Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Chronique de l’occupation (1ère édition)

Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation (1ère édition)

11 septembre 2008

jeudi 11 septembre 2008

Numéro : 652

nombre d’entrées : 4

65205

Les forces coloniales démolissent la baraque d’un vendeur de légumes près du checkpoint de Qalandia

Les Forces Sionistes de Défense ont pris le contrôle de la baraque qu’un vendeur de légumes, dont l’identité n’a pas été rendue publique, avait installé au voisinage du Point de Contrôle de Qalandia.

L’Infanterie a démoli la totalité de l’installation, car l’individu n’a pas été en mesure de faire état d’une licence établie par l’Etat.

Tout simplement, a déclaré Iyad Mohammad, dont nous avons réussi à trouver le nom, « la raison de cette démolition est que les autorités d’occupation n’ont pas réussi à obtenir de moi que je collabore avec les renseignements sionistes. »

[ commentaires : information insignifiante ? Pas tout à fait. Souvenez-vous, ce comédien célèbre, qui incarnait, dans « Le Dictateur », un petit barbier en butte aux bottés/casqués. Je le vois très bien dans le rôle du marchand de légumes... ]

Ramallah – Ma’an – 09 / 09 / 2008 - 15:38

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31832

********************

65206

Livni déclare que les progrès sont réalisés au cours de « négociations secrètes » avec les Palestiniens

Le ministre sioniste des Affaires Etrangères Tzipi Livni a souligné, mardi 09/09/08, que les négociations avec les Palestiniens se poursuivent, malgré le manque d’informations publiées à ce sujet dans les média.

Livni a souligné l’importance de la « sécurité sioniste » dans tout accord avec les Palestiniens. Selon Livni, tout accord doit « conduire à une augmentation de la sécurité pour l’établissement sioniste, et non à sa mise en péril. Si un accord ne protège pas la sécurité sioniste, il n’y aura pas d’accord, » a-t-elle déclaré au général étasunien James Jones, selon le quotidien sionistes Yediot Ahronot.

Dans une interview à la chaîne satellitaire Al Arabiyah, Livnia déclaré que le régime sioniste recherche la paix avec la Syrie, dans la mesure où il est assuré que Damas « comprend le sens de ce mot et ne s’en sert pas pour parvenir à la légitimité internationale » [ vous ne comprenez-pas ? Moi non plus : le texte anglais est « is not using it to attain international legitimacy. » - Bof... - NdT]

[ commentaires : nous voilà sans doute enfin au coeur du problème : la souveraineté d’un état Palestinien. C’est bien entendu par là qu’il aurait fallu commencer, pour que les choses soient claires. (Quand je pense au nombre de poissons qu’on a essayer de noyer au cours de ces interminables discussions !). Car enfin, dans la perspective de la création d’un état Palestinien, il y a 4 problèmes fondamentaux : la souveraineté, les frontières, Jérusalem, les réfugiés.

Sur les frontières, Pérès, dans un article publié hier 09/09 par Ha’aretz, indique que l’écart entre les positions serait de 5% environ (de la surface de la Cisjordanie). C’est donc qu’il s’agit d’un faux problème, car cela correspond à environ 1% de la surface de l’actuelle zone sioniste. Je n’imagine pas que la problème soit celui de la superficie en cause.

Sur Jérusalem, un article publié par Barak la semaine dernière reconnaissait qu’il serait sage de permettre à un état Palestinien d’avoir sa capitale « dans les quartiers à forte population arabe » de Jérusalem, y compris les communes voisines, et il citait même la formulation évidente Jérusalem et El Qods vivant côte à côte. On voit bien que la résolution de ce problème est à portée de main.

Je ne parle pas des réfugiés, pour lesquels il s’impose de trouver une solution qui répare l’injustice qui leur a été faite.

Mais ce n’est pas sur ce point que Livni met l’accent, mais sur l’exigence de sécurité de l’établissement sioniste.

Etant donné le rapport de force entre les deux populations, ce problème ne devrait soulever aucun difficulté, car enfin, si l’une des parties a de bonnes raison de craindre pour sa sécurité, c’est évidemment la partie Palestinienne, pas la partie sioniste. Je ne puis comprendre le sens des paroles de Livni que comme l’indication que la partie sioniste entend exiger de la partie Palestinienne des renoncement à sa souveraineté : interdiction de constituer une force armée, interdiction d’entrer dans dans des alliances militaires, présence militaire « de sécurité » permanente, notamment sur le Jourdain, contrôle des entrées et des sorties, contrôles des communications, droit pour les sionistes d’intervenir militairement à tout moment. En bref une parodie d’état vassal.

Il va de soi que rien de tout cela n’est acceptable. A quel titre devrait-on accorder au camp des envahisseurs (les sionistes) des droits plus étendus que ceux qu’on s’apprête à consentir à ceux qui, ayant été envahis, espèrent recouvrer leur indépendance. Le seul point de vue raisonnable est de se baser sur une stricte égalité de droits. D’accord pour que l’état de Palestine soit désarmé dès que l’état sioniste le sera. D’accord pour que l’état de Palestine s’interdise les alliances militaires dès que l’état sioniste aura rompu ses alliances et arrangements militaires. D’accord pour l’occupation de la vallée du Jourdain à condition que les Palestiniens puissent contrôler sa partie de côte de la Méditerranée. D’accord pour que les implantations soient maintenues en Cisjordanie, à condition qu’un nombre correspondant d’implantations Palestiniennes soient crées en zone sioniste, etc.

Tout cela ne tient pas. Bien sûr, de bonnes âmes feront valoir que l’état sioniste a des soucis de sécurité bien supérieurs à ceux d’un état Palestinien, parce qu’il est venu s’installer dans un endroit où il n’est pas le bienvenu.

Il fallait y penser avant ! ]

Bethlehem – Ma’an – 10 / 09 / 2008 - 10:55

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31840

********************

65207

Les organisations de Droits de l’Homme déclarent que le régime sioniste traite les Palestiniens comme des « étrangers illégaux » en Cisjordanie et à Gaza
Deux importantes organisations israéliennes de défense des Droits de l’Homme ont accusé le régime sioniste, mercredi 10/09/08, d’intensifier fortement sa politique de séparation des populations Palestiniennes en Cisjordanie et à Gaza.

Les forces sionistes « mettent des milliers de Palestiniens en danger d’être expulsés vers la Bande de Gaza », une politique qui, dans les faits, les transforme en « étrangers illégaux dans leur propre pays », selon le rapport publié par HaMoked et B’Tselem.

Depuis la fin de 2007, les Palestiniens originaires de à Gaza et qui résident en Cisjordanie ont été contraints de faire la demande de permis temporaires pour avoir le droit de rester chez eux. Les groupes de défense des Droits de l’Homme critiquent ce décret parce qu’il est souvent utilisé pour justifier l’expulsion de Palestiniens qui vivent en Cisjordanie depuis des années, qui y possèdent des maisons, et dans certains cas, qui y sont nés.

Le rapport accuse le régime sioniste d’utiliser la politique du permis pour « localiser et expulser » des Palestiniens de Cisjordanie sous le prétexte que ce sont des « étrangers illégaux ».

« Le régime sioniste exploite le fardeau supporté par les familles qui sont partagées entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza pour les contraindre à aller s’installer définitivement à Gaza, » a déclaré le directeur de la communication de B’Tselem, Sarit Michaeli.

Le régime sioniste oblige les Palestiniens qui entrent à Gaza à signer un accord selon lequel ils ne reviendront jamais en Cisjordanie, selon le document, qui cite plusieurs cas individuel comme exemple de ses dires.

Les deux groupes israéliens de Droits de l’Homme ont critiqué un récent arrêt de la Haute Cour de Justice, qui « a mis un sceau d’approbation » sur la politique sioniste consistant à « refuser au résidents Palestiniens le droit de choisir où ils veulent habiter. » Michaeli a déclaré que les tribunaux avaient « fait des efforts » dans le passé pour « trouver une position intermédiaire ». [ « to mediate between the two parties » ??? - NdT]

HaMoked et B’Tselem ont déclaré que le régime sioniste devait immédiatement restaurer la liberté de mouvement entre la Cisjordanie et Gaza.

[ commentaires : eh oui, petit à petit, on devient un état fasciste de la pire espèce...]

Bethlehem – Ma’an – 10 / 09 / 2008 - 10:42

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=31839

********************

65208

Refus d’entrée : « Vous n’avez aucun droit »

Mon histoire est très simple et le verdict est que je suis génétiquement coupable pour la simple raison que je suis palestinienne. Je n’ai jamais dépassé la durée de mon visa sioniste, ni fait quoique ce soit qui pourrait me faire considérer comme une « menace envers l’Etat ».

Mon nom est Christine Anne Bro, je suis canadienne de naissance et j’ai grandi comme citoyenne titulaire d’un passeport canadien valide, pourtant ma seule faute est que mon père est palestinien d’avant 48, et ma mère est née au Liban après 1948.

C’est pourquoi mes origines palestiniennes, un diplôme récent de l’Université McGill en sciences politiques et Etudes du Moyen Orient et mon inscription actuelle en Maîtrise, avec aucun boulot stable au Canada, ont déclenché une alarme dans la tête de la sécurité sioniste des frontières.

Je suis entrée en zone sioniste, la première fois, par la frontière de Taba, en octobre 2007, et je n’y ai passé qu’une semaine avant de repartir au Caire pour terminer un stage de l’Agence Canadienne de Développement International que j’avais obtenu après mon diplôme.

Lorsque j’ai fini le stage, fin Décembre 2007, j’ai décidé de passer six mois en zone sioniste/Palestine puisque mon billet était valable pendant un an (août 2007-août 2008), et que j’ai encore de la famille proche en zone sioniste/Palestine que je n’ai jamais rencontrée.

Le 6 avril 2008, je suis revenue à la frontière de Taba pour re-entrer en zone sioniste. Cette fois cependant, j’ai été retenue et questionnée pendant sept heures. Ils ont réalisé que j’avais aussi de la famille en Cisjordanie et m’ont fait appeler mon oncle et ma tante, pour avoir les numéros de leurs « hawiyeh » palestiniens (carte d’identité).

Je n’étais pas préparée à l’interrogatoire que j’ai subi et j’ai essayé de ne leur donner qu’un minimum d’information. Les officiers d’immigration savent parfaitement comment poser la même question de différentes manières, et jouent un jeu psychologique qui fait que la personne a l’impression qu’elle a fait quelque chose de mal.

Pendant cette épreuve, j’ai appelé un avocat ami de la famille et je lui ai raconté ce qui se passait. Mais les officiers de l’immigration ont refusé de lui parler.

J’ai d’abord pensé qu’il suffirait de deux jours pour lever le malentendu, mais les choses ont empiré parce que le Ministère de l’Intérieur s’est mis en grève la même semaine.

Après deux semaines environ, j’ai reçu un appel de l’avocat disant que le Ministère me donnait l’autorisation de re-entrer et que je pouvais repartir à la frontière. Extrêmement heureuse et épuisée par l’épreuve, je suis retournée à la frontière le 16 avril 2008.

Lorsque je suis arrivée du coté sioniste cependant, l’officier de l’immigration m’a informée que mon avocat devait payer 30 000 shekels (5 900€) au Ministère de l’Intérieur, et que je ne pouvais entrer que pour sept jours. Mon avocat n’était pas au courant de ces conditions et a décidé de faire appel de la condition de 30 000 shekels devant la Haute Cour d’Israël. Une nouvelle attente pénible a recommencé.

Après une semaine supplémentaire, la Haute Cour a refusé l’appel et a décidé que je devais payer la caution de 30 000 shekels pour entrer. J’étais tellement découragée et déprimée d’être restée seule presque un mois dans le Sinaï, et n’ayant plus d’argent, que je suis repartie à Toronto, par le Caire, le 30 avril 2008.

De retour au Canada, j’ai pris contact avec l’Ambassade sioniste Ottawa et je les ai informés, par écrit, de ce qui s’était passé à la frontière de Taba. Je voulais revenir en juin pour le mariage de mon cousin et je leur ai demandé s’ils pouvaient me délivrer un visa. Au téléphone, l’employée s’est exclamée que j’étais canadienne et que pour cette raison, elle ne pouvait pas me délivrer un visa de tourisme.

Mon avocat avait également envoyé une lettre au Ministère de l’Intérieur pour leur dire que je voulais venir en zone sioniste. Ils ont répondu, deux semaines après, pour dire que je pouvais venir mais que les deux conditions demeuraient. J’ai donc pris un billet d’avion directement pour Tel Aviv et je suis arrivée le 21 juin à 12h, avec un chèque de 9 000$ pour le Ministère de l’Intérieur, et un billet d’avion réservé six jours plus tard à Amman, Jordanie.

Même avec tout ça, j’ai été fouillée au corps puis interrogée pendant près de trois heures. La femme a même pris mon portable et a copié tous les contacts. Après avoir parlé avec la première femme, j’ai dû attendre et on m’a emmenée dans une pièce de l’aéroport, où j’ai découvert que se tenaient les représentants du Ministère de l’Intérieur. Je leur ai montré le chèque de 9 000$ pour le Ministère de l’Intérieur et le billet pour la Jordanie.

Alors que la police des frontières à l’aéroport m’avait informée qu’ils avaient autorité pour supprimer les conditions, la représentante m’a dit qu’elle n’avait pas un tel pouvoir, ni même d’accepter un chèque d’une banque canadienne en dollars américains. Le chèque devait être en shekels, et d’une banque sioniste. Elle m’a expliqué qu’en conséquent, de par la « loi », elle devait à nouveau refuser mon entrée. On m’a ensuite emmenée dans une autre pièce où on a pris mes empreintes digitales et des photos, et ils m’ont dit que c’était la procédure.

Ils m’ont retenu un billet de retour pour Toronto via Bruxelles à 13h et m’ont expliqué qu’ils allaient m’emmener dans une pièce avec un lit, la télé et un peu de nourriture. Finalement, vers 6h du matin, je suis arrivée dans une sorte d’endroit, qui indiquait « Immigration » à l’extérieur et entouré de barbelés. Lorsque je suis entrée, ils m’ont demandé de leur donner mon téléphone portable.

Lorsque je me suis réveillée vers 10h du matin et que j’ai essayé de sortir parce que je voulais appeler mon avocat maintenant qu’il serait réveillé, j’ai réalisé que l’endroit ressemblait à une prison, et que la porte était fermée à clé ! J’ai tapé contre la porte, paniquant et criant que j’étais traitée comme une criminelle jusqu’à ce qu’un homme arrive enfin et ouvre. Je lui ai dit que je voulais appeler mon avocat, que j’en avais le droit.

Il m’a emmenée dans une pièce et la femme qui travaillait ce jour-là m’a dit que ma mère et mon avocat avaient déjà appelé et que je n’avais pas besoin de faire d’autres appels, donc elle ne m’autoriserait pas à me servir de mon portable.

Sur le mur, il y avait un papier en 12 langues différentes, ou plus, qui listait les droits des détenus. J’ai commencé à le lire à voix haute, déclarant que j’avais droit à un appel téléphonique, un appel juridique et un papier écrit disant pourquoi l’entrée m’était refusée.

La femme a commencé à crier que, je cite : « Vous n’avez aucun droit, repartez dans votre chambre », confirmant ainsi la véritable nature de cet Etat. Je me suis demandée si un tel traitement envers les étrangers était même légal. Comment réagirait le régime sioniste si le Canada traitait un de ses citoyens d’une telle manière ?

Je voulais toujours appeler l’avocat pour voir par moi-même ce qui se passait mais elle ne m’a pas laissé le faire et m’a dit qu’elle me ferait passer tout nouveau message, s’ils étaient importants. Je n’ai pu passer mon premier appel téléphonique que vers 22h, trois heures avant d’être expulsée. L’avocat a dit qu’il n’avait pu trouver personne avec 30 000 shekels et que les banques étaient maintenant fermées.

Je les ai suppliés de me laisser encore une journée pour trouver l’argent ou au moins, qu’ils m’envoient en Jordanie plutôt qu’à Bruxelles, mais ils ont refusé ! J’ai gagné suffisamment de temps pour manquer le vol de 13h mais cinq heures après, deux hommes sont arrivés, m’ont fait sortir de la pièce et m’ont mise sur un vol El Al de 6h du matin.

Ils ont gardé mon passeport jusqu’à l’atterrissage à Bruxelles, où ils l’ont remis aux autorités locales qu’ils avaient appelées pour venir me chercher à la descente de l’avion.

Les autorités bruxelloises furent choquées lorsqu’elles ont vu la soi-disant « indésirable » sortir de l’avion, un livre à la main et en talons hauts. Elles furent aussi contrariées de voir qu’Israël exigeait que je sois de retour au Canada le jour suivant, alors que là, j’étais sur le territoire européen ! L’employée était choquée de ce que j’avais enduré. Elle m’a dit que je pouvais rester en Europe jusqu’à que j’ai décidé de ce que je voulais faire. Elle est même venue avec moi pour récupérer ma valise et m’a aidée à réserver un billet pour Amman.

Actuellement, je suis à Amman, j’attends. Mon avocat a redémarré la procédure des 30 000 shekels pour le Ministère de l’Intérieur, puisque je pense que c’est la seule option.

Source : Palestinian News Network  Traduction : MR pour ISM

[ commentaires : comment dit-on « sumoud » en canadien, déjà ? Cela dit, comment n’applique-t-on pas, partout la suggestion qui termine ce texte : « Comment réagirait le régime sioniste si le Canada traitait un de ses citoyens d’une telle manière ? » ]

ISM et Christine Anne Bro - Zone sioniste - 10-09-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9878&type=temoignage≤sujet=Refus%20d%20entrer