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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Jeudi, 7-06-2007

jeudi 7 juin 2007

nombre d’entrées : 7

Envoyé le 06/06/07

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La nouvelle carte de l’ONU dresse une carte de la réalité en Cisjordanie

Une nouvelle carte de la Cisjordanie, 40 ans après sa conquête par l’entité sioniste au cours de la Guerre des Six Jours, donne la toute dernière image qui fait autorité d’un territoire dans lequel 2 millions et demi de Palestiniens sont confinés dans des dizaines d’enclaves séparées par des routes, des colonies, des barrières et des zones militaires sionistes.

Réalisée par le Bureau de Coordination aux Affaires Humanitaires des Nations Unies, elle est basée sur une importante observation sur le terrain ainsi que sur une analyse des images satellites. Elle fournit une image globale qui, selon les officiels est bien plus complète que des cartes dessinées par les militaires sionistes

L’impact de l’infrastructure civile et militaire sioniste a pour but est d’interdire aux Palestiniens 40% de leur territoire, qui représente à peu près la taille de l’Etat du Delaware aux Etats-Unis ou du Comté anglais du Norfolk (ndt : ou d’un département français).

Le reste du territoire, dont les principaux centres comme Naplouse et Jéricho, est divisé en coupé en secteurs isolés. Le déplacement entre eux est limité par 450 barrages routiers et 70 checkpoints contrôlés par des soldats armés.

Les cartographes de l’ONU se sont concentrés sur les terres réservées aux colonies juives, aux routes réservées pour l’accès des colons, à la barrière de Séparation de Cisjordanie, aux zones militaires fermés et aux réserves naturelles.

Ce qui reste est un secteur d’habitations remarquablement proche du territoire réservé à la population palestinienne dans les propositions de sécurité sionistes remontant à l’après-guerre de 1967.

Le processus d’enfermement des enclaves civiles s’est accéléré au cours des années suite au soulèvement palestinien en 2000 et de la réintroduction par Israel de sa loi militaire même dans les secteurs précédemment sous contrôle des services de sécurité de l’Autorité Palestinienne.

Un réseau des routes conçu pour faciliter le déplacement des colons juifs limite l’accès entre les enclaves palestiniennes.
Un réseau secondaire en construction pourrait permettre un déplacement limité aux Palestiniens via des tunnels, des ponts et des fossés.

Les diplomates disent que les changements de l’infrastructure pourraient formaliser la cantonisation de facto de la Cisjordanie.

Environ 450.000 Israéliens habitent en Cisjordanie, dans Jérusalem-Est Occupé et les colonies se sont développées d’au moins 5.5% par an comparés aux 3% de développement pour les Palestiniens.

La carte est l’un des nombreux documents dont la publication coïncide avec l’anniversaire de la guerre de 1967 qui a eu lieu lundi.

Amnesty, le groupe des droits de l’Homme, a publié un rapport qui accuse l’entité sioniste de saisir la terre en Cisjordanie et a réclamé une action urgente pour examiner "les nombreux abus aux droits de l’homme commis sous l’occupation."

Le ministère sioniste de la Justice a qualifié le rapport de "partial, immoral et criblé d’erreurs."

Source : The Financial Times  Traduction : MG pour ISM

(Ndt la direction de ce site, dans son implacable dureté, ne permet pas de donner d’illstrations graphiques...ALLEZ VOIR SUR LE LIEN internet ci dessous !)

ISM et Sharmila Devi et Harvey Morris - Cisjordanie - 05-06-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6922&type=analyse≤sujet=Rapports

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25502

Casser le checkpoint

Le mardi 5 juin, en commémoration du 40ème anniversaire de l’occupation par l’entité sioniste de la Cisjordanie, de la Bande de Gaza et des Hauteurs du Golan, les Palestiniens organisent une manifestation lors de laquelle ils planteront plus de 50 oliviers au checkpoint de Huwara, à Naplouse.

De nombreux groupes de Naplouse sont impliqués dans l’organisation de cette action, dont l’association de Femmes, le Syndicat pour la Réhabilitation, l’International Solidarity Movement (ISM), le Ministère de l’Agriculture, le Comité Casser le Bouclage et les Checkpoints et bien d’autres.

Les Palestiniens ont invité les activistes internationaux des nombreux groupes de pacifistes à l’intérieur de la Palestine, et ils attendent énormément de monde en raison des nombreuses organisations impliquées dans cet événement.

Les pacifistes palestiniens et internationaux planteront des oliviers à quelques mètres seulement du checkpoint.

Sameh, un habitant de Naplouse, dit : "Après avoir planté les arbres, nous investirons le checkpoint de Huwara. Nous nous attendons à une réponse violente de la part des soldats israéliens à Huwara, qui sont habituellement agressifs envers nous."

Nous invitons tous les internationaux à nous rejoindre dans cette action, pour être témoins de notre lutte non-violente, et pour protester contre l’occupation brutale sioniste.

Les manifestants se retrouveront dans la Rue Faisal près du bâtiment de la municipalité à 10h. De là, les arbres et les activistes seront transportés jusqu’au checkpoint.

Une fois que les arbres seront plantés, le checkpoint sera bloqué, selon Sameh. L’action devrait durer à peu près 3 heures.

Selon le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies, 528 checkpoints et barrages routiers sont enregistrés en Cisjordanie, fermant les routes tous les quelques kilomètres.

Le quotidien Haaretz donne des chiffres encore plus élevés : en janvier, il y avait 75 checkpoints occupés par des soldats de manière permanente, environ 150 checkpoints mobiles, et plus de 400 endroits où les routes ont été bloquées par des obstacles.

Des manifestations contre les 40 ans d’occupation par l’entité sioniste de la Cisjordanie, de la Bande de Gaza, et des Hauteurs du Golan, sont prévues un peu partout au cours de la semaine : d’Hebron à Ramallah, à Jérusalem, à Tel Aviv, à Haïfa, etc

Pour plus d’informations, contactez :
ISM Media Office, 0599-943-157, 0542-103-657, 02-297-1824

Source : http://www.palsolidarity.org/main/  Traduction : MG pour ISM   

ISM - Naplouse - 03-06-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6907&type=temoignage≤sujet=Checkpoints

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25503

La moralité vide de Steven Weinberg : Le Bigot et le Boycott

Robert Jensen est professeur de journalisme à l’Université du Texas (Austin), et il appartient au conseil d’administration du Third Coast Activist Resource Center (une base de données à l’usage des militants progressistes, ndt) http://www.thirdcoastactivist.org Il est l’auteur des ouvrages (en anglais) The Heart of Whiteness : Race, Racism, and White Privilege [Au cœur de la blanchitude : de la race, du racisme et des privilèges des Blancs], et Citizen of the Empire : The Struggle to Claim our Humanity [Citoyens de l’Empire : un combat en vue de recouvrer notre humanité].

Ayant lu l’affirmation de Steven Weinberg selon laquelle, en substance, ceux qui sont partisans d’un boycottage d’Israël souffrent d’une "cécité morale" que seul pourrait expliquer leur "antisémitisme", je me suis demandé comment il osait se prévaloir d’un haut standard moral, malgré un argument qu’il lui était arrivé de m’opposer, puant de parti-pris antipalestinien.

Je n’utilise pas le terme "bigoterie" à la légère ; c’est une qualification appropriée d’une remarque que m’a faite Weinberg, voici quelques mois de cela, à Austin.

Je n’avais jamais évoqué cette conversation publiquement – jusqu’à ce que j’aie lu, la semaine dernière, qu’il avait annulé une intervention à l’Université de Londres, en invoquant ce qu’il a qualifié de "vaste courant anti-israélien et antisémite dans l’opinion publique britannique."

Lui et moi, nous travaillons à l’Université du Texas, à Austin. Il est un des membres les plus éminents de la faculté – il est lauréat d’un prix Nobel de physique –, c’est un professeur qui est souvent mis sous les feux de la rampe par les administrateurs de notre université afin d’appuyer la prétention de l’UT d’être une université de "classe mondiale".
Personnellement, j’enseigne le journalisme, et, à tout le moins, je ne suis ni aussi accompli, ni aussi encensé qu’il peut l’être.

L’année dernière, j’ai invité Weinberg à venir donner une conférence dans le cadre d’une série organisée par ma paroisse. Bien que nous ne nous soyons jamais rencontrés, je savais qu’il s’intéressait à des questions touchant à la foi et à la raison, et il accepta gentiment de faire une conférence sur le thème "Science et / ou Religion", en septembre 2006, donnant même le départ à tout le cycle de conf’s.

A un moment donné, dans cette causerie, dans le contexte de l’examen de l’importance de la religion pour la moralité, Weinberg attaqua l’Eglise presbytérienne des Etats-Unis, en raison de ses critiques à l’encontre de la politique israélienne, et il suggéra l’idée que, loin de critiquer Israël, nous devrions… le soutenir !

Beaucoup, dans l’auditoire, furent interloqués de voir qu’une discussion sur la science et la religion dérivait pour se transformer en une autre conférence sur le conflit israélo-palestinien, et plusieurs membres de la congrégation croisèrent le fer avec lui, au sujet de ses affirmations éthiques et historiques, durant le débat qui s’ensuivit.

Après la conf’, j’ai dit à Weinberg que j’estimais que sa présentation du conflit était distordue et j’ai expliqué que j’étais un détracteur non seulement de la politique d’Israël, mais – plus important encore – parce que j’étais un citoyen américain – un détracteur du soutien apporté par les Etats-Unis aux crimes perpétrés par Israël. Bien sûr, Israël n’est pas le seul pays qui viole le droit international ou qui exploite les gens.

C’est d’ailleurs la raison qui fait que je ne soutiendrai pas un boycott d’Israël tant qu’il ne sera pas question de l’élargir à tous les pays voyous qui ignorent le droit international, y compris les Etats-Unis et la Grande-Bretagne !

Je lui ai expliqué que j’axais mon action politique sur cette question du soutien américain inconditionnel à Israël – incluant des millions de dollars, annuellement, en « aides » américaines – ce soutien qui a rendu possible le défi permanent des Israéliens, partie intégrante des efforts des Etats-Unis visant à dominer politiquement le Moyen-Orient.

Mon analyse l’a laissé de marbre. Tandis que nous prenions congé, il me dit, avec ce que j’ai perçu comme une insulte condescendante : « N’aies pas une vision romantique des Palestiniens au seul motif que ce sont des primitifs !... »

Primitifs ? Que pouvait-il bien vouloir dire par là ? Entendait-il seulement me provoquer, afin de voir de quelle manière je réagirais ?

Quelle que soit la réponse à cette question, j’ai eu bien du mal à croire qu’un lauréat du Prix Nobel pourrait – pour une raison quelconque – proférer quelque chose d’aussi horrible…

Aussi, quand j’ai lu, dans la presse britannique, que Weinberg chapitrait les British au sujet de leur moralité et de leurs préjugés, je fus ramené mentalement dans le passé ; non seulement à ses commentaires, mais à ma décision, prise voici près de neuf mois, de ne pas en parler.

Pourquoi n’avais-je rien écrit, à ce sujet, afin de rétorquer à sa critique morale de la politique de l’Eglise presbytérienne par son propre commentaire raciste ?
Sans me l’avouer vraiment, avais-je intégré une crainte d’être pris pour cible ?

J’ai écrit et je me suis exprimé afin de défendre l’application du droit international et des principes moraux en vue de réparer les crimes israéliens, mais étais-je réticent à me colleter avec un personnage célèbre, pour la simple raison que je ne voulais pas me voir taxer, à mon tour, d’"antisémitisme" ?

Nous sommes, là, en plein dans la campagne de nature insidieuse visant à mettre un signe d’égalité entre toute critique légitime de la politique israélienne et l’antisémitisme. Bien entendu, il y a des antisémites, dans le monde et, souvent, les antisémites critiquent Israël. Mais il est tout aussi évident qu’un tel parti-pris anti-juif ne porte en rien atteinte à la critique honnête de la politique israélienne, telle que formulée par des personnes faisant preuve d’intégrité morale.

Beaucoup d’éléments, autour de ce conflit, suscitent des débats intenses. Mais certaines choses sont parfaitement claires : des centaines de milliers d’indigènes palestiniens ont été chassés de chez eux lors de la création de l’Etat colonialiste d’Israël. Des millions de personnes souffrent, depuis des décennies, à cause de l’expansionnisme israélien.

Ces attitudes ne sauraient se perpétuer sans le soutien apporté à Israël par les Etats-Unis. Toute solution de ce conflit passe par la reconnaissance non seulement de l’humanité des deux peuples, des deux côtés, mais aussi par une reddition honnête des comptes des injustices perpétrées par Israël.

Je ne sais pas ce que Weinberg avait dans le cœur, quand il a qualifié les Palestiniens de "primitifs". Je ne sais pas ce qu’il pense, plus généralement, des Arabes.

Mais voici ce que je sais : Quelqu’un qui qualifie un groupe de personnes de "primitifs" est bien mal fondé à formuler des jugements sur les préjugés ou la bigoterie religieuse allégués d’autrui.

Source : http://www.counterpunch.org/  Traduction : Marcel Charbonnier

ISM et Robert Jensen - USA - 04-06-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6912&type=analyse≤sujet=Boycott

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25504

Deux enfants assassinés par l’armée israélienne sur la plage de Gaza

Deux enfants de 10 et 13 ans, qui venaient de se baigner ce vendredi sur la plage près de Beït Lahiya, ont été la cible de tirs venant des troupes israéliennes.
Les deux jeunes garçons ont été tués, tandis qu’un troisième était blessé dans le dos.
Ces enfants qui venaient du camp de réfugiés de Jabaliya au nord de la bande de Gaza étaient venus sur cette plage pour y faire voler des cerfs-volants.
Les soldats israéliens ont emporté vers le côté israélien le garçon qui avait été blessé.
Après traitement, il a été ramené au nord de Gaza, où des médecins palestiniens l’ont alors pris en charge.
Les vacances d’été ont commencé pour les enfants des écoles à Gaza. Du fait des possibilités limitées de divertissement, la plage de Beit Lahiya est devenue une destination prisée des enfants du camp de réfugiés de Jabalya.

Vous pouvez visonner le reportage de Nour Odeh, correspondante d’Al Jazeera dans la bande de Gaza

2 juin 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...

Info-Palestine et Nour Odeh - Al Jazeera.net – lundi 4 juin 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=1750

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25505

Jérusalem : 40 ans après

Considérée par Israël comme sa « capitale éternelle et indivisible » de l’Etat d’Israël, Jérusalem est aussi revendiquée par les Palestiniens aspirant à y créer la capitale de leur futur Etat. Sous souveraineté israélienne depuis 1967, Jérusalem demeure divisée entre les quartiers juifs et arabes.

Une vieille maison arabe isolée, perdue dans un vaste chantier de construction de logements sur les hauteurs de Jérusalem-Est.

C’est sans doute l’image qui résume le mieux les bouleversements qu’a connus la Ville sainte depuis cette journée du 7 juin 1967 où le général israélien Moshe Dayan s’exclamait en vainqueur devant le mur des Lamentations : « Nous avons réunifié Jérusalem ». Quarante ans plus tard, « l’unification » de Jérusalem reste largement illusoire.
Il suffit pour s’en rendre compte, de prendre la route qui descend depuis les remparts de la vieille ville vers le quartier arabe de Silwan. La chaussée étroite, trouée de nids-de-poule, contraste avec le bitume impeccable de Jérusalem-Ouest, quelques centaines de mètres plus haut. Bâti à flanc de colline, en contrebas de la vieille ville, Silwan est l’un des quartiers arabes les plus pauvres de Jérusalem-Est. Les bennes à ordures n’y sont ramassées que deux fois par semaine et débordent largement. Le soir, l’éclairage public est presque inexistant. « Le réseau électrique est le même qu’en 1967, assure Fakhri Abou Diab. Nous payons nos taxes, mais on ne reçoit aucun service. Les Israéliens disent que c’est la même ville, mais quand mes enfants vont à l’Ouest, ils ont l’impression d’être à Paris ». Dans les faits, les parties juives et arabes de la ville sont loin de recevoir le même traitement. Avec 33% de la population de la ville, les quartiers arabes de Jérusalem-Est ne reçoivent que 8,4% du budget de la municipalité de Jérusalem.
« Jérusalem-Est n’existe pas ! »
Les seules rues pavées et éclairées sont celles à l’usage des colons israéliens qui ont pris pied à Silwan, à l’endroit des ruines enfouis de la « Cité de David », où le premier roi hébreu aurait fondé Jérusalem, il y a quelque trois mille ans. Soutenu par Elad, une puissante organisation qui se donne pour but d’encourager la présence juive dans le « bassin sacré » de Jérusalem. Car depuis quarante ans, Jérusalem s’est étirée en tout sens sur le sol des vaincus. Aussi loin que porte le regard, on devine les colonies de Har Homa au sud, Kidmat Zion, Neve Yaacov et Pisgat Ze’ev, au nord, qui ont vu le jour dans les limites géographiques de la Jérusalem orientale. « Jérusalem-Est n’existe pas ! martèle Rami Nasrallah, directeur du Centre d’études pour la coopération et pour la paix. Israël a réussi a fragmenter Jérusalem-Est et à isoler les quartiers arabes entre eux, sur le modèle de ce qui a été fait en Cisjordanie avec les villes palestiniennes. Le but est de casser la continuité territoriale arabe. Si une future capitale palestinienne devait être proclamée à Jérusalem-Est, elle n’aurait aucune fonctionnalité et ne pourrait s’étendre dans aucune direction », observe le chercheur.
Après 1967, Israël a annexé 70 km2 de terres autour de la vieille ville et des quartiers arabes, dont 54 % ont été déclaré « zone verte », réservés aux espaces verts, routes, bâtiments publics, etc. Une vingtaine de kilomètres carrés ont été confisqués pour y installer des résidents juifs, ne laissant aux Palestiniens seulement neuf kilomètres carrés constructibles. Or, les quartiers arabes de Jérusalem-Est, comme Silwan, étouffe sous le poids de la démographie. Construire relève de l’impossible. « A moins d’avoir beaucoup d’argent, de très bons avocats et énormément de patience, il est quasiment impossible pour un Palestinien d’obtenir un permis de construire à Jérusalem, même s’il possède la terre. Alors les gens construisent quand même, sans autorisation », explique Angela Godfrey-Goldstein, du Comité israélien contre les destructions de maisons (Icahd), une organisation de gauche. « Pendant quatre ans, j’ai demandé un permis pour construire ma maison sur le terrain de mon père, sans résultat », témoigne Fakhri Abou Diab. Construite illégalement, sa maison, comme les quatre-vingt huit autres qui l’entourent dans le même quartier, est sous le coup d’un ordre de démolition. « Ce que veulent les Israéliens c’est nous chasser de Jérusalem et nous envoyer derrière le mur, en Cisjordanie. Ils veulent prendre la terre, mais sans les Palestiniens qui y vivent », poursuit-il.

En limitant au maximum les constructions palestiniennes, la municipalité de Jérusalem entend de cette manière afin de conserver une large majorité juive à Jérusalem. Aujourd’hui, la ville abrite 720 000 habitants dont 66 % sont Juifs et 34% sont Palestiniens. Selon les projections l’Institut de Jérusalem pour les études israéliennes, la proportion des Arabes devrait passer à 40% en 2020 et parvenir à 50% après 2035. La municipalité a donné son feu vert à la construction de trois nouveaux quartiers juifs à Jérusalem-Est, pour empêcher ce renversement démographique.

Karim Lebhour, correspondant à Jérusalemen - RFI, le 5 juin 2007
du même auteur : A Bil’in, deux ans de résistance contre le « mur »
Sur le même sujet : Grâce à une colonisation ciblée, Israël étend son emprise sur Jérusalem-Est

Info-Palestine et Karim Lebhour - RFI – mercredi 6 juin 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=1765

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25506

Liban : au bord de l’implosion

Les violences entre réfugiés et forces de l’ordre se sont propagées du camp de réfugiés de Nahr Al-Bared à celui de Aïn Héloué. Une contagion qui remet sur le tapis la question des camps palestiniens.

L’armée libanaise a accentué cette semaine son offensive contre les miliciens du Fatah Al-Islam retranchés dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr Al-Bared. Signe d’une possible extension des violences, des heurts ont aussi opposé des islamistes armés appartenant au groupe de Jound Al-Cham, à des soldats libanais à l’une des entrées d’un grand camp de réfugiés palestiniens, Aïn Héloué, dans le sud du Liban.
Cette fois-ci, c’est un second groupuscule islamiste, le Jound Al-Cham implanté dans le camp, qui est à l’origine des combats. Il s’agit d’un groupe salafiste comme le Fatah Al-Islam, mais à la différence de ce dernier qui compte des combattants de diverses nationalités arabes, ses membres sont tous des Palestiniens. Le Jound Al-Cham entretient des liens avec le Ousbat Al-Ansar, un puissant groupe islamiste palestinien qui a participé en 2000 à des combats entre des islamistes et l’armée libanaise à Denniyé, dans le nord du Liban.
Plusieurs de ses membres, qui ont trouvé refuge à Aïn Héloué, sont recherchés par la justice libanaise. Dans le même temps, une fusillade a éclaté dimanche au sud de Beyrouth, dans un autre camp de réfugiés palestiniens.
Il s’agit là des plus graves affrontements intérieurs qu’ait vécus le Liban depuis la guerre civile de 1975-1990. La situation semble en effet explosive au pays du Cèdre. Cette nouvelle crise née dans les camps de réfugiés s’ajoute à celle, politique, opposant la majorité parlementaire à l’opposition, notamment chiite.
Ni l’une ni l’autre ne semblent se diriger vers une solution pacifique. Sur le plan politique, la décision de l’Onu de créer un tribunal spécial pour juger les assassins de Hariri ne fait que compliquer la donne (voir encadré). Quant à la crise dans les camps de réfugiés palestiniens, elle risque, elle aussi, de s’accentuer, et ce malgré la baisse d’intensité des combats à Nahr Al-Bared.

Un porte-parole de l’armée a affirmé qu’il n’y aurait « aucune trêve » avec les combattants du Fatah Al-Islam « jusqu’à leur reddition », alors que le premier ministre Fouad Siniora a affirmé samedi que la seule issue à cette crise était la reddition des hommes armés. M. Siniora a en outre accusé le Fatah Al-Islam, qui reconnaît des affinités idéologiques avec Al-Qaëda, de « liens avec certains services de renseignements syriens », ce que Damas dément formellement.
Là aussi, les deux crises s’entremêlent. Le Fatah Al-Islam a réaffirmé de son côté qu’il ne se rendrait pas et qu’il se battrait « jusqu’à la dernière goutte de sang ».
Aucune issue au conflit ne semble ainsi se profiler dans l’immédiat, les protagonistes campant sur leurs positions et les médiateurs palestiniens ayant suspendu leurs bons offices.
Une bombe à retardement
Cependant, au-delà de la possibilité ou non de régler dans l’immédiat cette crise, les événements de Nahr Al-Bared et plus récemment ceux de Aïn Héloué ont remis sur le tapis une question hautement épineuse au Liban, celle des camps de réfugiés palestiniens. Selon l’agence des Nations-Unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens, l’UNRWA, près de 400 000 réfugiés palestiniens vivent au Liban, soit 10 % de la population, 224 000 d’entre eux sont répartis dans 12 camps, dans lesquels s’entassent les descendants de ceux qui ont fui la Palestine en 1948.
Le Liban est parsemé de ces camps du nord au sud. Certains sont tout petits, comme Mar Elias et ses 1 411 résidents, d’autres sont immenses comme Aïn Héloué, le plus grand avec 45 000 habitants, ou Nahr Al-Bared et ses 31 023 réfugiés.
En 1982, l’invasion israélienne et le départ forcé de l’Organisation de la Libération de la Palestine (OLP) du pays marquent un tournant pour ces réfugiés. 65 % d’entre eux avaient du travail grâce à l’organisation de Yasser Arafat, qui assurait aussi le financement des structures sanitaires et éducatives.
Depuis, c’est l’agence des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens qui assure pour l’essentiel leur survie et leur éducation. Leur situation s’est ensuite détériorée au cours des années 1990 pour différentes raisons. Les services et l’aide de l’OLP se sont arrêtés depuis les accords d’Oslo en 1993. Jusqu’à cette date, l’OLP avait pris en charge la presque totalité des besoins quotidiens des camps. Depuis 1993, cette aide se réduit presque exclusivement au versement de modestes pensions attribuées aux familles des martyrs.
D’autre part, lors de la guerre du Golfe de 1991, les milliers de Palestiniens travaillant dans les pays producteurs de pétrole, dont beaucoup provenaient du Liban, ont perdu leur emploi et ont été contraints à quitter ces pays. Ce fut pour les familles restées au Liban un manque à gagner très important. En outre, l’aide financière versée à l’OLP par les pays arabes a été fortement réduite en raison du soutien de l’OLP à l’Iraq, lors de cette guerre.
En même temps, les services assurés par l’UNRWA ont, eux aussi, diminué. Ceux-ci, dans les différents domaines pour lesquels elle a reçu mandat de l’Onu en 1949 (aide alimentaire, infrastructures des camps, santé, éducation), se sont réduits alors même que leur développement n’avait jamais été aussi nécessaire. Cette situation tient surtout à la réduction importante du budget global de cet organisme. Aujourd’hui, les réfugiés craignent que l’UNRWA ne soit en train de liquider graduellement ses activités. Cela signifierait que l’Onu a opté pour l’implantation définitive des réfugiés palestiniens dans les pays d’accueil, et ce en contradiction avec les résolutions 194 et 302 de l’Onu et la fameuse question du droit de retour.
De leur côté, les autorités libanaises, notamment pour éviter que ne soit remis en cause l’équilibre fragile entre les communautés, évitent par tous les moyens l’intégration des réfugiés. D’où un certain nombre de lois restrictives régissant la vie des réfugiés palestiniens. Ainsi, les Palestiniens au Liban n’ont-ils aucun droit social ni civique et n’ont qu’un accès limité aux équipements éducatifs gouvernementaux.
Ils n’ont aucun accès aux services sociaux publics. Ils ne sont pas autorisés à obtenir un permis de travail pour 72 métiers, dont ceux de médecin, d’avocat ou d’architecte. Leur est interdit aussi d’amener des matériaux de construction dans les camps, leurs habitations sont précaires, insalubres voire dangereuses. Une situation qui place les Palestiniens dans un état d’extrême précarité : avec 25 %, Nahr Al-Bared a le pourcentage le plus élevé de réfugiés palestiniens vivant dans une pauvreté abjecte et officiellement enregistrés auprès des Nations-Unies comme des cas de « détresse particulière », alors qu’à Aïn Héloué, le taux de chômage atteint les 70 %.
Dans de telles conditions, il n’est pas surprenant de voir proliférer dans les camps palestiniens une certaine sympathie pour Al-Qaëda, voire des affiliations officielles. Une situation appelée à perdurer tant que le problème de réfugiés ne sera pas inclus dans un règlement global du conflit israélo-palestinien.

5 juin 2007 - Al Ahram hebdo - Vous pouvez consulter cet article à :
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahra...
Lire aussi :
 Qui se trouve derrière les combats au Nord-Liban ?
 Le nouveau champ de bataille contre al-Qaïda ?
 Liban : Dans la tourmente des conflits régionaux

Info-Palestine et Abir Taleb - Al Ahram Hebdo - mercredi 6 juin 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=1770

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25508

Des colons qui s’étaient emparé illégalement d’une maison Palestinienne ne risquent guère l’expulsion

Des officiels du ministère sioniste de la défense ont déclaré qu’il est peu probable qu’un certain nombre de colons sionistes qui se sont emparé d’une maison à Hébron soient expulsés dans un avenir prévisible, si même ils devaient l’être un jour.

Les colons occupent la maison depuis le 11 mars, prétendant qu’ils l’ont légalement achetée à une famille Palestinienne locale, ce que cette même famille nie farouchement.

Le ministère sioniste de la défense avait ; auparavant, exprimé l’opinion que cette affaire serait tranchée rapidement et les colons expulsés, mais la source Haaretz.com, aujourd’hui mercredi 06/06/07, fait état de récentes discussions au ministère de la défense qui ont « révélé que la procédure d’expulsion risque d’être beaucoup plus compliquée qu’il n’avait été prévu auparavant », car le procès civil risque de durer, et que les colons ont le droit de faire appel de toute décision future, ce qui jette un doute sérieux sur la possibilité que les intrus soient expulsés.

La maison en question est située sur la route qui lie l’implantation illégale de « Kyriat Arba » et la mosquée Al Ibrahimi (le « Tombeau des Patriarches »).

Les habitants de Hébron subissent des restrictions sévères à leur liberté de mouvement, de couvre feux fréquents et inopinés, et de harassement constant par les colons de la région.

(Ndt : c’est curieux, j’avais l’impression qu’en matière d’expulsions rapides, les sionistes étaient des sortes de champions du monde...)

John Smith - IMEMC et correspondants – Mercredi 6 juin 2007, 13 : 13

http://www.imemc.org/article/48797

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