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Djibouti, micro reflet de la situation de la région

Nouveaux heurts entre policiers et manifestants à Djibouti

Samedi, 2 mars 2013 - 10h05 AM

samedi 2 mars 2013

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01/03/2013| 20:15
(Actualisé avec précisions, citations, contexte)

De nouveaux affrontements ont opposé vendredi à Djibouti les forces de l’ordre à des manifestants qui contestent les résultats des élections législatives du week-end dernier et demandent la libération de membres de l’opposition emprisonnés.

Des affrontements avaient déjà eu lieu en début de semaine. Ces nouveaux heurts font craindre une instabilité croissante dans cet Etat de la mer Rouge allié des Etats-Unis dans leur lutte contre l’islamisme radical.

Des manifestants ont lancé des cocktails Molotov, les forces de sécurité utilisant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser la foule qui criait « liberté » et « libérez nos dirigeants », en référence à la détention de plusieurs islamistes modérés de l’opposition.

« Nous ne cesserons pas avant leur libération », a déclaré Mahdi Ali à Reuters dans la banlieue pauvre de Balbala, un des fiefs de l’opposition.

L’opposition conteste les résultats des élections de vendredi dernier largement remportées par l’Union pour la majorité présidentielle (UMP). Elle dénonce des bourrages d’urnes et des votes multiples.

L’UMP du président Ismail Omar Guelleh, revendique 49 des 65 sièges de l’Assemblée nationale.

Le régime du président Guelleh, au pouvoir depuis 1999, agit de fait comme un parti unique. Le vote de la semaine dernière a permis à l’opposition d’entrer pour la première fois à l’Assemblée nationale.

Les observateurs internationaux n’ont pas noté de violation majeure du processus électoral.

L’opposition proteste aussi contre la détention du cheikh Bachir Abdourahim, une figure de la contestation, et de deux membres du Mouvement pour la démocratie et la liberté (Model), un parti islamiste modéré.

Des dirigeants du principal parti d’opposition, l’Union pour le salut national (USN), sont en résidence surveillée, a déclaré un porte-parole du mouvement.

Vendredi soir, une fumée noire provenant de pneus brûlés s’élevait au-dessus du quartier de Balbala tandis que des jeunes érigeaient des barricades et jetaient des pierres sur les forces de l’ordre.

A la nuit tombée, le centre-ville de Djibouti était calme. La police a dressé des barrages sur le pont reliant Balbala au centre de la ville.

L’USN affirme que 500 de ses partisans ont été arrêtés en une semaine. Ce chiffre n’a pas été confirmé par les autorités.

Lors des dernières manifestations à Djibouti, en 2011, les manifestants, forts des printemps arabes en Afrique du Nord, avaient réclamé la démission du président Guelleh. Le mouvement avait été durement réprimé. (Abdourahim Arteh, Clémence Apetogbor et Danielle Rouquié pour le service français)