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Et si on demandait à chaque écolier de notre pays de parrainer un enfant de Palestine ? Chiche ! (ndlr)

Humsa et Haddidya, villages palestiniens

Source : Info Palestine

lundi 18 février 2008

dimanche 17 février 2008

Amnesty International

Les évènements des derniers mois à Humsa et Haddidya.

En avril 2007, l’armée d’occupation avait lancé un ordre de démolition du hameau de Hadidya et d’expulsion de ses habitants. Ces derniers ont alors été forcés à déménager pour aller à Humsa, à 1 km environ.
[Ces deux villages sont situés dans la vallée du Jourdain, non loin de Tubas]
Le 29 mai 2007, les forces sionistes demandent alors aux habitants des deux hameaux de quitter Hadidya et Humsa avec « effet immédiat » : ces lieux sont désormais « zone militaire fermée », officiellement pour en faire un champ de tir de l’armée.

A Humsa, les 13 et 23 août 2007, les domiciles des familles d’Abdallah Hsein Bisharat et Ahmad Abdallah Bani Odeh ont été détruits par l’armée. Les habitations démolies abritaient 40 personnes, pour la plupart des enfants. Les familles ont tenté de reconstruire les abris et les enclos pour les animaux et de résister aux tentatives visant à les forcer à quitter la région. Le hameau de Haddidya avait déjà été détruit par l’armée d’occupation en 1997.

Le 28 juillet, l’armée a confisqué le tracteur et la citerne d’Ahmad Abdallah Bani Odeh au poste de contrôle de Hamra, alors qu’il se rendait au village de ‘Aïn Sibli pour remplir son réservoir d’eau à l’intention des résidents de Humsa. Puis, le 23 août 2007, ont été confisqués la citerne et le tracteur d’Abdallah Hsein Bisharat. L’armée a déclaré aux résidents de Humsa (et a confirmé à Amnesty International) que pour récupérer les tracteurs et citernes, les villageois devraient payer une amende de 4500 shekels (approximativement 1000 $US), une somme hors de prix pour des gens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (moins de deux dollars par jour), et signer une promesse de partir définitivement de la région. Dernièrement, après avoir du s’acquitter de l’amende, Ahmad Abdallah Bani Odeh a pu récupérer son tracteur et sa citerne.

La confiscation des citernes et des tracteurs (les seuls des villages) a rendu encore plus difficile l’accès à de l’eau pour ces villageois, ce qui menace encore davantage la survie dans le secteur.

Il leur faut en effet parcourir aujourd’hui parfois jusqu’à 20 kilomètres pour s’approvisionner en eau. Les incidents survenus à Haddidya et Humsa en 2007 ont conduit les résidents à ne pas partir comme chaque année séjourner dans les villages voisins de Tubas ou Tammoun. En effet, ils craignaient que l’armée coloniale ne profite de leur absence pour procéder aux démolitions, comme elle l’avait fait en 2005 lorsqu’elle avait détruit le village voisin de Khirbet Tana.

En effet, comme comme le veulent les habitudes pastorales estivales traditionnelles de la plupart des villageois palestiniens de la vallée du Jourdain, les habitants de Khirbet Tana étaient partis dans les localités plus grandes au cours des mois d’été pour échapper à la chaleur intense et au manque de ressources.

Ces villageois n’étaient pas présents lorsque l’armée israélienne a détruit leurs maisons pendant qu’ils résidaient temporairement dans des villages voisins.

Des violations des dr oits économiques, sociaux et culturels multiples et persistantes

Les habitants de Haddidya et Humsa ont intenté une action en justice à partir des années 80 contre des ordres de démolition à l’époque déjà promulgués par l’armée d’occupation.
Cinq familles habitant à Haddidya ont adressé une requête à la Haute Cour sioniste, mais, le 10 décembre 2006, celle-ci a rejeté leur appel.
D’une manière générale, les recours engagés par des Palestiniens devant les tribunaux sionistes contre les destructions de maisons sont très coûteux et presque invariablement rejetés.

La Haute Cour sioniste ne tient pas compte du fait que les colonies sionistes des territoires palestiniens occupés violent le droit international et ne remet pas habituellement en cause la décision de l’armée d’occupation de déclarer certains secteurs des territoires palestiniens occupés « zones militaires fermées ».

L’armée d’occupation force les habitants de Haddidya et Humsa à vivre dans des conditions extrêmement difficiles.

On leur interdit de construire en dur, et ils sont donc obligés de vivre dans des tentes et des cabanes qui n’offrent guère de protection contre le rude climat du désert. Cependant, même ces constructions sont considérées comme « illégales » par l’armée, et ont été démolies à plusieurs reprises.

Les enfants sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres sur des pistes en terre pour aller à l’école du village de Tammoun, les routes les plus proches étant interdites aux Palestiniens et à l’usage exclusif des colons des colonies voisines de Ro’i, Beqa’ot et Hemdat.

Les résidents ne sont pas autorisés à se connecter aux réseaux d’électricité ou d’eau, on ne leur permet pas de creuser de nouveaux puits, ni même d’utiliser les puits existants, ce qui viole le droit international.

Les résidents de Haddidya et Humsa doivent par conséquent faire plusieurs kilomètres pour acheter de petites quantités d’eau pour la cuisine et les besoins indispensables alors que les colons sionistes qui vivent dans les colonies environnantes bénéficient de jardins bien arrosés, de piscines, et utilisent l’eau pour une agriculture intensive.

Traditionnellement, les palestiniens de la vallée du Jourdain ont toujours vécu d’agriculture et de l’élevage des chèvres et des moutons, en vendant le lait et le fromage produits. Mais ces dernières années, il est devenu impossible pour beaucoup d’entre eux de cultiver la terre ou d’avoir plus de quelques animaux parce qu’ils ne peuvent se procurer suffisamment d’eau et n’ont pas assez de terrain pour faire paître leurs troupeaux.

De plus, l’armée sioniste a confisqué les troupeaux des villageois en 1997, et a clairement indiqué que si les troupeaux étaient remplacés, ils pourraient faire l’objet d’une nouvelle confiscation.
Les restrictions, toujours plus lourdes, imposées ces dernières années par l’armée coloniale rendent de plus en plus difficile leur survie dans la région. L’armée adopte aujourd’hui des mesures pour les forcer à quitter purement et simplement le secteur.

INFORMATIONS GÉNÉRALES

L’armée sioniste s’emploie de plus en plus à forcer les communautés palestiniennes locales à quitter de vastes zones des Territoires palestiniens occupés, en particulier la vallée du Jourdain, notamment en démolissant leurs maisons, en restreignant leurs mouvements et en les empêchant d’accéder à l’eau et à d’autres services indispensables. Ces communautés vivaient là bien avant l’occupation de la région par l’armée sioniste en 1967.

Depuis de nombreuses années, le régime de Tel Aviv mène une politique de démolition discriminatoire d’habitations qui a permis l’établissement de dizaines de colonies sionistes (illégales aux termes du droit international) sur les territoires palestiniens occupés.

Les Palestiniens, eux, se voient confisquer leurs terres et refuser des permis de construire, tandis que leurs maisons sont détruites.
Les terrains évacués sont souvent utilisés pour l’établissement de colonies israéliennes illégales. Il s’agit là d’une violation du droit international, qui interdit aux puissances occupantes d’installer leurs propres citoyens sur les territoires qu’elles occupent.

Les Palestiniens, et en particulier les villageois de la vallée du Jourdain, subissent des pressions très fortes. Une grande partie de la vallée du Jourdain, dans la Cisjordanie occupée, est aujourd’hui considérée comme une zone militaire par l’armée coloniale ou occupée par quelque 36 colonies sionistes.

AMNESTY INTERNATIONAL demande aux autorités israéliennes

- l’arrêt immédiat des procédures de démolition des villages et d’expulsion des habitants de Humsa et Hadidiya,

- la fin du harcèlement et des multiples discriminations dont ils sont victimes

- la mise en place par le régime sioniste d’un moratoire sur les démolitions d’habitats et les expulsions, jusqu’à la mise en conformité de la législation sioniste avec les conventions internationales ;

- l’arrêt de toutes les discriminations à l’encontre des Palestiniens, en particulier pour l’accès à l’eau, à l’électricité, à la liberté de mouvement et de travail :

- que la responsabilité des droits à construire soit retirée à l’armée et confiée aux autorités palestiniennes locales.

15 février 2008 - Amnesty International - photos : Amnesty International