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Egypte dans la tourmente

Egypte : 4 morts, dont deux policiers, dans des violences à Port-Saïd

Lundi, 4 mars 2013 - 9h48 AM

lundi 4 mars 2013

4 morts et plus de 400 blessés (ndlr)

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Quatre personnes, dont deux policiers, ont été tuées dans des violences nocturnes à Port-Saïd (nord-est) entre des habitants et les forces de l’ordre, a indiqué lundi le ministère de l’Intérieur.

Des inconnus ont tiré « de manière aléatoire » aux abords d’un commissariat, tuant deux membres de la police anti-émeutes. Deux hommes ont également été tués et plus de 400 personnes blessées, selon le ministère.

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Une aide américaine de 250 millions de dollars pour l’Égypte

« Il est clair qu’il y a besoin de davantage d’efforts et de compromis pour rétablir l’unité, la stabilité politique et la santé économique en Égypte », a dit John Kerry dans un communiqué à l’issue d’un entretien avec le président Mohamed Morsi, peu avant de quitter Le Caire pour Riyad, en Arabie saoudite. Il a également annoncé que son pays allait apporter une aide de 250 millions de dollars pour aider l’Égypte à surmonter la grave crise économique qu’elle traverse.

Le secrétaire d’État américain a rencontré dimanche le président islamiste égyptien, Mohamed Morsi, au dernier jour d’une visite au Caire, où il a appelé pouvoir et opposition à s’entendre pour sortir le pays de l’impasse politique et de la crise économique. Avant de s’entretenir avec le président égyptien, John Kerry a eu une réunion avec le ministre de la Défense, Abdel Fattah al-Sissi. Le nouveau patron de la diplomatie américaine, arrivé samedi dans une capitale égyptienne sous tension, doit ensuite s’envoler vers Riyad pour la septième étape de sa première tournée internationale.

Il a informé Mohamed Morsi que Washington « allait apporter (une première tranche de) 190 millions de dollars sur les 450 millions » en discussion avec le Congrès. 60 millions supplémentaires sont prévus dans le cadre d’un fonds pour les entreprises. Barack Obama avait promis en 2011 un allègement de la dette de l’Égypte vis-à-vis des États-Unis, à hauteur de 1 milliard de dollars, dont 450 millions sont en négociations entre Le Caire, le gouvernement américain et le Congrès. « Il s’agit d’un effort sincère pour appuyer les réformes et aider le peuple égyptien dans ces moments difficiles », a-t-il dit, en ajoutant que « les États-Unis peuvent et veulent faire plus ».

L’Égypte est en négociations avec le FMI pour un prêt de 4,8 milliards de dollars, jugé capital pour restaurer la confiance dans l’économie, qui a pâti d’un effondrement des investissements étrangers et de la chute du tourisme en raison de l’instabilité politique. Un accord préliminaire avait été conclu en novembre 2012, mais ce prêt a été reporté en raison des troubles politiques.

Deux ans après la chute du régime autoritaire et pro-occidental de Hosni Moubarak, renversé par une révolte populaire, l’Égypte reste le deuxième récipiendaire de l’aide extérieure américaine - derrière Israël - avec 1,5 milliard de dollars par an, surtout pour l’armée. Samedi, John Kerry avait lié la crise économique à l’impasse politique, appelant régime et opposition à faire « des compromis significatifs ».

Depuis l’élection en juin 2012 de Mohamed Morsi, premier président islamiste et civil d’Égypte, le pays est plongé dans des crises à répétition, et le Front du salut national (FSN), principale coalition de l’opposition, a appelé à boycotter les législatives qui débutent en avril.
John Kerry a vu samedi des opposants et a rencontré dimanche des représentants de la société civile. Mais deux des principaux chefs du FSN, Hamdeen Sabbahi et Mohamed El Baradei, ont boycotté l’entrevue, invoquant des pressions américaines pour les convaincre de participer aux législatives. Il a néanmoins téléphoné à Mohamed El Baradei et rencontré Amr Moussa, un autre dirigeant du FSN. John Kerry a assuré que les États-Unis « ne s’ingér(aient) pas, ne pren(aient) pas position pour un gouvernement, une personne, un parti, une idéologie » en Égypte.

La crise en Égypte se traduit également par des violences entre manifestants et policiers qui se sont poursuivies le week-end à Mansoura, dans le delta du Nil, et à Port-Saïd, dans le nord-est. Allié pendant 30 ans au régime Moubarak, Washington marche sur des oeufs avec « la nouvelle Égypte », Barack Obama semblant privilégier sa relation avec le président égyptien. Pour les Américains, le dilemme est de soutenir les aspirations démocratiques des Égyptiens sans fâcher l’un de ses principaux alliés régionaux, lié à Israël par un traité de paix. John Kerry a d’ailleurs exprimé sa « reconnaissance au président Morsi » pour avoir contribué au cessez-le-feu de novembre 2012 à Gaza entre Israël et le Hamas.

Un responsable américain s’est félicité d’une « constante bonne conversation entre Israéliens et Égyptiens », qu’il s’agisse de Gaza ou du Sinaï.

Source : Assawra avec les agences de presse