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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Dimanche, 9 mars 2008

dimanche 9 mars 2008

Numéro : 487

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 08/03/08

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48701

Des colons sionistes attaquent une parlementaire Palestinienne près de Naplouse

Des colons sionistes ont attaqué la parlementaire Palestinienne Siham Thabit et sa famille, vendredi 07/03/08. L’attaque s’est produite lorsque MmeThabit conduisait, avec sa famille et l’épouse, enceinte, de son fils, sur une route passant à proximité de l’implantation sioniste de Yitzhar.

Mme Thabit roulait en direction de Ramallah lorsque l’attaque des colons sionistes a fait voler en éclats le pare brise de la voiture. Elle a été blessée au visage et son oeil droit a été touché. Elle a été transférée, par une ambulance du Croissant Rouge, vers l’hôpital Arabe de Naplouse. Elle a été soignée et a pu repartir.

Mme Thabit a fait des déclarations relatives aux femmes de Palestine, au moment où le monde entier célèbre la Journée Internationale de la Femme, le 8 mars. Ses commentaires ont souligné la « ténacité incroyable » des femmes de Palestine sous l’occupation sioniste et leur rôle essentiel dans les aspects sociaux, politiques et éducationnels de la société Palestinienne.

IMEMC & correspondants – Samedi 08 mars 2008 – 01 : 22

http://www.imemc.org/article/53337

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48702

Journée Internationale des Femmes : les détenues Palestiniennes sont confrontées à l’oppression et à la torture

L’Institut Mandela pour les Droits de l’Homme et des Prisonniers politiques a publié des communiqués soulignant « la ténacité et les sacrifices des femmes de Palestine qui jouent un rôle essentiel dans la société Palestinienne et dans sa lutte de libération. »

L’Institut Mandela a déclaré que les femmes de Palestine sont confrontées à plusieurs types de souffrances et d’oppression
sous l’occupation sioniste, et sont soumises, de la part de l’armée coloniale, au kidnapping, à l’assassinat, à la torture. En outre, elles sont les épouses et les mères des détenus et des martyrs.

A l’occasion du 8 mars, Journée Internationale des Femmes, l’Institut Mandela a déclaré que les groupes internationaux concernés par les droits de l’homme devraient enquêter sur les femmes détenues par le régime sioniste. Selon l’Institut, les détenues sont soumises à des traitements qui violent le Droit International, et particulièrement la Troisième et la Quatrième Convention de Genève.

L’Institut a déclaré qu’il y a actuellement 80 femmes détenues par le régime sioniste, y compris deux mères, emprisonnées avec leurs enfants, identifiées comme Yousef et Ghada. Des dizaines de détenues souffrent de malnutrition, et sont soumises à des tortures. On leur dénie le droit de visite et elles sont placées en confinement solitaire.

L’Institut a ajouté qu’il y a plusieurs détenues qui ont accouché derrière les barreaux, dans des conditions qui ne remplissent pas les exigences sanitaires minimum. Quelques unes de ces détenues sont

- Mirvat Taha, a eu son fils Wael le 2 août 2003.
- Manal Ghanim, a eu son fils Nour le 10 octobre 2003.
- Samar Sbeih, a eu son fils Bara le 30 avril 2006.
- Fatima Al Ziq, a eu son fils Yousef le 17 janvier 2008.

Il y a environ 22 détenues qui sont séparées de leurs enfants. Plusieurs sont les épouses de prisonniers masculins, dont Erena Sarahna et Ibrahim Sarahna, Eman Al Ghazzawi et Shaer Al Ashy, Nour Shukry et Mohammad Al Hashlamoun, Khawla Zeitawi et Jasser Al Omar, Itaf Al Hodaly et Walid Al Hodaly.

L’Institut Mandela a déclaré que les détenues en reçoivent pas de suivi médical approprié, y compris au cours de leur grossesse. Les détenues enceintes ne reçoivent pas de contrôle prénatal et de traitement médical particulier. Ceci s’ajoute aux formes habituelles de mauvais traitements, à la privation de visites, et aux attaques répétées des soldats sionistes.
L’administration sioniste des prisons interdit actuellement l’entrée de vêtements, de chaussures, ce couvertures, et d’autres fournitures essentielles. L’Institut Mandela demande que la Communauté Internationale, les organisations de Droits de l’Homme, et les Nations Unies interviennent et fassent pression sur le gouvernement sioniste pour qu’il améliore les conditions de détention des prisonnières et leur fournisse les soins médicaux necessaires.

[commentaires : Bof...Comme tout le monde, je respecte beaucoup Nelson Mandela, même si ce n’est peut-être pas lui qui gère directement son Institut. Et sûrement ce genre de rapports n’est pas totalement inutile. Cela peut servir à caler une table qui aurait un pied trop court...Mais soyons sérieux : cela fait 60 ans et plus que la communauté internationale est assise sur ses mains quand il est question des sionistes.
L’indépendance pleine et entière, et rien d’autre]

IMEMC & correspondants – Samedi 08 mars 2008 – 00 : 59

http://www.imemc.org/article/53336

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48703

Plusieurs manifestants blessés au cours de la manifestation hebdomadaire de Bil’in contre le Mur

Des dizaines d’habitants de Bil’in, un village près de Ramallah, sont descendus dans la rue, vendredi 07/03/08, pour tenir leur manifestation hebdomadaire contre la confiscation, illégale, des terres de leur village par l’extension continuelle du Mur d’Annexion.

Les habitants ont été rejoints par de nombreux militants pacifistes internationaux et israéliens, en plus de partisans du Parti Palestinien Démocratique et Fédéraliste (FIDA) qui célébrait son 18ième anniversaire.

Les manifestants portaient des pancartes condamnant les attaques sionistes sur la Bande de Gaza et d’autres, demandant la démolition du Mur d’Annexion qui cause de grave difficultés aux agriculteurs du village.

Les manifestants ont été arrêtés par des soldats sionistes à la porte d’entrée du site du Mur, et ont été empêchés de parvenir jusqu’aux terres qui ont été confisquées dans leur village. Les soldats sionistes ont utilisé des lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser les manifestants.

Les jeunes Palestiniens qui participaient à la manifestation ont répondu e,n lançant des pierres sur les soldats, qui ont alors commencé à tirer des balles acier caoutchouc. Une militante pacifiste israélienne, identifiée comme Marina, et un manifestant Palestinien, identifié comme Naji Shouha, ont été légèrement blessés par les tirs sionistes. En outre, un certain nombre de Palestiniens et d’Internationaux ont été soignés pour inhalation de gaz.

[commentaires : vous avez remarqué, vous qui lisez toutes les semaines un petit mot sur Bil’in ? Non ? Rien ? Rassurez-vous, je pense que, de plus en plus, vous verrez. Il y avait quelques jeunes Palestiniens. Qui ont répliqué aux bidasses sionistes. Croyez vous qu’au fil des semaines et, s’il le faut sans doute, des années, leur nombre ira en diminuant ? Vous verrez, les soldats de l’occupation vont eux aussi les voir. Et ils n’auront peut-être pas que des cailloux à leur offrir.]

George Rishmawi - IMEMC & correspondants – Vendredi 7 mars 2008 – 18 : 47

http://www.imemc.org/article/53332

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48704

Les sionistes tentent d’incendier la porte d’Al-Silsila

Un groupe d’extrémistes sionistes ont tenté, la nuit dernière, d’allumer la porte d’Al-Silsila, l’une des portes de la mosquée sainte d’Al-Aqsa, avant d’être découverts par les gardiens de la mosquée.

Les gardiens ont décelé l’attaque après qu’un colon sioniste ait tenté de brûler la porte, sur le côté ouest de la mosquée d’Al-Aqsa.

Les gardiens de la mosquée, qui se trouvaient à l’entrée de la porte, ont détecté une fumée et ont senti une odeur d’incendie à l’extérieur de la porte, avant d’informer le responsable des gardiens qui à son tour a informé les policiers sionistes qui se trouvaient dans l’endroit avant d’ouvrir la porte et trouvé le feu qui dévorait la porte, selon les gardiens de la mosquée.

La police sioniste a prétendu qu’elle n’a pas trouvé le coupable, malgré les 5 cameras de surveillance qu’elle a installé dans cette zone et bien qu’elle ait renforcé le contrôle par des « gardes frontières » qui se trouvaient dans l’école Tankazia tout près du lieu de l’incendie.

Cette attaque prend place dans le cadre d’une série d’agressions sionistes contre la mosquée sainte d’Al-Aqsa.

Al-Qods occupée – CPI - 08/03/2008 - 19:15

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7gbhnphNZZyQs%2fus4ckJvlFU7DfTcSI%2bqBHirQlPnYz3XT8f2jj1SXJswoT22nADgXRaMoR4p1VItNEesikxzWq3S0y6Gw69juSH0EY4lAOw%3d

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48705

D’Annapolis à Gaza

POLITIS jeudi 6 mars 2008

Et voilà Condoleezza Rice au Proche-Orient, appelant, comme si de rien n’était, à la « reprise des négociations palestino-sionistes » ! Jamais sans doute la prose diplomatique n’a été plus éloignée de la réalité palestinienne qu’en ces premiers jours de mars 2008. Pendant que la secrétaire d’État américaine invoque le processus de paix d’Annapolis, les habitants des camps de Jabaliya et de Khan Younis, eux, comptent leurs morts. Après cinq jours d’enfer, les survivants émergent des ruines de leur maison, tentant de sauver leurs blessés, brûlés ou mutilés, qui agonisent dans des hôpitaux de fortune. Et lorsque Mme Rice dénonce la violence, ce n’est pas celle des avions et des chars sionistes qui ont fait 120 morts, dont 22 enfants, mais celle des tireurs de roquettes Qassam. Son problème n’est pas l’injustice d’un territoire économiquement et socialement asphyxié, c’est l’acte de rébellion que cette injustice provoque. Comme si, depuis peu, le Hamas avait inventé le conflit palestino-sioniste. Pour autant, et quelle que soit notre émotion, il ne faut pas tenir pour négligeable ce que Mme Rice appelle le « processus d’Annapolis ». Ce n’est certainement pas un « processus de paix », au sens où les Palestiniens pourraient l’entendre, mais c’est bel et bien une stratégie qui passe sans doute par l’écrasement de tout ce qui pourrait résister au projet colonial sioniste. La paix des vainqueurs en quelque sorte.

En Cisjordanie, le projet est connu. Il passe par des programmes d’extension des colonies que le gouvernement sioniste ne manque pas une occasion de confirmer. Il passe par un morcellement du territoire et la confiscation des ressources. À Gaza, la situation est évidemment différente. En se retirant de cette étroite bande de terres, en août 2005, mais en la verrouillant, en la privant de tout débouché, de port, d’aéroport, et évidemment de toute communication avec la Cisjordanie, le régime de Tel Aviv a inventé la colonisation sans colonies.

À Gaza, moins encore qu’à Ramallah, il n’y a pas d’étapes intermédiaires possibles. Pour que cette population d’un million et demi puisse vivre, il faut un État palestinien avec tous les attributs économiques et politiques de la souveraineté. La misère organisée et aggravée depuis 2005, ajoutée à l’absence de perspective, a donné un coup de pouce supplémentaire au Hamas et aux tireurs de roquettes. Et, comme toujours dans ce conflit, il a suffi ensuite d’une habile communication pour inverser l’ordre des causes et des conséquences. On s’étonne après cela de la haine indicible qui monte dans le monde arabo-musulman. Comme si elle n’avait d’autre origine que religieuse ou civilisationnelle. Signe des temps, l’homme qui « promet de rayer Israël de la carte », le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, était, ces jours-ci, reçu triomphalement par le nouveau régime de Bagdad. Celui-là même qui a été installé par la guerre américaine. On aurait tôt fait de l’affaiblir et de l’isoler en réglant le conflit qui alimente toutes les haines dans la région et nourrit son discours.

Mais régler le conflit, outre que c’est une décolonisation dont le régime sioniste ne veut pas, c’est aussi reconnaître le peuple palestinien tel qu’il est, et tel qu’en partie on l’a fait à force d’injustices et de rebuffades. C’est donc reconnaître pleinement le Hamas. Et il n’en est pas question. Mais, paradoxalement, une partie des cartes est aujourd’hui entre les mains d’un homme politiquement affaibli : Mahmoud Abbas. Alors que les enfants palestiniens meurent sous les bombes, fût-ce à Gaza, il ne peut plus feindre de croire au processus de paix d’Annapolis. Il le peut d’autant moins que ses « partenaires » sionistes ne lui donnent par ailleurs aucun gage. Il n’a même pas pu obtenir d’eux le gel des prochains programmes de colonisation en Cisjordanie. Il est aujourd’hui placé devant un choix extrême. Ou bien il accepte la main tendue du Hamas qui lui propose de former « sans préalable » un gouvernement d’union nationale. Et il refait alors l’unité de son peuple et contraint à terme la communauté internationale (et en premier lieu, peut-être, l’Europe) à reconnaître le Hamas [1] ­ ce qui est aussi une façon de contraindre le Hamas à reconnaître « Israël » ­, ou bien, après un moment de deuil, il repart dans « le processus de paix d’Annapolis » et il donne en quelque sorte le feu vert à l’écrasement de Gaza et de tout ce qui, en Cisjordanie, manifesterait de la solidarité. La paix d’Annapolis ne sera alors plus tout à fait une fiction. Ce sera le nom donné par les sionistes et les Américains à l’état des lieux après le massacre.

Notes
[1] La position française est de plus en plus confuse. Quelques jours après la promesse faite au dîner du Crif par Sarkozy de ne jamais serrer la main à un mouvement qui ne reconnaîtrait pas l’état sioniste, Bernard Kouchner a plaidé lundi sur France Inter pour un processus politique et des « pourparlers ». Avec le Hamas ?

Politis

Denis Sieffert

CCIPPP et Denis Sieffert (Politis) - jeudi 6 mars 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5950

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48706

«  Communauté internationale », dites-vous !

LE QUOTIDIEN D’ORAN : Analyse

Depuis la prise du pouvoir par le Hamas dans la bande de Gaza, l’Etat sioniste applique à la population de cette zone le concept nazi de la responsabilité collective.

Dans les faits, cette politique se traduit par un embargo hermétique dont le résultat est une catastrophe humanitaire, sur la gravité de laquelle des institutions et des ONG tentent vainement d’attirer l’attention de la « communauté internationale ». Non content d’affamer et de tuer à petit feu la population ainsi enfermée, l’Etat hébreu a couplé l’embargo avec des opérations militaires aériennes et terrestres contre le territoire palestinien, qui se soldent à chaque fois par un véritable massacre dont les victimes sont surtout des civils, notamment des femmes et des enfants dont certains sont des nourrissons. Les dernières en date ont fait en une dizaine de jours plus de 130 morts et des dizaines de blessés.

Que la bande de Gaza ait été ainsi transformée en prison à ciel ouvert, sa population soumise à un châtiment collectif dont un ministre israélien n’a pas hésité à admettre la dimension de « Shoah », cela n’a guère ému la « communauté internationale », qui, pour toute réaction, n’a adressé à Tel-Aviv que de timides remontrances sur « son usage disproportionné de la force » et des conseils de retenue dans son exercice de la répression contre la population civile.

Et c’est cette même « communauté » qui clame à l’unisson depuis jeudi sa « consternation », son indignation » et des « fermes condamnations » suite à l’attentat perpétré à Jérusalem ayant entraîné la mort de huit citoyens sionistes. En l’occurrence, elle a recours à un florilège de qualificatifs pour stigmatiser cette opération qu’elle dénonce de terroriste, criminelle, barbare. Autant de qualificatifs dont elle s’est abstenue dans ses réactions embarrassées et sans conviction après les tueries intervenues dans la bande de Gaza.

En fait, l’attentat de Jérusalem offre à cette « communauté internationale » l’occasion de s’exonérer de tout débat de conscience sur le terrorisme d’Etat exercé par l’entité sioniste et qui est la cause et le problème de la situation en Palestine et au Proche-Orient. Il n’est pas étonnant qu’après l’attentat, ses porte-voix se répandent en commentaires alléguant que cette opération « a enterré le processus de paix » qui aurait été enclenché par la conférence d’Annapolis.
Pour cette « communauté », c’est toujours et encore les Palestiniens qui entravent l’instauration de la paix. Ces Palestiniens qui ne se résignent pas à être des moutons consentants et osent lutter pour leurs droits humains et nationaux en une guerre asymétrique qui a fait basculer l’opinion internationale en leur faveur. Car cette opinion internationale a compris, avant ses représentations officielles, que la violence du fait des Palestiniens à l’encontre du régime sioniste est acte de résistance à l’occupation inhumaine qu’ils subissent et à ses manifestations qui sont la colonisation intensive, l’épuration éthnique et la répression génocidaire.

L’établissement sioniste aura beau intensifier et durcir son action antipalestinienne, il se trouvera toujours et encore et encore des Palestiniens prêts au sacrifice suprême pour démontrer la pérennité de la résistance de leur peuple. Peu leur importe que leur engagement patriotique soit qualifié de « terrorisme » par cette « communauté internationale », qui se résume à quelques pays occidentaux et à leurs faunes intello-médiatiques.
http://www.lequotidien-oran.com/ ?news=5100243

Kharroubi Habib

CCIPPP et Habib Kharroubi (Le Quotidien d’Oran) - samedi 8 mars 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5961

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48707

Un Palestinien a frappé au cœur de l’établissement sioniste

Après les massacres de Ghaza.

Cet attentat, qui a causé la mort de 8 sionistes et blessé 9 autres, selon des sources médicales et sécuritaires sionistes, et qui a été commis par un Palestinien résidant dans la partie est de la ville sainte d’El Qods, a pris pour cible des étudiants d’une école talmudique, créée en 1924, célèbre pour avoir formé des chefs de colons racistes et fanatiques.

Ghaza : De notre correspondant

L’annonce, jeudi soir, d’un attentat commis par un Palestinien, au cœur de Jérusalem-ouest, a été célébrée instantanément et spontanément dans toutes les villes, villages et camps de réfugiés de la bande de Ghaza. Des coups de feu très denses tirés en l’air étaient entendus partout subitement et ont fait craindre à ceux qui n’étaient pas au courant de la cause de ces tirs, une opération militaire ennemie étendue à tout le territoire. Certains groupes de jeunes dansaient dans les rues. D’autres citoyens distribuaient des friandises. Les mosquées, par le biais de haut-parleurs, ont participé pour leur part à cette célébration, louant d’éloges la résistance armée, et critiquant tous ceux, à l’image du président Mahmoud Abbas, qui préfèrent les négociations pacifiques.
« A leur tour de pleurer leurs morts »

C’est une vengeance de Dieu disaient-ils « Nos martyrs peuvent reposer en paix. Nous ferons payer aux sionistes tous les crimes commis contre notre peuple. Hier, nous avons pleuré nos morts, aujourd’hui c’est à leur tour de pleurer les leurs. Cette opération est dédiée aux enfants, femmes et hommes tués récemment par les soldats de l’occupation », nous a dit Farid, un jeune de 25 ans qui, en compagnie de plusieurs autres manifestaient leur joie par des chants et des danses au niveau du carrefour reliant les quartiers de Cheikh Redouane (fief hamsaoui) et celui du quartier d’El Nasser. Un homme armé d’une kalachnikov, cagoulé, entouré de jeunes adolescents, a tiré des dizaines de balles en l’air. La joie était presque hystérique.

Cet attentat, qui a causé la mort de 8 sionistes et en blessé 9 autres, selon des sources médicales et sécuritaires, et qui a été commis par un Palestinien résidant dans la partie est de la ville sainte d’El Qods, a visé des étudiants d’une école talmudique, créée en 1924, célèbre pour avoir formé des chefs de colons racistes, fanatiques, qui ne croient en aucune forme de vie commune avec les Palestiniens. Au contraire d’autres écoles talmudiques, les étudiants de celle visée par l’attentat de jeudi font le service militaire et participent aux opérations de l’armée coloniale contre les populations palestiniennes. Selon Aharon Franco, le chef de la police du district de Jérusalem , l’auteur de l’attentat, un habitant du quartier Jabal El Moukaber, muni d’une arme automatique dissimulée dans une boîte en carton, s’est introduit dans l’école et a commencé à tirer. Il a été abattu par un officier sioniste qui se trouvait à proximité.

L’attentat n’a été revendiqué par aucune faction palestinienne connue.

Les « Kataeb Ahrar El Jalil (brigades des hommes libres de la Galilée)-groupe du martyr Imad Moughnieh et des martyrs de Ghaza », portant le nom du chef militaire du Hezbollah libanais, assassiné à Damas le 12 février, inconnu sur la scène palestinienne a, selon la chaîne de télévision libanaise Al Manar, revendiqué l’attentat.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné « toutes les attaques visant des civils, qu’elles soient palestiniennes ou sionistes ». Le président américain, George W. Bush, a aussi condamné l’attentat « barbare » de Jérusalem. Il a, par ailleurs, assuré le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, que les Etats-Unis étaient aux côtés du régime sioniste. La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a condamné à Bruxelles cet attentat, le qualifiant « d’acte de terreur et de perversion ».

Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas, qui contrôle Ghaza depuis le mois de juin 2007, sans revendiquer l’attentat, a jugé l’attaque « héroïque ». Cet attentat constitue « la réponse normale aux crimes et aux meurtres de civils » commis par Israël, a-t-il dit. Au contraire de ce qui se passe, lorsque les victimes sont palestiniennes, le Conseil de sécurité de l’ONU, s’est réuni en urgence, quelques heures après l’évènement. Ses membres n’ont pas pu s’entendre sur un texte condamnant l’attentat, en raison de l’opposition de la Libye, a affirmé à la presse l’ambassadeur américain, Zalmay Khalilzad. « Il n’y a pas eu d’accord, car la délégation libyenne n’a pas voulu condamner l’attentat. »
« Vos menaces ne nous font pas peur »

Les Libyens voulaient inclure dans la résolution un passage condamnant la récente incursion israélienne dans la bande de Ghaza, qui a fait plus de 120 morts dont 24 enfants. La police de l’occupation a été placée hier en état d’alerte. Un état de siège a été imposé à l’ensemble de la Cisjordanie occupée. « Nous avons fait converger de grandes forces à Jérusalem pour assurer la sécurité des habitants », a déclaré à la radio militaire le commandant de la police de Jérusalem. Il a indiqué que la police était en « état d’alerte générale » dans tout le pays.

Jeudi, dans la matinée, un soldat ennemi a été tué et trois autres ont été blessés, lorsque une bombe a explosé au passage de leur Jeep, près du terminal de Kissoufim, un des points de passage entre Israël et la bande de Ghaza. Cette action, revendiquée par le Djihad islamique, a été suivie de deux raids aériens qui ont causé la mort de 4 militants appartenant à ce mouvement islamiste, qui refuse aussi toute forme de solution négociée avec l’Etat hébreu. Abou Ahmad, un porte-parole du Djihad islamique, a déclaré qu’il s’agissait d’un acte de vengeance en réaction à une attaque de l’armée israélienne la veille, qui avait tué un des dirigeants du groupe, ainsi qu’un nourrisson, une fillette de 20 jours, dans le sud de Ghaza. « Nous envoyons un message à tous les criminels sionistes, a-t-il dit. Vos menaces visant les chefs de la résistance (...) ne nous font pas peur. Nous poursuivrons notre lutte et notre guerre sainte,et nous continuerons à faire pleuvoir des roquettes sur vos colonies jusqu’à en faire des villes fantômes ».

Ainsi, le cycle de la violence qui frappe la région risque de se poursuivre. Le gouvernement sioniste, instable intérieurement, surtout après la déroute de son armée lors de la guerre de l’été 2006 contre le Liban, ne semble pas encore prêt à élaborer une véritable paix avec les Palestiniens, basée sur un règlement juste de ce drame humain, qui perdure depuis 60 ans. Il se tournera encore une fois vers sa politique préférée, celle de la répression aveugle, tout en espérant améliorer son image de marque et celle de son armée, aux yeux de sa population, même si c’est au prix de massacre de Palestiniens, et peu importe que ce soient des enfants, des femmes ou des militants armes.

Fares Chahine

http://www.elwatan.com/spip.php ?page=article&id_article=88980

Fares Chahine (El Watan)

[commentaires : « Ce soir, l’ennemi connaîtra le prix du sang et des larmes »
http://musicanet.org/robokopp/french/amienten.htm ]

CCIPPP et Fares Chahine (El Watan) - samedi 8 mars 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5959

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48708

La porte-parole « soviétique » du Quai d’Orsay

La porte-parole du Quai d’Orsay a dénoncé la position des syndicats et des unions égyptiens et arabes ayant protesté contre le choix d’Israël comme invité d’honneur au Salon du livre de Paris dans son édition de 2008. L’argument avancé était que cette protestation émane d’organismes privés et non pas des gouvernements.

En réalité, le monde avait totalement oublié ce genre de logique totalitaire qui prévalait au milieu du siècle dernier et qui considérait que n’importe quel acte pour qu’il soit crédible doit émaner du gouvernement. Suivant cette logique, la Pravda est le journal agréé, les déclarations affichées doivent être celles des officiels, et l’identité reconnue est l’appartenance au Parti communiste au pouvoir. Tout ce qui est en dehors de ce cercle est insignifiant, puisqu’il émane d’organismes privés, c’est-à-dire du peuple et non pas du gouvernement.

C’est la première fois que le gouvernement français adopte cette position qui est bel et bien dépassée par le temps depuis la chute bruyante du Mur de Berlin, à l’égard de laquelle Pascale Andréani a, semble-t-il, fait la sourde oreille. Exprime-t-elle de cette manière une nouvelle politique des Affaires étrangères françaises sous Sarkozy ? Ou bien est-ce là une entorse sans précédent faite à la tradition française et démocratique consistant à respecter la société civile et l’opinion publique et ne voulant traiter qu’avec les positions gouvernementales exclusivement ?

La porte-parole a oublié ou a fermé les yeux sur le fait que le Salon du livre de Paris n’est pas uniquement une rencontre des gouvernements, mais qu’il est un forum culturel concernant les écrivains, les auteurs et les éditeurs, et ensuite le public qui le fréquente. Et lorsque les écrivains, les auteurs et les éditeurs en Egypte et dans le monde arabe prennent une position vis-à-vis de ce Salon, cela sous-tend qu’ils sont les parties concernées et que les gouvernements n’y sont pour rien. Leur position vis-à-vis de cet hommage n’acquiert pas la même valeur que celle des parties concernées par le Salon et qui sont au nombre de 25 syndicats et unions locales égyptiennes et régionales arabes ayant protesté contre cette décision. Elles ont exprimé l’avis d’un large secteur de l’opinion publique, écrivains, éditeurs, voire même activistes des droits de l’homme et ceux concernés par ces droits. Sans oublier les enseignants, les médecins, les pharmaciens, les étudiants et les représentants des organisations de la solidarité afro-asiatique. Mais la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères ne reconnaît pas tout cela et fait fi de l’opinion publique, prenant en considération uniquement les positions des gouvernements qui n’assisteront pas au Salon ni ne prendront part à ses activités.

La société civile dans le monde arabe gagne en force chaque jour et certains pays occidentaux affirment leur intérêt croissant pour encourager les activités civiles. Ces mêmes pays appellent le gouvernement à encourager sans cesse ces organisations non gouvernementales, politiques soient-elles, culturelles ou sociales en leur procurant une plus grande marge de liberté. Mais, il semble que la France a une autre opinion, qui ne reconnaît que les gouvernements et les décisions qu’ils prennent et non pas les positions de la société civile.
Je saisis cette occasion pour dire à Mme Andréani, la porte-parole soviétique du Quai d’Orsay, que l’opinion publique en Egypte est solide et qu’elle a choisi de prendre en main la situation et de s’exprimer à travers les cadres légitimes que lui procurent les formations syndicales élues. Ce au lieu d’attaquer les ambassades et d’incendier les voitures qui stationnent devant. Comme il s’est passé pendant l’effervescence qui a eu lieu au temps des caricatures diffamant le prophète au Danemark.

L’opinion arabe cultivée a choisi d’entrer en contact avec le Quai d’Orsay, car il apporte son soutien officiel au Salon du livre, dans une langue qu’il peut comprendre, et ce en présentant ce qu’on appelle en terminologie diplomatique une « note de protestation ». Dans cette note, nous avons protesté officiellement contre l’hommage rendu à Israël qui a violé et qui continue de violer quotidiennement les principes culturels et humanitaires sur lesquels ont reposé les civilisations du monde et que ce Salon était supposé mettre en valeur. Nous avons également mis l’accent dans cette note sur le registre d’Israël dans le domaine des droits de l’homme et ses violations systématiques de toutes les lois internationales dans les territoires occupés, dans les domaines politique, culturel et humanitaire.

Les signataires de cette note de protestation ont effectué une marche, le dimanche 24 février, au siège de l’ambassade de France à Guiza. L’ambassadeur français, pour sa part, a accueilli les présidents des syndicats et des unions, signataires de cette note, et leur a promis de la remettre au Quai d’Orsay. Cette mesure collective sans précédent aurait été favorablement accueillie par la porte-parole et elle l’aurait trouvée de grande portée, difficile à ignorer, d’autant qu’elle n’émanait pas de gouvernements, mais de l’opinion arabe avec tous ses secteurs, si les signataires avaient demandé le contraire. C’est-à-dire s’ils avaient appelé dans leur note à une normalisation culturelle avec Israël et accueilli favorablement cet hommage rendu par le Salon du livre de Paris, faisant fi de la souffrance palestinienne au niveau des droits de l’homme et de tous les droits culturels, sociaux, politiques, voire même humanitaires.

Même si la porte-parole soviétique n’avait pas compris la portée de notre protestation et même si elle n’avait pas trouvé de meilleure façon de traiter avec la protestation arabe, toute conscience humaine a interagi avec cette mesure. Les voix protestataires se sont élevées même à l’intérieur d’Israël. Le poète Aharon Shabtaï, de son côté, a déclaré littéralement il y a quelques jours qu’il ne pensait pas qu’un Etat qui maintient l’occupation commettant quotidiennement des crimes contre les civils mérite d’être invité aux forums culturels. Certains écrivains européens ont écrit protestant contre la décision de rendre hommage à Israël dans le Salon du livre de Paris. La presse mondiale incarnée dans Le Monde, le New York Times, La Repubblica en ont parlé. Et les réactions continuent, à un moment où la porte-parole soviétique du Quai d’Orsay reste dans l’attente d’une décision officielle émanant des gouvernements non concernés par la question.

Du même auteur :
"Faut-il ouvrir les frontières avec Gaza ?"- 2 février 2008.
"Une joie avortée" - 3 janvier 2008.
"Attentats du 11/9 : la découverte dangereuse de Cossiga" - 27 décembre 2007.
Al-Ahram/hebdo - Semaine du 5 au 11 Mars 2008, numéro 704 (Opinion)

Mohamed Salmawy