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« Paix et Justice au Moyen- Orient » (nouvelle rubrique)

Aujourd’hui : La carte géorgienne de l’Occident

Analyse géopolitique de l’Asie centrale et du Moyen-Orient

mardi 3 octobre 2006

STRASBOURG le 3 octobre 2006
cpjmo@yahoo.fr

Ces jours-ci, nous entendons beaucoup parler de la Géorgie, de sa volonté et de celle de ses alliés occidentaux d’intégrer ce pays dans l’OTAN. Pourquoi cette insistance ? La réponse est sans doute dans le conflit permanent qui oppose l’Occident à la Russie au sujet du développement de leurs zones d’influence respectives.

Après l’effondrement de l’Empire soviétique en 1991, l’Occident a récupéré l’espace conquis par l’Union soviétique après la deuxième guerre mondiale. Affaiblie, la Russie a fini par accepter de céder du terrain en Europe orientale, en Géorgie et, surtout, en Ukraine. Du coup, sa marge de manœuvre s’étant rétrécie en Mer Noire, elle risque de perdre une autre zone d’influence en Europe : la Biélorussie.

Pour résister au rouleau compresseur occidental, un « mur » de défense a été érigé qui va de la Biélorussie jusqu’au Golfe persique et inclut l’Iran qui résiste aux convoitises des Etats-Unis. Etant donné sa position stratégique, ses richesses pétrolières, minières et intellectuelles ainsi que son influence régionale, l’Iran représente une carte maîtresse dans le « Grand Moyen- Orient », si cher à l’administration de G.W.Bush.

Pour la Russie, l’alliance stratégique russo-iranienne, représente :

- un « mur » de défense pour contenir l’avancée de l’influence américaine dans l’espace russe, en Europe et en Asie centrale ;

- un atout pour les entreprises russes, alléchées par le marché iranien (armement, espace, nucléaire,...) ;

- un tremplin pour restaurer l’influence perdue de la Russie au Moyen-Orient.

Pour l’Iran, l’alliance stratégique russo-iranienne lui permet d’avoir un accès à la technologie avancée russe dans différents domaines industriels (militaire et spatial) et, surtout, de bénéficier du soutien d’un allié au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.

De leur côté, les pays occidentaux restent très divisés à propos de l’Iran. Tout porte à croire que l’Union européenne serait tentée de s’entendre avec l’Iran sur le dos des Etats-Unis.

Les Etats-Unis cherchent à se placer en situation pour, d’une part, étendre leur influence dans l’espace ex-soviétique et, d’autre part, briser le « mur » de résistance russo-iranien afin de faciliter la mainmise américaine en Iran ; cela les conduit à vouloir étendre l’alliance atlantique à la Géorgie. L’avenir nous dira si la Russie sera suffisamment puissante pour résister à la pression américaine dans cette région.

Pour « Paix et Justice au Moyen-Orient », les insatiables convoitises américaines dans cette région du monde constituent une source de tension permanente et de guerre. Plus que jamais, le respect par toutes les puissances de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des pays de la région, la fin de l’ingérence dans les affaires intérieures des pays concernés permettront de garantir la paix et la stabilité dans cette vaste partie du monde, déstabilisée par tant de convoitises depuis plus de deux siècles.

Nous demandons le retrait des troupes occidentales et la fermeture des bases militaires américaines, britanniques et françaises de l’Asie centrale et du Moyen-Orient.