Chronique de l’occupation

Numéro : 552

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 29/05/08

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55201

Ahmed Qurai’ : l’état de Palestine doit inclure toutes les terres de 1967

Ahmed Qurai’, le chef de l’équipe de négociation Palestinienne, a déclaré qu’il insistait sur la nécessité que tout futur état de Palestine soit établi sur les frontières de 1976.

« La paix que nous recherchons est une paix réelle qui soit capable de résoudre le conflit. Cette paix ne sera réalisée que si les droits nationaux Palestiniens sont garantis, y compris le droit à l’autodétermination et le droit d’établir un état Palestinien indépendant sur toutes les terres Palestiniennes occupées, avec Jérusalem comme capitale. Le droit au retour et la libération de tous les prisonniers actuellement détenus dans les geôles sionistes doit également être assuré, » a déclaré Qurai’.

Qurai’ a fait ces déclarations au cours d’une rencontre avec le Vice Président de l’African National Congress, Kgalema Motlanthe. Auparavant, cette semaine, les media sionistes avaient rapporté que les négociateurs Palestiniens avaient rejeté une offre sioniste pour une délimitation qui comportait la Bande de Gaza et la plus grande partie de la Cisjordanie, mais qui laissait 8,5% de la Cisjordanie aux mains des sionistes.

Qurai’ a déclaré que les fréquentes violations sionistes de la première étape du plan de paix de la Feuille de Route étaient les obstacles principaux à la poursuite des négociations de paix. Les violations les plus graves, selon Qurai’, sont la construction d’implantations en Cisjordanie, particulièrement à Jérusalem, la poursuite de la construction du Mur de Séparation, les incursions, et les raids d’arrestation.

Qurai’ a réaffirmé que le régime sioniste doit contribuer au processus de paix s’il est vraiment intéressé par la réalisation d’un accord de paix. Qurai’ a appelé le régime sioniste à arrêter immédiatement toute activité d’implantation, y compris la prétendue « croissance naturelle ». Qurai’ a déclaré « ils doivent enlever tous les avant postes d’implantations. En outre, le régime sioniste doit se retirer de tous les territoires Palestiniens où des forces sionistes ont été déployées depuis le 29 décembre 2000, et en lever de même tous les checkpoints militaires. Toute agressions contrs le peuple Palestinien doit immédiatement cesser, et tous les déportés et les prisonniers doivent rentrer chez eux. »

Pour sa part, Kgalema Motlanthe a exprimé sa fierté pour les relations amicales et historiques que son pays entretient avec le peuple Palestinien. Il a donné en exemple la relation spéciale entre le Fatah et l’ANC en Afrique du Sud. Il a expliqué que les deux parties luttaient pour parvenir à l’indépendance de leur patrie et l’autodétermination de leurs peuples. Il a déclaré que sa visite en Palestine avait pour but d’exprimer sa solidarité et son soutien absolus à la cause Palestinienne et aux droits des Palestiniens.

[commentaires : cette dépêche reprend celle de Wafa que j’ai reproduite il y a deux jours, mais en plus précis. Quelques observations. La première est que cette offre (supposée) des sionistes de rendre 91,5 % de la Cisjordanie est outrageante, car elle prend les gens pour des imbéciles. Un peu d’arithmétique : puisque les TPO représentent 22% de la Palestine, 8,5 % des 22%, ça fait moins de 2% de la Palestine. Autrement dit, dérisoire. Si ces 8,5% ont pour effet de rendre la vie totalement impossible aux Palestiniens, alors il faut les oublier. Si c’est juste une affaire de petits détails, qu’est-ce qui empêche, après que l’établissement d’un état souverain sur les frontières de 1967 ait été faite, de passer à des discussions sur des rectifications mineures de tracé de la frontière, mais à condition que ce soit de commun accord ? Ce genre d’approche est tellement évident que je n’imagine pas que cela n’ait pas traversé l’esprit des dirigeants sionistes. Et donc, la seule position raisonnable des Palestiniens, c’est de dire, comme le fait ici Qurai’, 100% ou rien du tout. Si ça ne leur plaît pas, ils ont toujours, s’ils tiennent à se raccrocher à une référence possédant quelques lambeaux de légalité, le plan de l’ONU du 29 novembre 1947. Et si ça les fait bien rire, alors c’est que la seule raison de leur présence, c’est la force toute nue. Le seul problème, c’est que ça les oblige à ne pas perdre une seule bataille. Parce que ce serait la dernière.

Par ailleurs, il est intéressant d’observer que Qurai’, qui n’est peut-être pas complètement naïf, parle avec une telle fermeté, ce qui assez inhabituel du côté de l’AP. Début de Grand Virage ?]

Ramallah – Ma’an – 28 / 05 / 2008 - 11:10

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55202

Les forces sionistes menacent de démolir plusieurs maisons à Bethlehem et à Hébron

Mercredi 28/05/08, les forces d’occupation ont signifié plusieurs ordres de démolition à des habitants de Hébron et de Bethlehem, les prévenant que leurs maisons seront démolies d’ici le 19 juin 2008.

Les autorités prétendent que ces maisons ont été construites sans les permis de construire appropriés. Certains de ces ordres menacent également de rasé des terres de culture récemment plantées. Les autorités prétendent que cette terre est située en zone C, selon la classification des accords d’Oslo.

Khalid Al-Azza, le chef du Comité Populaire pour la Défense de la Terre, l’Opposition à l’Occupation au Mur de Séparation, a déclaré, dans un communiqué, que la démolition des maisons et le déracinement des cultures sont des crimes contre l’humanité.

Il a déclaré que de telles actions violent la Quatrième Convention de Genève et d’autres résolutions internationales portant sur la question de Palestine. Il a appelé le Secrétaire Général de l’ONU, l’Organisation de l’Unité Africaine, l’Organisation de la Conférence Islamique, les pays non partisans et l’ensemble de la communauté internationale à faire tous leurs efforts pour mettre un terme à « de tels actes criminels comis par le gouvernement d’Olmert contre le peuple Palestinien. »

Il a appelé l’Autorité Palestinienne à cesser les négociations avec le régime sioniste.

Al-Azza a identifié les villages et les villes où des maisons sont menacées de démolition :Al-Khadir, Beit Jala, Husan, Khirbat Zakariyya dans le district de Bethlehem district, et Beit Ummar dans le district de Hébron.

A Al Khadir, 5 maisons et un réservoir d’eau de 100 m2 sont menacées de démolition. Les maisons sont (1) un bâtiment de 4 étages mesurant 800 m2, appartenant à Ahmad Mousa, (2) une maison d’un étage mesurant 100 m2 et appartenant à Mohammad Salah, (3) une maison de 2 étages mesurant 400 m2 appartenant Ahmad Abu Hatab, (4) une maison d’un étage de 120 m2 appartenant à Ahmad Mousa et (5) une maison d’un étage de 75 m2 appartenant à Ali Mousa.

A Khirbat Zakariyya, 3 maiosns sont menacées de démolition, dont 2 appartenant à Muhammad Sa’d, et une à Ayman Sa’d.

A Husan, un réservoir, une dalle en ciment, une tonnelle, et une installation de lavage de voitures sont menacées de démolition. Elles appartiennent à Muhammad Issa. Par ailleurs, Khalil Hamamra a reçu une signification l’informant que deux magasins de 120 m2 allaient être démolis.

A Beït Jala,une maison appartenant à Yousif Musallam, mesurant 100 m2, est menacée de démolition.

A Beït Ummar, au nord de Hébron, Muhammad Kawamla a reçu une signification l’informant que 3,5 dunums (3 500 m2) de sa terre vont être creusés et qu’il lui était interdit d’utiliser a terre pour des usages agricoles ou pour y construire.

[commentaires : interdit, interdit ! De quel droit ? En tous cas, bravo Khalid Al-Azza, c’est en faisant le maximum de vacarme qu’on peut avancer. Comme les chiens, s’ils commencent à avoir peur, ils reculent]

Bethlehem – Ma’an – 29 / 05 / 2008 - 10:07

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55203

Les Brigades de la Résistance Nationale bombardent Kfar Gaza

Les Brigades de la Résistance Nationale, la branche militaire des Comités de la Résistance Populaire, ont revendiqué la responsabilité du lancement, jeudi 29/05/08 à 06 heures, d’un projectile artisanal sur la colonie sioniste de « Kfar Gaza », au nord est de la ville de Gaza.

Les Brigades ont déclaré dans un communiqué qu’un groupe de ses combattants, qui se désigne sous le nom de groupe Ibrahim Abou ’Ilba, affilié aux Brigades de la Résistance Nationale, avait lancé ce projectile en riposte à ma poursuite des atrocités sionistes.

Gaza - Ma’an - 29 / 05 / 2008 - 10:15

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55204

Les forces sionistes envahissent Ni’lin, ravagent les maisons et arrêtent quatre Palestiniens

Les troupes d’occupation ont effectué, jeudi 29/05/08 au matin, un raid dans le village de Ni’lin, à l’ouest de Ramallah. Ils ont mis les maisons à sac et ont appréhendé 4 hommes du village, dont Khalil ’Abdel Karim Abou Srour, ’Abdel Qaher ’Ali Abu Srour, et ’Ayed Sadeq.

Le maire de Nilin, Aiman Nafe’, a déclaré que cette incursion et ces arrestations ont pour but de supprimer les activités prévues sur le terrain pour jeudi contre les nouvelles constructions de tronçon du Mur d’Annexion à travers les terres situées au sud du village.

Nafe’ a souligné que le village allait perdre son accès à 2 500 dunums (250 ha)de terres plantées d’oliviers, lorsque la construction de ce tronçon serait achevée. Les fermiers de Ni’lin et leurs familles avaient prévu un sit-in de protestation sur leurs terres qui vont être confisquées par le Mur d’Annexion. Il a également expliqué que le village avait déjà perdu 40 000 dunums de ses terres en 1948.

Un porte parole de la Campagne Populaire pour la Résistance au Mur, Salah Al-Khawaja, a déclaré que 20 véhicules militaires sionistes , transportant des soldats et leurs officiers avaient donné l’assaut au village aux premières heures de la matinée, jeudi 29/05/08. Les ennemis ont imposé un couvre-feu, ce qui a empêché des habitants de se rendre à leur travail ou d’aller au centre du village, le but étant de décourager les habitants de Ni’lin de poursuivre leur lutte pacifique contre le Mur.

Salah Al-Khawaja a déclaré que ces tentatives sionistes n’intimideraient pas les habitants de Ni’lin, et pas davantage les fermiers et la campagne populaire allaient continuer leur résistance non-violente qui a prouvé récemment son efficacité. Des villageois ont réussi à empêcher des bulldozers de détruire des terres et de construire le Mur en diverses occasions, par leurs manifestations pacifiques, et en mettant sous les yeux du monde entier la violence de l’armée sioniste lorsqu’il s’agit de réprimer des manifestations pacifiques et des initiatives populaires qui rejettent l’expansion des implantations, la construction du Mur, et l’expropriation des terres du village.

Les villageois prévoient de continuer leur résistance et ont prévu un autre défilé vers les terres menacées de confiscation, pour assayer d’empêcher les bulldozers sionistes de continuer leur activité sinistre.

Ramallah – Ma’an – 29 / 05 / 2008 - 11:44

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55205

Un civil tué, des dizaines d’autres arrêtés au cours d’une incursion sionistes « limitée » dans la partie est de Beït Hanoun

Un Palestinien est mort, jeudi 29/05/08 au matin, a la suite des graves blessures qu’il a reçues au cours d’une incursion sioniste, mercredi 28/05/08, dans les environs d’Al Omour, à ’est de Khan Younis et de Rafah, ont déclaré des sources médicales Palestiniennes.

Son nom était Ahmad Al-’Omour.

Toujours jeudi matin, l’armée ennemie a arrêté des dizaines de civils dans la région d’Al Farta, à l’est de Beït Hanoun, que des véhicules militaires ont attaqué sous la couverture de tirs intenses.

Les sources Palestiniennes ont déclaré que l’armée avait ordonné à tous les hommes de 16 à 60 ans de se rende du côté ets de la ville pour qu’il soit possible de les transférer vers la « frontière » sioniste.

Dix véhicules militaires, en même temps que deux bulldozers, ont saccagé la région est de la ville de Beït Hanoun, et rasé des zones agricoles avant de ses retirer.

[commentaires : Ils espèrent quoi, au juste ? L’herbe repoussera là comme ailleurs, malgré la folie de destruction qui traduit leur rage et donne un idée de ce que c’est vraiment que leur prétendue « supériorité morale ». Mais ceux qui subissent, personnellement, dans leur chair, dans les cris de peur et de faim de leurs gosses à qui ils ne peuvent rien répondre, croyez-vous qu’ils sont près d’oublier ? Ce qu’ils font là, il faudra bien qu’ils le payent tôt ou tard.]

Gaza - Ma’an - 29 / 05 / 2008 - 10:14

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55206

Les Brigades An Nasser bombardent « Kfar Gaza » et « Netiv Ha’asara »

Les brigades An Nasser, l’aile militaire des Comités de la Résistance Populaire, ont revendiqué la responsabilité du lancement de deux projectiles artisanaux sur Kfar Gaza, à l’est de la ville de Gaza, aux premières heures de jeudi matin 29/05/08.

Les brigades ont également revendiqué la responsabilité du lancement de deux projectiles artisanaux sur « Netiv Ha’asara », à l’est du croisement de Beït Hanoun, toujours jeudi matin.

Elles ont déclaré dans un communiqué que leurs actions étaient des représailles contre les poursuite des atrocités sionistes contre les Palestiniens en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza.

[communiqué : vous leur donnez tort ?]

Gaza - Ma’an - 29 / 05 / 2008 - 12:49

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55207

Un prisonnier de longue durée, de Gaza, complète sa 25 ième année dans les prisons sionistes, et restera en prisonnier

Les directeur du département des statistiques du ministères Palestinien des Affaires des prisonniers, Abdul-Nasser Farawnah, a annoncé , jeudi 29/05/08, que le prisonnier Palestinien Salim Al-Kayyal, âgé de 56 ans, a été emprisonné pendant 25 ans, et que vendredi 30/05/08 il entamera sa 26 ième année dans les prisons d’ l’occupation. Il est le prisonnier le plus lourdement condamné de la Bande de Gaza.

Farwanah a déclaré, dans un rapport publié jeudi 29/05/08, que Al Kayyal porte à 14 le nombre de prisonniers Palestiniens qui ont fait plus d’un quart de siècle de prison. Huit de ces derniers viennent de Cisjordanie, trois sont des citoyens palestiniens de la zone sioniste, un est de Jérusalem, et Al Kayyal, de la Bande de Gaza est le dernier. Le seul autre prisonnier de longue durée est le libanais Samir Al-Qintar.

D’après Farawnah, Al Kayyal est né en 1952. Il a été arrêté le 30 mai 1983. Il est affilié au mouvement du Fatah, et purge une peine de prison à vie dans la prison de Nafha. Il est marié et a une fille. Il souffre de diabète, de surtension et d’autres maladies.

Al Kayyal a été arrêté 4 fois avant 1983 ; En 1967, il a été condamné à 4 ans de prison pour affiliation au Fatah et soutien à la révolution Palestinienne. Il s’était marié avant d’être arrêté en 1983, et son épouse a donné le jour à une fille alors qu’il était en prison.

L’épouse d’Al Kayyal a déclaré au Ministère pour les Prisonniers qu’elle se faisait beaucoup de souci pour son mari. Elle a affirmé que la prison à long terme, en l’absence de suivi médical approprié, avait provoqué la détérioration de l’état de santé de son mari. Elle a également souligné qu’elle n’avait pas été en mesure de lui envoyer de l’argent pendant plusieurs mois pour lui permettre de faire quelques achats à la boutique de la prison, parce que le service de la prison avait annulé son compte. En outre, elle n’a pas été autorisée à lui rendre visite depuis près de 2 ans.

[commentaires : Qu’est-ce qu’il a bien pu faire, Al Kayyal, Préparer ou exécuter une action violente contre des sionistes, militaires ou « civils », peut-être ? Et alors, est-ce que ça mérite d’âtre traité comme une bête ? Et en plus, il faut que quelqu’un de sa famille paie pour qu’il puisse se nourrir. De grâce, ne nous parlez plus jamais de la seule démocratie etc.! ]

Bethlehem – Ma’an – 29 / 05 / 2008 - 11:01

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55208

« Dix-huit ans de travail détruits en moins de quatre heures » - récits sous siège

« Ils sont arrivés à 4h du matin avec deux bulldozers, et ils sont partis à 8h. Je suis propriétaire de cet élevage de poulets avec mes trois frères, et nous avons travaillé nuit et jour pendant 18 ans pour monter cette affaire. Les sionistes ont tout détruit en moins de quatre heures. »

La ferme avicole de Nasser Jaber a été passée au bulldozer par les Forces d’occupation (FIO) il y a 10 jours, aux premières heures du 16 mai, pendant qu’il dormait chez lui à Rafah, au sud de la Bande de Gaza. Il est toujours abasourdi. D’un air las, il nous guide au milieu des ruines de ce qui fut son exploitation pendant 18 ans.

« Pour moi et mes frères, c’était un projet pour toute la vie », dit-il pendant que nous escaladons les gravats, les fils de fers, les plaques de métal renversées et des milliers de poulets en putréfaction. « Je n’ai jamais appartenu à aucune faction politique, et je n’ai jamais été en prison. Je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça. » Les employés de la ferme qui commencent à dégager les gravats portent tous des masques sur le visage. Quarante mille cadavres de poulets écrasés sont là, au milieu des décombres, et la puanteur est écoeurante.

Lorsque les ouvriers ont donné l’alerte que les sionistes étaient en train de détruire la ferme au bulldozer, Nasser Jaber ne s’est pas précipité, il est resté chez lui, attendant que les sionistes partent enfin. « Ca aurait été trop dangereux d’y aller pendant qu’ils détruisaient tout », dit-il. « Ce n’est pas la première fois que les sionistes viennent. La frontière n’est qu’à deux kilomètres et demi, et ils envahissent le secteur tous les mois. Ils avaient déjà détruit un de nos murs, puis la citerne à eau. Mais rien de cette ampleur. » Une des parties de la ferme, une immense grange contenant 9 000 poulets, a été épargnée dans l’attaque, bien que Nasser Jaber dise que les volailles sont traumatisées, et elles pondent peu.

L’élevage produisant 45 000 œufs par jour – maintenant la production a chuté à 2 000, et Nasser Jaber est inquiet parce que les Israéliens peuvent revenir finir la destruction de ce qui reste de sa ferme. Il estime qu’entre eux, lui et ses frères, ils ont déjà perdu plus d’un million de dollars. « Je suis un fermier paisible », dit-il. « Mais ils détruisent nos maisons, notre terre, tout. »

Abdul Halim Abu Samra, directeur des Relations Publiques à la branche voisine du Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme de Khan Younis, dit que les FIO détruisent systématiquement la terre agricole dans toute la Bande de Gaza, en particulier dans les zones frontalières. « Nous avons une bonne terre fertile à Gaza, mais les fermiers palestiniens en ont été chassés, près des frontières, par l’intimidation et les attaques comme celle-ci. La terre est maintenant presque vide un kilomètre avant la frontière orientale, parce que c’est trop dangereux pour les gens d’y vivre et d’y travailler ».

Tandis que nous roulons nord est, en direction du carrefour de Sofa (un des cinq passages entre Gaza et la zone sioniste), nous voyons très peu de gens, juste un vieil homme menant un âne et une charrette. Ces régions rurales près de frontière orientale de la Bande de Gaza se vident, parce que les fermiers, donc beaucoup ont travaillé là depuis des générations, ont maintenant trop peur de vivre et de travailler sur leurs propres terres. Les limites de la Bande de Gaza, qui ne fait que 40 km de long et 10 de large, sont encore rétrécies par les invasions israéliennes incessantes.

La destruction délibérée des propriétés civiles est illégale, selon la loi internationale sur les droits de l’homme et la loi humanitaire, dont la 4ème Convention de Genève (Articles 33 et 53). Depuis le début du 2ème Intifada en septembre 2000, le PCHR a constaté la destruction délibérée de plus de 40 000 donums (1 donom = 1 000 m²) de terres agricoles dans la Bande de Gaza. Cette année seulement, près de 3.000 donums de terres agricoles autour de Rafah et de Khan Younis ont été détruites par l’armée coloniale (dont 500 donums au cours des 7 derniers jours). Ruinant des parcelles de légumes et des fermes tenues par des familles, contribuant à la dévastation économique catastrophique de la Bande de Gaza.

A 15 km des ruines de la ferme de Nasser Jaber, Mohammed Hamdan Abu Daggah se tient au milieu des restes de son usine de ciment, localisée à 4 km du carrefour de Sofa, et qui a été détruite par les bulldozers des FIO il y a trois jours, le 24 mai.

« J’ai ouvert cette entreprise en janvier 2007 », dit-il. « Ma famille a tout investi dans cette usine. Nous avons réussi à importer un bon équipement sous licence, et nous avions beaucoup de travail pour des clients locaux et pour les Nations Unies, ici, à Gaza. Mais les sionistes sont arrivés avec 3 bulldozers, et ils ont tout détruit. »

L’usine d’Abu Daggah employait 40 personnes, qui sont maintenant sans travail. Comme Nasser Jaber, Abu Daggah dit qu’il n’a aucune idée de la raison pour laquelle son usine a été visée. « Je n’ai jamais eu de problème et je n’ai jamais été arrêté. Ils n’avaient absolument aucune raison de faire ça – mais maintenant, nous n’avons plus rien, sauf de lourdes dettes que je ne peux régler. »

Source : Palestinian Centre for Human Rights  Traduction : MR pour ISM

ISM et PCHR - Gaza - 28-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9077&type=temoignage≤sujet=Nettoyage%20ethnique