militaire, demander aux gens d’être prêts à
sur ordre, ou les appeler à s’engager dans des activités
qui perpétuent une occupation avec l’assujettissement d’un
peuple à l’indignité et à l’humiliation
qu’implique l’occupation, sont des cas manifestes où le
droit s’applique.
 » Il s’agit, après tout,
de notre devoir de respecter les êtres humains, peut-être
le plus fondamental de tous les devoirs moraux, un devoir qui sert de
principe directeur aux refuzniks israéliens. Il s’agit aussi
du fondement du droit à l’objection de conscience.


Neve Gordon est
l’auteur de L’Occupation
d’Israël
. Il enseigne les sciences politiques à
l’université Ben Gurion.


Du même auteur :

 L’histoire
passée sous silence de Ni’lin - Appel des Anarchistes contre
le Mur

 Les
’Anarchistes contre le Mur’ sous le feu

 La
mort de Samir Dari
(avec Y. Bronner)
 Vin
amer pour les Bédouins d’Israël


29 août 2008 -
Counterpunch
- Traduction : JPP


Info-Palestine
et
Neve Gordon - Counterpunch -
lundi 1er septembre 2008


http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4998


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64407

Le
négociateur en chef Palestinien affirme que Jérusalem
restera la capitale de l’état Palestinien


Le
chef de l’équipe de négociation Palestinienne, Ahmab
Qurai (Abou Ala’) a répété l’engagement de la
direction Palestinienne à ne pas renoncer à Jérusalem
Est occupée comme capitale d’un futur état Palestinien.


Abou
Ala’ a exprimé le refus de la direction Palestinienne de
participer à des discussions discussions qui exclue l’un
quelconque des problèmes essentiels, comme le problème
de Jérusalem ou celui des réfugiés. Les
remarques d’Abou Ala ont été faites au cours d’une
réunion avec Mr Anthony Blair, l’envoyé du Quatuor dans
la région, qui s’est tenue dans son bureau à Jérusalem
Est.


Abou
Ala’ a déclaré aux reporters qu’il a a mis au courant
Mr Blair du refus de la direction Palestinienne d’accords partiels ou
transitoires, ou encore du report de l’examen des divers problèmes
concernant le statut final, et a souligné la nécessité
de conclure un accord d’ensemble.(« package deal »).


Le négociateur Palestinien a également
prévenu qu’il y existe des risques de plus en plus sérieux
de conflit interne car le peuple Palestinien est actuellement
confronté à des choix multiples en face de la
permanence de la politique « anti-paix » de
l’entité sioniste. Il a appelé le Quatuor et toutes les
autres parties concernées à travailler sérieusement
pour parvenir à un compromis politique pour mettre un terme à
l’occupation sioniste des territoires Palestiniens de 1967, qui
établisse un état Palestinien avec Jérusalem
pour capitale, et qui résolve le problème des réfugiés
conformément à la résolution 194 de l’Ag des
Nations Unies.

Pour sa part, Mr Anthony Blair semble avoir
compris la position Palestinienne, s’est déclaré
hostile à tout solution partielle des problèmes
principaux. Mr Blair s’est également opposé à
la poursuite de la construction et au développement des
implantations sionistes. Selon Mr Blair, « parvenir à
la paix exige des actions sur le terrain, et principalement de mettre
un terme à l’occupation et de donner aux Palestiniens une
chance d’établir leur propre état démocratique. »
[« démocratique », qu’entend-il
exactement par là ? voilà une notion qu’il serait bien
intéressant de creuser – NdT
]. Au niveau économique,
Mr Blair a déclaré qu’il est nécessaire de re
vivifier l’économie Palestinienne, qui a été
détériorée à la suite du siège
établi par les sionistes contre le peuple Palestinien ; à
la fois en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. [Il y
vraiment parlé comme ça, Anthony ? - NdT
]

Les déclarations d’Abou Ala’ se situent
après la dernière rencontre entre le président
Palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre Ehud Okmert. Olmert
a suggéré qu’il serait possible de parvenir à un
accord partiel avant la fin de l’année.

A la suite de la réunion Abbas-Olmert de
dimanche 31/08/08, le négociateur palestinien Saëb Erekat
avait lui aussi dit aux journalistes que « toute solution
qui ne comportait pas Jérusalem Est comme capitale de l’état
Palestinien et une solution globale pour es problèmes de
sécurité et les frontières est une solution
déséquilibrée, et c’est ce dont que le président
Abbas a informé le premier ministre Olmert au cours de leur
réunion. »

Depuis novembre dernier, les deux parties ont été
encouragées par Washington à parvenir à une
solution à deux états d’ici la fin de 2008, mais aucun
progrès ne s’est manifesté jusqu’ici.



[
commentaires
 : et on peut continuer longtemps comme ça,
il n’y aura aucun progrès aussi longtemps que la partie
sioniste insistera pour imposer aux Palestiniens un statut d’êtres
humains au rabais, à qui les droits individuels et nationaux
sont refusés pour le seul crime de familles qui vivent en
Palestine depuis des temps immémoriaux. Ceux qui refusent de
le voir sont de fameux hypocrites : Olmert et tous les dirigeant
sionistes n’ont pas arrêté de le répéter,
en particulier depuis Annapolis... La négociation n’a donc
aucun sens, et si on veut désamorcer la machine infernale du
proche Orient, la seule solution est, sous l’égide des Nations
Unies, de définir une solution conforme au droit international
et de mettre sur pied une force armée internationale capable
de l’imposer sur le terrain. Sinon on est parti pour...]


Rami Almeghari
- IMEMC News – Mardi 02 septembre 2008 – 12 : 05

http://www.imemc.org/article/56801


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