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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Mardi, 24 juin 2008

mardi 24 juin 2008

Numéro : 577

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 24/06/08

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57701

Le Hamas : tout retard sioniste dans la mise en oeuvre des termes de la trêve entraînera l’annulation de nos obligations

Le mouvement du Hamas a fermement mis en garde l’entité sioniste contre le respect des décisions de son tribunal concernant la libération de Chalit après la protestation de son père contre les points de la trêve, tout en affirmant que le Hamas respecte la trêve et s’y engage si l’occupation ne viole pas ses obligations et les différents points de la trêve.

Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a déclaré, aujourd’hui lundi 23/06/08, que son mouvement tient à respecter l’accalmie sauf si l’occupation ne respecte pas réellement les engagements de cette accalmie.

On note que le tribunal sioniste a rendu une décision pour interdire que toute facilité soit accordée aux Palestiniens concernant les passages aux limites de la Bande de Gaza et les territoires palestiniens occupées en 1948, jusqu’à l’après midi de ce lundi, selon l’appel du père du soldat sioniste, Gilad Chalit.

Il a ajouté que le Hamas et les palestiniens ne sont plus concernés par les désaccords des dirigeants et concitoyens de l’entité sioniste, tout en soulignant que les points du dossier de l’accalmie ont été ratifiés entre les deux cotés sous l’égide de la médiation égyptienne, alors que les factions palestiniennes vont la respecter sauf au cas où l’occupation viole tout engagement dans cette accalmie.

Il a souligné que le Hamas et le gouvernement de l’entente nationale à Gaza contrôle bien les actions des engagements sionistes envers la réalisation sur le terrain des points de l’accalmie, tout en confirmant que l’occupation est chargée de faire entrer toutes les marchandises nécessaires, ainsi que l’ouverture des passages après dix jours de l’entrée en vigueur de l’accalmie.

Il a ajouté : « On verra si l’occupation va respecter ses obligations envers l’accalmie ou non ».

Gaza - CPI - 23/06/2008 - 18:23

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57702

L’accalmie : le terminal de Karni s’ouvre pour la première fois depuis un an

L’agence de presse française (AFP) a rapporté, dimanche 22/6, selon le porte-parole, Gil Karie, du bureau de coordination de l’armée d’occupation, que le passage routier de Karni est ouvert entre la bande de Gaza et l’entité sioniste et principal point de passage des marchandises, a été ouvert, dimanche, pour la première fois depuis un an.
« Le terminal routier de Karni est ouvert depuis 09H00 (07h00 HB) du matin pour faire entrer toutes sortes de produits et non pas seulement la nourriture », a–t-il affirmé.

Il est à noter que le point de passage de Karni avait été fermé après la prise de contrôle du Hamas sur la bande de Gaza, le 15 juin 2007, et que la réouverture de ce passage intervient après l’entrée en vigueur, jeudi, de la trêve entre le Hamas et l’occupation conclue par le médiateur égyptien.

« Des chargements de farine et de nourriture ont été transférés durant la matinée sur le terminal de Karni », a souligné un photographe de l’AFP.

Dans ce contexte, le porte-parole de l’armée sioniste avait déclaré à l’agence (AFP) que 90 camions de nourriture, d’aides humanitaires et de médicaments ont été acheminés vers Gaza à travers le terminal de Sofa, entre le sud des territoires palestiniens et l’occupation.

Il a ajouté encore que des quantités de carburants ont été transférées également à Gaza.

Le porte-parole de l’armée sioniste, Gil Karie a souligné en déclarant : « Nous effectuons des vérifications quotidiennes et si le calme se poursuit, nous allons ouvrir tous les points de passage durant tous les jours », a rapporté l’agence presse (AFP).

Pour sa part, le mouvement du Hamas a affirmé que l’accalmie est entrée en vigueur pour arriver à la levée totale du blocus et la réouverture complète des passages au alentours de la bande de Gaza, notamment celui de Rafah, qui assiègent un million et demi de citoyens palestiniens innocents depuis deux ans.

Les hauts dirigeant du Hamas, notamment leurs portes paroles, ont toutefois souligné que la libération du soldat sioniste est séparée du sujet de l’accalmie, surtout que l’occupation tente toujours de faire de sa libération une condition pour la continuation de l’accalmie.

« Le Hamas réaffirme qu’il respecte l’accalmie si l’occupation s’engage réellement et sérieusement, tout en soulignant qu’il est tôt de juger l’engagement de l’occupation à cette accalmie, et on verra cela avec le temps », a assuré Abou Zouhri lors de sa déclaration de presse dont le centre palestinien a reçu une copie.

Gaza -CPI - 23/06/2008 - 18:19

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57703

La Suède accueille150 réfugiés palestiniens bloqués sur les frontières irakiennes

Le comité des aides aux réfugiés palestiniens en Irak a déclaré, hier dimanche 22/06/06, qu’on a annoncé les noms des réfugiés palestiniens acceptés par la Suède et le Chili, qui avaient donné refuge à 116 autres après qu’ils ont passé plus de deux ans dans le désert.

Les réfugiés ont appelé la nation arabe et islamique ainsi que les organisations internationales à intervenir immédiatement pour mettre un terme à leur souffrance.

[commentaires : hypocrisie, payage de fiole, foutage de g...., choisissez vous-même le nom qu’il faut donner à ce genre de nouvelles. Pourquoi ces gens sont-ils coincés en plein désert irakien ? La responsabilité en incombe à qui ? Des textes existent-ils, des décisions ont-elles été prises, par les organisations internationales compétentes ? Ont-elles été exécutées ? Deux attitudes logiques et cohérentes. La première est d’aller, comme certain, discourir devant l’assemblée législative sioniste et déclarer qu’on sera toujours à leur coté. La seconde est d’agir avec énergie, audace et célérité pour que ces gens retournent d’où ils viennent : chez eux.

En attendant le mieux serait évidemment est de commence par rompre toutes nos relations autres que strictement consulaires avec l’établissement colonial sioniste et de tout faire pour aider les peuples du Proche Orient à être rétablis dans leurs droits ]

Damas – CPI - 23/06/2008 - 12:27

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57704

Les habitants des villages de Selfit demandent la résolution de leur pénurie en eau directement causée par l’occupation

Les habitants des villages situés à l’ouest de la ville de Selfit (environ 15 mille personnes) ont exhorté tous les responsables et les institutions concernées à intervenir, immédiatement, pour mettre fin à leur crise d’eau causée par l’occupation.

Les citoyens de plusieurs villages à l’ouest de Selfit, notamment le village de Badia, Sartah, Qarawah et Beni Hassan ont condamné la politique de l’occupation qui confisque leurs eaux, d’autant plus que leur région est localisée près d’un lac. L’occupation impose une politique de pénurie délibérément organisée, qui rend la vie insupportable aux habitants, alors qu’elle s’empare de leurs ressources pour les dévier vers 19 colonies sionistes illégales.

Selfit - CPI - 22/06/2008 - 15:04

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57705

L’occupation passe au bulldozer des centaines d’hectares de terres Palestiniennes

Les bulldozers de l’autorité d’occupation ont commencé, lundi 23/06/08 au matin, à détruire es centaines d’hectares de cultures Palestiniennes dans le village de Beït Hanina, à Jérusalem occupée.

Saleh Da’ajna, qui préside le conseil municipal du village, a déclaré que les bulldozers de l’occupation préparaient le terrain pour une extension du Mur dAnnexion.

Il a souligné, dans un communiqué transmis au CPI, que la destruction suivait son cours dans la partie sud du village.

Da’aina a déclaré que les forces d’occupation empêchaient les habitants du village d’approcher de leurs terres après les avoir déclarées « zone militaire fermée. »

Le Conseil Municipal a annoncé que le Mur avait déjà annexé 200 hectares des terres du village dans la première phase, et que la nouvelle construction allait confisquer 550 hectares supplémentaires.

Jérusalem occupée - CPI - 23/06/2008 - 17:04

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57706

L’occupant commet un assassinat et abat deux Palestiniens, dont un dirigeant des Sarayas Al Qods, à Naplouse

Les forces d’occupation ont commis, aujourd’hui à l’aube, mardi 24/06/08, un nouveau crime. Elles ont délibérément assassiné deux Palestiniens au cours d’une incursion meurtrière dans la ville de Naplouse, un dirigeant des Sarayas d’Al Qods, la branche militaire du Djihad Islamique, et un étudiant de l’université d’Al Najah membre du mouvement du bloc islamique.

Selon des sources médicales à l’hôpital de Rafidia et d’autres sources locales, Tarek Joumoua Ahmed Abou Ghali , membre des Sarayas d’Al Qods, ainsi qu’Eyad Khanfar, 25ans, étudiant à l’université d’Al Najah, sont tombés sous les balles des forces coloniales au cours d’une de leurs incursions dans la région surpeuplée de Salous.

L’un des témoins oculaires, un camarade de cet étudiant, a déclaré que les soldats arme au poing, ont violemment frappé sur la porte de l’appartement de cet étudiant, et qu’au moment même où il a ouvert, ils ont tiré plus de 15 balles dans son corps et l’ont tué sur le champ.
De sa part, la radio hébreu a déclaré qu’une opération militaire dans la ville de Naplouse avait été exécutée contre le dirigeant des Sarayas d’Al Qods, Abou Ghali.

Des sources locales ont confirmé que les forces occupantes avaient kidnappé cinq citoyens palestiniens qui ont été libérés avant le retrait des soldats sionistes de cette région envahie, et après avoir causé beaucoup de dégâts et de pertes dans la chambre où ils ont pénétré et dans la cour de l’Université, à la suite des tirs intensifs de balles et d’obus des éléments de l’armée de l’occupation qui ont pénétré dans cette région.

Gaza - CPI - 24/06/2008 - 13:02

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57707

Le Hamas déclare que la Résistance, en Cisjordanie, a le droit de riposter aux crimes et aux assassinats de l’occupation

Mardi 24/06/08, le Mouvement du Hamas a dénoncé l’assassinat, par les forces d’occupation, de 2 Palestiniens à Naplouse, soulignant que les mouvements de la Résistance ont le droit, en Cisjordanie, de répondre à de tels cimes.

Le Dr Sami Abou Zouhri, porte parole du Hamas à Gaza, a déclaré au CPI dans un communiqué exclusif que ce crime démontre une fois de plus que le problème, en Palestine, n’est pas la résistance, mais bien l’occupation sioniste qui persiste dans son agression.

Le Hamas réaffirme son engagement concernant l’accord de trêve, qui couvre la Bande de Gaza dans une première étape, et appelle les parties concernées à faire pression sur les autorités d’occupation pour qu’elles renoncent à commettre davantage de crimes en Cisjordanie, a déclaré le porte parole.

L’extension de l’accord de trêve repose sur une cessation complète de l’agression des forces sionistes contre le peuple Palestinien, a-t-il expliqué.

Abou Zouhri a demandé que l’appareil de sécurité de l’AP en Cisjordanie permette aux combattants de la résistance de faire leur devoir et de protéger le peuple Palestinien.

Pour sa part, le mouvement du Jihad Islamique a déclaré que l’assassinat commis par l’occupation ne découragerait pas la résistance.
Le mouvement, dans un communiqué de presse daté de mardi 24/06, a déclaré qu’il ne s’écarterait jamais de la voie de la résistance, quels que puissent être les sacrifices.

« Le calme à Gaza ne signifie pas que nous resterons les bras croisés pendant que les troupes d’occupation continuent à nous tuer l’un après l’autre, » déclare le communiqué qui avertit de représailles dans les prochains jours.

Les mouvements de la résistance qui ont soutenu l’accord de trêve doivent maintenant déclarer une position calire et unifiée concernant « l’agression criminelle de Naplouse », poursuit le communiqué.

L’une victimes de l’assassinat était un responsable important du Jihad Islamique.

[commentaires : il est bien évident que tous les hauts responsables militaires et civils et militaires sionistes ne sont pas de chauds partisans de la trêve et ne sont pas hostiles à toutes les actions qui pourraient la faire voler en éclats.]

Gaza - CPI - 24/06/2008 - 11:09

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57708

La langue : outil de l’oppression et de la libération

Le 15 mai de cette année, jour où les Palestiniens ont commémoré le 60è anniversaire de leur expulsion violente de leurs foyers, la ministre sioniste des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a déclaré que les Palestiniens seront en mesure de célébrer leur indépendance, le jour où le mot « Nakba », qui se rapporte à leur dépossession, sera effacé de leur lexique. Danny Carmon, vice-ambassadeur de l’entité sioniste à l’ONU, a demandé des éclaircissements après un communiqué officiel du bureau du secrétaire général, Ban Ki-moon, qui faisait référence à ce mot. Carmon a déclaré à la radio sionistes que le terme « Nakba » était un outil de propagande arabe utilisé pour affaiblir la légitimité de la création de l’Etat sioniste et qu’il ne devait pas être dans le lexique des Nations unies.

Pour renforcer la judaïcité de la Palestine occupée, un nouveau projet de loi présenté à la Knesset vise à faire de l’hébreu la seule langue officielle de la zone sioniste. L’arabe, langue officielle du peuple originaire de cette terre, deviendrait une seconde langue au même titre que le russe et l’anglais qui n’ont pour lors aucun statut. Le projet de loi a été déposé par l’ancienne ministre de l’Education, Limor Livnat, à laquelle se sont associés d’autres députés.

« Particulièrement à notre époque - où les organisations extrémistes chez les Israéliens arabes tentent de transformer Israël en un Etat binational, et, par conséquent, en un Etat bilingue dans lequel l’hébreu et l’arabe seraient les langues officielles avec le même statut –, il est urgent de ratifier, par la loi, le statut unique de la langue de la bible, l’hébreu, » indique Livnat.

De tels efforts visent à faire étouffer et anéantir le passé et le présent du peuple palestinien par un autre peuple, convaincu au fond de lui-même que sa culture est supérieure et, par conséquent, qu’il est plus digne de la vie et de ses opportunités que les habitants originaires de la terre sur laquelle il vit. L’occupant veut supprimer la langue grâce à laquelle nous sommes reliés au monde, nous nous comprenons entre nous et affirmons notre présence non reconnue ; cette attaque contre notre langue est destinée à gommer la mémoire, la culture et l’histoire palestiniennes, et à les remplacer insidieusement par l’omnipotence d’un occupant étranger.

Langue et culture sont inséparables, spécialement pour les communautés qui connaissent une crise politique et historique. Nous, Palestiniens, ne transmettons pas seulement notre histoire et notre culture, en fait l’intégralité de nos valeurs, par l’écrit mais aussi par les récits de nos grand-mères. La langue est donc inséparable de nous-mêmes, en tant que communauté d’êtres humains ayant son évolution et son caractère spécifiques, son histoire spécifique, son rapport spécifique au monde.

Les colonisateurs ont l’habitude d’imposer leur langue aux peuples qu’ils colonisent, interdisant aux indigènes de parler leur langue maternelle. Et comme on le sait bien, le récit historique est généralement présenté selon le point de vue des colonisateurs.

La domination linguistique a une force particulière, car le mot est utilisé, le plus souvent par la littérature, pour examiner les comportements et les hypothèses de deux cultures rivales. Comme Franz Fanon l’a écrit, l’oppression prend souvent la forme d’une assimilation culturelle essentiellement inconsciente, d’un endoctrinement de la nation occupée avec les croyances de la culture dominante.

Dans le cas de l’« Israël » du 21ème siècle, de telles pratiques tendent à devenir plus implicites, plus voilées et sophistiquées, en lien avec le contexte politique moderne de la mondialisation et l’extinction de la langue natale de la minorité par la stigmatisation et la marginalisation. Depuis ses débuts, l’occupation a imposé une logique et un discours – avec ses définitions, ses classements et terminologies – qui soumettent les Palestiniens, physiquement, politiquement, culturellement et économiquement.

Pour une part, le processus de prise de possession de la culture existante a consisté à nommer, ou renommer, des évènements et des territoires, notamment les villes et les villages palestiniens ; à créer des stéréotypes ; à fixer ce qui pouvait être discuté et ce qui devait être omis ; à rejeter la justesse du récit palestinien ; à laisser entendre que l’intérêt porté au discours palestinien soulignait un point d’un vue subjectif.

Un vocabulaire défensif et apologiste sert à perpétuer les injustices : l’occupation par le régime sioniste de la Palestine est décrite comme un « conflit » arabo-juif ; la violence palestinienne (elle n’est jamais juive) est attribuée à la haine des Palestiniens (jamais des Juifs). La théocratie nationaliste des Juifs de Palestine est appelée « démocratie », les territoires occupés sont des territoires « discutés », les colonies illégales sont des « quartiers » et leur expansion délibérée illégale sur la terre occupée est une « croissance naturelle ». Les Etats-Unis, qui soutiennent le régime sioniste avec leur argent, leurs armes et leur veto au Conseil de sécurité, sont des « médiateurs sincères », les Palestiniens ne jettent pas des pierres mais des « rochers », le mur de séparation est une « barrière », les soldats de l’occupation sont des « forces de défense ». Les activistes sionistes libéraux constituent un « camp de la paix », l’enseignement à nos enfants de l’histoire de la Palestine est considéré comme une « incitation », la torture sioniste est présentée comme une « pression physique modérée », l’application du droit international est une « concession » ou un « compromis douloureux », et la restitution de parties insignifiantes de la terre volée est une « offre généreuse ».

Le dictionnaire définit l’expulsion comme le bannissement [le retour] de personnes indésirables vers leur terre natale ; mais le régime sioniste utilise ce mot pour évoquer l’expulsion ou l’exil des Palestiniens hors de leur terre natale. De même, il parle de l’immigration juive venant d’Europe, de Russie, d’Ethiopie, d’Amérique du Sud – de partout sauf de Palestine – comme un « retour ». Cette terminologie ne fait pas que dénier aux Palestiniens leur droit à leur propre terre, mais laisse supposer que l’entité sioniset respecte simplement les procédures légales.

En attendant, la seule chose qui est exigée pour faire la paix, c’est la capitulation des Palestiniens et leur acceptation de la défaite. En créant de nouveaux mots et vocabulaires, le régime sioniste à déformer la réalité et à dénaturer les faits.

N’est-il pas absurde que, nous Palestiniens, confrontés à la mort et à l’oppression quotidiennement, soyons obsédés par les craintes sionistes ? N’est-il pas scandaleux que, nous Palestiniens, qui vivons dans l’incertitude, soyons préoccupés par le besoin de sécurité du régime sioniste ? Comment se fait-il que, comme pour notre existence, nos droits et notre voix qui reste méconnue, nous discutions de la nécessité de reconnaître le régime sioniste ? Ainsi, nous, les Palestiniens, avons appris à parler la « langue » de l’occupant.

Apprendre l’hébreu

Dernièrement, je me suis sentie motivée pour apprendre l’hébreu – un projet à forte dose émotionnelle pour moi. L’hébreu, après tout, n’est pas simplement une langue étrangère, c’est la langue de l’occupation, intimement liée au projet sioniste et à l’état d’esprit des Palestiniens. J’ai voulu apprendre l’hébreu pour mieux comprendre et mieux être en prise avec la culture nouvellement arrivée et ses croyances, ses valeurs, ses habitudes et ses traditions imposées, qui ont fini par s’enchevêtrer avec nos propres vies. Connaître l’hébreu m’aidera à combattre la langue de l’occupation en me servant de la mots des occupants pour exprimer mon opinion, reformuler sous des formes littéraires nouvelles le vécu palestinien, comme un acte thérapeutique de dialogue et de résistance.

La langue est à la fois malléable et trompeuse. Elle peut être utilisée pour exprimer une situation morale désespérée et aussi pour cacher des actes épouvantables. Quand je parle l’hébreu, j’espère lui faire porter le poids de l’expérience et du discours palestiniens et en prêter les mots aux cris palestiniens pour la liberté – et prendre en compte, m’approprier et combattre la politique de l’hébreu qui attaque notre existence et notre identité.

Peut-être y aura-t-il un jour une langue universelle de libération, de sorte que les peuples opprimés puissent résister à la puissance dominante qui les incite à intérioriser et assumer la charge de leur propre oppression en acceptant comme normal et inévitable le discours des tyrans et leur terminologie souvent oppressive.

Samah Jabr est médecin psychiatre palestinienne, elle vit dans Jérusalem occupée et y travaille au sein d’une clinique psychiatrique qu’elle a créée.

Ses précédents articles :
Une patrie, pas un Etat insignifiant !
La marche du retour part de Jérusalem
Franchir le mur d’acier
Texte en anglais reçu de l’auteur par Les Amis de Jayyous
à paraître dans le Washington Report –Moyen-Orient – d’août 2008
traduction : JPP

Samah Jabr

CCIPPP et Samah Jabr - mardi 24 juin 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6350