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Chronique quotidienne « les prisonniers »
mercredi 21 décembre 2005
C’est trop dur ! Ils ont pris tous nos hommes.
(Ce qui suit est un message envoyé par Fayrouz, la soeur de Mahmoud, 15 ans, qui a été arrêté le 5 avril dernier en compagnie de son ami Ammar, 16 ans dans le camp de Balata à Naplouse. Badia et Raghida nous ont déjà parlé de l’arrestation de ces jeunes garçons.)
C’est trop dur ! Ils nous ont pris Mahmoud ! Que c’est dur ! Perdre encore un membre de sa famille. Mahmoud arrêté, qui pourra le remplacer…
Ils arrêtent les enfants.
Mahmoud c’est celui-là qui est le plus vif, celui qui a quatorze ans. Il vient de nous être arraché par le mensonge israélien. Né dans une famille simple, son père a été tué par les Israéliens alors qu’il avait trois ans. Sans père, seul en face de sa douleur, Mahmoud, celui-là qui est le plus vif face aux Israéliens, le plus solide, celui qui a quatorze ans, qui avait su malgré les difficultés se reconstruire.
Au fil des années, chaque jour l’espérance était plus forte dans son cœur, l’espérance de vivre en Palestine libre, l’espérance de vivre au pays de ses rêves, libre de meurtres, libre de meurtriers israéliens.
Mahmoud vivait dans sa famille et il souffrait d’avoir perdu son père, d’avoir vu sa maison rasée, d’avoir perdu aussi son frère aîné âgé de 16 ans, emprisonné par les Israéliens.
Mahmoud a essayé d’aider sa mère broyée par son destin. Il essuyait ses larmes. Qui essuiera les larmes de sa mère maintenant qu’ils nous l’ont arraché ? Nous l’avons vu à la télé, attaché, notre cœur s’est brisé, et nous avons crié des mots insensés ; ma mère s’est écroulée : on le voyait trembler à la télé, trembler à cause d’un coup de pied israélien en pleine poitrine.
Brutalisé par les Israéliens, lui qui est si calme, c’est un garçon tranquille, il ne sait pas faire mal, il ne sait pas haïr.
J’appelle à son secours toutes les voix libres, libres dans le monde libre. Exigez la vérité !
Sauvez Mahmoud, il a sa vie à continuer, et sa famille et son école. Sauvez les rêves de mes frères, ils rêvent d’une vie libre, comme la vôtre, sans meurtriers, sans assassins israéliens.
Je mets ma foi en vous, Sauvez Mahmoud Gazy Abou Draa.
Il faut le libérer, nous sommes seules à la maison, ils ont pris tous nos hommes, Mahmoud qui était si vif aussi.
Les soldats israéliens vont forcer la maison, ils vont tout dévaster !
Sauvez-nous, vous qui avez une famille en liberté et vos voix libres pour crier !
Balata, Palestine occupée.
Pour envoyer des messages à Mahmoud et à sa famille :
geneve@ism-suisse.org
nantes@ism-france.org
Traduction : Charlotte de Saussure pour ISM