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Pendant que le Président Marzouki recevait à Strasbourg une « standing-ovation » du Parlement européen à l’issue d’un mémorable discours.

Tunisie : Assassinat de Chokri Belaïd

Mercredi, 6 février 2013 - 14h25

mercredi 6 février 2013

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Le chef du parti des Patriotes démocrates, mouvement d’opposition tunisien, Chokri Belaïd, a été assassiné par balle mercredi matin à Tunis, a indiqué son frère à l’Agence France-Presse, alors que les violences politiques s’aggravent deux ans après la révolution. Chokri Belaïd, figure de l’opposition de gauche et critique acerbe du gouvernement actuel, avait rejoint une coalition de partis, le Front populaire, qui se pose en alternative au pouvoir en place.

« Mon frère a été assassiné, je suis plus que désespéré et déprimé », a indiqué à l’Agence France-Presse Abdelmajid Belaïd. Selon l’épouse de l’opposant, s’exprimant sur la radio Mosaïque, il a été touché par deux balles alors qu’il sortait de chez lui. Son frère a immédiatement accusé le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement tunisien, d’être responsable du meurtre. « J’emmerde tout le mouvement Ennahda et j’accuse (son chef) Rached Ghannouchi d’avoir fait assassiner mon frère », a-t-il déclaré, sans plus d’explication.

Le Premier ministre Hamadi Jebali, du parti islamiste Ennahda, a dénoncé un « acte de terrorisme » contre toute la Tunisie. « Le peuple tunisien n’est pas habitué à ce genre de choses, c’est un tournant grave (...), notre devoir à tous, en tant que gouvernement, en tant que peuple, c’est de faire preuve de sagesse et de ne pas tomber dans le piège du criminel qui vise à plonger le pays dans le désordre », a-t-il déclaré.

Le président Moncef Marzouki a annulé sa participation au sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), au Caire, pour rentrer en urgence à Tunis après le meurtre de Chokri Belaïd. « Il rentre en début d’après-midi. Ça vient d’être décidé », a déclaré Ghassen Dridi, un conseiller du chef de l’État joint par téléphone.

Moncef Marzouki était à Strasbourg, où il a participé mercredi à une séance du Parlement européen et y a rencontré le président français François Hollande. Il devait se rendre jeudi au Caire depuis la France pour le sommet de l’OCI.

La présidence a aussi dénoncé dans un communiqué le meurtre de Belaïd comme un crime « odieux » visant à « mener le peuple tunisien à la violence ». Elle a aussi appelé à « la retenue » et à « la sagesse », alors que les proches de Chokri Belaïd ont accusé les islamistes au pouvoir du parti Ennahda d’être responsables de ce meurtre.

Un millier de manifestants se sont réunis devant le ministère de l’Intérieur à Tunis et la foule continuait de grossir en fin de matinée pour dénoncer le meurtre, mercredi, de l’opposant Chokri Belaïd, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les manifestants scandaient des slogans contre le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement tunisien, et chantaient l’hymne national face au ministère, situé sur l’avenue Habib-Bourguiba, haut lieu de la révolte de 2011.

Source ASSAWRA avec les agences de presse