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Par Amira Hass

Les ghettos palestiniens, créés par la violence, sont des projets israéliens en préparation depuis 1967

Mardi, 22 janvier 16h32

mardi 22 janvier 2013

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Naftali Bennet, la nouvelle coqueluche de la politique israélienne, a fait de l’annexion de plus de 60 % de la Cisjordanie, les « Zones C », la pièce maîtresse de sa campagne. Amira Hass, de Haaretz, met son projet dans le contexte historique :

« Quand le dirigeant du parti Habayit Hayehudi (Foyer juif) et étoile montante de la politique, Naftali Bennet, demande l’annexion de la Zone C, la partie de la Cisjordanie sous le contrôle sécuritaire et civil israélien, il suit la logique de chacun des gouvernements israéliens : maximiser le territoire, minimiser les Arabes.

Si Bennet peut proposer l’annexion, c’est parce que chaque coalition au pouvoir depuis la guerre des Six-Jours – qu’elle ait été dirigée par le Likoud ou le Parti travailliste... - en a jeté pour lui les bases spirituelles et politiques.

Comme je l’ai dit un million de fois, et que je le répèterai encore un million d’autres : la Zone C est une énorme réussite de la politique israélienne et de ses exécutants, l’armée et l’Administration civile. Elle rentre dans le cadre d’une politique avisée, bien exécutée, parfaitement bien conçue…

Bennet est probablement assez correct/sincère pour reconnaître la dette dont il est redevable aux générations précédentes de politiciens et dirigeants militaires israéliens qui ont chauffé le pays pour son plan d’annexion, lui garantissant que le faire accepter serait aussi facile que de couper au couteau du beurre au soleil.

…En d’autres termes, l’objectif – qui s’est déroulé avec l’avènement du temps – était de concentrer les Palestiniens dans des réserves, après les avoir dépouillés de la plus grande partie de leurs terres. Et s’ils renoncent et partent à l’étranger, c’est de leur propre volonté…

Tel est le véritable compromis historique israélien. Il ne se fait pas avec les Palestiniens, mais avec les diktats de la réalité et au sein des divers courants idéologiques sionistes. Les réserves surpeuplées, rebutantes – dont la création est un acte de violence pur et simple - sont un compromis entre la volonté constante d’éjecter les Palestiniens hors de leur terre et la reconnaissance que les conditions régionales et internationales ne le permettent pas. »

Sur ce sujet précis :

Une carte du ministère du Tourisme israélien annexe plus de 60 % de la Cisjordanie - Jonathan Cook - 2 novembre 2012

Carte des Accords d’Oslo, qui divisent la Cisjordanie en 3 zones : Zones A, B et C :

La zone A couvre 2 % de la Cisjordanie et 20 % de sa population. La plupart des villes sont évacuées par l’armée israélienne (avant la fin de l’année 1995) et passent sous le contrôle de l’Autorité palestinienne.

La zone B comprend 26 % du territoire et la grande majorité des 450 villages palestiniens. Elle est passée partiellement sous contrôle de l’Autorité palestinienne mais le gouvernement israélien continue d’y assumer la responsabilité de la sécurité.

La zone C (en jaune sur la carte) couvre 72 % de la Cisjordanie mais elle est peu peuplée (90 % de la population cisjordanienne vit dans les zones A et B). Le gouvernement israélien conserve l’entière maîtrise de la zone, occupée essentiellement par des colonies. A partir de septembre 1996, trois redéploiements successifs de l’armée israélienne (tous les six mois) étaient prévus en zone B et C.

Monde diplomatique

Les accords d’Oslo II (28 septembre 1995) par Jan de Jong et Philippe Rekacewicz, 1er avril 1997
Source : Monde diplomatique

*Amira Hass est l’auteure de Boire la mer à Gaza, La Fabrique, 2001 et de Correspondante à Ramallah : 1997-2003, La Fabrique, 2004.
Elle écrit dans Ha’aretz (où cet article est initialement paru).

Source Info-Palestine