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Partout ailleurs dans le monde ce genre de déclaration soulèverait l’indignation et donnerait lieu à des menaces de sanctions.

Un dirigeant de Kadima menace de mort le Premier ministre palestinien

L’impunité, l’injustice et le non-droit quasiment institutionalisés par le silence coupable et l’inaction des décideurs politiques

lundi 12 juin 2006

lundi 12 juin 2006, 11h48

JERUSALEM (Reuters) - Un dirigeant de premier plan de Kadima, le parti du Premier ministre israélien Ehud Olmert, a menacé d’assassinat le chef du gouvernement palestinien issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, en cas de reprise effective des attentats suicide en Israël.

Ces propos, tenus par Tzachi Hanegbi, président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, surviennent au lendemain d’un week-end de violences à la frontière entre Gaza et l’Etat hébreu.

Le Mouvement de la résistance islamique, au pouvoir depuis son triomphe électoral aux élections palestiniennes de janvier, a annoncé vendredi une reprise de ses attentats anti-israéliens, après 16 mois de trêve, pour venger la mort de civils palestiniens dans la bande de Gaza.

« Yassine et Rantissi t’attendent, Haniyeh, si tu mets en oeuvre la même politique de liquidation des juifs, de tirs aveugles et d’attentats suicide visant à paralyser à nouveau la société israélienne », a prévenu Hanegbi sur les ondes de la radio militaire.

Ce dirigeant de Kadima faisait allusion au cheikh Ahmed Yassine, cofondateur du Hamas, et à Abdelaziz Rantissi, autre dirigeant du groupe islamiste radical, pulvérisés par des missiles israéliens en 2004.

Réagissant à ces propos, l’intéressé a balayé de la main la menace qui, a confié Haniyeh aux journalistes, est représentative « de la même sorte de folie politique qui s’est emparée de certains responsables politiques israéliens ».

Pour sa part, un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a déclaré à Gaza : « Les menaces ne nous feront pas renoncer à nos droits ».

Hanegbi, s’il est un élu important de Kadima, ne fait pas partie du premier cercle des proches collaborateurs d’Olmert.

Mais les menaces qu’il a proférées et ses propos sur le caractère « inévitable » d’un « affrontement entre Israël et le Hamas », viennent s’ajouter à une mise en garde à peine voilée prononcée ce week-end par le ministre de la Défense, le travailliste Amir Peretz.

Ce dernier avait déclaré à propos de l’attaque à la roquette lancée ce week-end contre sa ville de Sderot, à la frontière avec la bande de Gaza : « Quiconque met en danger la vie d’Israéliens ferait mieux de faire une croix sur son assurance-vie ».

Le Hamas, dont la charte continue de prôner la destruction de l’Etat d’Israël, va par ailleurs demander lundi au parlement palestinien, où il est majoritaire, de déclarer illégal le projet de référendum que veut imposer le 26 juillet le président Mahmoud Abbas sur un manifeste rédigé par des détenus politiques de tous bords emprisonnés en Israël.

Ce document reconnaît implicitement l’Etat juif.

L’initiative du Hamas risque d’aggraver un peu plus la crise avec le président modéré de l’Autorité palestinienne, qui doit avoir de nouveaux entretiens dans le courant de la journée de lundi avec Haniyeh pour tenter d’aplanir leurs différends.

Réagissant au projet de référendum d’Abbas, deux détenus qui ont participé à la rédaction du manifeste, Abdel-Khalez al-Natcheh, membre du Hamas, et Bassam al-Saadi, qui appartient au Djihad islamique, se sont désolidarisés du texte controversé, ont annoncé des porte-parole des deux groupes dimanche à Gaza.

Note de notre rédaction : comprendra qui pourra ce revirement et se questionnera qui voudra sur la façon dont a été élaboré le document en question.