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Une coopération exemplaire - A méditer et envisager - (ndlr)

Une coopération autour de l’eau avec la Palestine

Mardi, 19 février 2013 - 9h32 AM

mardi 19 février 2013

Comme le dit si bien Catherine Dowmont : « les petits ruisseaux........ »

Qui est prêt à relever un tel challenge ?

Le Comité de rédaction

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Par CATHERINE DOWMONT

Depuis cinq ans, l’eau est au cœur d’une coopération décentralisée entre ces communes et Tubas en Cisjordanie.

La délégation de Saint-Pierre à l’école de garçons de Tubas avec Jean Corbanèse, maire de Saint-Pierre et enseignant, Mauricette Laporte, élue à Fargues et Pascal Ramos enseignant à Fargues. (DR)

Cette semaine, Okab Daraghmah, maire de Tubas, une ville de 20 000 habitants en Cisjordanie, sera accueilli à Saint-Pierre-d’Aurillac et Fargues-de-Langon. Deux petites communes qui, depuis 2007, entretiennent des relations étroites avec sa propre ville sur le thème du bien le plus précieux au monde : l’eau.

Une coopération qui est citée en exemple par le ministère des Affaires étrangères comme le souligne Michel Hilaire, conseiller général et élu à Saint-Pierre-d’Aurillac.

Il en fut le maire jusqu’aux dernières élections. « On s’est toujours appliqué à mener des projets dans le monde vers des peuples en difficulté, le Nicaragua, le Vietnam, le Chili. Mais il a fallu attendre la loi de 1982 puis celle de 2007 pour voir les collectivités locales autorisées à entretenir des relations de coopération sans passer par l’État, à condition que cela soit dans le respect des engagements internationaux de la France ».

Petits ruisseaux

Une autre loi permet, depuis 2007, aux établissements publics comme l’agence de l’eau Adour-Garonne, de consacrer 1 % de leurs ressources à des actions de coopération décentralisée à travers le monde à condition d’être relayée par des collectivités locales.

On sait que Pierre Augey, conseiller général, maire de Fargues-de-Langon, est également vice-président de l’agence Adour-Garonne. Aussi, quand l’agence a cherché une collectivité locale pour l’aider à mener un projet en Palestine, la commune de Saint-Pierre-d’Aurillac et la sienne lui sont naturellement venues à l’esprit.

« On a accepté en disant qu’on pourrait mettre environ 1 euro par habitant, c’est-à-dire environ 1 500 euros sur la table. L’Aquitaine et Midi-Pyrénées ont alloué 10 000 euros chacune et le ministère des Affaires étrangères a doublé la mise avec 23 000 euros. Quant à l’agence, elle a accordé 200 000 euros au premier projet », rappelle Michel Hilaire.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières et la ville de Tubas a vu la construction d’un premier château d’eau.

« Le réseau était dans un tel état que les habitants n’avaient de l’eau qu’une fois par semaine… Nous avons pensé à l’aménagement du territoire en permettant aux habitants des villages isolés d’avoir aussi de l’eau en leur achetant des citernes ». Trois années ont été nécessaires à cela.

« Aujourd’hui, pour le deuxième projet triennal, nous travaillons sur l’assainissement collectif et nous réfléchissons aussi aux moyens de faire payer l’eau car il faudra bien y venir. »

Une fois par an, les autorités de Tubas viennent en Gironde visiter les syndicats intercommunaux d’eau et d’assainissement, les installations, les organisations. Tandis que les Girondins se rendent en Palestine vérifier l’emploi de chaque euro versé.

Avec les enfants

Il y a deux ans, Jean Corbanese, le maire de Saint-Pierre-d’Aurillac, s’est rendu à Tubas. « Tout naturellement, en tant qu’instituteur, j’ai visité les écoles. Le courant est passé avec le directeur de l’école de garçons. On a eu l’idée, dans un premier temps, d’échanger des dessins d’enfants, puis des courriels. Et on a eu l’idée de les faire travailler sur l’eau. »

Il y a un an, les instituteurs ont imaginé poser six questions sur l’eau à leurs élèves. « On a rassemblé toutes les réponses. Les enfants, là-bas, s’expriment en arabe et en anglais. On a fait tout traduire. On a travaillé avec une association, un graphiste, pour mettre en forme cette plaquette sur l’eau ».

« Et puis, on a un rêve. Les enfants de Tubas n’ont jamais vu la mer même si elle se situe aussi près que Marmande pour nous. Alors on a imaginé organiser un voyage à la mer pour ces enfants. Le consul de France a promis de nous aider. Ce serait une belle cerise sur le gâteau »