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Affaire Hariri - à suivre (ndlr)

Le « tribunal Hariri » ordonne la libération de quatre généraux libanais

Source : LE MONDE | 30.04.09 | 14h38 - Vendredi, 1er mai 2009 - 8h44 AM

vendredi 1er mai 2009

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LEISCHENDAM (PAYS-BAS) ENVOYÉE SPÉCIALE

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a ordonné, mercredi 29 avril, la remise en liberté de quatre officiers supérieurs libanais, détenus à Beyrouth depuis août 2005 dans le cadre de l’enquête sur l’attentat perpétré contre l’ex-premier ministre Rafic Hariri. Considérés comme pro-syriens, les généraux Jamil Al-Sayed, Salah Al-Hajj, Raymond Azar et Mustafa Hamdane, étaient chargés de l’appareil sécuritaire libanais lors de l’attentat perpétré le 14 février 2005 à Beyrouth. Ils avaient été incarcérés à la demande de la commission d’enquête internationale mise en place par l’ONU.

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Dans ses premières conclusions, la commission avait clairement pointé la responsabilité de la Syrie et demandé à la justice libanaise d’arrêter les quatre généraux, avant de se rétracter, quelques mois plus tard. A l’époque, la commission avait recueilli plusieurs témoignages dont celui de Mohammed Zouheïr Al-Siddiq, considéré comme un témoin clé. Il s’était volontairement présenté comme un agent des services de renseignement syriens. « Mais à un moment donné, vous réalisez que le témoin clé a un casier judiciaire très fourni », raconte aujourd’hui, sous couvert de l’anonymat, un ancien membre de la commission d’enquête. Malgré les réserves de la commission, la justice libanaise avait décidé de maintenir en détention les quatre hommes, ce qui lui avait valu une condamnation de la commission des Nations unies sur la détention arbitraire.

PAS DE PREUVES SUFFISANTES

De son côté, Mohammed Zouheïr Al-Siddiq poursuivait sa route et était arrêté en banlieue parisienne fin 2005, à la demande du Liban. Faute de garantie sur la non-application de la peine de mort à son encontre, il avait été relâché et s’était envolé vers les Emirats arabes unis ou il aurait été arrêté, début avril 2009, à la demande de la Syrie. La porte-parole du procureur, Radhia Achouri, indique que Daniel Bellemare « n’a reçu aucune information officielle de la part des Emirats » à ce sujet. Mais selon une source au tribunal, les enquêteurs l’auraient rencontré il y a quelques semaines. L’invalidité de son témoignage a donc pesé sur la décision de libérer les quatre officiers. Le procureur, Daniel Bellemare, a dû admettre qu’il ne disposait pas, aujourd’hui, de preuves suffisantes pour mettre en accusation les quatre hommes.

Le Hezbollah a salué la libération des quatre généraux. De son côté, Saad Hariri, chef de la majorité parlementaire et fils de l’ancien premier ministre assassiné, a dit respecter « toute décision » du tribunal, exprimant sa confiance en la justice internationale pour « trouver les coupables ».

Quatre ans après l’attentat, l’enquête n’a toujours pas permis d’identifier les commanditaires, mais une piste aurait émergé fin 2008. « Ce n’est pas nécessairement un pays ou un groupe. En leur sein, vous pouvez avoir des tendances », explique un enquêteur qui estime « facile de mettre en cause quelqu’un dans un rapport, plus difficile dans un procès. »

Stéphanie Maupas