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Au Parlement européen - Source : Patrick Le Hyaric, parlementaire GUE/NGL

« Les combattants pour la paix »

Lundi, 1er février 2010 - 14h27

lundi 1er février 2010

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Il s’est tenu, mercredi 27 janvier, au siège du Parlement européen à Bruxelles une belle et émouvante rencontre.

Avec Nicole Kiil Nielsen, députée d’Europe-écologie, Proinsias De Rossa, député irlandais, membre du groupe socialiste et démocrate, Président de la délégation du Parlement européen chargée des relations avec le conseil législatif palestinien, nous avons reçu « les combattants pour la paix Israël-Palestine ». Deux israéliens et deux palestiniens. Un homme, une femme pour chaque nationalité.

« Les combattants pour la paix » est un mouvement jeune qui prône le dialogue, la non violence pour la résolution du conflit en cours, le « vivre ensemble ». Ils agissent ensemble en Israël comme en Palestine pour « la justice, la paix, l’humanité ».

Cette initiative revêt un caractère d’autant plus symbolique qu’elle se tenait le jour de la « journée internationale de la mémoire de la libération du camp d’Auschwitz ». Précisément, les deux jeunes israéliens ont insisté à plusieurs reprises en lançant des appels aux européens : « L’histoire des juifs en Europe ne doit pas empêcher l’Union européenne d’intervenir ».

La jeune Rosa a raconté comment en effectuant son service militaire, à l’âge de 16 ans, étant affectée à Gaza, elle ne supportait plus les bombardements incessants. Elle y a perdu des amis, des soldats comme elle. « Je me suis sentie aux portes de l’enfer ». Elle a par la suite décidé de quitter Israël et de voyager puis de revenir et de s’engager avec « les combattants de la paix ». « Nous ne voyons pas d’espoir donc nous nous tournons vers l’Europe », a-t-elle lancé à l’auditoire plutôt jeune qui avait pris place dans une salle au 7ème étage du Parlement européen.

Son ami, Ida, 33 ans, enseignant à Tel-Aviv, a montré comment les palestiniens n’ont pas le droit de circuler dans les territoires occupés, qualifiant ces pratiques « d’apartheid mental et structurel », réduisant les chances de paix.

Bassame, habitant Jérusalem-Est a témoigné de son emprisonnement à l’âge de 17 ans et sa libération en 1992. Comme si cela ne suffisait pas, comme si le malheur et l’injustice le poursuivaient, sa petite fille de 10 ans a été tuée par des soldats israéliens il y a peu de temps. Il a refusé la vengeance. « Je n’allais pas faire couler le sang d’une innocente israélienne » dit-il avec sang-froid, devant la salle émue.

Quand à Réame elle vit dans le camp de Toulkarem. Elle a subi elle aussi les violences des soldats israéliens, qui lui ont tiré dessus et laissée plusieurs jours dans le coma. Elle raconte son calvaire. Elle espère que « les combattants de la paix » seront soutenus ici en Europe.

Ces quatre jeunes, venus ensemble de Tel-Aviv, Tulkarem, Jérusalem, Jaffa, nous ont donné une leçon de courage. Ils sont venus nous porter la flamme de l’espoir, celle qui brille encore dans nos cœurs, pour la justice, la sécurité et la paix.

La solution au drame en cours est simple : l’application des résolutions de l’ONU. La reconnaissance des deux états. L’un des Etats existe : Israël. L’Etat palestinien reste à créer et à reconnaître. La direction israélienne l’empêche en mitant le territoire palestinien de colonies, de check-points et d’un mur hideux de séparation.

L’Europe doit se faire entendre et être plus intransigeante dans l’application du droit international. Le courage c’est d’appliquer et de faire appliquer les résolutions de l’ONU. Nous continuerons ce combat pour la justice.

Le 28 janvier 2009

* Les prénoms ont été modifiés