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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Mardi, le 15 avril 2008

mardi 15 avril 2008

Numéro : 515

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 15/04/08

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51501

Gaza : Pas d’ambulance, alors appelle la radio !

« Je ne peux pas arrêter mon hémorragie, j’ai besoin d’une ambulance. » Ce n’était pas un appel aux services d’urgence, c’était un appel en direct à la radio dans la ville de Gaza.

On ne sait pas si l’on pourra ou non avoir une ambulance. Mais de cette manière, les services d’ambulance peuvent encore entendre l’appel diffusé sur la radio Al-Iman, l’une des rares radios indépendantes de Gaza. Et si les services d’urgence ne peuvent pas aider, alors quelqu’un d’autre entendra peut-être l’appel.

Le responsable des services d’ambulances annonce qu’il ne peut pas envoyer d’ambulance pour aider l’homme. Un bulldozer sioniste bloque la route, et un char sioniste positionné sur une colline est en train de tirer sur l’ambulance, dit-il. Personne ne peut dire si quelqu’un d’autre pourra aider l’homme. Mais au moins, son SOS aura été entendu.

A nouveau, d’autres appels ont été diffusés après l’attaque de vendredi contre le camp de réfugiés de Bureij, où le nombre de morts s’élevait à 16 à la fin de semaine.

Vendredi, sur les 9 morts, il y avait 6 enfants.

Encore une fois, les équipes d’ambulance ont confirmé qu’elles ne pourraient pas venir en aide à une grande partie des blessés. Mais les appels ont été lancés à la radio pour que tout le monde puisse les entendre.

Un homme vivant à l’est du camp de réfugiés de Jabaliya a appelé pour demander une ambulance alors que son épouse était sur le point d’accoucher. L’animateur de radio lui a demandé où il se trouvait et s’il y avait des chars sionistes.
« Je ne peux pas regarder par la fenêtre pour voir, sinon ils vont tirer sur moi si je le fais. »

Une dame a appelé pour demander une ambulance afin d’enlever les restes d’un corps gisant devant sa porte. IPS a confirmé plus tard que c’était le corps d’Abdelrazek Nofal, un jeune de 19 ans. Il avait été tué et déchiqueté par un obus de char sioniste.

Quelqu’un d’autre a appelé d’Al Bureij pour demander une ambulance, et de la nourriture et de l’eau. « Ma mère a besoin d’être hospitalisée d’urgence », a-t’il demandé à la radio. Une autre mission difficile avec les troupes sionistes qui patrouillent dans le secteur.

Les appels sont entendus à la radio, jour après jour. Personne ne sait ce qui arrive ensuite dans chaque cas. Mais les émissions en direct à la radio peuvent être une bouée de sauvetage - ou au moins, un espoir. Lorsque les services d’urgence et les agences d’aide n’écoutent pas, alors la radio les appelle.

« J’en ai les larmes aux yeux », déclare l’animateur de radio, Khaled al-Sharqawi. « Parfois, j’entends des coups
de feu et des cris des femmes et d’enfants qui demandent des ambulances, et les ambulances ne peuvent pas les atteindre. »

Les services d’urgence restent branchés sur la radio, ne serait-ce que pour aller récupérer les corps quand c’est sans danger.

Lors d’une récente mission, dit Ahmed Abou Sall, qui travaille comme secouriste bénévole, « un tank nous a tiré dessus. Deux balles dans les roues. »

Cette mission a été un succès, comme plusieurs autres. Mais ça peut être long d’appeler et d’attendre. Souvent, les batteries des portables se déchargent avec les appels à l’aide incessants des gens.

La Compagnie palestinienne des Télécommunications a offert à la station de radio un numéro gratuit. C’est plus facile d’appeler, mais la radio doit également faire attention aux mauvais plaisants. Les animateurs font ce qu’ils peuvent pour vérifier la crédibilité des sources avant de diffuser les appels en direct sur les ondes.

Tous les appels ne sont pas des urgences médicales. « Dans de tels cas, nous appelons les organisations des droits de l’homme, » dit Sharqawi à l’IPS. « Mais en général, ils nous disent qu’ils ne peuvent pas aider les gens sur le terrain. »

La plupart des gens qui travaillent à la radio sont de jeunes bénévoles. Et Al-Iman n’est pas la seule, plusieurs autres stations de radio locales ont maintenant commencé à recevoir et à diffuser en direct des appels à l’aide.

Source : http://www.freegaza.ps/english/  Traduction : MG pour ISM

[commentaires : maintenant qu’on ne s’en sert plus, on pourrait leur envoyer les badges « pour un monde meilleur », ça les réconforterait un peu, et la France montrerait qu’elle se soucie de la décence humaine...]

ISM et Mohammed Omer - Gaza - 14-04-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8750&type=temoignage≤sujet=R%E9sistances

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51502

Des Palestiniens, des internationaux et un ministre de l’Autorité Palestinienne se sont retrouvés à Al-Aqaba pour protester contre les ordres de démolition sionistes

Des militants palestiniens et internationaux de Ramallah, Budrus, Bil’in, Al-Khader, Um Salamona et Jénine se sont retrouvés dans le village d’Al-Aqaba, dans la Vallée du Jourdain, samedi pour exprimer leur solidarité avec les villageois qui tentent de maintenir une présence en dépit des efforts sionistes pour rayer leur village de la carte.

Participaient également à ce rassemblement le ministre palestinien du Tourisme, Mme Khuloud Daibis, représentant le Conseil des Ministres de l’Autorité palestinienne et le gouverneur de Tubas, le Dr Sami Musallem.

Des activistes israéliens avaient été invités mais ils ont été retenus des soldats au checkpoint de Tayasir et ils n’ont pu pénétrer dans le village.

A leur arrivée, les militants se sont réunis sous l’amandier qui sert de bureau au Conseil du village. Le chef du conseil du village d’Al-Aqaba, Haj Sami Sadeq, a souhaité la bienvenue à tous et les a remerciés de leur solidarité.

Il a ensuite expliqué que depuis près de 10 ans, le conseil du village tenait toutes ses réunions sous l’amandier parce que les autorités israéliennes n’autorisaient pas la construction d’une structure pour abriter le conseil du village.

Haj Sami s’est également adressé aux participants qui incluaient des étudiants palestiniens et des militants Américains, Canadiens, Chiliens, Espagnols, Suédois, Britanniques en leur racontant l’histoire du village et son utilisation par l’armée sioniste comme terrain de formation, l’importante bataille qu’il a gagné en faisant partir la base militaire de leur village et leurs efforts pour maintenir leur présence sur leurs terres.

Actuellement, 35 ordres de démolition ont été émis par Israël concernant différentes structures du village, dont le centre médical qui a été financé par le gouvernement britannique, le jardin d’enfants financé par l’organisation américaine Rebuilding Alliance, la mosquée et bien d’autres bâtiments.

Après cet exposé, les enfants du Théâtre de la Liberté de Jénine, qui étaient également venus en solidarité, ont chanté et dansé des danses traditionnelles.

Ensuite, tout le monde s’est déplacé sur le terrain de l’école maternelle où les militants ont travaillé avec les enfants pour fabriquer une grande banderole où l’on pouvait lire : « Sauvons notre école ».

La Ministre du Tourisme de l’Autorité Palestinienne, Khuloud Diabis, et le gouverneur de Tubas, le Dr Sami Musallem, ont participé aux activités et ont promis que l’Autorité Palestinienne aiderait les constructions dans le village, au mépris des ordres de démolition.

Mme Diabis a ensuite posé la première pierre de la construction d’un bâtiment pour le conseil du village et a réaffirmé que l’Autorité Palestinienne soutiendrait sa construction.

Comment aider à sauver Al-Aqaba : www.rebuildingalliance.org/

Source : http://www.palsolidarity.org/  Traduction : MG pour ISM

ISM - Vallée du Jourdain - 14-04-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8748&type=temoignage≤sujet=Nettoyage%20ethnique

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51503

25 colons attaquent un fermier palestinien près d’Hébron

Vers 10h samedi matin, Sadik al-Bari, fermier de 61 ans, a été attaqué par 25 colons qui les ont encerclé, lui et sa femme, alors qu’ils travaillaient dans leur champ, et ont commencé à les bombarder de pierres.

Al-Bari raconte : « J’étais dans mon champ lorsque soudain, plus de 25 personnes sont arrivées et m’ont jeté des pierres en criant ’Allez vous-en’. Où puis-je aller ? Je ne faisais rien de mal, je travaillais juste dans mon champ. Ils ont couvert leurs visages avec leurs chemises et nous ont jeté des pierres, sur ma femme et moi. C’est la première fois que je voyais ces colons. Ils veulent qu’on parte, mais demain, je reviendrai dans mon champ. »

Le vieil homme a essayé de porter plainte auprès du poste de police sioniste construit sur des terres palestiniennes occupées illégalement près d’Hébron, mais l’officier de garde lui a déclaré que le service de police était fermé. C’est seulement après l’intervention du groupe israélien pour les droits de l’homme Rabbins pour les Droits de l’Homme que le poste a été ouvert à Al-Bari, pour qu’il puisse déposer sa plainte. Sur celle-ci, Al-Bari a spécifié que lui et sa femme avaient été blessés par les pierres lancées par les colons.

Les services de la police sioniste situés sur la terre palestinienne illégalement occupée reçoivent mission du gouvernement sioniste de protéger les colons qui se sont emparés de la terre palestinienne, en violation avec les lois internationales. En conséquence, ils sont extrêmement réticents à enquêter sur les attaques des colons contre la population civile palestinienne.

Dans la région d’Hébron, les attaques des colons sur les civils palestiniens se produisent tous les jours, et les enquêtes sur ces incidents par la police sioniste sont extrêmement rares. Les attaques s’intensifient souvent les samedis, lorsque les colons se rassemblent après le service des prières du Shabbat. Ils attaquent les civils palestiniens qui vivent sur cette terre depuis des millénaires, terre que les colons considèrent comme la leur « de droit divin ».

Source : IMEMC  Traduction : MR pour ISM

ISM et Saed Bannoura (IMEMC) - Hébron - 13-04-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8733&type=temoignage≤sujet=Colonies

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51504

Affronter l’apartheid sioniste à Montréal - Des activistes perturbent la visite de l’ambassadeur sioniste au Canada

Le mercredi 9 Avril 2008, l’ambassadeur du régime sioniste au Canada, Alan Baker, a été humilié par des manifestants dans le prétentieux Hôtel Reine Elisabeth du centre-ville de Montréal.

Les manifestants ont volontairement perturbé le dîner patronné par le Comité Québec-Entité sioniste, célébrant « 60 ans de relations » entre le Canada et le régime sioniste. Après avoir réussi à contourner le personnel de la sécurité de l’hôtel et de la police de Montréal, les activistes épris de justice sociale ont fait irruption dans la salle de conférence réservée pour l’occasion, interrompant brusquement le discours pro-apartheid de l’ambassadeur.

Visiblement surpris par les protestations, l’ambassadeur sionistel est resté coi pendant que les manifestants clamaient des slogans appelant à la fin de l’apartheid du régime sioniste. Pendant l’événement, plus de douze mille confetti-militants colorés ont été répandus dans toute la salle de conférence et dans les couloirs de l’hôtel Reine Elisabeth, portant le simple message : « 60 ans d’apartheid sioniste, 60 ans de dépossessions Palestiniennes ; Boycottez le régime sioniste ! »

L’action de ce mercredi marque aussi le 60ème anniversaire du massacre de Deir Yassine. En 1948, ce village Palestinien fut assiégé militairement ; plus de deux cents Palestiniens, hommes, femmes et enfants, furent massacrés par les forces sionistes. Ce crime fut commis un mois avant la déclaration unilatérale d’indépendance du régime colonial, aux dépens du peuple palestinien.

Dans un mépris cynique de l’histoire palestinienne, l’ambassadeur Alan Baker espérait célébrer l’établissement sioniste le jour même de l’anniversaire de ce terrible massacre.

Cet Alan Baker est le même qui, au plus fort de l’attaque sioniste contre le Liban en 2006, décrivait les « édifices et zones civiles » au Liban comme des « cibles légitimes ». Cette campagne militaire s’acheva au prix de la mort de plus d’un milliers de civils Libanais, et de la destruction massive de l’infrastructure du pays.

Des activistes épris de justice sociale à Montréal, de Bloquez l’Empire et de Tadamon !, ont volontairement perturbé le discours de Baker, en soutien à la campagne internationale grandissante de boycott, de désinvestissement et de sanctions contre le régime sioniste.

L’établissement colonial sioniste maintient une occupation militaire de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du plateau du Golan Syrien. Dans les frontières autoproclamées en 1948, les 1,5 million de Palestiniens qui possèdent la « nationalité israélienne » vivent comme des citoyens de seconde classe, sous un régime d’apartheid qui leur accorde moins de droits économiques, sociaux et politiques.

L’établissement sioniste est en train de construire un énorme mur de séparation, une barrière de béton de huit mètres de haut qui s’étend sur plus de sept cent kilomètres de territoire Palestinien, annexant ainsi une proportion importante de territoires de la Cisjordanie et encerclant des villages et des villes palestiniens.

L’apartheid est une réalité que le régime sioniste impose au peuple palestinien, une réalité qui a inspiré un mouvement mondial en faveur de la libération de la Palestine, et qui a fait dire à Nelson Mandela : “Notre liberté [en Afrique du Sud] est incomplète sans la liberté des Palestiniens.”

Source : Tadamon !

[commentaires : il y a eut un temps où la France parlait comme Nelson Mandela...Si, si ! Faudrait penser à informer Nanar !]

ISM et Tadamon ! - Canada - 12-04-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8734&type=temoignage≤sujet=Actions

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51505

Les Chrétiens d’Europe et d’Amérique du Nord montrent leur solidarité avec les orphelins d’Hébron persécutés

« Où voit-on, dans le monde, des troupes régulières attaquer des crèches, des jardins d’enfants et des orphelinats, et terroriser des petits de 3 et 4 ans ? ».

« L’attitude de l’Autorité Palestinienne, depuis le tout début, suggère qu’ils sont les complices silencieux de tout ça. L’AP veut tout simplement prendre le contrôle de ces associations pour apaiser les ennemis de l’Islam, en particulier les Etats-Unis ».

Dans un contraste manifeste avec les « chrétiens sionistes », qui ont farouchement soutenu la répression contre les Palestiniens, des dizaines de militants chrétiens d’Europe et d’Amérique du Nord sont arrivés cette semaine à Hébron pour montrer leur solidarité avec la Société Caritative Islamique, organisation très importante en Palestine.

Il y a quelques semaines, les troupes d’élite sionistes se sont déchaînées contre les orphelinats et les internats gérés par la Société, terrorisant les enfants, vandalisant les biens et volant pour des centaines de milliers de dollars de vêtements, de meubles, de nourriture et d’ustensiles de cuisine, ainsi que des voitures et des autobus.

La campagne de l’armée sioniste a également visé la Société de la Jeunesse Musulmane et des crèches et jardins d’enfants nourrissant des milliers d’enfants pauvres.

A la mi-février, le commandant local de l’armée d’occupation a produit un ordre militaire de fermeture et de confiscation de deux orphelinats, une école avec internat, un bâtiment d’administration, un immeuble d’appartements et plusieurs bureaux d’investissement appartenant à la Société Caritative Islamique.

L’armée d’occupation a allégué que la Société avait des liens avec le Hamas, une accusation que les responsables de la Société ont réfutée avec véhémence.

Certains dirigeants palestiniens ont considéré que la « blitz » sioniste sur la société civile palestinienne « faisait partie de la sale guerre du régime sioniste contre l’Islam ».

Solidarité chrétienne

La semaine dernier, un groupe de militants de Christian Peace Making Team (CPT) d’Amérique du Nord et d’Europe ont passé une nuit avec les enfants, dans l’orphelinat le plus important, pour soutenir le moral et aider à repousser un assaut attendu du bâtiment par l’armée sioniste.

Le lundi 7 avril, le Comité Populaire de Soutien aux Orphelinats a organisé une conférence de presse à l’Orphelinat pour Filles d’Hébron, dans le centre ville, à laquelle ont participé des douzaines de militants de la paix, d’ecclésiastiques et de journalistes, ainsi que de quelques orphelines victimes.

Muhammed Farrah, un avocat représentant la Société Caritative Islamique, a rejeté les allégations sionistes de liens entre la Société et le Hamas comme « de purs mensonges ».

« Nous avons demandé que l’armée produise une seule preuve tangible corroborant cette allégation, mais jusqu’à maintenant, ils n’ont pu apporter aucune preuve.

Ils lancent des accusations et des allégations, mais quand nous les mettons au défi de les prouver, ils nous disent que leurs preuves sont secrètes. »

Farrah a expliqué que la création de Société avait précédé celle du Hamas de plus de 25 ans, ajoutant que chaque centime entrant et sortant était minutieusement surveillé et contrôlé tant par le régime colonial que par l’Autorité Palestinienne à travers la certification de la comptabilité publique.

Il a révélé que la Société recevait une aide financière et des dons du monde entier, dont des sources basées en Amérique du Nord, en Europe et dans la région du Golfe.

« Je mets au défi nos accusateurs de prouver leurs accusations, et, s’ils ne peuvent pas le faire, qu’ils aient au moins le courage d’admettre qu’ils se sont trompés. »

Muhammed Salhab, directeur de la Société de la Jeunesse Musulmane, a déclaré que le régime d’occupation n’avait pas le droit d’envahir, et encore moins de boucler et de confisquer, les institutions palestiniennes.

« Nous sommes basés en Zone A, qui est, selon les Accords d’Oslo, sous contrôle palestinien exclusif. C’est donc un acte de pure agression, illégal et immoral. »

Salhab a dit que l’armée sioniste agissait comme « des gangsters et des criminels de droit commun. »

« Où voit-on, dans le monde, des troupes régulières attaquer des crèches, des jardins d’enfants et des orphelinats, et terroriser des petits de 3 et 4 ans ? »

Il a souligné que certains des enfants faisaient des cauchemars et montraient des signes d’angoisse et de névrose.

Pendant la conférence, le rabbin Arik Aschermann, directeur de l’Association des Rabbins pour les Droits de l’Homme, a parlé au public par téléphone, et a déclaré que le bouclage et la confiscation des orphelinats, des internats et des institutions étaient « incompatibles avec le concept juif de la justice. »

« Si l’armée a des preuves, qu’elle les montre devant une cour de justice ; l’armée ne peut pas agir à la fois comme un plaignant, un procureur, et comme un juge et un policier en même temps. »

Aschermann a dit que les vrais Juifs, qui suivent la Torah, n’acceptaient pas ce que fait l’armée à Hébron.

Un des membres de CPT, des Etats-Unis, a dit que lui et ses camarades militants seraient là, dans l’orphelinat, si l’armée sioniste décidait de donner à nouveau l’assaut aux locaux.

« Nous filmerons l’attaque et la montrerons au monde entier. »

Pendant la conférence de presse, une Américaine du Tennessee a fait un don de 2.000$ à la Société et a reçu un reçu officiel de son don.

Après la conférence de presse, les militants de la paix sont partis en autobus à un des internats visés, dans le quartier Dweirban, dans la banlieue ouest d’Hébron.

Là, ils se sont mêlés aux orphelins, avec lesquels ils ont discuté, et ont visité les dortoirs d’une institution qui semble moderne et bien entretenue, avant de dîner avec les enfants.

Une des militantes, canadienne, a dit qu’elle était sûre que les Canadiens modifieraient leurs perceptions du régime sioniste s’ils savaient comment il traite le peuple palestinien.

« Chez nous, les gens pensent que l’état sioniste est une véritable démocratie, qu’il défend les droits de l’homme et les libertés civiles. Maintenant, après avoir été témoin de la conduite sioniste, je peux dire que le régime d’occupation est un Etat fasciste et terroriste. »

La connivence de l’Autorité Palestinienne avec le régime sioniste

Plusieurs dirigeants civils d’Hébron ont exprimé leur indignation devant « les réactions honteuses » de l’Autorité Palestinienne (AP) soutenue par les USA sur l’attaque de l’armée d’occupation contre les associations caritatives et les institutions islamiques locales.

Ahmed Kawasmeh, qui appartient à d’un des clans les plus importants d’Hébron, a dit qu’il était « sûr à 110% » que la campagne contre les associations caritatives était « totalement coordonnée avec l’Autorité Palestinienne et le gouvernement de Salam Fayyad ».

« L’attitude de l’AP, depuis le tout début, suggère qu’ils sont les complices silencieux de tout ça. L’AP veut tout simplement prendre le contrôle de ces associations pour apaiser les ennemis de l’Islam, en particulier les Etats-Unis.

« En fin de compte, ils sont prêts à jeter à la rue des milliers d’orphelins pour obtenir un certificat de bonne conduite de l’Amérique et de l’entité sioniste. »

Plus tôt cette semaine, un représentant du Ministère de l’Intérieur palestinien a convoqué un responsable de l’Association de la Jeunesse Musulmane et lui aurait proposé un « marché » selon lequel l’occupation annulerait la fermeture et la confiscation de l’immeuble de l’Association de la Jeunesse Musulmane, situé sur la rue Ein Sara, en échange de l’accord de l’administration de la Société Caritative Islamique de placer toute la société sous autorité du Ministère du Wakf (Ministère des Affaires Religieuses) de l’Autorité Palestinienne.

Le responsable de l’Association de la Jeunesse Musulmane a refusé le marché, au motif que les institutions caritatives visées par le régime sioniste travaillaient sous licence des ministères de l’Intérieur et de l’Education de l’Autorité Palestinienne, et régulièrement contrôlés par ces deux ministères.

Un des responsables officiels de l’institution a laissé entendre à l’auteur de cet article que les donateurs, en général, ne faisaient aucune confiance à l’Autorité Palestinienne et ne verseraient aucun fonds à des institutions gérées par l’appareil du Fatah.

« Si l’AP prend le contrôle de la Société Caritative Islamique, elle s’effondrera en quelques mois. C’est la raison pour laquelle nous préférons encore que les sionistes la ferment plutôt que de la voir entre les mains du Fatah. »

Lire, sur l’attaque et le bouclage des orphelinats d’Hébron :

5.4.2008 : Il faut sauver les orphelinats et les écoles d’Hébron

7.3.2008 : Hébron sous attaque et pillage israélien

Au moment où nous mettons cet article en ligne, une information du Centre Palestinien d’Information tombe : les forces sionistes ont à nouveau attaqué hier matin, jeudi 10 avril, les locaux de la Société de Bienfaisance Islamique. Ordre leur est donné de les évacuer au plus tard dimanche prochain.
Traduction : MR pour ISM

ISM et Khaled Amayreh - Hébron - 11-04-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8724&type=analyse≤sujet=Incursions

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51506

La mission de paix de Jimmy Carter en Israël provoque la polémique

L’ex-président américain va rencontrer le leader politique du Hamas en exil, Khaled Meshaal, mais peu de responsables sionistes.

C’est dans une ambiance tendue que l’ex-président américain Jimmy Carter est arrivé dimanche en zone sioniste pour « une mission de paix ». En principe, le Prix Nobel de la paix qui avait, lorsqu’il était aux affaires, aidé à conclure le premier accord de paix israélo-arabe (1978) devait effectuer une tournée au Proche-Orient en compagnie d’une série de médiateurs parmi lesquels l’ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. Mais ces personnalités se sont désistées et Jimmy Carter a entamé seul la mission.

« Trublion pro-arabe »

Ayant dévoilé son intention de se rendre également en Syrie afin d’y rencontrer le directeur de la branche politique du Hamas Khaled Meshaal, l’ex-président américain se heurte à un boycott des officiels sionistes. Si Ehoud Olmert et la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni s’abritent derrière un « emploi du temps trop chargé », le chef de l’opposition de droite Benyamin Netanyahou proclame, lui, qu’il « ne serrera pas la main d’un trublion pro-arabe ».

Le contentieux entre l’ex-président et les autorités sionistes ne date pas de ces derniers jours. Aux heures les plus chaudes de l’intifada, ses prises de position dénonçant l’occupation des territoires palestiniens n’avaient pas été appréciées par Ariel Sharon et par son entourage. Puis, à la fin de 2006, l’ex-patron de la Maison-Blanche a publié un ouvrage comparant la politique sioniste dans les territoires à l’apartheid. Cette comparaison a provoqué la réaction courroucée des dirigeants de l’Etat hébreu, de la presse locale ainsi que de la plupart des organisations pro-sionistes des Etats-Unis. Certains commentateurs ne se sont pas privés de le décrire comme un « vieillard sénile cherchant à faire parler de lui à tout prix ».

Le plus mauvais président

« L’homme est intelligent mais il est sans doute le plus mauvais président de l’Histoire de son pays », a déclaré dimanche Uzi Arada, l’ancien numéro deux du Mossad Uzi Arad qui est également un proche conseiller de Benyamin Netanyahou. « Grosso modo, Carter a raté tout ce qu’il a entrepris, je ne vois pas ce qu’il vient faire dans notre région ni en quoi cela peut se révéler utile. »

Pour l’heure, seuls l’ex-ministre travailliste de la Défense Amir Peretz (qui prône l’ouverture d’un dialogue avec le Hamas) ainsi que le père du caporal Gilad Shalit enlevé en juin 2006 par des militants islamistes de Gaza se déclarent prêts à discuter avec Jimmy Carter. Quant à ce dernier, il affirme « vouloir dialoguer avec tous et ne pas porter de jugements a priori ».

Voir notamment :
 "Israël, l’antisémitisme et l’ex-président James Carter" - 9 octobre 2007 - Mariano Aguirre - Le Monde diplomatique.
 "Jimmy Carter : Non à l’apartheid" 12 avril 2007 - Jimmy Carter - Alternative International
 "Lettre de Jimmy Carter adressée aux citoyens juifs américains" - 19 décembre 2006 - Rawstory.com.

Tel-Aviv - Lundi 14 avril 2008 - Le Temps

Info-Palestine - Serge Dumont - Le Temps - mardi 15 avril 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4159

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51507

Vives critiques étasuniennes contre l’élection de Jean Ziegler

CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME | 10h59 L’élection de Jean Ziegler et la désignation de Richard Falk comme rapporteur de l’ONU sur les territoires palestiniens ont suscité des critiques étasuniennes. La « rhétorique anti-sioniste » de l’ONU a été vivement dénoncée.

ATS | 27 Mars 2008 | 10h59

La vice-présidente de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants Ileana Ros-Lehtinen avait écrit à la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey pour lui demander de retirer son soutien à Jean Ziegler.

Dans un communiqué publié à Washington jeudi matin, elle affirme que « l’élection de Jean Ziegler montre l’étendue de la déchéance morale du Conseil » des droits de l’homme.

« Il est au-delà du domaine de la raison que le Conseil croie que M. Ziegler qui a justifié les attaques du Hezbollah, comparé les sionistes aux nazis, défendu Fidel Castro et Robert Mugabe, puisse donner des avis sur les droits de l’homme », affirme le communiqué. « La rhétorique anti-sioniste de Jean Ziegler ajoute une nouvelle voix au choeur des représentants de l’ONU qui dénoncent le régime sioniste plutôt que de condamner l’extrémisme islamiste », ajoute la représentante républicaine de l’Etat de Floride.

Jean Ziegler a obtenu 40 voix mercredi sur les 47 pays membres du Conseil pour son élection comme expert au comité consultatif.
Rapporteur partial

Mme Ros-Lehtinen fustige aussi la désignation mercredi soir par le Conseil d’un nouveau rapporteur de l’ONU sur les territoires palestiniens, Richard Falk, qui remplace le Sud-Africain John Dugard.
« Plutôt que de remplacer un rapporteur obstinément anti-sioniste par une voix impartiale et honnête, le Conseil a désigné un professeur de Princeton qui a appelé Ariel Sharon un criminel de guerre, a soutenu la réduction de l’aide à l’entité sioniste en solidarité avec la cause palestinienne et suggéré que l’Iran peut fournir un modèle de gouvernement », déclare la représentante américaine.
Elle conclut en affirmant que les voix de la raison et de la modération sont marginalisées au Conseil des droits de l’homme et qu’une réforme de l’ONU s’impose.

Mercredi, l’ambassadeur sioniste à l’ONU Itzhak Levanon ainsi que l’ambassadeur américain Warren Tichenor avaient aussi critiqué la nomination de Richard Falk, imposée par le bloc des pays islamiques.
« Le candidat proposé ne pense pas qu’il s’agit d’une exagération d’associer le traitement des Palestiniens aux atrocités commises par les nazis, de considérer les attentats suicide comme une méthode valable de lutte et d’accuser Israël de tendances génocidaires », a déclaré l’ambassadeur sioniste, en dénonçant « une défaite » pour le Conseil qui a cédé à « l’intimidation ».
Le nouveau rapporteur de l’ONU pour les droits de l’homme dans les territoires palestiniens avait déjà fait partie en 2001 d’une commission d’enquête demandée par l’ONU sur les « crimes de guerre » commis par le régime colonial à la suite du déclenchement de l’Intifada. Tel Aviv avait de collaborer avec cette commission.

Cet article peut être consulté à :
http://www.tdg.ch/pages/home/tribune_de_geneve/l_actu/geneve_et_region/detail_geneve/(contenu)/210032

Info-Palestine - mardi 15 avril 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4161

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51508

Guerre et Paix, à la mode sioniste

DAMAS - Les sionistes insistent pour dire qu’ils ne cherchent pas la guerre avec les Syriens, alors même que l’armée coloniale a commencé les plus grandes manœuvres militaires de son histoire depuis 1948. C’était sur la frontière avec la Syrie, qui a été calme depuis la guerre de juin 1967.

Cet « exercice » à l’échelle nationale est mené par le Commandement Arrière des Forces de « Défense » sionistes (FO), en coopération avec l’Autorité Nationale d’Urgence créée récemment.

Le Président Shimon Peres a insisté sur le fait que ce n’est pas un prélude à la guerre avec la Syrie, disant aux Syriens de ne pas s’inquiéter. Cependant, la Radio sioniste a dit aux citoyens [sionistes] que le scénario de cet entraînement consistait à voir à quoi ressembleraient les choses au quatrième jour d’une guerre « imaginaire » avec le Hezbollah sur un front et avec les Syriens sur l’autre front.

Cet entraînement imaginait que des roquettes Qassam et des missiles Katyusha pleuvaient sur la zone sioniste. Pourtant, les FO ont fait une déclaration assurant aux sionistes de ne pas s’inquiéter, disant que cet exercice faisait « partie du plan de travail de 2008 des FO ». Elles ont souligné que cet exercice n’était pas en préparation de quelque aventure militaire que ce soit, ni en représailles pour des accrochages entre la Syrie, le Hezbollah et le régime sioniste. Pour sa part, le Hezbollah est mal à l’aise avec les manœuvres sionistes, disant que ce n’est ni de la routine - ni normal - pour deux pays techniquement en état de guerre depuis 1948.

Faisant partie de cet exercice, les sirènes se sont mises à hurler à 10 heures le 8 avril à l’intérieur de la zone sioniste. Le présentateur des informations télévisées, Gadi Sukenik, a été appelé à participer pour simuler « des instructions d’urgence » à la télévision - et à faire la même chose dans l’éventualité d’une guerre réelle. Entre 10 et 11 heures, la Chaîne 33, émettant depuis le nouveau studio du Commandement Arrière, a donné des instructions sur ce qu’il convient de faire en temps de guerre. Le Général de division Yair Golan a donné des instructions et présenté des vidéos d’instruction sur la manière de se comporter pendant une attaque.

Les maîtres et maîtresses des jardins d’enfants se sont entraînés à la manière de s’occuper des petits enfants si une guerre devait éclater avec la Syrie ou le Hezbollah, tandis qu’un exercice de champ de bataille a simulé divers scénarios - des roquettes conventionnelles et non-conventionnelles tirées sur la zone sioniste, une attaque chimique, en compagnie d’un entraînement de recherches et de secours.

Les mots du Général Dan Harel sont venus épicer cette démonstration. Le chef d’état-major adjoint des FO a déclaré : « Quiconque essaye de faire du mal à la zone sioniste doit savoir que c’est le pays le plus fort de la région et que les représailles seront puissantes - et douloureuses ».

Si tout ce qui est décrit ci-dessus n’est pas un prélude à la guerre, alors de quoi s’agit-il ?

En septembre dernier, quatre avions de guerre sionistes ont envahi l’espace aérien de la Syrie et atteint le village de Tal Abyan, à côté de Deir ez-Zour. Après cela, les choses sont devenues troubles. Certains ont dit que les avions avaient frappé des cibles en Syrie. D’autres l’ont réfuté, jusqu’à ce que le Président Bashar el-Assad sorte de son silence et confirme cette histoire, quelques mois plus tard, confirmant qu’ils avaient été frappés, mais il a minimisé l’importance des cibles.[1]
La Syrie a déclaré qu’il s’agissait d’un « acte flagrant d’agression » et qu’elle avait affronté ces avions, les forçant à larguer leur carburant et leurs munitions afin qu’ils puissent voler plus vite et s’échapper. Au début, les sionistes ont refusé de faire des commentaires, puis ils ont confirmé qu’ils avaient en fait mené une intrusion en Syrie.

Les médias sionistes et internationaux se sont perdus en conjectures sur le fait que ce fut la Syrie, et non l’entité sioniste, qui a laissé échapper cette histoire. Une théorie dit que les sionistes se préparaient à soutenir les Américains dans une guerre se profilant contre l’Iran et qu’ils essayaient d’atteindre le territoire iranien - expliquant ainsi le carburant supplémentaire. Une autre théorie soutenait que les sionistes recherchaient des missiles russes que la Syrie avait acquis et qu’ils voulaient tester les défenses syriennes.

Ceci a été appuyé par l’expert sioniste Boaz Ganor, qui a dit que son pays « collectait des renseignements sur les missiles à longue portée » déployés par la Syrie au nord. Une troisième spéculation disait que les sionistes voulaient frapper un camp d’entraînement pour les partisans palestiniens en Syrie (le Hamas et de Djihad Islamique), et qu’ils avaient raté leur cible. Une quatrième histoire soutenait que les sionistes essayaient de montrer leurs muscles et de rappeler à la Syrie que, bien qu’ils aient été repoussés - ou comme diraient les Arabes « vaincus » dans la guerre contre le Liban en 2006 -, le régime sioniste était toujours là au Proche-Orient - et pouvait créer des problèmes. Une théorie a même dit que les sionistes étaient à la recherche d’armes nord-coréennes stockées en Syrie.

Peu importe la cible, il s’agissait de provocation et d’un signe avant-coureur pour les Syriens. On « ne pouvait pas faire confiance » aux sionistes et ils étaient capables de s’engager dans une nouvelle aventure militaire avec Damas - et le voulaient. Cela rendait aussi tous les pourparlers pour un processus de paix de plus en plus ridicules, puisque les nations intéressées dans la paix ne se baladent pas comme ça pour envahir l’espace aérien d’une autre nation, larguant des bombes avant de disparaître.

Il y a eu beaucoup de spéculations au cours de l’été 2007, selon lesquelles « quelque chose » se passait sur le front israélo-syrien. Les sionistes avaient mobilisé les FO sur la frontière du Golan et des reportages dans les quotidiens disaient que 70% des réservistes prenaient part aux exercices le long du Golan. L’établissement sioniste a aussi déclaré que l’une de ses célèbres unités, la Brigade du Golan, venait juste de terminer un entraînement intensif dans les jeux de guerre.

Guy Hazout, l’officier en charge de la 91ème Division déployée le long de la frontière avec le Liban, a fait remarquer : « Le pire est la guerre et nous devons nous préparer au pire ». United Press International a cité des « sources à Washington bien renseignées » disant qu’une « confrontation entre la Syrie et Israël pourrait se produire cet été ».

Ceci a été repris par Dennis Ross, un envoyé au Proche-Orient sous l’ère Clinton, qui a été cité dans Yediot Aharonot disant qu’il y avait un « risque » de guerre, ajoutant : « Les Syriens se positionnent eux-mêmes pour la guerre ».

Le ministre sioniste de la défense, Ehoud Barak, avait cependant fait une sortie pour apaiser la tension, une semaine avant l’invasion aérienne, disant que l’établissement sioniste allait retirer ses troupes du Plateau du Golan. Cette mobilisation, avait-il dit, augmentait le risque d’une « confrontation accidentelle » entre les Syriens et les sionistes, quelque chose que le régime sioniste voulait éviter. Il semblait apaiser les tensions et dire au monde qu’il n’y aurait pas de guerre entre l’entité sioniste et la Syrie.

La Syrie a répondu par un engagement similaire vers la paix, disant que depuis qu’elle s’est rendue à Madrid en 1991, son choix avait été une « paix juste et complète » basée sur la résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies : la formule « la terre en échange de la paix ».

Après cette intrusion, le vice-Président syrien Farouk el-Shara a déclaré au quotidien italien La Republica : « Tout ce que je peux dire est que, au moment où nous parlons, l’échelon militaire et politique étudie une série de réponses. Les résultats sont proches ». A la question de savoir à quelles sortes de représailles il fallait s’attendre de la part des Syriens, il a répondu : « Je ne peux révéler aucun détail ». Un journaliste a ensuite parlé d’un appel de Peres à la Syrie, auquel Shara a répondu : « Pardonnez-moi de sourire ! Les pourparlers de paix sont un déguisement pour une agression flagrante. Les réponses sionistes à la lumière de l’infiltration aérienne sont étonnantes, avec [le Premier ministre Ehoud] Olmert disant qu’il ne sait rien de cela ».

Les Syriens - qui semblent être relativement calmes sur ce qui se passe en ce moment - n’ont toutefois pas écarté la possibilité d’une guerre avec le régime sioniste. En mai 2007, Assad s’est exprimé devant le parlement et a dit que des dirigeants vaincus comme Olmert pouvaient faire des choses étranges - comme livrer la guerre plutôt que de faire la paix avec ses voisins, pour redresser les torts faits à l’image de l’établissement sioniste en 2006. Olmert a répondu dans une interview avec la chaîne saoudienne al-Arabiyya en disant qu’il était prêt à faire la paix avec le président syrien. « Bashar el-Assad, vous savez que je suis prêt à des pourparlers directs avec vous. Je suis prêt à m’asseoir avec vous pour parler de paix, pas de guerre ». Il a ajouté : « Je serais heureux si je pouvais faire la paix avec la Syrie. Je ne veux pas livrer de guerre contre la Syrie ».

Assad a répliqué à son tour - indirectement - dans son discours d’inauguration de juillet 2007, en disant : « Le plus que la Syrie pourrait faire est d’envoyer un Syrien dans un endroit neutre pour négocier avec une tierce partie, qui a son tour porterait le message de la Syrie aux sionistes, qui pourraient se trouver dans un autre hôtel. Aussi, à ce stade, des pourparlers directs entre la Syrie et le régime sioniste sont-ils hors de question ». La base de la position de paix des Syriens serait la résolution 242 et la frontière du 4 juin 1967. D’expérience, a-t-il ajouté, les Syriens ne font cependant pas confiance aux sionistes, « Nous ne leur faisions pas confiance avant les années 90 et nous leur faisons encore moins confiance aujourd’hui ».

Ensuite, les Syriens se rendus à Annapolis, aux Etats-Unis, en novembre 2007, soutenant à l’avance que l’ensemble de cette conférence de paix était destinée à échouer parce que, ni les Américains, ni les sionistes n’étaient prêts pour la paix. Les Syriens pensent que le régime sioniste ne peut pas signer un accord de paix avec les Palestiniens ou les Syriens, à moins de corriger les dommages perpétrés lors de la guerre du Liban en 2006.

Cependant, les sionistes le réfutent, soutenant que, bien que les résultats aient été moins que satisfaisant, ils peuvent vivre avec, exactement comme les Américains ont appris à vivre avec le Vietnam. Toutefois, les Américains, dans ce qui reste de l’administration de George W Bush - n’ont pas envie d’entamer des discussions avec les Syriens. Ils soutiennent que la Syrie est plus intéressée dans le processus de paix que dans un accord de paix, un processus destiné à rompre l’isolement imposé par les Etats-Unis depuis 2005.
Toutefois, si les sionistes veulent parler aux Syriens, les Américains insistent sur le fait qu’ils ne les décourageront pas. Ils ne les encourageront pas - mais ne diront certainement pas non. Cependant, les Syriens ne le croient pas et ils se retrouvent encore confrontés à un dilemme, étant donné qu’ils ne peuvent pas entrer dans un processus de paix sans une tierce partie honnête et fiable. Le seul intermédiaire acceptable (pour les sionistes) sont les Etats-Unis.

Les huit derniers mois de l’administration Bush ne peuvent produire d’accord de paix, ni avec les Syriens, ni avec le Président palestinien Mahmoud Abbas. Il ne reste en suspens que l’option de la guerre.
Au premier coup d’œil, ce n’est dans l’intérêt de personne d’envisager une autre guerre - la quatrième dans le monde arabe depuis 2001. Un regard plus profond montre que les sionistes pourraient avoir leurs raisons de rechercher la confrontation pour livrer une guerre limitée - puis la paix - avec les Syriens.

Voici la théorie : on ne peut pas aller vers la paix dans le conflit israélo-arabe sans avoir obtenu au préalable des médailles de guerre. Olmert a besoin de cela pour des raisons intérieures - et pour avoir de meilleures cartes en main à la table des négociations avec les Arabes. Cette paix a beaucoup de conditions qui lui sont attachées : pas de Hamas, pas de Djihad Islamique et pas de Hezbollah.

Tandis que les deux premiers doivent être réglés au niveau palestinien, ce dernier [le Hezbollah] dépend de la paix ou de la guerre avec les Syriens. Beaucoup de personnes en zone sioniste recommencent à souligner que le seul moyen de se débarrasser du Hezbollah est de le couper de ses alliés naturels.
Une nouvelle guerre contre le Hezbollah ne réussira pas - et une invasion terrestre du Liban pourrait s’avérer désastreuse pour les FDI. Les sionistes n’y ont pas réussi en 2006.
Le système libanais, qui est lui-même au bord de l’effondrement, ne pouvait pas le faire en 2006-2008 [se débarrasser du Hezbollah]. L’Onu ne pouvait pas le faire avec ses résolutions. Les Iraniens ne le feront jamais.
Donc, les sionistes pensent que les seuls à pouvoir trouver une solution au problème posé par le Hezbollah sont les Syriens et ils ne le feraient que si un traité de paix complet était atteint avec le régime sioniste. Aucun processus de paix n’est toutefois possible avec la Syrie sans la guerre - une guerre qui redessinerait les lignes de front, imposerait de nouvelles réalités à tous et préparerait psychologiquement toutes les parties pour mettre fin au conflit.

Sadate sous un jour nouveau

Dans des temps comme ceux-ci, il est lumineux de revisiter feu Anouar El-Sadate d’Egypte. Sans aucun doute, les sionistes ont plus appris de Sadate que des Arabes. Sadate a enregistré une victoire psychologique et politique en 1973 - en plus de la célèbre traversée du Canal de Suez - en prenant les sionistes au dépourvu.

Il a commencé par envoyer des messages à Tel Aviv - utilisant toutes sortes de langages pour leur assurer que l’Egypte ne cherchait pas la guerre avec l’Etat hébreu. D’abord, il demanda en 1972 que tous les experts soviétiques travaillant en Egypte, depuis les jours de Gamal Abdel Nasser, retournent en Union Soviétique. En tout, près de 20.000 conseillers furent expulsés. Il voulait rassurer les Américains et il voulait aussi que les sionistes croient qu’il ne projetait pas de faire la guerre.
Les renseignements sionistes pensaient que l’Egypte ne voulait pas et ne pouvait pas faire la guerre à moins d’avoir des armes provenant des Russes. Un espion dans l’armée égyptienne, dont le nom jusqu’à aujourd’hui n’a pas été révélé et qui n’est connu que comme « la source », a dit aux sionistes que l’Egypte voulait récupérer le Sinaï, mais que le Caire n’irait pas en guerre à moins que Moscou ne lui fournisse des bombardiers pour neutraliser l’Armée de l’Air sioniste et des missiles Scud pour être utilisés contre les villes sionistes.

Tant que les bombardiers n’étaient pas arrivés, l’entité sioniste pensait que Sadate n’attaquerait jamais parce qu’il ne disposait pas des armes pour la guerre. Les sionistes pensaient aussi que si l’Egypte n’attaquait pas, alors la Syrie ne le ferait pas non plus. Les Américains comme les sionistes pensaient que l’expulsion des conseillers soviétiques affaiblirait grandement l’armée égyptienne.

Sadate s’assura aussi qu’un flux constant de fausses informations fût donné aux renseignements sionistes. Par exemple, l’Egypte a rendu public qu’elle n’avait pas de soldats entraînés ou qualifiés pour travailler avec les nouvelles armes qui venaient de Russie. Elle a aussi envoyé des messages à l’entité sioniste selon lesquels elle avait un problème majeur avec les pièces détachées pour ses chars et ses avions. En mai et août 1973, il menaça de livrer la guerre. Les sionistes se mobilisèrent pour combattre et Sadate ne fit rien.

Chaque mobilisation coûtait à l’entité sioniste environ 10 millions de dollars. Parce qu’il menaçait toujours de faire la guerre contre le régime sioniste et qu’il ne faisait rien, personne ne le cru en 1973. C’est exactement ce que voulait Sadate et, en compagnie du président syrien Hafez el-Assad, il réussit à prendre les sionistes au dépourvu le 6 octobre 1973.
Voilà pourquoi les Syriens devraient s’inquiéter des opérations sionistes qui ont débuté le 6 avril dernier. Cela pourrait être coûteux de se mobiliser pour se défendre, mais une absence de réponse et croire les assurances de Peres serait certainement plus coûteux pour la région dans son ensemble, pas seulement pour la Syrie. Il n’y a aucune assurance dans la guerre, et aucune promesse tenue dans le monde arabe. Les sionistes ont dit une chose et ont fait l’opposé en septembre 2007. Ils est possible - et il se pourrait - qu’ils le fassent à nouveau en avril 2008.

Sami Moubayed est un analyste politique syrien.

10 avril 2008 - Asia Times Online - Vous pouvez consulter cet article à :
http://atimes.com/atimes/Middle_Eas...
Traduction de l’anglais : J.F Goulon - Questions Critiques

Info-Palestine - Sami Moubayed - Asia Times - lundi 14 avril 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4148