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Nouvelles du jour (3ème édition)

Chronique de l’occupation (3ème édition de ce jour)

Jeudi, 2 août 2007

jeudi 2 août 2007

ombre d’entrées : 10

Envoyé le 02/07/07

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31301

Le Dr Barghouthi condamne les crimes sionistes et demande une intervention internationale

A la suite d’une nouvelle invasion de l’armée d’occupation de Beït Lahia, dans le nord de la Bande de Gaza, et de la mort de deux Palestiniens victimes des tirs de l’armée sioniste au cours d cette invasion, le parlementaire Palestinien Mustapha Barghouthi a appelé la communauté internationale à exercer des pressions sur le régime de Tel Aviv pour qu’il mette un terme à ses crimes contre le peuple Palestinien.

Deux civils Palestiniens ont été tués et trois autres blessés au cours de l’offensive qui a frappé la ville de Beït Lahia mercredi 01/08 au matin.

Le Dr Barghouthi a déclaré que l’entité sioniste reçoit le Secrétaire d’Etat étasunien Rice et lui souhaite la bienvenue en « intensifiant ses crimes dans la Bande de Gaza ».
Il a ajouté que l’armée coloniale a empêché des équipes médicales de se rendre auprès des habitants blessés et que les forces déguisées de l’armée sioniste ont cerné, à Beït Lahia, deux ambulances qui tentaient d’atteindre les blessés.
Le Dr Barghouthi a encore déclaré que l’armée coloniale a mené des invasions répétées de la Bande de Gaza, passé au bulldozer des terres agricoles Palestiniennes , et continue de plus belle ses offensives illégales.
Il a aussi appelé à ce que tous les habitants qui sont coincés au point de passage de Rafah puissent regagner la Bande de Gaza sans aucune condition préalable.
Il a enfin appelé le gouvernement Palestinien à trouver une solution à ce problème en rappelant tout particulièrement que jusqu’ici 30 des personnes bloquées étaient mortes parce que les sionistes refusaient de les laisser retourner dans la Bande de Gaza.

Saëd Bannoura - IMEMC News – Mercredi 01 août 2007, 23 : 25

http://www.imemc.org/article/49695

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31302

L’armée d’occupation kidnappe deux habitants à Jénine et menace de liquidation les membres des Brigades Al Quds

Des habitants de Jénine ont déclaré à IMEMC que les soldats de l’occupation ont menacé de « punir sévèrement » ceux qui portent assistance aux membres recherchés des brigades Al Quds au cours d’une invasion menée dans la zone jeudi 02/08/07 au matin.

Les soldats sionistes ont mené une incursion et un ratissage de grande ampleur dans le camp de Jénine et dans la ville d’Al Yamoun, à l’ouest de Jénine. L’armée a promis de « liquider » les membres recherchés des Brigades Al Quds, la branche armée du Jihad Islamique, qui a déclaré qu’il rompait un engagement antérieur de cesser ses attaques contre les sionistes.

Les mêmes sources ont rapporté à IMEMC que des affrontements armés se sont produits jeudi matin dans le camp de réfugiés de Jénine, où des combattants des Brigades Al Quds ont fait sauter un engin explosif au passage d’une patrouille sioniste. Pendant ce temps, l’armée coloniale a kidnappé deux Palestiniens à Al Yamoun, dont l’un, Majdi Hamdiyah, est le frère d’un dirigeant du Jihad [ndt : si ce n’est toi...]. Les deux hommes ont été emmenés vers une DI.

Ali Samoudi - IMEMC News – Jeudi 02 août 2007, 11 : 37

http://www.imemc.org/article/49703

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31303

Succès total d’une opération des forces armées contre le domicile de la présidente, emprisonnée, de la Société des Femmes Palestiniennes

Les forces armées de l’Etat D’Israël ont lancé, ce matin jeudi 02/08/07, à l’aube, une offensive victorieuse contre le domicile de Nada Al Jayousi, la présidente, actuellement incarcérée, de la Société Al Huda pour la défense des femmes à Ramallah.

Les premiers contingents des troupes d’assaut, faisant fi de l’hostilité de l’ennemi, ont réussi à pénétrer dans cette demeure, à briser les meubles et à prendre des photos.

Un certain Abou Obeïdah, « mari » de la prisonnière (ces gens se marient, maintenant !) a rapporté que les soldats chargés de cette opération ont refusé de lui adresser la parole. Ils ont détruit les meubles, emporté deux ordinateurs, des documents personnels, la carte d’identité du « mari » (on ne sait jamais, et si c’était un faux ?) et un album de photos.

Les troupes ont également pris des photos des enfants de la prisonnière, sans doute pour faire pression sur elle au cours des interrogatoires.

Cette opération intervient au lendemain de la promulgation par la super démocratie que vous savez d’une loi qui interdit l’emploi de la torture psychologique sur les prisonniers au cours des interrogatoires.

Abou Obeïdah a fait appel à la Croix Rouge et aux associations de défense des Droits de l’Homme pour que son épouse soit libérée et a souligné l’emploi prévisible de la torture psychologique, dont il redoute les effets sur son épouse.

Amin Abou Wardeh - IMEMC News – Jeudi 02 août 2007, 12 : 22

http://www.imemc.org/article/49704

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31304

L’armée d’occupation mène une campagne d’enlèvements à grande échelle dans différentes régions de Cisjordanie

Jeudi 02/08/07 au matin, l’armée coloniale a enlevé un grand nombre de Palestiniens en différents points de la Cisjordanie.

Le premier enlèvement a eu lieu à Beitunia, à l’ouest de la ville de Ramallah, où les forces coloniales ont kidnappé un Palestinien.

Les sources de sécurité de la région ont rapporté que les soldats ont cerné et fouillé la maison de Yousef Kefaya. Ils ont ensuite kidnappé ce civil et l’ont emmené vers une destination inconnue.

Le second enlèvement a eu lieu dans le nord de la Cisjordanie, où un Palestinien a été kidnappé à Naplouse et sept autres dans le village voisin de Burqa. Les habitants enlevés sont Nadim Amer, Habib Ja’far, Samer Daghlas, Nojoud Abou Amer, Tareq Sayef, Amin Desoqi, and Tamer Daghlas.
Dans une opération séparée, un très grand nombre de véhicules militaires sionistes ont également envahi Naplouse et d’autres points du camp de réfugiés de Balata, au milieu de tirs intenses en direction des habitants.
Des témoins oculaires ont rapporté que les forces sionistes se sont répandues dans différents quartiers, ont fouillé les maisons, confisqué les biens et enlevé un Palestinien identifié comme Omar Saer, qui a été emmené vers une destination inconnue.

Dans une autre opération d’enlèvements, l’armée coloniale a kidnappé 2 Palestiniens dans la ville d’Al Yamoun au cours d’une invasion de la ville de Jénine.
Les sources de sécurité de la région ont rapporté qu’une unité sioniste a envahi la ville, ravagé les maisons, et kidnappé
Majdi Hamdiya, 25 ans, et Mohammad Abou Sayfien, 27 ans, qui ont été emmenés vers une destination inconnue.

Nisreen Qumsieh - IMEMC News – Jeudi 02 août 2007, 13 : 09

http://www.imemc.org/article/49705

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31305

L’occupation enlève 25 palestiniens en Cisjordanie dont le directeur de l’organisation de Nafha

Les forces d’occupation ont intensifié leurs opérations d’incursion et de recherche dans plusieurs régions de la Cisjordanie et arrêté plusieurs citoyens palestiniens, selon des informations des services de renseignements palestiniens relevant du président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Les forces d’occupation ont arrêté plus de 25 citoyens palestiniens dont le directeur général de l’organisation de Nafha pour la protection des droits des captifs et de l’homme, Mohammed Bicharat, de l’intérieur de sa maison et qui a été emmené vers une direction inconnue.
Une source militaire sioniste a déclaré que les forces de l’armée coloniale ont été exposées au cours de ces opérations d’arrestation à des tirs d’armes à feu à Bitounia, à Naplouse et à Jénine sans qu’aucun blessé ne soit enregistré.
De son côté, l’organisation de Nafha a condamné avec force, aujourd’hui jeudi 2/8, dans un communiqué, l’enlèvement de son directeur général par les forces d’occupation et déclaré que cette actions prend place dans une politique générale visant à faire taire les responsables qui défendent les captifs palestiniens.
L’organisation a affirmé que l’occupation a enlevé Bicharat en raison de son rôle actif pour dénoncer les pratiques inhumaines sionistes contre les captifs palestiniens.
L’arrestation de Bicharat vient après un jour seulement de l’annulation des permis des avocats et des fonctionnaires de l’organisation de "Nafha" par le gouvernement illégal de Fayyad.
Enfin, l’organisation a appelé toutes les autres associations et organisations juridiques à intervenir pour libérer son directeur général et démasquer les pratiques de l’occupation contre les organisations publiques.

Naplouse – CPI - 02/08/2007 - 12:01

http://www.palestine-info.com/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7g9fHM89YKwmoPu8udDK5eGs4vdeNlZ9aLy4fMh3Qt%2b%2f7UN1P0mpP707So9bLncCy6vGHg48QrZq5cI4quFHwEIBxCxtwQ1zsYz4uWtIyFKU%3d

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31306

Les Arabes marquent des petits points

L’initiative de paix arabe, même si elle n’a pas fait avancer le dossier, a mis l’entité sioniste plus ou moins sur la défensive. A elle maintenant de prouver qu’il est à la recherche d’un règlement.

Lorsque les ministres égyptien et jordanien se sont retrouvés avec leurs homologues arabes, au siège de la Ligue, ils n’avaient pas grand-chose à leur dire. Ils sont rentrés de la zone sioniste. Leur mission, destinée à promouvoir l’initiative de paix pour règlement du conflit arabo-sioniste, s’est réduite à des discussions de protocole obligé. Ahmad Aboul-Gheit et Abdel-Ilah Al-Khatib ont demandé à l’entité sioniste « de ne pas rater cette occasion » et de fixer « un calendrier précis » de négociations avec les Palestiniens pour la création de leur futur Etat.

Mais aucun engagement de la part de Tel-Aviv n’a été obtenu. Ehud Olmert, qui avait rejeté l’offre et avant lui Ariel Sharon, a préféré passer sous silence les clauses de l’initiative arabe avant de lancer de nouveau la balle dans leur camp. « J’apprécierais qu’à votre prochaine visite vous veniez accompagnés de davantage de ministres d’Etats arabes pour discuter de l’initiative de paix arabe avec nous », a dit le premier ministre sioniste à ses invités arabes. C’est-à-dire que l’entité sioniste, pour faire avancer le processus de paix, veut d’abord la pleine reconnaissance de tous les Etats arabes. En d’autres termes, les sionistes ne sont pas prêts à rencontrer les Arabes à mi-chemin sur leur initiative de paix.
Des négociations sur le statut final ne seront donc pas pour demain et les « réserves » sur ce plan, lancé en 2002, sont toujours présentes en dépit des modifications apportées sur l’exigence d’un « retour » des réfugiés arabes. Le terme, retour, au sujet duquel l’entité sioniste est très réticente, a été en effet remplacé par celui très peu précis de « solution équitable » lors du dernier sommet arabe. Du coup, et en dépit des qualificatifs du genre « historique » lancés par les sionistes, des responsables arabes ont tenté de relativiser la portée de cette visite.
Cela dit, certains observateurs estiment même que malgré tout, les Arabes ont encaissé des points dans un contexte diplomatique. La mission en zone sioniste était porteuse d’un message à l’opinion publique sioniste et à l’Administration américaine. « Nous sommes partis en zone sioniste pour montrer la détermination des Arabes à tendre la main pour la paix avec l’entité sioniste », a déclaré Aboul-Gheit. Il a semblé peut-être opportun aux Arabes de monter au créneau diplomatique au moment où la Feuille de route est en chute libre. Lundi, lors de leur réunion, les ministres arabes ont examiné les rapports sur les contacts menés par le comité ministériel pour la promotion de l’initiative de paix.
Sans faire un quelconque bilan des 3 mois de travail ou dévoiler le contenu de ces rapports, la déclaration finale de la réunion a préféré rappeler des idées de principes : le retrait sioniste total de tous les territoires arabes occupés, le règlement du problème des réfugiés et la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-est comme capitale. Les appels classiques à la communauté internationale font partie du texte. On l’exhorte à faire pression sur l’entité sioniste pour libérer les 10 000 Palestiniens détenus dans ses prisons. Concrètement, un groupe de travail arabe prend la route pour Charm Al-Cheikh pour assister à une rencontre avec Condoleezza Rice et Robert Gates, les secrétaires d’Etat et de la Défense. L’idée de George Bush de tenir une conférence internationale de paix est le motif de cette nouvelle tâche. Mais on sait déjà que les Arabes sont peu enthousiastes à l’idée de George Bush de tenir une conférence internationale de paix (lire page 5). Quelques heures avant la réunion arabe, le secrétaire général de la Ligue arabe a précisé qu’une telle conférence doit se tenir sous la houlette du Quartette ou du Conseil de sécurité et non sous l’égide des Américains. Et elle doit avoir comme objectif la création d’un Etat palestinien.
On plaide les mêmes causes et on croit que de l’autre côté, il y a quelqu’un qui écoute. Il semble que les Arabes ne peuvent pas aller plus loin, ils auraient fait preuve de la plus grande modération possible. Dans l’autre camp, il n’y a même pas un « oui, mais », comme réponse au plan arabe, ni un plan alternatif sioniste. Pour une fois, ce sont les Arabes qui peuvent affirmer qu’ils n’ont pas de partenaire avec qui négocier.
Al Ahram – hebdo
Semaine du 1er au 7 août 2007, numéro 673

CCIPPP et Al Ahram - mercredi 1er août 2007

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5334

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31307

Entretien avec Hatem Qafisheh

Longtemps prisonnier politique, il a été déporté à Marj a-Zuhour et est l’un des survivants du massacre à Hébron, en 1994, où 29 fidèles palestiniens ont été tués par un citoyen américano-sioniste, Baruch Goldstein, lors de la prière du matin. Qafeisheh a été arrêté après ces évènements. Il est l’un des dirigeants de « l’Intifada des prisonniers administratifs », en grève de la faim pour revendiquer les droits des prisonniers dans les prisons de Megiddo, Damoun et Telmond, dans le milieu des années 90.

AIC - 26 juillet 2007
Le 22 juillet 2007, le Centre d’information alternative (AIC) s’est entretenu avec Hatem Qafisheh, membre éminent du Hamas au Conseil législatif palestinien, à son domicile à Hébron, en Cisjordanie. Qafisheh a étudié la politique contemporaine au Moyen-Orient et l’islamologie à l’université, il dirige une agence de tourisme organisatrice de pèlerinages à La Mecque.

AIC : Pouvez-vous nous parler de vous et nous dire quelle est votre situation personnelle ici à Hébron ?
HQ : Je m’appelle Hatem Qafisheh, je suis né et je vis à Hébron. J’ai été élu par mon peuple au Conseil législatif en janvier 2006.
AIC : Vous avez été prisonnier politique, récemment libéré. Pouvez-vous nous dire ce qu’est votre situation actuellement et pourquoi vous avez été emprisonné ?
HQ : Au total j’ai passé 19 mois en prison, sur différentes périodes. Lors de la première Intifada et aussi durant la seconde. J’ai été arrêté par l’Autorité palestinienne pour 3 mois et demi pour avoir refusé l’accord de Wye Plantation à l’époque d’Arafat (23 octobre 1998 – ndt).
AIC : Le Hamas a pris le contrôle de Gaza il y deux mois. Quel est le contexte dans lequel le Hamas a décidé d’assurer la sécurité à Gaza ?
HQ : Tout d’abord, je veux insister sur l’unité géographique que nous devrions avoir pour Gaza et la Cisjordanie. Après ce qui s’est passé dans Gaza, à mon avis, la situation palestinienne exige une discussion et une enquête sérieuses pour examiner ce qui est arrivé durant les affrontements il y a deux mois. J’appelle aujourd’hui tous les Arabes de l’extérieur à engager une telle étude pour savoir ce qui est faux et ce qui est vrai. La responsabilité échoit à l’occupation : les sionistes ont besoin du Hamas pour contrôler Gaza et qu’il soit faible, et du Fatah pour contrôler la Cisjordanie, et qu’il soit faible aussi. C’est contre les Palestiniens en général. Je lance un appel maintenant à tous les partis en Palestine pour qu’ils maîtrisent la situation et commencent à enquêter pour découvrir ce qui s’est réellement passé dans Gaza.
AIC : Voulez-vous dire que le Hamas a dû prendre le contrôle de la situation dans Gaza parce que l’Autorité palestinienne ne le pouvait pas et que le Fatah était trop faible ?
HQ : Ce qui est arrivé à Gaza a été dû à des questions de sécurité. Avant les affrontements et avant les problèmes actuels, Gaza était dans une situation sécuritaire très difficile. Tous les citoyens vivaient dans une situation très problématique. La plupart des Palestiniens ne voulaient pas que le problème soit résolu d’une façon militaire. Quand cela s’est produit j’étais encore en prison, mais beaucoup de détenus ont écrit des lettres et fait des déclarations sur leur refus de la violence, et lancé des appels à tous pour que le problème soit résolu par le dialogue. Maintenant, on voit mieux que jamais que la seule façon de préserver l’unité du peuple palestinien est de s’asseoir à une table et de discuter.
AIC : Les médias internationaux ont appelé cela un coup d’Etat. Selon vous, que s’est-il produit exactement, et comment le définiriez-vous ?
HQ : Nous savons qu’en général les médias à l’étranger n’ont pas respecté le résultat des élections (palestiniennes). Par notre expérience, nous avons pu voir que les médias n’étaient pas objectifs, qu’ils étaient pour le régime de Tel Aviv et contre nous. Par exemple, alors que toutes les conventions du droit international octroient le droit à tout peuple sous occupation de résister, les médias étrangers ont commencé par nous appeler des terroristes. Qu’ils aient appelé ça un coup d’Etat, cela n’a aucun sens. Le Hamas a 57% des députés, des députés qui ont été élus par des élections libres et démocratiques. Comment pouvez-vous vous emparer de ce qui vous appartient déjà ?
AIC : Pensez-vous que nous verrons en Cisjordanie la même violence que nous avons vue à Gaza ? Qu’il y ait des risques pour que quelque chose de semblable se produise de ce côté des Territoires ?
HQ : Ce qui est arrivé dans Gaza ne se renouvellera pas, parce qu’il y a beaucoup de gens qui veulent le dialogue et la négociation. En Cisjordanie, nous appelons notre peuple à ne pas lancer des actions contre ce qui se produit. Notre situation en Cisjordanie n’est pas aussi favorable car nous y avons beaucoup de prisonniers politiques maintenant et de nombreuses organisations ont subi des dommages. C’est pourquoi nous avons à subir de nombreuses agressions dans les municipalités dirigées par le Hamas. Par exemple, l’autre jour, ils ont agressé un enfant à l’école parce qu’il était en train d’écrire des choses islamiques sur le mur. Ils ont dit à cet enfant que s’il recommençait ou s’il en parlait à sa famille, ils l’arrêteraient à nouveau. J’ai personnellement rencontré un grand nombre d’officiers de sécurité et de gens importants à Hébron, et je leur ai demandé de ne pas agir, et ainsi ne pas surenchérir dans la violence.
AIC : Y a-t-il une possibilité pour que les affrontements se reproduisent à Gaza ? HQ : J’espère que nous ne verrons plus cette situation, « in chaa Allah », et nous mettrons tous nos efforts dans ce sens. Malheureusement, avec ce qui se passe, toutes les arrestations et les hostilités sont de mauvais augure, surtout en Cisjordanie. J’ai essayé de parler à des soldats et à des gens du Hamas leur disant de ne pas répondre à ces provocations, car cela ne peut que conduire à rendre la situation encore plus mauvaise.
AIC : Quel est votre avis sur la décision d’Abbas de dissoudre le gouvernement d’union ?
HQ : Un président a le droit de dissoudre tout gouvernement, ce droit est garanti par la loi fondamentale palestinienne, mais nous savons tous que sa décision fut une décision politique, la question ici n’est pas qu’elle soit légale ou illégale. Nous voyons combien sont nombreux ceux qui refusent le gouvernement d’urgence. En tant que membre du Conseil législatif, je crois que la décision prise par Abbas n’a pas été discutée sérieusement. A ce niveau, la question est que nous avons besoin, en tant que Palestiniens, d’un consensus entre les partis et les organisations politiques qui nous conduise à une véritable union. Je pense qu’Abbas a pris une très mauvaise décision.
AIC : Croyez-vous que ce qui s’est passé dans Gaza donnera à l’entité sioniste un prétexte pour y pénétrer ?
HQ : Il est certain que le régime de Tel Aviv se servira de tous les problèmes des Palestiniens, internes ou externes. Nous avons vu comment l’entité sioniste a commencé à lancer des attaques dans certains secteurs de Gaza, tuant des dizaines de personnes et en blessant beaucoup d’autres. Une chose est sûre, le régime de Tel Aviv tirera toujours le moindre avantage de nos divergences et de nos erreurs.
AIC : A propos du régime de Tel Aviv . Comme la démonstration de force du Hamas va-t-elle affecter le soi-disant processus de paix ? Dans quels termes et dans quelles conditions le Hamas discutera-t-il de la paix avec les sionistes ?
HQ : Je ne vais rien dire de nouveau maintenant. Le Sheikh Ahmed Yassin – assassiné par les sionistes et fondateur du Hamas – l’a déclaré, le Hamas est prêt à un cessez-le-feu à long terme et en même temps à s’engager dans un processus politique qui donne leurs droits aux Palestiniens. Ceci n’est pas nouveau, comme je l’ai dit, et nous avons fait une déclaration à ce sujet. Je peux parler de la paix comme cela, s’ils sont prêts à donner aux Palestiniens la Cisjordanie et Gaza et à faire un Etat.
AIC : Vous occupez un siège au Conseil législatif palestinien pour le Hamas. Après les affrontements dans Gaza, craignez-vous des représailles, ou une attaque du Fatah ou des sionistes ?
HQ : Nous avons d’autres députés du Hamas qui ont été arrêtés dans les premiers jours des combats. En plus de cela, nos bureaux à Hébron sont fermés ; je fais toutes mes réunions chez moi. Avant cela, ils ont déjà confisqué tous les ordinateurs et les documents des bureaux. A 500 mètres d’ici, il y a une base militaire sioniste, à tout moment ils peuvent venir et m’arrêter. Je suis membre du Conseil législatif, mais je n’ai aucune sécurité, et nous savons que lorsque les sionistes veulent mettre en application leur politique, ils ne demandent rien à personne.
AIC : Voyez-vous la formation d’un nouveau gouvernement d’union dans un proche avenir ? HQ : Non, je ne le vois pas mais nous travaillons tous dans ce sens. J’ai besoin de savoir dans quelle direction se dirige Abbas.
Le 26 juillet 2007 sur le site de « Alternative Center Information »
Traduction : JPP

CCIPPP et Alternative Information Center (AIC) - vendredi 27 juillet 2007

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5323

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31308

Conflit arabo-sioniste : Au service de l’Amérique

Nouveauté pour le processus de paix en panne : la mission très médiatisée de Tony Blair, désormais émissaire du Quartette international. Avec des prérogatives limitées et un profil jugé anti-arabe et très pro-américain, l’ex-premier ministre britannique suscite peu d’optimisme.

Au service de l’Amérique
Hier, un architecte de la guerre contre l’Iraq, aujourd’hui, un envoyé pour la paix au Proche-Orient, ce sont des fonctions tellement contradictoires que Tony Blair en a donné acte. Cet ex-premier ministre britannique vient de terminer sa première mission en tant qu’émissaire du Quartette international dans la région, en vue de relancer le processus de paix. Une tournée commencée par la Jordanie, elle-même membre du Quartette arabe, avec des escales à Ramallah et Jérusalem, avant de se terminer au Bahreïn. A chaque station, les propos sont les mêmes : de « sérieuses fenêtres de possibilités pour promouvoir la paix », mais sans entrer dans les détails ni montrer comment on peut ouvrir ces fenêtres.
La tournée est terminée mais le débat reste ouvert. Blair qui doit retourner en septembre dans la région aurait « un plan de travail détaillé » nécessitant l’ouverture des bureaux à Ramallah et Jérusalem où il compte passer une semaine tous les mois. De la véritable application et un esprit d’organisation somme toute. Mais cela n’apporte pas de réponse à la question de savoir que peut-il apporter au processus de paix.
Mais avant de répondre à cette question, il est nécessaire d’abord de s’interroger : Qu’est-ce qu’il avait déjà présenté pour le Proche-Orient quand il était le numéro un britannique ? Un flash-back dans le passé de Blair nous permettra de dire purement et simplement : rien. Il est vrai qu’il a effectué quelques tournées au Proche-Orient, pour le même but : promouvoir le processus de paix, mais en vain. La dernière était en septembre 2006. « Des tournées qui s’inscrivaient dans le cadre d’une propagande pour essayer d’embellir son image ternie aux yeux du peuple britannique », estime Seif Abdel-Fattah, politologue égyptien. .En fait, le conflit arabo-sioniste a été toujours le domaine où Blair manifestait une contradiction flagrante. Blair, premier ministre, parlait toujours de la nécessité de la création d’un Etat palestinien. Mais avec son alliance durant la guerre de l’Iraq avec les néo-conservateurs qui soutiennent la mainmise sioniste en Cisjordanie, ses paroles perdaient toute crédibilité. On a relevé à cet égard de nombreuses complaisances à Israël. N’est-ce pas lui qui a dénoncé le cessez-le feu lors de l’agression sioniste contre le Liban au cours de l’été 2006 ? Pour ce, il a reçu des sobriquets peu dignes : « le caniche, le serviteur de Bush », étant donné son suivisme en ce qui concerne la politique américaine, pro-sioniste dans la région.
Devenant alors, aujourd’hui, l’émissaire du Quartette, que peut-on attendre de lui ? Ne faudrait-il pas envisager les choses autrement ? Un politicien ne peut-il pas changer de masque ? Le pragmatisme n’est-il pas toujours de mise si l’on veut résoudre une question ? Pour le moment, les analystes sont peu convaincus d’un changement, d’autant plus que la tâche assignée à Blair ne touche pas le fond du problème. « Une mission vouée à l’échec. Puisque le Quartette lui-même n’a jamais réussi à mettre sur les rails la chose pour laquelle il a été créé, à savoir appliquer la Feuille de route au sujet de laquelle une date avait été fixée : 2005 ». Cette tâche qui lui a été attribuée, d’après une volonté purement américaine, à peine un jour passé après avoir ôté le costume du premier ministre britannique, avait provoqué une grande frustration non seulement au sein du monde arabe, mais aussi européen.
Comment l’émissaire du Quartette censé être une personnalité neutre soit quelqu’un qui a toujours fait preuve de partialité ? Tout le monde s’interroge. Robert Fisk, journaliste britannique, spécialiste du Moyen-Orient, avait écrit dans The Independent, le jour qui a suivi la désignation de Blair : « Je suppose que l’étonnement n’est pas le mot adapté. C’est le mot stupéfaction qui vient à l’esprit. Je ne pouvais tout simplement pas en croire mes oreilles (...). J’ai vérifié la date — non, ce n’était pas un 1er avril — mais je suis accablé par le fait que cet homme incapable et trompeur (...) qui a le sang de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants arabes sur les mains, puisse réellement devenir notre délégué au Moyen-Orient ».
Et voilà que la première mission et le premier test ont suscité des critiques. Pour Emad Gad, rédacteur en chef d’Israeli Digest, publié par le Centre d’Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram, sa tournée a été un échec dès le départ. « Ses déclarations ont été tellement déconcertantes, il a dit qu’il est venu pour écouter, apprendre et réfléchir. Comment une personnalité d’une telle stature internationale et d’expérience politique comme Blair puisse dire de telles choses, alors qu’il devrait être l’un des meilleurs connaisseurs de la situation ? », s’interroge Gad. Il rappelle que la Grande-Bretagne a une responsabilité historique à l’égard du peuple palestinien. La Déclaration Balfour en 1917, sur la création d’un foyer national juif en Palestine, le soutien de la Grande-Bretagne à l’immigration sioniste en Palestine sous mandat britannique à l’origine de la création de l’Etat d’Israël et la nakba (catastrophe) palestinienne sont autant de faits qui doivent responsabiliser la Grande-Bretagne.
Pour Mohamad Al-Sayed Saïd, vice-directeur du CEPS, il est tout à fait difficile de penser que Blair puisse dévier de la ligne pro-sioniste dictée par les Etats-Unis. « Même s’il le veut, il ne dispose pas de l’indépendance de le faire. Il se trouvera face aux attributions si limitées de sa tâche qui lui dictent de ne pas aborder les négociations sur le statut final », dit Saïd. Et c’est là le fin mot de l’histoire.
La charrue devant les bœufs
La tâche précise de Tony Blair, comme il est affiché par le Quartette, est de travailler à consolider l’économie et les institutions palestiniennes, en prévision de l’établissement d’un Etat palestinien viable. Mais, pas d’intervention politique. Ce que les Palestiniens constatent amèrement. Pour le négociateur palestinien Saëb Eraqat, la création d’institutions palestiniennes ne peut se faire sans progrès politiques sur le terrain, susceptibles de mettre fin aux mesures sionistes dans les territoires palestiniens occupés. « Comment peut-on parler sérieusement de développement économique et de gouvernance alors que les colonies, le mur, les restrictions sur le mouvement et les barrages sapent l’idée même d’un Etat palestinien. Soyons réalistes », dit-il.
Ni les Etats-Unis ni les sionistes ne veulent voir Blair jouer un rôle politique, et c’est d’ailleurs cette mainmise américaine qui avait été à l’origine de la démission du prédécesseur de Blair, James Wolfensohn, tout frustré. En fait, l’ancien envoyé spécial du Quartette sur le Proche-Orient a accusé l’Administration américaine de lui avoir sapé le travail. « Les Etats-Unis n’ont jamais renoncé à garder la haute main sur les négociations israélo-palestiniennes ... Le problème central, c’est que je ne disposais pas de l’autorité nécessaire. Cette autorité revenait au Quartette et au sein du Quartette, elle revenait aux Américains », dit Wolfensohn.
Aussi pour Israël, la presse sioniste relevait d’ailleurs le souci du régime de Tel Aviv que M. Blair n’outrepasse pas ses attributions. Lors de leur rencontre avec Blair, les dirigeants sionistes ont tenu à faire passer deux messages, selon la presse sioniste. « Le premier est que l’entité sioniste souhaite la bienvenue à l’ancien premier ministre britannique dans son nouveau rôle. Le second est que (...) le régime de Tel Aviv va travailler à s’assurer que Blair ne s’écarte pas de son mandat, à savoir la création d’institutions de gouvernement palestiniennes ». Un grand souci pour le régime de Tel Aviv, puisque ces négociations vont forcer le gouvernement sioniste à aborder des points épineux — frontières, Jérusalem, réfugiés palestiniens — et à risquer ainsi son avenir politique.
Un saut dans le vide
Blair n’est pas aussi autorisé à dialoguer avec le Hamas, ce qui rend tous les efforts déployés, s’ils existent, voués à l’échec. Ce mouvement qui avait affiché sa disposition de dialoguer avec Blair s’est élevé contre cette omission. « Ignorer le Hamas, et par conséquent une grande partie du peuple palestinien, ferait de la mission de Tony Blair un saut dans le vide », dit Fawzi Barhoum, un porte-parole du mouvement.
Selon Seif Abdel-Fattah, si le dialogue avec le Hamas est interdit, c’est parce que la mission principale, cette fois-ci, c’est de combattre ce mouvement que Washington accuse de terrorisme et d’avoir des liens avec Téhéran. Difficultés interpalestiniennes, incertitude sur les intentions de Washington qui a invité à une conférence internationale, prérogatives limitées pour Blair, tout ceci nous ramène dans ce cercle vicieux de la crise proche-orientale. La mission de Blair dans ce contexte est-elle importante ou bénéficie-t-elle simplement de médiatisation, s’agissant d’un ancien premier ministre qui a fait beaucoup parler de lui ? Une chose est sûre : on est en plein chantier avec des initiatives de toutes sortes, mais d’architecture prévue, il n’en est pas encore question, de quoi bien arranger le régime de Tel Aviv.
Aliaa Al-Korachi

CCIPPP et Aliaa Al-Korachi - mercredi 1er août 2007

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« Les Palestiniens sont incapables de mener une vie normale à cause de l’occupation »

(ONU)En visite au Caire, Prasad Kariyawasam, chef de la Commission d’enquête des Nations-Unies sur les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés, évalue la situation sur le terrain et dénonce des nombreuses violations de la part de l’Etat hébreu.

« Les Palestiniens sont incapables de mener une vie normale à cause de l’occupation »
Al-Ahram Hebdo : Lors de votre dernière visite dans la région, vous aviez émis des recommandations pour que des sanctions contre l’entité sioniste soient mises en place. Qu’en est-il des développements de ce dossier ?
Prasad Kariyawasam : Nous avons effectivement fait des recommandations formelles à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité des Nations-Unies, disant qu’il était temps que la communauté internationale prenne en considération l’émission de sanctions contre l’entité sioniste à cause de la poursuite de ses pratiques de violations des droits fondamentaux de l’homme, ce qui est inconcevable et inacceptable dans notre monde moderne. Malheureusement, elles ne sont encore que des recommandations. Et nous, en tant que commission d’enquête, ne pouvons faire plus que d’émettre des recommandations.
— Mais la Commission d’enquête des Nations-Unies a-t-elle constaté des changements sur le terrain ?
— Nous sommes très préoccupés par la poursuite des activités de construction du mur de séparation qui est en train de créer un nouveau statu quo sur le terrain, et qui rend chaque jour de plus en plus difficile l’idée d’un Etat palestinien viable.
— Considérez-vous qu’il y a eu une détérioration de la situation par rapport à la dernière visite de la commission dans la région, faite il y a une année ?
— Nous avons constaté que la situation s’est clairement détériorée par rapport à l’année passée. Que ce soit la situation à Jérusalem Est, dans tout le reste de la Cisjordanie ou à Gaza. Ce qui nous préoccupe particulièrement, ce sont certaines méthodes employées par l’entité sioniste pour porter atteinte aux droits des Palestiniens, en essayant de supprimer leurs droits légitimes. Il fait cela en manipulant leurs lois, disant, par exemple, qu’un Palestinien qui construit sa maison à Jérusalem Est est en train de commettre un acte illégal, alors que pour nous, ceci est parfaitement légitime car ce sont des personnes qui ont toujours vécu sur ces terres. Et nous nous posons la question sur la légitimité de cette légalité proclamée par une Autorité d’occupation, comme c‘est le cas de l’entité sioniste.
— Selon les témoignages, quel tableau pouvez-vous dresser des pratiques sionistes de violation des droits de l’homme dans les territoires occupés ?
— On continue à entendre des plaintes sur la destruction continue des propriétés palestiniennes, la destruction des plantations ... Les Palestiniens sont incapables de mener une vie normale à cause de l’occupation. A cause du blocage économique que leur a imposé l’entité sioniste, ils ne reçoivent pas leurs salaires. Donc, la conclusion que nous tirons de leurs propos est que les sanctions économiques sur certaines parties du territoire palestinien sont en train d’affecter leur vie quotidienne, et cela affecte leur capacité à fonctionner comme une société normale, ce qui est sans doute une atteinte à leurs droits fondamentaux : leur droit à la vie, à l’éducation, leur droit de recevoir des soins médicaux. Tout cela est en train de se détériorer encore plus dans les présentes circonstances. Car lorsque l’entité sioniste adopte la pratique d’assassinats ciblés, il est non seulement en train de violer le droit, mais surtout de tuer un grand nombre de personnes absolument innocentes, des victimes qui sont des femmes et des enfants et qui succombent à ces attaques.
— Comment le fait d’avoir une mobilité limitée affecte-t-il la situation des Palestiniens ?
— Le mur de séparation, par exemple, est en train d’affecter leur capacité d’éduquer leurs enfants, d’aller se faire soigner dans des hôpitaux, de rendre visite à leurs proches et voisins, de même d’aller travailler dans leurs propres terres.
— Et sur le plan de l’infrastructure, quelles sont les plaintes que vous avez reçues de la part de Palestiniens ?
— Il y a, par exemple, un gros problème par rapport à l’eau, surtout à Gaza, où il n’existe pas, en ce moment, d’usine de traitement de l’eau, ce qui cause des problèmes sanitaires très importants. De plus, l’électricité ne parvient aux habitants que pendant deux heures par jour et cela affecte les écoles et les hôpitaux.
— En raison de ces difficiles conditions, de nombreux cadres et professionnels importants pour la société palestinienne plient bagage. Comment voyez-vous la situation à l’avenir ?
— Ceux qui sont en train de chercher à partir le font évidemment à cause des violations des droits de l’homme commises par les autorités sionistes, auxquelles ils sont obligés d’être constamment soumis, et ceci est une réaction humainement compréhensible. Lorsqu’on est confronté à une situation de menace, de danger, la réaction normale est de chercher à partir. Mais nous retrouvons souvent, par ailleurs aussi, des Palestiniens vraiment remarquables, qui sont décidés à ne pas partir, à rester et à lutter pour leurs droits, malgré les conditions très difficiles. Nous avons rencontré nombre de ces personnes et j’aime mentionner le cas de ce jeune ingénieur, spécialiste des questions de l’environnement, ayant obtenu un doctorat en France et fait des spécialisations en Allemagne, qui aurait pu facilement retrouver du travail ailleurs, mais malgré cela a choisi de s’installer avec sa famille en Palestine et est décidé à rester pour aider son pays et lutter pour ses droits.
— Comment évaluez-vous la situation au point de passage de Rafah ?
— Les difficultés existantes au point de passage de Rafah nous ont été effectivement décrites par de nombreux témoins. Il y a, en ce moment, 7 000 personnes bloquées à la frontière. Mais nous avons traité de ce sujet avec les parties impliquées et sommes convaincus que cette situation sera bientôt réglée . Propos recueillis par Randa Achmawi
Al-Ahram – hebdo
Semaine du 1er au 7 août 2007, numéro 673

Prasad Kariyawasam (ONU)

CCIPPP et Prasad Kariyawasam (ONU) - mercredi 1er août 2007

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USA : 30 milliards de dollars pour le régime de Tel Aviv

L’Amérique fait le grand bond L’alliance stratégique Etats-Unis-Entité sioniste se porte bien. Et même très bien avec une solide garantie pour l’avenir, puisque pour la première fois, un montant global de l’aide militaire américaine à Tel Aviv pour les dix prochaines années vient d’être annoncé.

Et c’est le Premier ministre sioniste qui vient de le faire dans un geste éminemment politique qu’il juge susceptible de le soustraire à la justice ou tout simplement à ses opposants de plus en plus nombreux. Aussi, apprenait-on hier, les Etats-Unis vont porter à plus de 30 milliards de dollars sur dix ans leur aide militaire au régime de Tel Aviv. « Lors de ma dernière rencontre avec le président des Etats-Unis (le 19 juin), nous sommes tombés d’accord pour que l’aide (américaine) s’élève à 30 milliards de dollars durant les dix prochaines années », a affirmé M. Olmert à l’ouverture du Conseil hebdomadaire des ministres. Il a ajouté qu’à partir de 2008, l’aide annuelle américaine serait de trois milliards de dollars. « Cette aide représente une augmentation de 25% de l’aide militaire et de défense des Etats-Unis au régime de Tel Aviv », a-t-il souligné.
Selon une source gouvernementale, les Etats-Unis ont également accepté de vendre au régime de Tel Aviv des avions de chasse de nouvelle génération ainsi que des bombes sophistiquées et des missiles à guidage laser. En 2006, l’« Etat » hébreu a reçu 2,4 milliards de dollars d’aide militaire américaine, dont les trois-quarts servent à l’achat d’armes à des sociétés américaines. Le dernier quart-finance pour des achats d’équipements militaires auprès de firmes israéliennes. Mathématiquement, le montant annuel de l’aide militaire US n’a pas changé, avec en moyenne trois milliards de dollars, il demeure en tête des pays destinataires de cette aide et l’entité sioniste bénéficie actuellement d’une nette supériorité militaire dans la région du Moyen-Orient. Sans compter aussi l’accès de l’entité sioniste à la technologie US, la plus sophistiquée, et la moins partagée.
Ce qui est nouveau par contre, c’est cette garantie pour la prochaine décennie qui fera que cette aide sera maintenue et à son niveau actuel. Les choix des Etats sont donc clairs. L’annonce de M. Olmert intervient au moment où les Etats-Unis s’apprêtent, selon la presse américaine, à dévoiler une série de contrats d’armement d’une valeur d’au moins 20 milliards de dollars avec l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar, le Bahreïn et Oman. Washington entend venir en aide à ces pays face à l’influence grandissante de l’Iran, soupçonné par l’Occident de chercher à se doter de l’arme atomique. La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, et le secrétaire à la Défense, Robert Gates, entament aujourd’hui une tournée au Proche-Orient, et notamment dans le Golfe.
Il y a quelques mois, l’Etat hébreu avait fait part à Washington de ses réticences, à défaut de son opposition, face à la vente d’armes ultra-sophistiquées à l’Arabie Saoudite, craignant de perdre son avantage stratégique militaire dans la région. M. Olmert a, toutefois, indiqué que le président Bush lui avait fourni « un engagement explicite et détaillé pour garantir au régime de Tel Aviv un avantage qualitatif sur les autres pays arabes ». Selon le New York Times, le Pentagone aurait ainsi demandé aux Saoudiens d’accepter des restrictions sur le type et la taille d’armes guidées de précision ainsi que l’endroit où elles seraient stockées. Le contrat avec Riyad comprendrait notamment des missiles air-air et des JDAM (Joint Direct Attack Munitions), qui transforment des bombes classiques en armes guidées de précision. Le ministre sioniste de l’Intérieur, Meir Sheetrit, a, quant à lui, nié l’existence « d’une course à l’armement » au Moyen-Orient. « Il n’y a pas de course à l’armement », a-t-il déclaré. « L’armement s’améliore constamment mais le régime de Tel Aviv veille à posséder des armes sophistiquées et à garder son avantage sur les autres pays de la région », a-t-il dit.
Un tel raisonnement prêterait à rire, s’il ne venait pas couvrir une vraie tragédie ; celle qui a été imposée au peuple palestinien. C’est grâce à cette aide doublée par ailleurs d’un soutien diplomatique sans faille que l’entité sioniste poursuit l’occupation des territoires arabes et palestiniens. Ses alliés font de lui la victime, ou encore cherchent à travestir les faits, ce qui revient au même.
T. Hocine
El Watan - Edition du 30 juillet 2007 > Internationale

CCIPPP et T. Hocine - mercredi 1er août 2007

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