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Chronique de l’Occupation

jeudi 30 août 2007

vendredi 31 août 2007

Gaza
enterre trois enfants assassinés par l’artillerie coloniale


Des
centaines de personnes sont descendues dans les rues de la ville de
Beït Lahyia, dans la Bande de Gaza, pour les funérailles
de trois enfants tués par l’artillerie de l’occupation
mercredi 29/08/07 alors qu’ils jouaient devant leur maison.


Yahya
Ramdan Abu Ghazala, 10 ans, et Mahmoud Abu Ghazala, 12 ans, sont
morts sur le coup. Leur cousine de 10 ans, Sara, grièvement
blessée, est morte plus tard à l’hôpital.


Des
sources sionistes prétendent que les enfants jouaient à
côté d’un lanceyr de roquettes employé pour tirer
des missiles sur les forces coloniales.


Il
n’y avait pas de larmes au cours de l’enterrement, mais le choc et la
douleur étaient évidents sur les visages de la famille
Ghazala qui venait d’être frappée d’une telle perte.



Gaza
– Ma’an – 30 / 08 / 2007 - 11:18


http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=25044


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34102



Les
forces d’occupation donnent l’assaut à Qalqilyia


30
Palestiniens ont été blessés au cours de
l’assaut donné mercredi 29/08/07 au matin par les forces
coloniales à la ville de Qalqilyia.


Des
sources médicales ont confirmé qu’Ibrahim Hassan
Mohammad, 18 ans, a été atteint à la tête
et que son état est critique. Il est en cours de transfert de
l’hôpital de l’UNWRA de la ville vers l’hôpital Rafidia à
Naplouse.


Après
avoir pris la ville d’assaut, les forces ennemies ont imposé
un couvre feu dans beaucoup de quartiers de l’ouest et du sud de la
ville.



Le correspondant de Ma’an a
rapporté que les troupes d’occupation étaient
renforcées par des véhicules militaire et des
bulldozers.


Les
journalistes n’ont pas pu s’approcher de la zone. Ce correspondant a
ajouté que des tirs fréquents se faisaient entendre
dans la zone et que les forces sionistes avaient encerclé
beaucoup de maisons.

Des
témoins oculaires ont déclaré que les forces
d’occupation ont placé beaucoup de personnes en détention
et sont actuellement en train de les interroger dans un bâtiment
de la ville. Les soldats ennemis les ont forcé à sortir
de chez eux et ont saisi leurs téléphones portables.


D’autres témoins ont déclaré que les
forces sionistes avaient commencé à démolir
plusieurs maisons dans ces zones, parmi lesquelles celle de Taysir
Qubba’ah, membre du Conseil National Palestinien.

Les forces
ennemies se sont retirées de Qalqilyia après cette
incursion qui a duré 15 heures. Elles laissent derrière
elles cinq maisons à divers niveaux de démolition et
plus de 30 blessés, dont un dans un état grave.


[ndt
 : ils doivent se tromper, à Ma’an. Ce récit ne peut pas
correspondre à la réalité, puisqu’Abbas a
déclaré il y a quelques semaines que les Palestiniens
n’avaient plus à redouter la brutalité fasciste de
l’occupation coloniale...
]



Qalqilia
- Ma’an - 29 / 08 / 2007 - 0:05


http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=25024


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34103



Les
forces coloniales, dont certains éléments camouflés,
envahissent Bethlehem


Une
Palestinien a été blessé et deux autres enlevés,
mercredi 29/08/07, après que des unités de l’occupation
aient envahi le quartier de Wadi Ma’ali dans la ville de Bethlehem.


Le
reporter de Ma’an a déclaré que plus de 15 véhicules
militaires sionistes ont pénétré dans ce
quartier, encerclant des boutiques et un café internet. ils
ont également tiré des coups de feu en direction des
habitants, blessant Muhammad Ku’ali, 17 ans , d’une balle
acier-caoutchouc à la tête. Il a été
transféré à l’hôpital de Beït Jala.
[ndt : bof, c’est une balle dans la tête, mais en
acier-caoutchouc. Peu de choses, quoi. En quelque sort le Shimon
Peres des machins à tuer, la caoutchouc jouant le rôle
de la vaseline dont le Shimon a toujours entouré sa politique
fondamentalement raciste
]


Une
unité camouflée a par ailleurs pénétré
dans la zone et enlevé deux Palestinien, donnés pour
membres du mouvement du Jihad Islamique, Nadir Mu’ti, 23 ans, et
Ibrahim Hassan, 23 ans également. Les deux hommes avaient été
relâchés des prisons sionistes il y a seulement deux
mois.



Bethlehem
– Ma’an – 29 / 08 / 2007 - 19:35


http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=25041


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34104



La
ferveur religieuse comme prétexte au vol de la terre
palestinienne


Entre le
18 et le 22 août, les militants internationaux pour les Droits
de l’Homme de la région de Susiya ont noté une
recrudescence d’activité sur une terre palestinienne. La terre
en question, qui appartient à une famille de la région,
a été déclarée arbitrairement « zone
spéciale de sécurité » par l’armée
coloniale.


Ce
qui signifie essentiellement que les Palestiniens ne sont pas
autorisés à être sur cette terre. Selon cet
ordre, personne n’est autorisé à construire ou à
travailler sur cette zone.

Il y a un mois, des colons ont
dressé une tente en haut de la colline sur la terre en
question. A côté de la tente, une structure carrée
avec un toit, un jardin entouré de branches d’arbres coupés
a été installé.

Le 19 août, le
colon a dressé une seconde tente, plus petite et sans toit, à
côté de la première. Le jour suivant, il a
déménagé le gros du contenu de la première
dans la seconde, dont un matelas et un réveil, une table basse
et de nombreux livres, et plusieurs articles religieux. On a compris
que la tente servait de synagogue, et également que le colon y
dormait.

Selon les Palestiniens qui ont vu l’installation des
tentes, le colon arrivait le soir et partait le matin. Les militants
aussi l’ont vu partir. Les Palestiniens l’ont également vu
travailler la terre la nuit.

Au cours des dernières
semaines, environ 25 oliviers et figuiers ont été
plantés sur la terre reconnue comme terre palestinienne, entre
les deux tentes. Le colon tire de l’eau de la citerne, également
sur la terre palestinienne, pour arroser les arbres. Comme pour la
terre elle-même, les Palestiniens n’ont pas le droit d’accéder
à cette importante ressource d’eau.

Le mercredi 22
août, quatre militants internationaux ont vu le van du colon
quitter le secteur des tentes le matin, peu après 6h.
Lorsqu’ils sont arrivés aux tentes, il n’y avait personne.

Le
même matin, vers 9h, un militant a alerté les trois
autres que le van du colon revenait. Le colon, qui s’était
occupé de ses arbres, s’est immédiatement approché
d’eux. Il leur a demandé de quitter le secteur, clamant que
c’est c’était sa terre : la terre « israélienne ».
Il a continué à demander aux militants de partir, à
clamer des droits sur la terre, et à empêcher les
militants d’aller sur la terre derrière lui.

Le colon,
zélé dans ses déclarations, répétait
avec ferveur : « Père, c’est ta terre, c’est ma
terre »
, en hébreu, en levant les bras vers le
ciel. Les militants ont été dans l’impossibilité
de parler des aspects légaux de la terre avec quelqu’un dont
les déclamations étaient basées sur la ferveur
religieuse, et qui ne parlait pas anglais.

Environ 20 minutes
plus tard, un soldat est arrivé pour discuter de la situation.
Il a maintenu qu’il n’avait pas autorité pour décider à
qui appartenait la terre, qu’il n’était là que pour
prévenir toute violence. Il est parti au bout de quelques
minutes, disant qu’il avait demandé aux officiers militaires
de venir et que les deux parties – le colon et les militants –
étaient autorisées à rester sur place.

A
10h20, les militants ont essayé d’entrer en contact avec la
police à Kiryat Arba, demandant leur présence à
Susiya.

4 officiers sont arrivés plus tard en jeep, et
ont dit aux militants qu’ils ne pouvaient rien faire pour empêcher
le colon de vivre et de travailler sur cette terre, et qu’ils
n’avaient aucune autorité pour décider qui en étaient
les propriétaires. Ils ont montré peu d’intérêt
sur le sujet, semblant être du côté du colon. Ils
ont toutefois obligé le colon à s’éloigner des
militants et à repartir vers les tentes.

Pendant ce
temps, les militants ont maintenu leur présence sur la terre,
se tenant et s’asseyant là où le colon avait planté
les arbres. Ils ont construit une petite structure, avec une bâche,
pour se protéger du soleil. A un moment, le colon a faussé
compagnie aux soldats pour se précipiter sur les militants et
mettre par terre la petite structure de protection, essayant même
de leur voler la bâche. Les soldats ont fini par intervenir,
longtemps après que les militants aient lutté, de façon
non violente, pour garder leur bâche.

Une deuxième
jeep militaire est arrivée, avec trois soldats de plus. Parmi
ces soldats réservistes, un d’entre eux qui parlait très
bien anglais a expliqué que, pour les soldats, la situation et
la juridiction étaient complexes et que la propriété
de la terre en question était difficile à déterminer.
Il a recommandé à maintes reprises d’attendre que les
tribunaux sionistes décident qui a les droits de propriété
[ndt : de quel droit ?].

Les militants ont
contesté que pendant que l’affaire attendrait de passer devant
les tribunaux, processus très long, les Palestiniens
n’auraient pas le droit d’accéder et de travailler leur terre,
pendant que le colon, lui, la cultiverait, réalisant un fait
accompli qui lui permettrait de dire que la terre est à lui.
Les militants ont continué à dire que la terre avait
été déclaré « zone spéciale
de sécurité » par l’armée et que le
colon ne devait ni la cultiver, ni vivre dessus.

Vers 13h, la
police est arrivée, des heures après avoir été
appelée. L’officier principal a été agressif, et
a montré un je-m’en-foutisme flagrant des lois qu’il est
supposé faire respecter. Tout comme les soldats, la police a
dit que prendre des décisions et faire respecter les lois
n’étaient pas de sa responsabilité. Et comme les
soldats, elle s’est contredite elle-même en disant que tant que
la propriété de la terre n’était pas claire, le
colon pouvait y rester alors que les Palestiniens ne pouvaient
pas.

L’officier principal a continué à être
agressif et à poser des questions hors de propos sur ce que
pensaient les militants du 11 Septembre, évitant le problème
pour lequel il avait été appelé. Il avait pris
les passeports des militants pour vérification à peine
il était arrivé. Ils n’ont été restitués
que 2 heures plus tard, ce qui constitue une sorte de détention
non officielle.

Les militants sont restés sur la terre,
dénonçant l’illégalité des actions du
colon et la complicité de l’armée et de la police dans
le vol de la terre palestinienne, et soulevant la question de
l’injustice flagrante et massive du système législatif
sioniste envers les Palestiniens.

Ensuite la police a rendu
les quatre passeports des militants et a quitté les lieux. Les
soldats ont rapporté que la police avait téléphoné
à la police de l’administration de la terre pour leur demander
de venir pour discuter de la terre « disputée »
et résoudre la question du territoire et de ses limites
floues. D’après les soldats, la police administrative a refusé
de venir.

Peu après le départ de la police, les
soldats sont partis eux aussi, disant aux militants qu’ils
reviendraient à la moindre violence et que tout le processus
recommencerait.

Les militants sont restés encore une
quinzaine de minutes avant de décider de partir pour le
moment, mais de maintenir une présence régulière
sur la terre volée, et d’y revenir tous les jours.

Voir
la vidéo d’une partie de l’action
.


Source
 :
ISM
 
 Traduction : MR pour ISM




ISM
- Palestine - 28-08-2007


http://www.ism-france.org/news/article.php?id=7352&type=temoignage


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34105



Palestine
 : Une fragmentation programmée. Un entretien avec Julien
Salingue.


Julien
Salingue, 27 ans, doctorant en Science Politique à Paris,
militant du mouvement de solidarité avec la Palestine,
co-réalisateur du film SAMIDOUN, fait ici un bilan de la
situation qui s’est développée depuis la mise en
déroute à Gaza des forces du Fatah financées par
la CIA et le coup d’Etat de M. Abbas à Ramallah. Il souligne
notamment la fragmentation de plus en plus accentuée du
territoire palestinien et ses conséquences politiques.


Il est
certain que la fragmentation a été très
minutieusement étudiée, sur le plan géographique
notamment, et qu’elle a été programmée avec la
construction des colonies et des routes de contournement pour
découper la Cisjordanie en des dizaines d’îlots
séparés les uns avec les autres.


Par
cette fragmentation programmée et organisée, le régime
sioniste tente de détruire la conscience de l’existence d’un
peuple palestinien unifié et d’un combat commun à
mener.


Silvia
Cattori : Vous revenez de trois semaines en Cisjordanie. Qu’avez-vous
observé que l’on ne comprend pas d’ici et qui vous a
particulièrement frappé ?


Julien Salingue
 :
La situation est assez difficile à comprendre de
l’extérieur mais elle est également difficile à
comprendre sur place. La première impression est que la
fragmentation entre les villes est de plus en plus forte ; elle n’est
pas seulement géographique, elle est politique et elle est
profondément ancrée dans la tête des
Palestiniens.
Les différences entre villes sont très
importantes.

Dans les villes du nord, à Jénine
et Naplouse par exemple, la situation générale est très
dure à vivre pour la population ; il y a chaque nuit des
opérations de l’armée coloniale, des tirs, des
combats, des arrestations, des victimes.

Dans les villes du
sud, à Bethléem et Hébron, la situation est plus
calme, même s’il s’agit d’un calme relatif.

À
Ramallah, on a une situation particulière : on assiste plutôt
à une démonstration de force de l’Autorité
palestinienne, avec une présence policière et militaire
palestinienne très visible dans les rues, qui crée un
climat très étrange, très différent de
celui des autres villes.

Au total, on retire l’impression
d’une très grande fragmentation, avec des situations très
différentes d’une ville à l’autre et des rapports
entre les différentes organisations politiques également
très différents selon les villes, selon les villages et
selon les camps de réfugiés.

Il y a de moins en
moins d’unité en Cisjordanie. Cette situation n’est pas
nouvelle mais elle s’est accentuée. Après ce qui
s’est passé à Gaza, les rapports entre le Fatah et le
Hamas se sont tendus dans beaucoup d’endroits, ce qui a conduit les
gens appartenant à des organisations politiques à se
positionner.



Et les positions ne sont pas
nécessairement les mêmes selon les endroits et selon le
rapport de force entre les partis.

Dans les villes où
le Fatah est historiquement fortement implanté, notamment à
Naplouse, le Hamas affiche une certaine discrétion et, même
s’il y a des incidents, il y a plus ou moins cohabitation entre les
partis.

Mais dans les villes où le Hamas est
majoritaire, comme à Hébron, il n’y a pas dans les
rues de présence militaire des forces liées au Fatah,
et pas de démonstrations de force comme à Ramallah où,
là, elles sont quasiment les seules et veulent montrer que
c’est elles qui dirigent.


Les
choses se présentent donc différemment d’une ville à
l’autre.


Silvia Cattori : Dès mi-juin on a vu
des bandes se revendiquant du Fatah s’en prendre à des
militants du Hamas, à Naplouse et à Hébron
notamment. S’agissait-il d’une chasse à l’homme
systématique ou ponctuelle ?


Julien Salingue :
Il est assez difficile de savoir qui sont les groupes qui ont
mené des opérations contre des résidants et des
militants du Hamas. Cela ressemble à ce qui s’est passé
à Gaza durant les mois qui ont précédé la
mise en échec des forces du Fatah.


Il est
difficile de savoir s’il s’agit de membres du Fatah, de groupes
armés issus ou proches du Fatah, ou de groupes armés
qui agissent de leur propre initiative.

Il y a eu des
incidents graves, comme à l’Université de Naplouse,
où un étudiant du Hamas a été tué,
mais cela reste localisé.



On n’est pas entré, en
Cisjordanie, dans une situation d’affrontement conduisant à
des batailles rangées entre Fatah et Hamas.

Dans ce
contexte de fragmentation, il me semble que ces incidents ont aussi
des origines locales. On m’a dit qu’à Naplouse, par
exemple, les incidents ont été provoqués par des
rivalités entre groupes issus du Fatah.

Comme il n’y
a pas vraiment de directives, le chaos règne et de petits
chefs locaux émergent ; ils tentent de tirer profit de la
situation pour asseoir leur pouvoir et avoir un contrôle sur
tel secteur d’un camp de réfugiés ou tel quartier
d’une ville.


Silvia Cattori : Les ordres donnés
par le Président Mahmoud Abbas, le 16 juin, d’arrêter
les gens du Hamas et de désarmer la résistance ont-ils
été suivis d’effets ?


Julien Salingue :
Il faut faire la distinction entre les déclarations
d’Abbas et ce qui a réellement été fait. Il y
a eu effectivement des arrestations. Mais je pense qu’il s’agissait
surtout d’une vitrine destinée à montrer aux
Etats-Unis, à Israël, à Tony Blair, ce qu’ils
veulent voir, de façon à pouvoir leur dire : "Vous
voyez, on fait ce que vous nous demandez, on va les désarmer
".

A
Hébron, par exemple, il est impossible au Fatah de se risquer
à aller désarmer le Hamas alors qu’il « contrôle »
la ville. Il faut se rappeler que, dans la totalité des
grandes villes de Cisjordanie, les élections municipales d’il
y a deux ans ont été remportées par le Hamas.


Le
Hamas a une implantation à la fois politique et sociale qui
lui permet de se prémunir vis-à-vis du Fatah contre des
tentatives de désarmement général.


De la
part de Salam Fayyad ou de Mahmoud Abbas, je pense qu’il y a
beaucoup de discours, suivis seulement de quelques actions destinées
à montrer qu’ils font ce que les Etats-Unis et Israël
attendent d’eux, mais il n’y a pas eu d’opération de
grande ampleur de liquidation du Hamas à l’échelle de
la Cisjordanie.



Cela ne signifie pas que Fayyad
et Abbas ne veulent pas cette liquidation ; simplement, ils ne peuvent
pas la réaliser aujourd’hui et, surtout, ils ne peuvent pas
la réaliser sans l’aide d’une intervention
extérieure.


Silvia Cattori : La lecture de
comptes-rendus évoquant la situation en Cisjordanie m’a
semblé moins rassurante. N’est-il pas vrai que des gens
reconnus comme étant membres du Hamas, vivent maintenant dans
la crainte d’être arrêtés, ou tués
 ?


Julien Salingue : Ceux qui sont reconnus comme
militants du Hamas se cachaient déjà, parce que le
régime sioniste les recherchait déjà auparavant.


Quant aux dirigeants ou militants du Hamas un peu connus
localement, je pense qu’ils ont pris des précautions. Ils
font plus attention à leurs déplacements parce qu’il
est tout à fait possible que l’Autorité palestinienne
en fasse arrêter un certain nombre pour donner des gages aux
sionistes.

Je n’ai pas l’impression qu’il y ait, chez
les gens du Hamas, une peur particulière d’être
arrêtés par les gens du Fatah. Par contre il y a, chez
pas mal de gens que nous avons rencontrés - qu’il s’agisse
de militants politiques associatifs ou de non militants - une crainte
à l’égard des nouveaux groupes armés de la
police et des nouveaux services de sécurité de
l’Autorité palestinienne qui agissent de manière
incontrôlée.

Les gens ont peur de ces forces là,
ils ont peur des check points improvisés que des gens se
réclamant du Fatah mettent en place dans les villes. On ne
sait pas qui sont ces gens qui contrôlent les pièces
d’identité des passants, qui contrôlent les voitures ;
le fait est que cela instaure un climat de méfiance entre
Palestiniens.


Silvia Cattori : Les Palestiniens qui ont
voté Hamas, et qui voient maintenant M. Abbas remis en selle
et se conduire à l’égard des Palestiniens à
Gaza avec la même brutalité qu’Israël,
restent-ils solidaires du Hamas ? Ou bien se montrent-ils
indifférents ?


Julien Salingue : Ce qui est
certain, c’est que les gens ne sont pas indifférents. Mais
Gaza est très loin pour les habitants de la Cisjordanie ; c’est
très loin dans leurs têtes, mais aussi géographiquement.


Il
faut en effet se rappeler que, depuis sept ans, aucun habitant de
Cisjordanie n’a pu se rendre à Gaza. C’est toujours le
cas, à l’exception de responsables de l’Autorité
liés à Abbas.

Il y a un an, au moment des
élections, on disait que le vote des Palestiniens n’était
pas un vote d’adhésion au Hamas, qu’il ne s’agissait pas
d’un soutien inconditionnel à la direction du Hamas et à
son programme politique et social.
Cela se vérifie : les
gens disent qu’il y a eu des erreurs y compris de la part du Hamas.



Mais, même s’il n’y a
pas eu une solidarité inconditionnelle vis-à-vis du
gouvernement Haniyeh, je n’ai entendu personne me dire qu’il
considérait le gouvernement d’urgence instauré par
Abbas et dirigé par Fayyad comme légitime et comme une
chose positive.

Même si c’est une perspective très
éloignée, il apparaît clairement que, pour la
majorité des gens, la seule possibilité envisageable
est de retrouver une unité.



Je ne parle pas d’une unité
entre Fayyad et Haniyeh, mais d’une unité entre cadres et
militants du Hamas et cadres et militants du Fatah et d’autres
organisations ; que ces cadres se mettent à travailler ensemble
et comprennent que ce n’est pas en se tirant dessus qu’ils vont
régler les problèmes de la population.

Les gens
ne mettent pas sur le même plan le gouvernement d’Haniyeh et
le gouvernement de Fayyad. Le gouvernement issu des urnes, et qui est
considéré comme légitime, reste le gouvernement
d’Haniyeh.



Mais, comme ce dernier a été
empêché de gouverner et qu’il n’a pu rien accomplir
depuis son arrivée « au pouvoir » il y a un an et
demi, le fait qu’il ait été renversé et
remplacé par le gouvernement de Fayyad n’a rien changé
à la vie quotidienne de la population de Cisjordanie.

Il
faut comprendre que, pour la très grande majorité des
Palestiniens, que ce soit en Cisjordanie ou à Gaza, le plus
urgent est de se battre pour améliorer leur quotidien.


Malheureusement,
même si le message envoyé par le vote en faveur du Hamas
était clairement : "On ne capitulera pas, on vote pour
celui qui incarne la résistance
", ce vote n’a pas
permis aux Palestiniens d’améliorer leurs conditions de vie
ni de se rapprocher d’une solution politique qui répondrait
à leurs aspirations.

On perçoit un grand
ressentiment vis-à-vis de l’Autorité Palestinienne de
Ramallah, un mépris pour ces dirigeants qui s’enrichissent
sur leur dos et sont davantage soucieux de plaire à Bush et à
Olmert qu’à leur propre peuple.
Ce mépris s’est
accentué et a amené les gens au dégoût de
la politique et à penser que rien n’est possible
aujourd’hui.


Silvia Cattori : La situation semble
être devenue très difficile pour les Palestiniens. Ils
avaient voté Hamas parce qu’ils avaient déjà
trop souffert du Fatah et ces gens sont de retour, plus que jamais de
connivence avec l’occupant, et se conduisent finalement comme des
dictateurs ! C’est tout de même une cruelle situation
 !?


Julien Salingue : Au moment des événements
de Gaza, le 15 juin, certains ont dit que le Hamas avait fait un coup
d’Etat, ce qui est quand même assez « drôle »
quand on y pense !



Comment le parti majoritaire et
le gouvernement auraient-ils pu faire un coup d’Etat contre
eux-mêmes ?
S’il y a eu coup d’Etat, c’est de la part
d’Abbas et de son groupe du Fatah soutenu par le régime
sioniste et les grandes puissances. On peut parler d’une tentative
de coup d’Etat de leur part, une tentative qui avait d’ailleurs
commencé dès le lendemain de la victoire électorale
du Hamas.



Le fait que les fonds étrangers
aient été suspendus, le fait qu’une partie du Fatah
se soit employée à empêcher le gouvernement Hamas
de gouverner, le fait que les courants les plus radicaux (dans le
mauvais sens du terme) du Fatah se soient employés à
empêcher la mise en place d’un gouvernement d’union
nationale, tout cela visait à préparer un coup d’Etat
permettant de ramener au pouvoir, d’une façon ou d’une
autre, ces gens du Fatah qui avaient perdu les élections.


Ils
ont voulu renverser les dirigeants du Hamas à Gaza ; ils ont
échoué et, maintenant, ils tentent de réussir
leur coup en Cisjordanie.

Peut-on parler d’une dictature ?
Une dictature se matérialiserait par un réel contrôle
social et politique dans toute la Cisjordanie.



Or, en réalité, les
gens du Fatah ne contrôlent rien en Cisjordanie.

Ce sont
les sionistes qui contrôlent tout. Ce sont eux qui donnent les
ordres, ce sont eux qui contrôlent les routes et l’entrée
des villes, ce sont eux qui décident qui a droit de sortir de
Palestine et d’y entrer, ce sont eux qui décident quels
prisonniers seront libérés.


Il
y a des Palestiniens qui, aujourd’hui, vous disent : "voilà,
à Ramallah, il y a une zone verte comme à Bagdad
".

Le seul endroit où le gouvernement peut gouverner, c’est
en effet à la Mokata.(1) Mais cela ne correspond à
aucun pouvoir.


Silvia Cattori : Comme vous le dites,
c’est l’occupant sioniste qui commande. Mais n’est-ce pas un
coup très dur pour la population palestinienne que de voir
leurs autorités trahir, collaborer ouvertement avec le régime
sioniste et les Etats-Unis, s’associer à leurs « punitions
collectives » ?


Julien Salingue : En effet.
Que les occupants sionistes ne fassent rien pour aider les
Palestiniens n’est pas une surprise, mais de voir que des
Palestiniens –Abbas et son équipe- agissent contre les
intérêts du peuple palestinien, c’est une autre
affaire : c’est pitoyable et révoltant.


Au
vu du rapport de force sur le terrain, entre le peuple palestinien
d’une part et l’Etat d’Israël avec son armée
d’autre part, il est évident que ce dont les Palestiniens
ont le plus besoin, ce n’est pas de dirigeants politiques qui leur
répètent "il faut négocier, il ne faut
pas résister
".


Ce
dont ils ont besoin, c’est de refonder la résistance, de
repenser leur unité, leur projet politique, leur projet
national, leur projet de lutte.


Or,
la politique menée actuellement par Mahmoud Abbas a comme
conséquence d’empêcher la refonte du projet national,
d’empêcher, à moyen terme, toute reprise de la lutte,
toute réorganisation de la résistance et d’émancipation
des Palestiniens.

Cela étant, on ne peut pas dire que
l’ennemi principal des Palestiniens soit l’Autorité
palestinienne de Ramallah. Car, sans le régime sioniste, cette
autorité n’existerait pas.

Cette autorité n’a
aucune légitimité auprès du Peuple palestinien.
Elle a besoin du régime sioniste, de s’appuyer sur lui, pour
être reconnue internationalement. Elle dépend également
de l’argent de l’étranger pour subsister. L’ennemi
principal demeure le régime sioniste.

Pendant les
négociations d’Oslo et la mise en place du « processus
de paix », certains pensaient que l’Autorité
palestinienne avait une stratégie de conciliation, mais avec
une perspective d’émancipation.

Or, aujourd’hui, il
est plus clair que jamais que l’Autorité palestinienne n’a
aucune perspective d’émancipation, aucune perspective de
lutte contre l’occupant. La capitulation totale de la population
palestinienne est la seule chose que vise l’Autorité
palestinienne pour parvenir à « gouverner » une
espèce de micro Etat, et y faire des "affaires".



Silvia Cattori : le régime sioniste n’a-t-il
pas de quoi se réjouir ? Non seulement il est soutenu par les
grandes puissances mais, comble de l’absurde, il est soutenu, dans
sa volonté d’écrasement de la résistance, par
l’Autorité palestinienne ! Peut-on dire qu’Israël a
gagné sur toute la ligne ?


Julien Salingue :
Oui, le projet sioniste dans son ensemble se porte plutôt
bien et il avance. Mais dire que le régime sioniste a gagné
sur toute la ligne, non. On n’en est pas encore là. Abbas ne
pourra pas, pendant des mois, faire semblant de ne pas vouloir
discuter avec le Hamas.



Car le Hamas est une force
sociale et politique qui existe ; Abbas ne pourra pas la contourner.
Il parle d’organiser des élections anticipées ; mais
comment pourrait-il organiser des élections anticipées
à Gaza sans obtenir l’accord du Hamas ?


Ce
n’est pas possible.

On ne peut pas ignorer Gaza. Si des
élections devaient se tenir seulement en Cisjordanie, les
Palestiniens ne les considéreraient pas comme légitimes.
Et, même si elle voulait organiser des élections
seulement en Cisjordanie, l’Autorité palestinienne ne
pourrait pas ignorer le Hamas.

Si l’un des objectifs de
l’Autorité palestinienne est de liquider le Hamas et de
permettre à Abbas et à ses amis de gouverner seuls, cet
objectif n’est pas encore atteint. Le seul moyen qui permettrait de
l’atteindre serait une invasion militaire sioniste de grande
ampleur à Gaza et un grand massacre.

Ce qui nous permet
de dire que le régime sioniste n’a pas gagné « sur
toute la ligne » c’est que, bien que désillusionnés
et pas très optimistes quant à leur avenir et leur
cause nationale, les Palestiniens sont toujours là. Quoi que
le régime sioniste fasse, les gens ne partiront pas.

Or,
le projet sioniste est de les chasser ou, au moins, de les confiner
dans de petits bantoustans.


La population palestinienne
n’a pas capitulé. Elle se trouve à un moment très
difficile de sa lutte, le niveau de résistance est assez
faible, mais cela ne signifie pas que les gens aient abandonné
la perspective de se battre pour leurs droits ; ils n’abandonneront
pas.
La situation est dure, chaotique, sans perspectives concrètes
et rassurantes, mais l’espoir existe encore.

Silvia
Cattori : Reste que les autorités du Hamas ne sont pas
parvenues à desserrer le blocus. Et que leurs appels au
dialogue et à une gestion unie sont restés sans réponse
 ?


Julien Salingue : Les gens du Hamas sont dans une
situation d’isolement complet. Ils sont obligés de montrer
qu’ils sont ouverts, prêts à la discussion, prêts
à partager le pouvoir. Depuis leur élection, ils se
sont toujours montrés ouverts, disposés à
discuter d’une plate-forme nationale et d’un gouvernement d’union
nationale. Ils n’ont pas d’autre choix. À Gaza, la
situation est complètement intenable.

Du côté
du Fatah, le courant qui refusait tout dialogue avec le Hamas et qui
était prêt à en découdre militairement, a
momentanément échoué. C’est le courant de
Dahlan.



Cela ne signifie pas que, demain,
Abbas va discuter avec le Hamas et aller dans le sens de l’unité.
Il refuse toute discussion avec eux.



Mais l’Autorité
palestinienne sera obligée de discuter. Fayyad est Premier
ministre alors qu’il n’a obtenu que 2% des voix aux législatives !



C’est une plaisanterie ! Si
elles veulent avoir une quelconque légitimité, les
autorités de Ramallah devront discuter avec les dirigeants du
Hamas.


Silvia Cattori : La chape de plomb n’est donc
pas totalement tombée ?


Julien Salingue : Non,
pas encore. Dans cette situation, une des tâches de la
solidarité internationale est d’exiger la fin du blocus
diplomatique du Hamas. La fin du blocus doit être aujourd’hui
une des principales revendications.
Quoi que l’on pense du
Hamas et de son projet politique, le blocus du Hamas ainsi que le
soutien exclusif à Abbas et Fayyad, desservent gravement les
intérêts du Peuple palestinien.


Silvia
Cattori : Le silence des représentants palestiniens de l’OLP
et des représentants palestiniens auprès de l’ONU ne
vous a-t-il pas étonné ?
Ils n’ont nullement
condamné la reprise en main par M. Abbas et ils ont soutenu le
blocus de Gaza. Leur attitude présente n’explique-t-elle pas
leur soumission d’hier aux « processus de paix »
états-uniens, qui pourtant ruinaient la cause palestinienne
 ?


Julien Salingue : C’est même beaucoup
plus qu’un soutien. La direction de l’OLP a même voté,
avant qu’Abbas ne la propose, l’idée qu’il fallait
destituer le gouvernement et organiser des élections
anticipées. Cela n’est pas surprenant.

Qu’est-ce
que l’OLP aujourd’hui ? A part un rôle de représentation,
un lieu où Abbas, à l’occasion d’un banquet, fait
passer pour légitimes des décisions illégitimes,
prises uniquement par l’Autorité palestinienne, l’OLP ne
représente pas grand-chose.


Silvia Cattori :
Mais ces représentants palestiniens, ces diplomates, présents
dans toutes les instances internationales et accueillis à bras
ouverts dans les manifestations des mouvements de solidarité
n’en ont pas moins donné la ligne à suivre jusqu’ici
 ?


Julien Salingue : Le problème est que,
depuis les « Accord d’Oslo » et la constitution de
l’Autorité palestinienne sur la base de l’idée que
l’Etat palestinien était en construction, les
représentants de l’OLP sont devenus, dans les faits, les
représentants de l’Autorité palestinienne.



C’est elle qui les paye
.
Comme leur source de revenus dépend de ces Autorités
palestiniennes qui viennent de faire un coup d’Etat et qui n’ont
jamais voulu reconnaître le résultat du scrutin qui a
porté le Hamas au pouvoir, il n’est pas surprenant qu’ils
ne les condamnent pas et qu’ils les soutiennent
implicitement.


Silvia Cattori : Le mouvement de
solidarité s’est majoritairement égaré au
cours de ces dernières années si cruciales pour le
peuple palestinien ! Mais, maintenant, pour tous ces braves gens qui
découvrent que cette « Autorité » avec
laquelle leurs associations travaillaient, trahissait le peuple
qu’ils voulaient aider, la déception doit être immense
 !
Les leaders du mouvement qui ont soutenu cette ligne erronée,
savaient-ils ce qu’ils faisaient ?


Julien Salingue :
Pour comprendre ce qui s’est passé, et qui se poursuit,
il faut faire un bilan critique de ce que les "Accords d’Oslo"
ont signifié et de l’attitude du mouvement de solidarité
depuis cette période là, ainsi que de son soutien
inconditionnel et acritique à l’égard de la direction
de l’Autorité palestinienne.


Le
problème n’est pas seulement d’avoir soutenu des gens
corrompus qui, pour certains d’entre eux, collaboraient directement
avec les services israéliens.



Le problème c’est
d’avoir semé des illusions dans la tête de ceux qui
voulaient soutenir les Palestiniens et qui se sentaient proches de
leur lutte de libération
.


De
leur avoir dit : "Voila c’est la paix, on est engagé
dans un processus de paix, les Accords d’Oslo vont mener les
Palestiniens à l’indépendance
".

On
peut voir aujourd’hui où ce genre de propos a conduit. On
voit que nombre de militants ont cessé d’agir car ils n’ont
plus envie de soutenir des autorités dont ils ont découvert
ce qu’elles étaient réellement et le tort qu’elles
ont fait au peuple palestinien durant ces années là.

La
solidarité, c’est bien sûr l’action que l’on mène
à l’étranger, mais ce sont aussi les liens que l’on
tisse avec les associations et la population palestinienne. Aussi, le
fait d’avoir apporté un soutien financier à des gens
très corrompus a grandement décrédibilisé
l’idée que l’on se faisait d’une solidarité avec
la population palestinienne.
Il y a une critique à mener
impérativement. Les responsables politiques ne peuvent pas
continuer de dire aux gens qu’"Abbas est l’héritier
d’Arafat, qui était lui-même l’héritier du
combat pour l’indépendance
". I

Il faut faire
un bilan critique, aller voir ce qui se passe sur le terrain,
soutenir les actions des militants qui essayent de lutter contre la
destruction de la société palestinienne en luttant
contre l’individualisme et en redonnant son sens à l’action
collective, en reconstruisant la conscience nationale.


Silvia
Cattori : Nous en serions donc à un moment de vérité
salutaire ?!
Mais pourquoi avoir soutenu, hier, les Autorités
corrompues de Ramallah ? Les responsables du mouvement de solidarité
qui ont prôné ce soutien ne devraient-ils pas avoir
l’élégance de se retirer ?


Julien
Salingue :
Il est nécessaire de poser les questions
politiques de fond sans stigmatiser. Que signifie aujourd’hui
l’Autorité palestinienne ?


Que
signifie aujourd’hui la revendication d’un Etat palestinien
indépendant en Cisjordanie ?


Pour
moi, cela ne veut absolument rien dire. L’Autorité
palestinienne est un pseudo gouvernement qui, de fait, ne contrôle
rien du tout, qui n’a aucune souveraineté politique,
économique, géographique, qui ne fait rien du
tout.
Continuer de parler du « futur Etat palestinien
indépendant », et de l’Autorité palestinienne
comme d’un "gouvernement représentatif légitime"
ne fait que perpétuer l’illusion que, du côté
palestinien, il y aurait des institutions en construction, il y
aurait des étapes franchies en direction d’un Etat
indépendant, alors que, sur le terrain c’est tout le
contraire qui se passe.

La situation aujourd’hui se
résume à ceci : il y a d’un côté le
régime sioniste et ses alliés issus du camp palestinien
d’Abbas, et il y a de l’autre côté la population
palestinienne. La lutte est entre les deux.


Il n’y a
pas d’appareil d’Etat ni d’institutions indépendantes à
défendre. Mis à part le fait que ces institutions
financées par l’impérialisme emploient des gens, des
salariés, elles n’ont aucune réalité. Rien
n’indique qu’il y aurait un Etat en construction. Il faut tirer
au clair toutes ces questions dans le mouvement de solidarité,
et aider les Palestiniens à reconstruire leur
résistance.

Silvia Cattori : Croyez-vous vraiment
que le mouvement de solidarité peut faire son autocritique et
repartir sur de bons rails ?


Julien Salingue  : Oui.
Je pense que ce qui s’est passé était lié,
d’une part à des illusions, et d’autre part à une
incompréhension de ce qui se passait sur le terrain.



C’est aussi le résultat
d’affinités particulières entre une partie du
mouvement de solidarité et certaines composantes du mouvement
national palestinien qui sont arrivées au pouvoir après
les « Accords d’Oslo ».

Cela permet de comprendre
pourquoi il y a eu une si mauvaise orientation du mouvement de
solidarité et pourquoi ses responsables ont entretenu la
confusion en accréditant l’idée que, depuis les
"accords d’Oslo", le combat des Palestiniens consistait à
construire leur Etat. Comme si, en fait, l’occupation, les
arrestations, les camps de réfugiés, tout cela était
terminé, et que la seule tâche utile était
d’aider ces Autorités qui "voulaient construire leur
Etat".
Cela n’a fait que semer des illusions ; alors
qu’il suffisait d’aller sur place pour comprendre qu’il n’y
aurait jamais d’Etat palestinien en Cisjordanie.



Silvia
Cattori : Dans ce contexte, quelles sont les perspectives politiques ?
Assiste-t-on à une radicalisation ou à une
dépolitisation ?


Julien Salingue : La
dépolitisation a déjà commencé depuis
longtemps, notamment depuis les « Accords d‘Oslo ». Les
militants politiques, particulièrement du Fatah, sont devenus
des fonctionnaires intégrés à l’« appareil
d’Etat », ils se sont investis dans des ONG ou sont devenus
des salariés de l’Autorité palestinienne. Ils ont
arrêté de faire de la politique et ont renoncé à
construire la résistance. Cela a entraîné une
dépolitisation importante.


Ainsi,
au niveau de la société, il y a un vide politique et
une perte de repères. Beaucoup de gens souhaitent faire
quelque chose de neuf, mais sans savoir qui peut le faire, ni sur
quelle base, quel programme, quelle plate-forme.
C’est dans ce
sens là qu’il y a dépolitisation ; dans la mesure où
il y a une perte de légitimité de la politique et du
politique. Néanmoins, en même temps, la conscience
politique et la conscience nationale existent encore.

Mais si
cette dépolitisation devait se poursuivre, il n’est pas
exclu que se produisent, à Gaza ou en Cisjordanie, des
phénomènes comme ceux qu’on a connus en Algérie.



Que de petits groupes armés
très radicaux émergent et se mettent à agir de
manière totalement incontrôlée. Cela serait très
dommageable. Car ce ne serait pas une radicalisation de la lutte
politique et pour l’émancipation de la cause
palestinienne.

Il ne s’agit pas ici de dire que la
résistance armée n’est pas un droit légitime.
Par contre, que des petits groupes armés, des gangsters, des
bandes, se servent de leurs armes pour faire régner leur loi
dans les « territoires palestiniens », ce serait
catastrophique.


Silvia Cattori : Dans ce que vous nous
dites, ce qui parait très inquiétant pour le peuple
palestinien est sa fragmentation. Cette fragmentation a été
longuement étudiée, aussi bien par des universitaires
que par les stratèges militaires sionistes ; et elle a été
opérée par toutes sortes de mesures répressives.

Le but de cette politique effrayante n’était-il pas de
briser les structures mentales de ce peuple très résistant,
et de le diviser en dressant des factions les unes contre les autres
 ?


Julien Salingue : Il est certain que la
fragmentation a été très minutieusement étudiée,
sur le plan géographique notamment, et qu’elle a été
programmée avec la construction des colonies et des routes de
contournement pour découper la Cisjordanie en des dizaines
d’îlots séparés les uns avec les autres.


Par
cette fragmentation programmée et organisée, le régime
sioniste tente de détruire la conscience de l’existence d’un
peuple palestinien unifié et d’un combat commun à
mener.

Pour nombre de militants palestiniens, une des tâches
essentielles de l’heure est de lutter contre cette destruction de
leur identité et de travailler à maintenir vivante leur
histoire nationale.

Par le découpage qu’ils ont
opéré, les sionistes ne sont malheureusement pas loin
d’avoir atteint leur objectif consistant à tuer l’idée
qu’il existe une identité nationale palestinienne et que les
Palestiniens ont des droits politiques à conquérir.

La
fragmentation entre Palestiniens était déjà très
importante, entre ceux qui vivent en zone sioniste, ceux qui vivent à
Gaza, ceux qui vivent en Cisjordanie et ceux qui vivent dans des
camps au Liban, en Jordanie et en Syrie.

Alors si, à
la fragmentation géographique entre la Cisjordanie et Gaza,
s’ajoute encore une fragmentation provoquée par des tensions
internes, on s’éloigne de plus en plus des conditions
permettant de formuler un programme commun.


Silvia
Cattori : Ainsi, une fois de plus, après avoir tenté
toutes sortes de voies, les Palestiniens sont acculés à
faire profil bas ?


Julien Salingue : C’est
justement parce que la situation est difficile que les Palestiniens
ont le plus besoin de nous, il est très important de clarifier
les tâches du mouvement de solidarité.


C’est
un moment de reflux mais il ne faut pas être pessimistes quant
à l’avenir. Il faut être réalistes si l’on
veut être utiles.


NOTES :

1) La Mokata
est composée d’un pâté d’immeubles entourés
de hauts murs, qui abritent le gouvernement de l’Autorité
palestinienne à Ramallah.

Ce lieu,
avec son luxe de services et son ballet de limousines et ses
autorités qui se plaisent à se faire photographier en
compagnie des « grands », est révélateur de
la folie où versent ces autorités si éloignées
de la réalité de leur peuple sous occupation et
souffrant la faim ! (note SC)



Source
 :
http://www.silviacattori.net/




ISM
et Silvia Cattori - France - 28-08-2007


http://www.ism-france.org/news/article.php?id=7353&type=temoignage≤sujet=Interviews


********************


34106



Honte à
l’Europe pour son soutien au despotisme et à la corruption en
Palestine


Les
gouvernements occidentaux ne cessent jamais de clamer la nécessité
d’encourager la démocratie, les gouvernements non corrompus,
les droits de l’homme et le respect de la loi au Moyen-Orient et plus
largement dans le Monde Musulman.


Cependant,
dans la pratique, la politique et le comportement des Occidentaux
semblent souvent en contradiction avec leurs déclarations.


Je
ne sais pas si les dirigeants européens (les Américains
sont hypocrites au sujet de tout ce qui est arabe ou islamique)
croient eux-mêmes à leur propre rhétorique.
Cependant, ce que nous savons, nous en tant qu’Arabes et Musulmans,
et de façon certaine, c’est qu’il y a un énorme
fossé entre ce que prêchent les Européens en
public et ce qu’ils font réellement
.

J’habite en
Cisjordanie occupée par le régime sioniste où
l’Europe finance maintenant un régime corrompu
financièrement et politiquement despotique qui n’est rien
d’autre qu’un Etat policier sans Etat
, puisque l’occupation
sioniste est omniprésente et qu’elle contrôle tous les
aspects de nos vies.

En effet, sans la forte hostilité
de notre régime au Hamas et son véritable
asservissement au chantage occidental, le régime n’aurait
jamais pu obtenir un certificat de bonne conduite de la part de
l’Occident.

La semaine dernière, j’ai écrit un
article remettant en cause la réserve de l’Autorité
Palestinienne au sujet de l’énorme fortune amassée
pendant une période aussi courte par Suha Arafat, la veuve du
défunt leader palestinien ,Yasser Arafat.

Je voulais
savoir comment cette femme, avec autant de contacts pour ne pas dire
plus, a obtenu tous ces millions de dollars et aux dépends de
qui.

J’ai parlé avec plusieurs responsables de
l’Autorité Palestinienne à Ramallah qui ont accepté
de parler du sujet seulement de façon laconique et prudente,
et certains d’entre eux sont même allés jusqu’à
proposer que c’était aux journalistes de creuser le sujet,
d’effectuer une enquête et de produire des preuves irréfutables
qui mèneraient à la mise en examen de la veuve
d’Arafat. !

Suha Arafat se serait accaparée d’une
fortune énorme estimée à des dizaines de
millions de dollars, si ce n’est à des centaines de millions.


De façon surprenante, aucun responsable palestinien
n’a eu le courage de demander "quelle était la source
de tous ces millions ?"
En ce moment, beaucoup de
Palestiniens sont forcés de vendre leurs propres meubles pour
nourrir leurs enfants et les envoyer à l’école.


Ainsi,
pourquoi l’Autorité Palestinienne refuse-t-elle de pousser
plus loin sur ce sujet primordial ?

Est-ce parce que le
vampire de la corruption hante toujours de la tête aux pieds le
régime de l’Autorité Palestinienne ?
Suha n’est-elle
simplement qu’un petit poisson dans une mer énorme de
corruption ?

Ou, en effet, est-ce parce que les personnes qui
sont censées faire respecter la loi et poursuivre les supposés
voleurs et les escrocs sont elles-mêmes d’encore plus grands
voleurs et escrocs ?

Le peuple de la Palestine, tourmenté
depuis une éternité par l’occupation sioniste de style
Nazie, ne peut pas simplement ignorer ce sujet et faire mine que tout
va bien. Tout ne va pas bien, et un gouvernement qui tolère,
et par conséquent encourage, la corruption ne peut pas être
en charge de la nation et de la libération du pays de l’infâme
occupant sioniste.

En vérité, la corruption,
les magouilles, le népotisme, le copinage, les pots-de-vins,
et le vol pur et simple des fonds publics sont encore répandus
dans l’ensemble du régime de l’Autorité Palestinienne.


C’est pourquoi beaucoup d’employés de l’Autorité
Palestinienne, y compris des ministres et des anciens ministres, des
chefs de la sécurité, etc. possèdent
mystérieusement des villas luxueuses d’une valeur de millions
de dollars et de jolis comptes bancaires tandis que 70% des
Palestiniens ordinaires vivent dans une misérable pauvreté.


Ce sont les mêmes gens qui s’envolent pour l’Europe
afin de bénéficier des meilleurs traitements médicaux
tandis que les autres Palestiniens meurent lentement parce qu’ils ne
peuvent pas se permettre de payer des soins médicaux même
chez eux.

Aujourd’hui, l’un des principaux critères
pour obtenir une autorisation afin de monter une entreprise
lucrative, par exemple pour ouvrir une station-service, c’est d’être
membre du Fatah.

Si vous êtes un membre du Fatah avec
les bons contacts, vous pouvez presque automatiquement être
exemptés de payer les frais de scolarité dans certaines
écoles et universités.


En effet, dans
beaucoup de cas, un étudiant membre du Fatah est admis dans
des universités prestigieuses, par exemple une faculté
de médecine, même si sa moyenne générale
s’est pas suffisante pour y être admis.

Je ne suggère
pas que l’Europe et d’autres donateurs doivent cesser d’aider les
universités et les étudiants palestiniens. Les
Palestiniens remercient toujours et apprécient l’aide
européenne.

Cependant, les donateurs devraient faire
plus d’attention quant à la façon dont l’argent est
distribué et si la transparence et l’équitabilité
sont respectées quand les bénéficiaires sont
choisis.


Dans le domaine administratif, la corruption
semble être plutôt la norme que l’exception. Des
fonctionnaires sont souvent promus ou rétrogradés, ou
même écartés en raison de leur tendance
politique, indépendamment de toutes les considérations
méritoires.

La semaine dernière, le président
de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, a publié
un décret rétrogradant des dizaines de fonctionnaires
sans aucune raison en dehors du fait qu’ils avaient été
nommés par le gouvernement précédent élu
démocratiquement
.

Le décret manifestement
illégal a complètement ignoré le fait que la
promotion sur le tas est réellement un droit dû à
ces gens et que personne, y compris le président, n’a le droit
de leur refuser ou de leur retirer à moins que ces personnes
commettent un crime ou se livrent à un abus de confiance.

Peu
après le décret, des miliciens du Fatah, dont certains
d’entre eux portaient des masques et étaient armés de
mitrailleuse, sont descendus dans les bureaux du gouvernement, en
disant aux fonctionnaires visés "de ne pas revenir",
sinon ils le regretteraient.

Ceci se produit en même
temps que la propagation du non-respect de la loi qui devient le mode
de fonctionnement dans une grande partie de la
Cisjordanie.

Aujourd’hui, des personnes innocentes ont été
arrêtées et prises dans des rafles plutôt au
hasard par du personnel de sécurité inconnu, sans aucun
respect de la loi

Selon des sources judiciaires fiables, dont
des avocats indépendants, la majeure partie de ces
dernières arrestations et des ces rafles ont pour but
principalement de punir les partisans du Hamas pour sa prise de
pouvoir dans la Bande de Gaza il y a plus de deux mois
.

Je
parle de professeurs, de médecins, de journalistes,
d’étudiants d’université, et des gens normaux qui sont
enlevés, souvent de façon brutale et sauvage, dans
leurs maisons et sur leurs lieux de travail et emmenés dans
des cachots où ils languissent pendant des semaines sans
accusation ou sans procès, avant d’être forcés
de signer un engagement par lequel ils s’abstiennent de soutenir le
Hamas à l’avenir
.

Dans un exemple particulièrement
laid qui montre que la Cisjordanie devient le Far-West, un officier
de sécurité de l’Autorité Palestinienne a tué
en tirant à bout portant sur un étudiant de 20 ans ;
Muhammed Raddad, sur le campus de l’université
nationale d’Al-Najah le 24 juillet.

J’ai parlé avec le
père et la mère et les amis de la victime ainsi qu’avec
quelques témoins qui m’ont tous dit que le meurtre avait été
perpétré de sang-froid et qu’il était totalement
injustifié mais que le meurtrier était bien connu.

Ils
m’ont dit également que l’université de Najah, en
connivence avec les agences de sécurité, essayait de
dissimuler le crime parce que le meurtrier est un membre du Fatah et
que sa victime était membre du parti islamique des étudiants
à l’université.

Ce qui est le plus scandaleux,
c’est que le gouvernement basé à Ramallah, qui prétend
tenter de rétablir l’autorité de la loi, n’a pas, pour
l’instant, poursuivi le meurtrier et ne s’est pas particulièrement
assuré que de tels crimes brutaux ne se produiront
plus.

Normalement, on devrait s’opposer énergiquement à
toute interférence extérieure dans les affaires
palestiniennes internes, en particulier dans le système
judiciaire.

Cependant, quand le système judiciaire est
réduit à un simple tampon entre les mains d’un
gouvernement qui est lui-même un instrument exécutif
entre les mains de puissances étrangères, ces
puissances devraient également porter une certaine
responsabilité dans ces graves violations de nos droits
humains et civiques.

En bref, l’Union Européenne
devrait s’assurer que son argent n’est pas utilisé pour
infliger encore plus d’injustice aux Palestiniens
. L’oppression
sioniste de type nazi est trop accablante pour nous.

Source
 :
http://www.thepeoplesvoice.org/
 
 Traduction : MG pour ISM



ISM
et Khaled Amayreh - Cisjordanie - 29-08-2007


http://www.ism-france.org/news/article.php?id=7357&type=analyse≤sujet=R%E9formes


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34107



Que
pensent réellement les Palestiniens ?


« Les
sondages palestiniens montrent un soutien au gouvernement Fatah sur
le Hamas. »



Ce titre du International Herald
Tribune, semblable à beaucoup d’autres la semaine dernière,
a dû réchauffer les cœurs des partisans du
"gouvernement" de Salam Fayyad, illégal, non élu
et soutenu par les sionistes.


En
juin dernier, le Président de l’Autorité Palestinienne
Mahmoud Abbas a révoqué le Premier Ministre Ismail
Haniyeh, du Hamas, ainsi que le gouvernement d’unité nationale
qu’il dirigeait, et a nommé Fayyad, sans l’approbation
légalement requise du Conseil Législatif Palestinien.


Ceci faisait suite à la mise en déroute, par le
Hamas, des milices du seigneur de guerre du Fatah, Mohammed Dahlan,
soutenues par les Etats-Unis et le régime sioniste, dans la
Bande de Gaza.

Ce sondage justifie-t-il la stratégie US
et sioniste de subventionner et d’armer les chefs collaborateurs
palestiniens à Ramallah, et la stratégie d’Abbas
d’embrasser le régime sioniste, en prenant des mesures
énergiques contre la résistance, en participant à
un siège cruel sur le peuple de Gaza, et en refusant tout
dialogue avec le Hamas ?

Une lecture plus fine de son
résultat, ainsi que le contexte, suggèrent le
contraire.

L’éditeur du sondage, le « Jerusalem
Media and Communications Centre » (JMCC), a claironné
qu’une « majorité » de
Palestiniens « disait que les résultats du
gouvernement de Fayyad sont meilleurs »
que ceux du
gouvernement démocratiquement élu d’Haniyeh, qui est
toujours, de facto, Premier Ministre, en dépit de l’ordre de
démission d’Abbas.

En fait, les résultats
donnent 46,5% de sondés qui préfèrent les
résultats de Fayyad (une pluralité n’est pas une
majorité) contre 24,4% qui préfèrent les
résultats d’Haniyeh depuis les événements de
juin (voir
JMCC,
sondage 62, août 2007
).

Malgré
tout, si cela est vrai, ce serait une réussite impressionnante
pour Abbas et Fayyad. Le sondage indique également que si des
nouvelles élections législatives avaient lieu, 38%
voteraient pour le Fatah, et seulement 24% voteraient pour le Hamas,
le Fatah arrivant en tête à la fois en Cisjordanie et à
Gaza.

Pourtant, il y a de bonnes raisons de penser que ce
sondage, comme les précédents édités par
JMCC et autres organismes, surestiment le soutien au Fatah et
minimisent celui au Hamas d’une marge importante
. (Rappelons-nous
tous les sondages qui prédisaient faussement une victoire
confortable du Fatah aux élections législatives de
janvier 2006 et aux municipales de 2005).

Selon sa
méthodologie, le sondage inclut des interviews face à
face avec 1.199 Palestiniens dans des ménages sélectionnés
au hasard en Cisjordanie et à Gaza.

Supposons que
c’est le cas.

Abbas a effectivement déclaré le
Hamas illégal et les forces de sécurité du Fatah
soutenues par le régime sioniste collaborent avec les troupes
d’occupation pour conduire des rafles des partisans du Hamas.

Le
régime sioniste continue les kidnappings de masse et les
exécutions extrajudiciaires des membres du Hamas et des autres
résistants palestiniens, avec l’aide d’un réseau
important de collaborateurs travaillant à l’intérieur
et à l’extérieur des institutions officielles
palestiniennes, et quelques organismes non gouvernementaux.

Dans
de telles circonstances, il n’est pas surprenant qu’un véritable
soutien au Hamas
(comme mesuré par les scrutins secrets
lors des élections) ait toujours été beaucoup
plus élevé que celui que les gens veulent bien admettre
lors d’interviews face à face avec des étrangers dont
ils ne connaissent pas les véritables affiliations.


Ensuite,
lorsqu’on demande aux Palestiniens d’évaluer "les
résultats
", ce qu’on leur demande d’évaluer
n’est pas clair.
La question prend-elle en compte le fait que le
gouvernement démocratiquement élu a à peine été
en mesure de fonctionner à partir du moment où il a été
aux affaires en mars 2006, à cause de l’enlèvement de
la moitié de son gouvernement par le régime sioniste,
le siège USA-UE-Israël qui l’a privé de ses
ressources légitimes même pour payer les salaires, le
sabotage du gang de Dahlan, et depuis juin, le blocus total de Gaza
qui a pratiquement ruiné son économie ? (le tout
dernier complot fut l’apparente collusion par le régime
sioniste, l’Union Européenne et les conseillers d’Abbas de
couper l’électricité à Gaza à partir
d’accusations, démenties par les officiels de la compagnie
électrique de Gaza, que le Hamas siphonnait les recettes).


En même temps, Abbas et Fayyad ont reçu des
centaines de millions de dollars de leurs patrons étrangers.

La comparaison n’est pas vraiment juste. Mais étant donné
leurs avantages, leurs résultats dans le sondage sont
remarquablement piètres.

Alors que 44% des habitants de
Gaza disent que leur situation en matière de sécurité
s’est améliorée depuis que le Hamas en a pris le
contrôle (et 31% disent qu’elle a empiré), seulement 17%
des habitants de Cisjordanie interrogés disent que leur
situation sécuritaire s’est améliorée sous Abbas
et Fayyad, alors que 36,5% disent qu’elle a empiré.

Plus
de la moitié des sondés sont « insatisfaits »
des résultats d’Abbas, alors que seulement un cinquième
sont « très satisfaits ».

Dans
l’ensemble, 26% des Palestiniens sous occupation disent que le
gouvernement Fayyad devrait être « annulé »
et le gouvernement d’unité nationale (qui a été
dirigé par Haniyeh) « ramené au pouvoir »
(21% en Cisjordanie et 34% à Gaza). Seulement 17% pensent
que le gouvernement Haniyeh devrait être « annulé »
de manière à permettre à Fayyad de gouverner sur
la Cisjordanie et Gaza (18% en Cisjordanie et 16% à Gaza). Lu
d’une autre façon, ceci suggère que seulement 17% des
Palestiniens sous occupation considèrent le gouvernement
Fayyad comme l’autorité légitime.

Une majorité
des Palestiniens veulent un retour au dialogue et à l’unité
nationale – un rejet du refus intransigeant d’Abbas de discuter
avec le Hamas.

Interrogés sur les leaders en qui ils
font le plus confiance, Abbas arrive en premier avec 18% des voix
(17% en Cisjordanie, 20% à Gaza). Haniyeh arrive ensuite avec
16% (11% en Cisjordanie, 25% à Gaza). Fayyad arrive en
cinquième position avec seulement 3,5% et le même score
dans les deux territoires. Près d’un tiers des Palestiniens
disent qu’ils ne font confiance en personne.

A la question de
leurs votes en cas d’élections présidentielles, les
sondés donnent statistiquement un soutien égal à
Abbas et Haniyeh (21% et 19%), alors que Fayyad obtient 5%.

Si
le sondage montre un soutien faible pour Abbas et Fayyad (et une
grande désaffection pour toutes les factions politiques), il
montre un rejet catégorique de l’approche capitulationniste
d’Abbas dans les négociations de paix avec Israël.
L’annulation du droit au retour, l’acceptation des colonies sionistes
et l’abandon de la plus grande partie de Jérusalem en échange
d’un Etat-croupion sur une fraction de la Cisjordanie semblent être
au cœur de « l’accord de principes »
qu’Abbas est en train de négocier avec Olmert.

Près
de 70% des Palestiniens sous occupation, selon le sondage, adhèrent
au droit au retour « de tous les réfugiés
sur leur terre originelle ». 12% envisagent le retour de
seulement quelques réfugiés sur leurs terres
originelles. Seulement 7% sont d’accord avec la position qu’aucun
réfugié ne doit rentrer chez lui.

82% sont
opposés à permettre qu’Israël garde le contrôle
"des principaux blocs de colonie de Cisjordanie en échange
d’autant de terre israélienne
" et 94% rejettent "le
maintien de l’autorité d’Israël sur le secteur de la
Mosquée Al-Aqsa
" à Jérusalem.

Les
propagandistes de l’industrie du processus de paix clament
systématiquement que la solution à Deux-Etats est
massivement soutenue par une grande majorité de Palestiniens.


Ceci n’a jamais été vrai (des millions de
réfugiés et d’exilés palestiniens n’ont jamais
pris part aux élections, et ne font l’objet d’aucun sondage
régulier).

Ce sondage montre que parmi les
Palestiniens sous occupation, le soutien à la solution à
Deux-Etats est de 51%
(49% en Cisjordanie et 54% à Gaza).
En même temps, le soutien à « un Etat
binational sur toute la Palestine où les Palestiniens et les
Israéliens (sic) jouiraient de droits et représentations
égaux »
obtient maintenant le soutien de 30%
(pratiquement similaire dans les deux territoires).

Le soutien
à la solution à Deux-Etats restent remarquablement
faible, étant donné les efforts massifs investis pour
la promouvoir, alors que le soutien à la solution à
Un-Etat est très élevée et continue de gagner du
terrain, en dépit du fait qu’aucune faction ni leader
politique important ne l’appuie ouvertement, et que tellement
d’efforts sont déployés pour la discréditer.

La
méthodologie du sondage de JMCC, le libellé des
questions et le contexte posent légitimement question. Sur le
site
Palestinian
Pundit
,
il y a au moins un blogger pour en douter parce que le sondeur,
Ghassan Khatib, a été de nombreuses fois
Ministre dans l’Autorité Palestinienne dirigée par le
Fatah.

Néanmoins, quels que soient les doutes, ce
sondage confirme simplement que les Palestiniens sous occupation
demeurent unis sur les revendications fondamentales de leur cause.


En dépit de la conspiration à laquelle ils
font face, qui vise à les affamer et les brutaliser pour
qu’ils abandonnent leurs droits, le peuple palestinien reste constant
dans leur défense.



Source
 :
Electronic
Intifada
 
 




Traduction : MR pour ISM


ISM
et Ali Abunimah - Palestine - 27-08-2007


http://www.ism-france.org/news/article.php?id=7345&type=analyse≤sujet=R%E9formes


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34108



Moyen
Orient : NON à une autre force internationale


Depuis que
la faction de résistance Hamas a pris le contrôle de la
Bande de Gaza en juin, le Président de l’Autorité
Palestinienne Mahmoud Abbas a appelé deux fois au déploiement
d’une « force internationale » dans ce
territoire agité. Mais avec des contingents internationaux
déjà déployés dans divers points chauds,
du Liban à l’Afghanistan, certains observateurs voient cette
tendance comme un défi aux principes de souveraineté
nationale.


« Le
phénomène représente un retour de la région
au colonialisme étranger des époques passés,
quoique sous une forme neuve, internationalisée »
,
dit à IPS Abdel-Halim Kandil, analyste politique et ancien
rédacteur en chef de l’hebdomadaire d’opposition al-Karama.
« Une présence internationale dans la Bande de
Gaza serait tout particulièrement dangereuse parce que pour
beaucoup, elle ne serait pas différente de l’occupation
sioniste. »


Au cours des cinq dernières
années, le Moyen Orient et les régions voisines ont vu
les déploiements de force internationale proliférer.
Certains ont reçu un mandat de simples gardiens de la paix,
mais d’autres ont été déployés avec des
arrière-pensées militaires.

A la suite de la
guerre de l’an dernier entre le régime sioniste et la faction
de résistance shiite Hezbollah, la Force Intérimaire
des Nations Unies au Liban (FINUL), mandatée pour stabiliser
le sud du pays depuis 1978, a été renforcée de
15.000 hommes.

Peu de temps après, l’Organisation du
Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) – par la Force
Internationale d’Assistance à la Sécurité (FIAS)
mandatée par les Nations Unies – a pris le commandement des
forces militaires en Afghanistan sous la direction des
Etats-Unis.

Plus récemment, le 31 juillet, le Conseil
de Sécurité des Nations Unies a décidé
d’envoyer 19.000 casques bleus au Darfour (Soudan), où la
force rejoindra plusieurs milliers de soldats de l’Union Africaine.
Surnommée Mission Conjointe des Nations Unies et de l’Union
Africaine au Darfour (MINUAD), cette force devrait arriver au Soudan
dans les prochains mois.

Dans la région, de nombreux
observateurs se posent des questions sur les motifs d’un tel
déploiement de force internationale, casques bleus et
autres.

« Graduellement, la région est
soumise à davantage de gardiennage international »
,
a déclaré à IPS Essam al-Arian, membre dirigeant
du Mouvement d’opposition des Frères Musulmans en Egypte.
« Ces soi-disant forces internationales – en dépit
de leurs mandats officiels – sont subrepticement utilisées
pour servir le projet sioniste au Moyen Orient, se saisir du pétrole
de la région et empêcher les peuples arabes de choisir
leurs dirigeants de façon démocratique
. »


En
dépit de la méfiance générale d’une
intervention internationale dans des affaires locales, le 29 juin,
Abbas a appelé au déploiement d’une force
internationale dans la Bande de Gaza après que le Hamas en ait
pris le contrôle à la mi-juin. Mais l’idée a été
écartée par presque toutes les autres factions
palestiniennes comme fichue d’avance.

Des critiques
particulièrement dures sont venues des officiels du Hamas, qui
ont dit que cette démarche constituerait « un
premier pas vers la liquidation de la cause palestinienne. »


« Abbas
va trop loin dans sa prédisposition à sacrifier les
intérêts palestiniens »
, selon Yehia
Daabisa, vice-président du bloc parlementaire Hamas cité
dans l’édition du 15 juillet du quotidien arabe Asharq
al-Awsat. « Pourquoi Abbas ne demande-t-il pas le
déploiement des forces internationales en Cisjordanie – qui
est toujours sous occupation – pour protéger les habitants
des arrestations et des assassinats quotidiens (par l’armée
sioniste) ? »


Lors d’une déclaration, la
branche militaire du Hamas a clairement dit qu’ « ils
ne permettraient, en aucune circonstance »
que des
forces internationales entrent dans la Bande de Gaza. Et d’avertir
que ces forces seraient « accueillies par des tirs
d’artillerie et de missiles
. »

Le Caire
également, pour qui la situation dans la Gaza voisine demeure
un problème de sécurité aigu, a écarté
l’idée. Selon une source diplomatique citée dans
l’édition du 2 juillet du quotidien indépendant
al-Masri al-Youm, le Caire ne veut pas se mettre à dos les
diverses factions palestiniennes « qui considèreraient
qu’une intervention internationale est une autre forme
d’occupation »
.

Cette source ajoute qu’un
déploiement international à Gaza « aurait
un effet négatif sur l’unité nationale (palestinienne),
sur la frontière (Egypte-Gaza) et sur la sécurité
nationale égyptienne. »


En dépit
de ces réactions négatives, Abbas a réitéré
sa proposition le 10 juillet. « Nous avons insisté
sur la nécessité du déploiement d’une force
internationale dans la Bande de Gaza pour garantir la livraison de
l’aide humanitaire et pour permettre aux citoyens d’entrer et de
sortir librement »
, a dit Abbas à la suite de
sa rencontre avec le Premier Ministre italien Romano Prodi à
Ramallah.

Beaucoup de commentateurs locaux ont dit qu’Abbas
était plus motivé par des considérations
politiques qu’humanitaires.

« Abbas veut tout
simplement une force internationale pour protéger les intérêts
du Fatah à Gaza contre le Hamas »
, dit Kandil.
« Il n’a pas besoin de cette force en Cisjordanie, où
les forces d’occupation remplissent déjà cette
fonction
. »

Et Kandil ajoute : « La
situation sécuritaire à Gaza – sous le gouvernement
du Hamas – s’est réellement améliorée depuis
les deux derniers mois
. »

Selon Mohamed Abu
al-Hadid, analyste politique et président de la maison
d’édition nationale Dar al-Tahrir (qui publie le quotidien
officiel al-Gomhouriya), « ce n’est pas dans l’intérêt
palestinien »
d’avoir une force internationale
stationnée à Gaza. « Tout déploiement
international dans le territoire doit faire partie d’un règlement
final entre le régime sioniste et les Palestiniens »
,
a déclaré Abu al-Hadid à IPS.

Même
les Etats-Unis ont minimisé la viabilité de l’envoi
d’une force internationale dans les territoires dans les
circonstances actuelles. « Il paraît difficile de
trouver des forces efficaces qui seraient prêtes à aller
dans un tel environnement »
, a déclaré,
le 14 juillet, le porte parole du département d’Etat US Sean
McCormack.

Dans une sorte d’alliance étrange, la
proposition d’Abbas a été approuvée par le
ministre sioniste Avigdor Lieberman
, chef du parti de droite
Yisrael Beiteinu. En juin dernier, Lieberman a été
jusqu’à rendre visite à plusieurs membres de l’OTAN
pour gagner des soutiens à cette idée.

Mais que
la proposition d’Abbas trouve le soutien de Lieberman – dont le
parti a ouvertement appelé à l’expulsion des
Palestiniens des terres convoitées par le régime
sioniste – n’a fait que ruiner davantage l’image du Président
de l’Autorité Palestinienne comme défenseur de la cause
palestinienne.

« C’est une preuve de plus
qu’Abbas agit selon le programme US-sioniste dans la région
",
dit Kandil, « et non dans l’intérêt d’un
Etat palestinien »
.


Source
 :
Inter
Press Service News Agency
 
 Traduction : MR pour ISM



ISM
et Adam Morrow et Khaled Moussa al-Omrani - Gaza - 29-08-2007


http://www.ism-france.org/news/article.php?id=7358&type=analyse≤sujet=Initiatives%20de%20Paix


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34109



Le
ministre de la défense sioniste : « Pas de retrait
de Cisjordanie avant que le système de défense
anti-missile soit mis en place »


Le
régime sioniste ne pourra pas effectuer un retrait important
de Cisjordanie avant 2 ans et demi parce qu’il a besoin de mettre en
place d’abord un système de défense anti-missile pour
le protéger contre le tir de roquettes palestiniennes, a
déclaré lundi le ministre de la défense Barak,
lors d’une commission parlementaire.

L’agenda de Barak -
annoncé la veille d’une réunion entre les responsables
sionistes et palestiniens et alors que se prépare une
conférence de paix au Moyen-Orient parrainée par les
Etats-Unis prévu pour cet automne – permet d’avoir des
doutes sur les chances d’une avancée rapide dans le
rétablissement de la paix au Moyen-Orient.

Ancien
premier ministre dont la période, de 1999 à 2001, avait
été marquée par des tentatives de paix ratées
avec la Syrie et les Palestiniens, Barak a pris une ligne dure
sur la sécurité depuis qu’il est devenu ministre de la
défense en juin, alors qu’il se positionne à nouveau
comme prétendant au poste de premier ministre.

« Les
choses que nous voyons à Gaza ne nous permettent pas de
changer nos actions en Cisjordanie »
, aurait déclaré
Barak, en se référant aux tirs de roquettes quotidiens
sur la zone sioniste depuis Gaza par les combattants palestiniens.


Il
a ajouté qu’il faudra environ 2 ans et demi pour développer
et déployer un système destiné à protéger
le centre de la zone sioniste des potentielles attaques de roquettes
depuis la Cisjordanie.

Barak a fait cette déclaration
lors d’une réunion avec le Comité de la Défense
et des Affaires Etrangères du parlement, selon un participant.
Survenant juste avant une réunion entre le premier ministre
sioniste Olmert et le président palestinien Abbas à
Jérusalem mardi, sa déclaration a attiré la
colère des responsables palestiniens.

« J’ai
beaucoup de mal à comprendre de telles déclarations
quand le premier ministre et le président palestinien font de
leur mieux pour obtenir une fin du conflit »
, ce qui
signifie un accord de paix, a déclaré le négociateur
palestinien, Saeb Erekat, à Associated Press.

Des
militants ont tiré depuis Gaza des milliers de roquettes sur
le sud de la zone sioniste en sept ans de combat, tuant 12
Israéliens, selon les données de l’armée
sioniste. Les tirs n’ont bas diminué après que le
régime sioniste ait retiré ses troupes et ses colons de
Gaza il y a deux ans.

Comme les roquettes de Cisjordanie
pourraient menacer les centres de la population du pays et paralyser
son seul aéroport situé à l’extérieur de
de Tel Aviv, un système de défense anti-missile est
devenu la principale condition sioniste pour un retrait.

Le
régime sioniste a installé autour de Gaza un système
de détection précoce ce qui ne donne aux habitants que
quelques secondes avant que la roquette frappe.

L’entreprise
d’armement de l’Etat sioniste, Rafaël, développe un
système pour contrer les petites roquettes. Le système
d’origine étasunienne Arrow, efficace contre les missiles à
longue portée, est opérationnel.

En outre lors
de la réunion de lundi, Barak ne s’est pas engagé à
retirer les barrages routiers de Cisjordanie, en disant que son
« principal engagement » était de
protéger les sionistes. Barak a seulement dit que les
officiers de l’armée étudiaient la question.

Les
Palestiniens disent que les checkpoints sionistes étranglent
leur économie et causent des difficultés considérables
aux civils.

« Barak mentionne très peu la
paix, et quand il le fait, il l’accompagne de réserves »,
a déclaré le député pacifiste Yossi
Beilin, qui était présent lors de la réunion.


Source
 :
http://media.www.collegian.com/
 
 Traduction : MG pour ISM



ISM
et Associated Press - Zone sioniste - 28-08-2007


http://www.ism-france.org/news/article.php?id=7351&type=communique≤sujet=Armement%20isra%E9lien


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